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Scénarios 1 à 50 sur 176

11965


Question au gouvernement

 

 

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- Merci, Monsieur le Ministre, dit le Président de l’ Assemblée Nationale. La parole est à Madame Boiron, du groupe « Ecologie d’ avenir ».

Les députés écologistes applaudirent leur collègue qui venaient de se lever.

Béatrice était nerveuse. C’ était la première fois qu’ elle posait une question au gouvernement depuis sa récente élection, il y a trois mois. Bien qu’ elle connaissait par c½ur son discours, elle avait besoin de garder sa feuille au près d’ elle. Elle respira et inspira lentement avant de saisir le micro.

- Monsieur le Président, mes chers collègues, mesdames et messieurs les ministres, monsieur le Premier Ministre... Au siècle dernier, les agriculteurs pouvaient librement planter les semences de leur récolte...

Certains membres de l’ assemblée raillèrent la députée. L’ un d’ entre eux cria « C’ était mieux avant », un autre lança « Vieille France » avant qu’ un dernier ne la traita de « Jeanne Calment ».

La jeune députée ne se laissa pas distraire.

- Puis, avec le développement de l’ industrie agro-alimentaire, sont arrivés les semenciers, entreprises spécialisées dans la fabrication des graines de fruits et légumes. Ces sociétés vendirent leurs produits aux agriculteurs, attestant de la bonne qualité de leurs semences, nées de croisements génétiques astucieusement choisies pour permettre un rendement optimal des récoltes futures.

« Les années passants, ces petites structures devinrent des multinationales et leurs activités se sont diversifiées dans la production de graines potagères ou florales pour les jardiniers amateurs. Mais, petit à petit, les agriculteurs devinrent dépendants d’ eux. Au point qu’ il devenait interdit de planter les graines issues des fruits et légumes précédemment achetés auprès des firmes semencières. Plusieurs agriculteurs américains en ont fait l’ amère expérience en ce début de siècle, il y a vingt ans, en 2007. Ils ont été traînés en justice par la firme Monsanto pour contrefaçon et violation de brevets, alors qu’ ils ne faisaient que procéder à une technique millénaire que tout agriculteur connaît depuis la découverte de l’ agriculture, au temps du Néolithique.

« Retourne là-bas, à la Préhistoire », émit un député avant qu’ un autre ne la compare à Lucy.

- Les seules graines que les agriculteurs doivent utiliser sont celles qui sont certifiées, c’ est à dire fabriquées par les semenciers.

« Il en va de même pour les fruits et légumes que les particuliers peuvent acheter dans les magasins spécialisés. En effet, récemment, un jardinier amateur a été condamné à payer des indemnité à un semencier pour avoir replanté des graines de mimosa issues de son jardin, mais dont la plante avait été acheté dans un magasin spécialisé et qui avait la particularité de résister au froid et au vent frais et sec.

« A cause de cette jurisprudence, l’ Assemblée a voté une loi, il y a trois ans, interdisant aux français de ressemer leurs plantes dans leur jardin. Ceci, mes chers collègues, constitue une violation des libertés individuelles.

Un brouhaha monta soudain dans le camp adverse. Les députés écologistes ainsi que certains collègues proches de leur courant politique soutinrent la députée en répondant à la véhémence du côté opposé de l’ échiquier politique.

Le Président tapa du maillet afin de calmer l’ hémicycle.

- Un peu de calme, s’ il vous plait ! Monsieur Pervenchon, calmez-vous ! … ça vaut pour vous aussi, Madame Lampion ! Chuuuuuuut !

Le volume sonore du tapage diminua petit à petit. Quelques députés continuèrent, cependant, de s’ envoyer des amabilités.

- Laissez parler votre collègue ! Madame Boiron, veuillez poser votre question.
- Je vais le faire, Monsieur le Président.

« Abrèges », hurla un député à son attention.

- Ma question s’ adresse à Monsieur le Premier Ministre. Mais avant de la poser, je voudrais savoir ce que vous répondez à Monsieur Barthelemy, député du parti « Economie et Liberté », qui souhaite que l’ on développe des start-up spécialisées dans la dépollution de l’ air et de la décarbonisation de l’ atmosphère sous prétexte que cela créerait de la croissance ?

« Jusqu’ où ira la course à a croissance économique ? Si, un jour, l’ air devient irrespirable, devrons-nous encourager la création d’ entreprises spécialisées dans la réoxygénation de l’ air ?

Le brouhaha réapparut de l’ autre côté du parlement. Le Président de l’ Assemblée dut réemployer son maillet pour faire respecter le silence.

- Mesdames et Messieurs les députés, calmez-vous !

Certains l’ apostrophèrent pour lui signaler qu’ elle avait largement dépassée son temps de parole.

- Monsieur Perenchon ! S’ il vous plaît !

Lorsqu’ un semblant de sérénité s’ imposa, il demanda à la députée de poser sa question, sans quoi il serait obligé de couper son micro.

- Bien, Monsieur le Président.

Son regard se dirigea vers son interlocuteur principal, qui s’ était retourné, comme s’ il découvrait la question alors que l’ un de ses conseillers avait préparé la réponse quelques heures auparavant.

- Monsieur le Premier Ministre, allez-vous laisser la privatisation du vivant se poursuivre ? Que pensez-vous de l’ autorisation et de l’ obligation par la Commission Européenne de la production et de la vente d’ OGM en Europe ? Si, comme moi, vous souhaitez protéger l’ avenir de nos enfants et sauvegarder notre patrimoine naturel, quelles seront vos propositions dans ce domaine ?

Ses collègues écologistes l’ applaudirent alors que d’ autres la vilipendèrent.

En se rasseyant sur son banc, elle souffla de soulagement. Elle était parvenue à poser ses questions.

Le Président remercia la députée et donna la parole au Premier Ministre.

Ce dernier se leva, sous les applaudissements de la majorité et de quelques ministres.

- Merci, Monsieur le Président ! Madame la députée, en raison des règles régissants les questions au gouvernement, je ne peux vous répondre qu’ à votre question concernant ce que vous appelez « la privatisation du vivant ».

Ce fut au tour des députés de l’ opposition de s’ insurger aux propos du chef du gouvernement. Le député, dont avait fait allusion Béatrice, faisait partie de la majorité. Les députés avaient compris qu’ en refusant de répondre sur ce point, il se défaussait.

Le Président dut de nouveau demander aux députés de se taire.

- Madame Boiron, dit-il en la regardant, j’ aime mes enfants, je souhaite qu’ ils aient un avenir meilleur que le mien et je souhaite également préserver les merveilles du patrimoine naturel français, mais…

Ce dernier mot fit réagir les membres de l’ Opposition, sentant venir un bémol. Des « ah » et des « oui, mais » sortirent de la bouche de certains.

- … mais je ne veux pas, sous couvert de la préservation de l’ environnement, voir la société régresser vers une époque moyenâgeuse.

Certains députés protestèrent.

- Ce que vous désignez comme la privatisation du vivant n’ est autre que la possibilité pour chaque français de consommer des produits sains et sans pesticides.

Les députés écologistes clamèrent leur indignation.

- La décision…

L’ interlocuteur ne put continuer son discours tant le brouhaha devenait assourdissant. Les cris des opposants se mêlèrent à ceux de la majorité qui défendirent le chef du gouvernement.

Le Président dut à nouveau réclamer le silence.

- La décision de la Commission Européenne, reprit le Premier Ministre après que le calme fut revenu, n’ est que la suite logique des avancées scientifiques dans le domaine agricole.

Nouvelles protestations de l’ Opposition.

- Cela dit… cela dit, madame la députée, je regrette que la Commission ait imposée la commercialisation des OGM. Car, pour moi, la Liberté doit être la voie vers laquelle toute société devrait atteindre, et non la contrainte.

Les applaudissements des députés de la majorité couvrirent les objections de l’ opposition.

- C’ est pourquoi, le Président de la République a rencontré plusieurs chefs d’ Etat européens afin d’ inciter la Commission de Bruxelles à retirer la partie obligatoire de la décision afin de permettre aux Etats de décider du niveau d’ autorisation des Organismes Génétiquement Modifiés sur leur propre territoire.

Les applaudissements redoublèrent.

- Madame Boiron, je ne crois pas, contrairement à vous, que la Décroissance puisse être une solution. Elle serait, au contraire, responsable du chômage et de la pauvreté future dans notre pays !

Son ton monta d’ un cran. Il s’ agissait d’ une stratégie de communication afin de montrer sa détermination.

- Je crois plutôt aux bienfaits de la croissance verte, aux bienfaits du développement des énergies renouvelables dans la production d’ électricité, aux bienfaits de la réutilisation des algues vertes en tant qu’ engrais pour l’ Agriculture ou comme source d’ énergie électrique, aux bienfaits de l’ innovation dans les nouveaux véhicules utilisant les énergies renouvelables…

Les huées des contestataires ne parvinrent pas à couvrir son discours. Le quatrième personnage de l’ Etat se chargea une nouvelle fois d’ intervenir en demandant le silence.

- Monsieur le Premier Ministre, interpella-t-il après une accalmie, pouvez-vous terminer votre réponse, s’ il vous plaît ! ?
- Je terminerais en précisant que si le Conseil Constitutionnel démontre que l’ interdiction de replanter les graines issues de plantes préalablement achetées constituent une entrave au principe fondamental de la liberté individuelle, alors le gouvernement agira dans l’ intérêt des français.

Il se tourna soudain vers les députés qui ne comprenaient pas pourquoi il fallait attendre l’ avis du Conseil Constitutionnel pour agir.

- J’ aimerais rappeler que cette loi a été votée alors que certains élus écologistes étaient au gouvernement. Et à cette époque, aucun de vous n’ avez saisies le Conseil Constitutionnel !

« Je trouve cela un peu déplacé d’ accuser un gouvernement des actes dont vous êtes vous-mêmes responsables !

Le Premier Ministre abaissa son micro et reprit sa place sous les applaudissements de la majorité dont les membres se levèrent en son hommage contrairement à ceux de l’ Opposition qui le conspuaient.

Le Président de l’ Assemblée Nationale remercia le Premier Ministre et annonça à l’ assemblée une suspension de séance.

Dans les rangs des écologistes, certains regrettaient l’ époque où le parti faisait partie intégrante d’ un camp politique. Depuis quelques années, les écologistes avaient évolué dans la sphère politique. Ils avaient compris qu’ il ne fallait faire partie ni de la droite, ni de la gauche de l’ échiquier politique. Il fallait être partout et nulle part à la fois.

Les faibles avancées des ministres écologistes, les nombreuses entorses de leurs alliés politiques concernant, notamment, la transition énergétique et les départs de certains membres du parti, soit pour désaccord sur la ligne politique, soit par ambition personnelle, leur avaient coûté beaucoup de voix lors des élections précédentes.

Désormais, ils utilisaient la stratégie de l’ indépendance - que certains appelèrent « la stratégie de Nicolas Hulot » - : ne jamais entrer dans un gouvernement, mais insuffler insidieusement les idées écologistes dans l’ ensemble de la classe politique.

En sortant de l’ hémicycle, Béatrice, qui était également Présidente du parti, se convainquit qu’ en maintenant cette stratégie, ils n’ auraient plus à subir ce genre de campagne de décrédibilisation du fait des erreurs gouvernementales du passé d’ ici quelques décennies. Il suffisait de s’ armer de patience.

Concernant l’ avancée des idées, l’ augmentation de la part de l’ éco-responsabilité dans l’ agriculture avec le développement de l’ agriculture biologique, de l’ agroécologie et de la permaculture lui permirent de penser que leurs idées auraient plus de poids à l’ avenir. Les lobbies allaient évoluer et les désirs de l’ électorat également, forçant les élus à changer leur position. Tous ces changements viendraient petit à petit, mais seul le long terme comptait à ses yeux.
 

 

  
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11964


Une scène de la vie d'entreprise dans un futur relatif

 

 

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Un homme au crâne poli analyse les résultats des ventes du mois dernier. Patrick est chef d’ entreprise. Il dirige une société fabriquant divers outils de bricolage. Les chiffres qu’ il découvre sont moins mauvais qu’ il ne l’ a imaginé. Est-ce le résultat d’ un retournement de conjoncture économique ? Une communication plus efficace ? Une prouesse des vendeurs ? Il lui semble trop tôt pour en déduire quoi que ce soit.

Alors qu’ il vérifie certains chiffres, une alerte résonne doucement dans son crâne. Il n’ y prend pas garde et continue sa lecture.

Trente seconde plus tard, une autre alerte se fait entendre. Il n’ a pas le temps de s'occuper des deux messages qui sont apparus et s’ agace d’ être dérangé ainsi. Bientôt, d’ autres alertes font leur apparition. Il commence à regretter d’ avoir investi dans les implants.

Il y a 50 ans, une avancée majeure dans la nanotechnologie a permis d’ implanter facilement, sans intervention chirurgicale, n’ importe quel implant, médicament ou matériel biologique dans une ou plusieurs zones précises du corps. Une simple injection dans le sang suffit à l’ implantation. La nanomachine se loge ensuite dans la zone souhaitée pour y introduire le produit désiré.

30 ans plus tard, les premiers implants cérébraux connectés, voués à remplacer les bons vieux smartphones, sont sortis des usines de la firme « Google ». Très vite, les entreprises de télécommunication ont sorti leurs modèles. Par la simple pensée, on peut consulter ses courriels et ses messages dans les réseaux sociaux, appeler un ami ou faire une recherche Internet. Selon la volonté de l’ utilisateur, les images et vidéos peuvent soit être vues en panoramique en fermant simplement les yeux (certaines personnes ont ainsi l’ impression que les paupières servent d’ écran sur lequel le film se projette), soit n’ être observables que sur un oeil. Certains paramètrent même la vision d’ une vidéo en vue panoramique, horizontalement. Le bas de la vision projette la vidéo, le haut, ce qu’ ils peuvent voir dans la réalité. Cette dernière fonction a disparu des nouvelles versions des applications de l’ implant, jugée trop dangereuse dans la vie de tous les jours et perturbant à terme les nerfs optiques.

Il y a trois mois, Patrick a annoncé à ses collaborateurs qu’ ils bénéficieraient de l’ application « direct pro » que toute entreprise moderne digne de ce nom possède. Cette application s’ installe sans difficulté dans les implants de chacun. Elle permet aux membres du personnel de communiquer rapidement par la pensée, sans interférences par des utilisateurs extérieurs à l’ entreprise. Elle permet également à un employeur d’ être averti en temps réel des demandes d’ entretien par un de ses collaborateurs, des rendez-vous demandés par un client ou des dysfonctionnements internes. A chacun de ces dysfonctionnements, un message est envoyé à l’ implant du dirigeant. Chacun peut choisir la musique ou le son qui sert d’ alerte sonore. Patrick a choisi une scène du film Taxi dans laquelle le commissaire Gibert crie son célèbre « ALERTE GENERAAAAAAAL !  ».

Dans les minutes qui ont suivi, le nombre « d’ alerte général » l’ empêchent de se concentrer. Il pense à couper la communication. Le silence revient, salvateur.

30 minutes plus tard, sa lecture et son analyse terminées, il reconnecte son implant et lit les messages qui lui sont arrivés. Une vingtaine se sont manifestés cette dernière demi-heure. 18 concernent des dysfonctionnements, un concerne une demande de rendez-vous d’ un client et un dernier message vient de son assistante lui rappelant la venue dans l’ heure qui vient du directeur général d’ une franchise d’ un grand magasin de bricolage.

En ouvrant le premier message d’ alerte, il tombe sur une vidéo à vue subjective d’ un cadre demandant à son collaborateur de demander à l’ agent d’ accueil de régler un problème informatique. Patrick sait que cette directive est mauvaise et constitue un dysfonctionnement dans la procédure. Les problèmes informatiques ont été gérés par l’ agent d’ accueil durant 5 ans jusqu’ à l’ embauche d’ un jeune en contrat aidé, il y a deux semaines. Le cadre en question est resté sur ses anciens réflexes. Il rédige une recommandation par la pensée afin de régler le problème et l’ envoie au cadre fautif.

Au fur et à mesure qu’ il consulte les messages et compulse des recommandations, d’ autres alertes font leur apparition, toutes des alertes de dysfonctionnements. Au total, une quarantaine d’ entre eux ont eu lieu en moins d’ une heure.

Agacé, il convoque le cadre qui est responsable de la moitié des dysfonctionnements.

A l’ autre bout de l’ immeuble, le gestionnaire échange avec un comptable du projet d’ installation d’ une application téléchargeable sur l’ implant permettant de calculer instantanément plusieurs opérations comptables à la seconde. Les applications comptables actuelles ne permettent de ne faire qu’ une seule opération à la fois. Il suffit de penser aux chiffres que l’ on a sous les yeux en faisant mentalement l’ opération et l’ application, qui n’ est en fait qu’ une calculatrice virtuelle, donne instantanément le résultat. Avec cette nouvelle application, une simple lecture de l’ ensemble d’ un tableau comptable permet de calculer instantanément le résultat final.

Soudain, le gestionnaire entend dans son crâne la chanson des charlots « Merci patron ». Il arrête son entretien, demande au comptable de réfléchir à sa proposition et quitte son bureau en même temps que son collaborateur.

Au bout d’ une minute de marche, les couloirs du bâtiment sont immenses, il toque à la porte du dirigeant, nerveux.

- Entre, Benoit, entre, répond Patrick.

Le cadre s’ installe en face de son supérieur. Ce dernier semble réfléchir. Il est en réalité en train de rédiger une note de service, qu’ il envoie ensuite à son assistante pour diffusion à l’ ensemble du personnel. La tâche terminée, il déconnecte la communication.

- Tu es déconnecté ?

Le gestionnaire regarde sur sa gauche un instant avant de rediriger son regard vers son vis-à-vis.

- C’ est fait, répond-il.
- Bien. Maintenant que nous sommes tranquilles, nous allons pouvoir régler ensemble les différents problèmes que j’ ai remarqué depuis quelques heures…

Sans s’ énerver, le dirigeant fait la liste des mauvaises décisions prises par le cadre, il lui rappelle ensuite la procédure pour chacune des tâches et finit par lui rappeler la philosophie qui doit lui dicter les bonnes décisions à prendre.

- Pour cette fois, je passe l’ éponge, indique le chef d’ entreprise. Mais si tu m’ obliges à te convoquer à nouveau pour cela, ce sera un avertissement direct. Nous sommes d’ accord ?
- Oui, tout à fait.
- Bien.

La voix d’ Yves Montand résonne soudain dans la tête de Patrick. Il s’ agit d’ une scène du film « La folie des grandeurs » durant laquelle le valet de Louis De Funès tente de réveiller son patron en remuant des pièces d’ or tout en répétant « Il est l’ oooooor, mon seignoooooor ». Son assistante a utilisé la fonction appel d’ urgence afin qu’ il soit prévenu, malgré la mise en veille de son implant.

- Je dois te laisser. M. Bertranne est arrivé.

Le gestionnaire se lève prestement, il ne veut pour rien au monde rester une minute de plus pour se faire tirer les oreilles.

Après avoir salué son collaborateur, Patrick reste seul dans son bureau. Il informe son assistante par la pensée qu’ il viendra accueillir son client dans une minute.

L’ entrepreneur déconnecte son implant. Il a besoin de se retrouver seul, face à lui-même. Il repense aux formidables gains de productivité engendrés grâce à l’ arrivée de l’ implant, trente ans plus tôt. Le travail peut être accompli à la vitesse de la pensée et jamais l’ Homme n’ a eu autant de réactivité potentielle, concurrençant même les robots récemment entrés dans le marché du travail.

Malheureusement, cette technologie a son lot de nocivité. Le fait d’ être connecté 24h/24 est mauvais pour la santé mentale. Il se souvient d’ une étude démontrant le lien entre l’ introduction de l’ implant et l’ augmentation inquiétante des burn-out depuis les dernières décennies. Cette proportion est, d’ ailleurs, supérieure à celle qui a été révélée à l’ époque des smartphones, période durant laquelle est née le terme de burn-out, qui désigne le syndrome d’ épuisement professionnel, le différenciant ainsi de la simple dépression. Il dut reconnaître qu’ il lui arrive de temps en temps de couper la télécommunication afin de maintenir un certain équilibre avec sa vie privée.

Il a lu récemment une autre étude faite, cette fois-ci, sur les dangers des ondes électro-magnétiques des implants sur le cerveau. Les chercheurs ont remarqué que le nombre d’ apparition des tumeurs a dangereusement augmenté ces 20 dernières années. Malgré le fait que les progrès phénoménaux dans la recherche médicale ont permis de guérir 90% des malades du cancer du cerveau, les médecins réclament que l’ on change de technologie, voir que l’ on mette fin à l’ utilisation des implants. Ils estiment que la quasi-totalité des cas auraient pu être évité sans les implants. Pour des raisons de santé publique, certains médecins essayent de faire pression sur le Ministre de la santé afin qu’ il interdise l’ utilisation de cette technologie.

Jusqu’ à présent, les pouvoirs publics n’ ont pas bougé le petit doigt en raison des conséquences économiques non négligeables et en raison du fait que seul 1% des utilisateurs des implants développent une tumeur cancéreuse. Une troisième raison, la plus importante pour les politiciens, est que 60% des français ne veulent pas se séparer de leur outil de télécommunication préféré.

Le cri du commissaire Gibert le sort de ses pensées. Il se décide à sortir de son bureau.

Avant de retrouver son client à la cafétéria, accompagné de son assistante, il songe qu’ avec une seule chance sur cent de devenir gravement malade, il peut se permettre de continuer ainsi.

Le sourire radieux de son client achève de le convaincre qu’ il a raison.
 

 

  
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11963


L'oracle économique

 

 

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Trente ans avaient passé depuis le retour de son ex-mari. Elle observait, distraitement, les photos de famille sur sa tablette holographique.

Quelques semaines après avoir quitté la maison d'arrêt, elle avait passé le nouvel an avec son fils et José. Ce dernier était devenu un membre à part entière de sa "famille".

Cinq ans plus tard, la société « Oracle MAQV & J » (initiales des prénoms de son arrière grand-tante, de son grand-père, de son père, d'elle-même et de l'informaticien) devint l'institut incontournable pour les projections économiques. La start-up n'était pas prise au sérieuse par les pouvoirs publics qui préféraient consulter les instituts statistiques et économiques classiques. A l'époque, les principaux clients de la start-up étaient des entreprises de tout secteur d’ activité ainsi que quelques gros porteurs en bourse. Mais la donne allait changer lorsque, profitant d'une prévision de krach boursier qui allait se dérouler deux ans plus tard, elle créa un groupe d'influence par le biais de conseillers des cabinets ministériels de l'économie et des finances publiques ainsi que par ceux du Premier Ministre et du Président de la République. Ainsi, elle pensait faire connaître son entreprise du gouvernement français sans prendre le risque d'engendrer une prophétie autoréalisatrice en lançant une alerte médiatique.

Durant les deux ans avant la crise financière, elle tenta de pousser les pouvoirs publics à prendre des mesures anticipant la forte chute des marchés à venir. Pendant ce temps-là, et afin de limiter la précipitation du krach, elle conseilla à ses clients boursicoteurs de ne vendre leurs actions que le jour j, quelques minutes avant la prévision de la chute des cours. Quant aux entreprises-clientes, elles purent anticiper la baisse de leurs recettes financières et des ventes qui allaient en suivre en limitant leurs investissements et en augmentant leur épargne.

Quelques mois après la castastrophe financière, Valérie fut invitée à Bercy par le ministre de l'Economie. Ce dernier était intrigué par l'exactitude des prévisions de la start-up. Elle refusa de lui révéler le secret des projections économiques, mais formula le souhait de travailler avec les pouvoirs publics. Le ministre lui promit d'y réfléchir. Cinq mois plus tard, les élections présidentielles, puis législatives, donnèrent le pouvoir à l'opposition. L'équipe de Valérie dut reprendre le travail de lobbying auprès des nouveaux conseillers. Trois ans plus tard, le chef de cabinet du ministre des Finances publiques la reçut, lui promettant de la recontacter avant que le nouveau ministre, nommé après un remaniement, ne la rencontrât à son tour pour, finalement, signer une convention entre Oracle MAQV & J et le Ministère des Finances un an plus tard. Fort heureusement, l'alternance politique qui eut lieu après les élections ne remit pas en cause cette convention étant donné que certains contacts, qui étaient conseillers lors de la dernière législature, étaient devenus chefs de cabinets des ministères des finances et de l'économie et que le Premier Ministre était le ministre de l’ Economie qui l'avait reçu 6 ans auparavant.

Petit à petit,  « l'Oracle », comme on l'appelait à Bercy, devint incontournable et obtint même l'exclusivité auprès de l'Etat français. Seules quelques collectivités territoriales purent faire appel à leur service.

L'utilité publique de la désormais institut de référence fut démontrée lors d'une crise majeure qui avait été prévue par l'Oracle. Peu de temps après l'annonce de la dépression économique par l’ institut, et alors que la croissance, qui était à son paroxysme, semblait inébranlable, les pouvoirs publics firent des économies budgétaires. Peu de temps avant l’ arrivée de la crise, ils lancèrent un vaste programme de relance économique en augmentant les dépenses sociales et d’ investissements et en allégeant la fiscalité des entreprises. Lors de l’ arrivée de la crise, la France fut l’ un des seuls pays à connaître une dépression économique limitée, voir inexistante, grâce aux effets dynamiques de la politique budgétaire.

Ainsi, lors de la fin du cycle de crise, la France fut reconnu comme le pays ayant le mieux géré la grande crise économique qui avait touchée la planète. Avec un endettement redevenu proche de son niveau d’ avant-crise, une croissance économique assez forte (dont la moyenne se situait aux alentours de 2% durant la crise) et une augmentation de chômage limitée redevenue à son niveau d’ avant-crise (à 0, 2% près), l’ Hexagone était le meilleur élève de l’ UE devant l’ Allemagne.

Par cette réussite, Valérie fut décorée de la légion d’ honneur par le Président de la République. Elle reçut par la suite diverses propositions par des institutions économiques telles le FMI, puis politiques afin de devenir députée ou ministre. Elle déclina toutes les offres, souhaitant simplement poursuivre le rêve de ses aïeuls.

Il y a quelques mois cependant, elle accepta d’ évoluer dans sa carrière et accepta un poste qu’ elle jugea prestigieux. Ce poste lui semblait cohérent avec son parcours et lui permettrait de prodiguer ses conseils au niveau européen.

Alors que Valérie lisait un article sur les avancées de la terraformation sur Mars – son intérêt pour la biologie environnementale ne l’ avait pas quitté malgré son succès dans le monde économico-social – elle reçut un appel sur sa montre connectée. Elle frôla son poignet avant qu’ un smartphone n’ apparût holographiquement le long de sa main qu’ elle porta, finalement, à son oreille.

C’ était son assistante.

- Toute est prêt pour la conférence de ce soir, annonça-t-elle. Il ne manque plus que vous.
- Dites aux autres intervenants que j’ arrive dans dix minutes, demanda Valérie.
- Très bien, Madame la Présidente.

Après avoir raccrochée, Valérie termina la lecture de son article. Elle ressentit par la suite le besoin de revoir des photos de son enfance. Des clichés de la maison où avait vécu ses grands-parents et son père défilèrent à l’ écran. Elle se souvenait de ces lieux lors des vacances d’ hiver et d’ été. La demeure faisait partie de son héritage lorsqu’ elle avait perdu ses parents. Elle avait été obligée de la vendre pour financer ses études avant de trouver les fonds nécessaires grâce à l’ invention de José. Elle eut récemment le bonheur de l’ avoir rachetée.

Elle rechercha ensuite les photographies de son vieil ami. Ce dernier avait juste eu le temps de voir la société tant désirée par son père voir le jour avant de succomber à un cancer foudroyant. Il avait refusé d’ être son associé, se jugeant trop vieux pour diriger une entreprise. Depuis le début où son grand-père lui avait fait part de son projet, il avait toujours vu l’ intérêt général avant le sien. Le fait de contribuer à l’ amélioration de la société par ses compétences techniques suffisait à son bonheur.

Après avoir séchée ses larmes en repensant au grand humaniste que le monde avait perdu, elle ferma son application, laissant apparaître le logo de l’ Observatoire Français des Conjonctures Economiques.

Elle devait animée une conférence sur les applications possibles et les intérêts économiques de la transformation de l’ environnement naturel de la planète Mars sur Terre. Elle ne manquerait ce rendez-vous pour rien au monde.
 

 

  
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11959


Sur la piste du voleur

 

 

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José fut réveillé par la sonnerie stridente de son téléphone d’ appartement. Il pesta d’ avoir été dérangé durant sa sieste. Quelques secondes après avoir décroché, son visage se détendit. Il reconnut la voix de Valérie.

Après plusieurs semaines d’ hésitations et d’ espoir inutile, elle décida d’ appeler son vieil ami. Ce dernier écouta, effaré, le récit de sa correspondante. Après l’ avoir laissé évacuer ce qu’ elle avait sur le c½ur, il lui promit de retrouver la trace de son ordinateur et, par conséquent, du logiciel de projection.

Lorsqu’ il raccrocha, il réfléchit à la manière de procédé. Il se souvint avoir utilisé un cheval de troie pour installer un logiciel espion sur le mini-pc de la jeune femme. Ce logiciel avait insidieusement été installé en même temps que les mises à jour qu’ elle avait téléchargé pour réduire les projections à une journée, il y a neuf ans. Il craignait à l’ époque que la jeune femme n’ utilisât le logiciel pour s’ enrichir ou qu’ elle ne le prêtât à son compagnon ou que la machine ne fût dérobée suite à un cambriolage. Il ne pensait pas l’ utiliser suite au départ du mari, mais il était quelque part satisfait d’ avoir écouté sa paranoïa.

Cependant, il ne se sentait plus aussi vaillant. A bientôt 90 ans, il craignait de s’ endormir pendant ses recherches et de ne pas se souvenir du fonctionnement de son logiciel de piratage qui avait subi de nombreuses mises à jour ces dernières années. Il fit appel à une de ses nièces, Géraldine, webmaster professionnelle et hackeuse pendant son temps libre.

Au bout d’ à peine une heure et grâce au logiciel-espion installé par son oncle, elle parvint à retrouver la trace du logiciel, puis de l’ ordinateur avant de récupérer l’ adresse IP du serveur sur lequel il était connecté. Elle découvrit qu’ il utilisait le serveur d’ un hôtel situé sur l’ île des Bermudes, à Hamilton. En pénétrant dans le réseau de l’ hôtel et en décortiquant les différentes informations récoltées sur le registre d’ entrée et des caméras de surveillance, elle sut qu’ il avait réservé la chambre 12 sous le nom de Patrick Dupont. Elle transmit toutes ces informations à son oncle et attendit ses instructions.

José savait ce qu’ il devait faire, mais il souhaitait avant tout peser le pour et le contre et récolter davantage d’ informations.

Il commença par appeler Valérie sans lui révéler qu’ il venait de retrouver sa trace. Il se contenta d’ annoncer qu’ il avait fait appel à sa nièce pour tracer l’ ordinateur. Il lui demanda ce qu’ elle souhaitait faire une fois qu’ il aurait retrouvé la trace de son mari. L’ interlocutrice hésita à répondre. Une partie d’ elle voulut le voir en prison ou mort pour l’ avoir trahi. Mais une autre partie de son être l’ aimait toujours, prête à lui pardonner son écart de conduite, il s’ agissait de son mari et du père de son enfant. Mais comment pardonner à un homme qui avait abandonné son propre fils au profit de l’ argent et, qui sait, des femmes légères.

La femme trompée finit par annoncer à José qu’ elle souhaitait le voir revenir afin qu’ il assumât ses actes. Elle divorcerait et le dénoncerait à la police si jamais il avait utilisé le logiciel pour jouer en bourse ou fait quelqu’ autre acte illégal. Divorcé et emprisonné, tel était le destin que la jeune femme envisageait pour son mari.

Sa conversation terminée, il demanda à sa nièce de collecter le maximum d’ informations sur l’ époux de Valérie. Il devait savoir comment il avait utiliser le projecteur économique, s’ il s’ était enrichi, de quelle manière, etc.

Trois heures plus tard, il reçut toutes les données récoltées par sa nièce. Il découvrit ainsi que le mari avait utilisé le logiciel de projection au moins une fois par jour cette dernière semaine. Il apprit également qu’ il avait ouvert un compte dans une banque des Bermudes, toujours au nom de Dupont, qui était approvisionné de plusieurs milliers dollars et qu’ il avait un portefeuille d’ actions de plusieurs centaines de milliers de dollars. En retraçant l'historique de son compte, via les archives de la banque, il s'aperçut qu'il vendait deux fois par semaine une partie de ses actions afin de remplir son compte, qu'il l’ avait ouvert aux Bermudes quelques jours avant son arrivée avec 10000 dollars qu'il avait utilisé quelques minutes plus tard pour acheter des actions (cela prouvait qu'il avait planifié son départ et qu'il s'était servi de son compte-joint avec son épouse). Il retraça ensuite la fréquence d'utilisation du logiciel. Il remarqua un nombre important d'ouvertures et de fermetures du logiciel durant les trois mois avant le départ du mari, puis plus rien pendant deux jours (peut-être dû au temps du voyage) avant une fréquence moyenne de deux ouvertures du logiciel par jour, puis le rythme de croisière d'une fois par jour depuis deux semaines.

José s'arrêta dans sa lecture. Une idée venait de germer dans son esprit...

Quelqu'un frappa à la porte de la chambre d'hôtel. Le client ouvrit la porte et se retrouva nez-à-nez avec deux membres de la police britannique. Ces derniers lui demandèrent de les suivre au poste de police...

Le journal de la BBC ouvrit sur l'énième référendum britannique sur la sortie ou non du Royaume-Uni de l'Union Européenne, le second titre de l'actualité concernait les élections américaines et l'avancée du candidat Républicain dans les sondages d'opinion, le troisième titre concernait l'évacuation de la dernière partie de la jungle de Calais après des décennies d’ existence, le dernier titre concernait l'arrestation d'un ressortissant français aux îles des Bermudes.

Le téléspectateur ouvrit les yeux et se redressa de son canapé pour suivre les actualités…

Après les dernières images d’ un calaisien exprimant son soulagement de voir disparaître les barbelés et la valse des migrants arpentant les rues de la ville, l’ image revint vers les deux journalistes, un homme et une femme, qui animaient le journal télévisé.

- Quittons la France maintenant, commença la journaliste, avec une information qui nous vient des Bermudes.

- Hier soir, poursuivit l’ autre journaliste, un français, installé à Hamilton depuis 3 mois, a été arrêté par la police britannique.

- L’ homme, continua la journaliste, est soupçonné d’ avoir utilisé des informations obtenues auprès de certains cadres de deux multinationales, l’ une française, l’ autre américaine, afin d’ acheter des actions de ces deux sociétés juste avant l’ annonce du bilan des deux entreprises.

- Les bénéfices de cette spéculation seraient de l’ ordre de 50 000 dollars. Les explications avec Bryan Johnson.

Le globe de la BBC s’ incrusta dans l’ image, faisant disparaître les journalistes, avant de s’ effacer à son tour pour laisser la place au commissariat de police d’ Hamilton.

« Hier soir, commença la voix off, vers 21h00, heure locale, la police britannique d’ Hamilton a perquisitionné la chambre d’ hôtel d’ un homme se faisant appelé Patrick Dupont…  »

Les images montrèrent un homme, menotte aux poignets, accompagné de deux agents de police, quittant l’ entrée de l’ hôtel. Les girophares et les flashs des photographes sur place illuminèrent son visage par saccades.

« …  Selon nos informations, le client de l’ hôtel est un homme d’ affaires français, venu en vacances sur l’ île principale des Bermudes. Selon le directeur de l’ hôtel, il comptait rester demeurer sur l’ île durant plusieurs mois avant de repartir à son domicile, situé à New York.

Selon une source du dossier, le business-man français aurait acquis un nombre important d’ actions des sociétés LVMH et General Motors peu de temps avant l’ annonce des bilans des deux entreprises.  »

Le logo de LVMH au siège de Paris, puis celui de General Motors à Détroit apparurent successivement.

« Quelques heures après la publication de ces résultats, les valeurs des actions avaient augmenté de près de 10% pour LVMH et de 15% pour General Motors. Un belle opération pour M. Dupont qui n’ était pas dû au hasard. En effet, l’ homme aurait bénéficié d’ informations provenant des cadres des deux sociétés.  »

Les immeubles des deux sièges sociaux apparurent simultanément sur l’ écran, séparés par une ligne vertical.

Le reporter apparut soudain à l’ écran, micro-casque branché, se tenant devant le poste de police d’ Hamilton.

« Selon nos dernières informations, les enquêteurs ont reçu ces renseignements d’ une source anonyme. Le message de dénonciation, reçu par courriel, était accompagné de deux pièces jointes. Il s’ agissait de copies de messages envoyés par les cadres de General Motors et de LVMH donnant à Patrick Dupont les codes d’ accès aux serveurs des deux sociétés. Ces codes lui auraient permis de télécharger sans peine les résultats financiers et anticiper ainsi une hausse des cours d’ actions.

Les enquêteurs sont en ce moment même en train d’ interroger le suspect pour comprendre la manière dont il s’ est pris pour corrompre ces hauts responsables de multinationales. Une opération qui lui a permis de faire une plus-value… de 55 000 dollars.

Bryan Johnson pour BBC World.  »

Alors que les deux journalistes poursuivirent le déroulement du journal en développant les autres informations internationales, le téléspectateur émit un rire satisfait. Tout semblait se dérouler selon son plan.

José récupéra sur son smartphone les rapports de sa nièce. Cette dernière avait bien suivi ses instructions. L’ idée de José était de faire arrêter le mari de Valérie pour délit d’ initié, mais il se doutait que le fait d’ utiliser une intelligence artificielle pour analyser les informations publiques afin d’ anticiper les cours de la bourse ne pouvait constituer un tel délit car il n’ avait utilisé que des informations officielles. On considérerait cela comme une prise de risque malgré tout. Ce serait un peu comme employé un consultant ou un analyste financier pour prévoir les aléas du marché. D’ autant plus que l’ on découvrirait par-là même l’ existence de l'Intelligence Artificielle. Il fallait donc provoquer la chance.

Le vieil informaticien demanda à sa nièce de repérer les actions que le faux Patrick Dupont avait achetées et également vérifier sur le logiciel de projection les prochaines valeurs qui allaient grimper en flèche. C’ est ainsi que la hackeuse découvrit qu’ il avait investi dans deux entreprises, l’ une française et l’ autre américaine qui, selon le logiciel, allaient brusquement grimper le même jour. En piochant des informations dans les journaux économiques, elle comprit que cela corrélait avec la publication prochaine des bilans des deux entreprises.

Suivant les recommandations de son oncle, après lui avoir transmis ces informations, elle pirata le réseau des deux sociétés, ouvrit la messagerie de deux cadres afin d’ envoyer un message au voleur de logiciel donnant les codes d’ accès permettant de télécharger les bilans, suivi de quelques mots compromettant réclamant « comme promis » les « cadeaux » qui étaient convenus. Ensuite, elle se déconnecta et se reconnecta quelques minutes plus tard en utilisant les noms d’ utilisateur et mots de passe officiels, accéda aux données, les téléchargea vers un serveur crypté avant de les transférer vers l’ ordinateur du mari. Il ne restait plus ensuite qu'à envoyer un courriel le lendemain de l’ annonce des bilans aux autorités d’ Hamilton pour lancer une enquête.

Durant les jours suivants, les autorités américaines et françaises demandèrent à ce que l'escroc soit jugé sous leurs autorités judiciaires. Après d'âpres négociations avec la justice britannique, il fut finalement décidé qu'il serait remis aux autorités françaises étant donné la nationalité du prévenu. Le seul regret des enquêteurs était de ne pas avoir réussi à faire avouer leur homme, ni même avoir pu interroger les cadres incriminés des deux sociétés. Cadres qui ne faisaient plus parti du personnel suite au scandale.

Les données et logiciels qu'ils trouvèrent les laissèrent perplexes. Ils en conclurent qu'il avait acheté des logiciels pour prévoir les évolutions des cours de la Bourse voir de l'Economie. Les policiers n'approfondirent pas leurs investigations, permettant ainsi au secret de Valérie et de José de rester intacte. L'ordinateur fut même remis à la propriétaire une fois l'enquête française terminée.

Lorsque José appris la nouvelle à Valérie, cette dernière fut satisfaite qu'il payât pour ses crimes et qu'il revînt en France. Elle pourrait régler ses comptes avec lui en personne.

Quelques jours après son extradition, elle lui rendit visite au parloir de la maison d'arrêt. La satisfaction que le mari affichait, heureux de revoir sa promise, disparut rapidement lorsqu'elle lui lança un flot d'insultes et de reproches. Lorsque, en réponse, il lui fit remarquer qu'elle lui avait caché l'existence de la machine et qu'elle lui avait menti durant toutes ces années sur l'origine de ses fonds, elle lui rétorqua sèchement qu'elle s'apprêtait à lui révéler la vérité le jour de son départ. Elle termina la conversation en annonçant qu'elle lancerait une procédure de divorce et qu'il ne reverrait jamais son fils qu'il avait lâchement abandonné. En sortant du bâtiment pénitentiaire, elle était à la fois satisfaite et étonnée d'avoir eu le courage de l'affronter.

Quelques mois plus tard, il fut condamné à 5 ans de prisons et 75 000 euros d'amendes pour délit d'initié, fraude fiscal et usurpation d'identité. L'Etat-civil qui était affiché sur ses papiers d'identité correspondait à celui d'une personne décédée un an auparavant…
 

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Les tentations boursières

 

 

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Valérie sécha ses larmes et lut le message de son père.

« Ma chère Valou,

J’ espère que tu ne liras pas cette version de ma lettre. Mais si c’ est effectivement le cas, sache que ce que tu as trouvé sur cet ordinateur portable est un secret de famille qui date de près d’ un siècle (95 ans, au jour où j’ écris ce message).

La tante de ton grand-père, ton arrière-grand-tante, avait acquis la conviction que les phases d’ expansions et de récessions économiques pouvaient être prévisibles via les mathématiques… »

Valérie lut l’ extraordinaire odyssée familiale. Elle découvrit l’ avancée des travaux sur les projections économiques sur trois générations. Son père lui avait vaguement parlé de ses recherches personnelles, préférant lui relater les dernières découvertes en matières d’ astronomie.

Elle ne put retenir ses sanglots après avoir lu ses derniers mots.

« Grâce à José, je crois avoir pratiquement trouvé l’ algorithme parfait. Le module d’ apprentissage a permis de réduire la marge d’ erreur des prévisions sur un millénaire à 0, 1%. Et, pour la première fois, je n’ ai pas besoin de rajouter des champs pour réduire cet écart, l’ intelligence artificielle repère les nouveaux papillons et améliore d’ elle-même l’ efficacité des prévisions. Je crois qu’ il est temps pour moi d’ embarquer vers une nouvelle aventure et de réaliser le rêve de ma grand-tante.

Après m’ être renseigné à la chambre de commerce, je démissionnerais de mon poste au CNRS et créerais ma start-up. Je crois que je vais l’ appeler: « Oracle STEPES ». Le nom renverrait aux 6 domaines de projections (Société, Technologie, Economie, Politique, Environnement, Science).

Si, malgré tout, ce texte est la version que tu liras, sache qu’ il y a un diaporama qui t’ expliquera comment fonctionne le logiciel-pisteur et le logiciel de projection (logiciels. pptx). Je t’ ai également mis à disposition des cours de programmation afin que tu puisses toi aussi apprendre à modifier le logiciel de projection et y rajouter des champs (tout les fichiers sont dans le dossier « Cours de programmation »). Pour finir, tu trouveras ci-dessous les coordonnées de José qui t’ aidera à améliorer les performances du programme.

Continue tes études.

Une fois que tu auras ton diplôme en poche, si tu souhaites poursuivre le rêve de ton père et de ses aïeux, va à la chambre de commerce et crée la start-up. Si tu ne t’ en sens pas capable ou que tu souhaites faire une carrière de biologiste, trouve quelqu’ un d’ honnête en qui tu as confiance et remet le projet à cette personne qui en fera, je l’ espère, bon usage.

Je t’ aime.

Papa. »

Elle n’ eut pas la force de lire l’ adresse de l’ informaticien, trop éprouvée par les événements qu’ elle avait vécu durant ces 2 dernières semaines.

Son père et sa mère avaient trouvé la mort dans un accident de voiture, alors qu’ ils venaient lui rendre visite dans son studio de Rennes, tout près de l’ université.

Son oncle et sa tante l’ avaient aidé à préparer les funérailles et à faire toutes les démarches administratives à posteriori.

C’ était dans l’ appartement parisien qu’ elle avait trouvé les logiciels ainsi que toutes les informations du dossier « projections économiques » avant de découvrir le fichier texte de son père.

Elle n’ avait pas envie de retourner à la faculté. Elle était en arrêt depuis deux semaines et devait reprendre les cours le surlendemain. Elle n’ avait pas encore commencé le traitement du médecin pour la dépression, préférant prendre quelques calmants afin de pouvoir faire ses heures de sommeil la nuit. Elle connaissait les bienfaits des cycles du sommeil sur le système immunitaire et savait pertinemment qu’ ils pouvaient prévenir les problèmes de santé tels que la dépression.

Elle retourna, finalement, à l’ université de Rennes après un mois d’ absence. Durant ses études, elle rencontra un charmant étudiant qui réussit à lui redonner goût à la vie.

Sa bourse d’ étude n’ était pas suffisante pour couvrir l’ ensemble de ses dépenses en loyer, nourriture, transport et sorties avec ses camarades et son compagnon. N’ ayant plus ses parents pour la soutenir financièrement, elle se résolut à utiliser le logiciel de son père pour suivre les évolutions de la bourse dans le but d’ acheter et de vendre des actions au bon moment. En descendant dans l’ arborescence « Economie » -> « Finance » -> « Bourse » -> « CAC40 », elle découvrit que les champs enfants de cette dernière catégorie comportaient les différents secteurs économiques faisant partie de cet indice boursier et qu’ à l’ intérieur de ces secteurs apparaissaient les noms des 40 entreprises du CAC. Cependant, les prévisions de l’ Intelligence Artificielle ne pouvaient aller en dessous de la limite d’ une année. Elle avait besoin de connaître des prévisions de très court terme de l’ ordre du mois, voir du jour suivant. L’ apprentissage de la programmation informatique prenait trop de temps à être assimilé. Elle n’ avait d’ autre solution que de faire appel à José, l’ ami de son père et grand-père.

Sa négociation téléphonique avec le vieil homme fut difficile. Il n’ aimait pas l’ idée de réduire les prévisions sur le très court terme. Le but de cette recherche était de se projecter sur des décennies, des siècles, des millénaires, pas sur quelques jours. Elle tenta de se justicier en évoquant l’ idée de son arrière grand-tante qui était de comprendre le court terme pour envisager le long terme. Elle émit l’ idée selon laquelle plus on aurait de données sur le court, voir le très court terme, plus précises seraient les prévisions de long terme.

Les explications de cette volonté de changement ne convainquit pas l’ informaticien. Il la soupçonnait de vouloir gagner de l’ argent facilement en spéculant sur les cours de la Bourse. Valérie dut se résoudre à expliquer la véritable raison. Elle perdit à cet instant le contact avec José, préférant raccrocher plutôt que de participer à un détournement pervers des projections économiques.

Les jours passants, et alors que la jeune femme commençait à perdre l’ espoir de pouvoir poursuivre ses études, elle reçut un appel de José. Ce dernier s’ excusa de son comportement et proposa de la rencontrer afin de faire plus amples connaissances. L'étudiante expliqua qu’ elle ne pouvait se rendre chez lui, faute de moyens pour le transport. L’ informaticien la rassura en lui annonçant qu’ il viendrait par ses propres moyens. Il lui donna rendez-vous trois jours plus tard, à la gare de Rennes.

Son moral revint au beau fixe durant les trois jours suivants. En attendant le train venant de Paris, elle était excitée à la fois par l’ idée de rencontrer un ami de son père et par l’ espoir que lui suscitait cette venue.

Le signe distinctif qu’ elle avait choisi pour qu’ il puisse la reconnaître (un chapeau de paille et un gilet jaune fluo) fut efficace. Le vieil homme l’ avait reconnu au premier coup d’ ½il.

Après l’ avoir conduit vers un café-restaurant à proximité de la gare, ils déjeunèrent ensemble, échangeant à propos de ses parents (elle fut surprise d’ apprendre qu’ il était venu à leur enterrement, il lui expliqua qu’ il s’ était mis à l’ écart, trop bouleversée pour venir à sa rencontre), de leur vie respective, de la philosophie, de la politique et du projet de projection économique. Au moment où Valérie lui demanda s’ il comptait l’ aider à raccourcir le temps des prévisions, José hésita avant d’ éluder la question et de lui demander de faire une balade vers son université et son studio. Il souhaitait voir l’ environnement dans lequel elle vivait. Ravalant son agacement, elle accepta la proposition.

Elle lui montra le campus scientifique universitaire de Beaulieu, celui où elle étudiait. Ce campus était immense. La nature entourait les bâtiments administratifs et universitaires. Des arbres, des étendues d’ eau et du gazon fraîchement coupé décoraient les alentours. Outre les bâtiments administratifs et universitaires, il y avait une cafétéria, une salle de sports, des terrains de tennis, de football et de rubgy, une salle de spectacles, une bibliothèque et deux bâtiments médicaux.

José dû visiter en plusieurs fois le campus. Son âge avancé l’ obligea à faire des arrêts réguliers. Les bancs qui étaient parsemés dans le campus furent son salut. Valérie dû lui faire visiter le campus en deux jours. L’ informaticien visita également le studio de la jeune femme. Le petit logement de 33m² qu’ elle partageait avec une colocataire paraissait très clair. La luminosité filtré par les grandes fenêtres était décuplé par une séparation en revêtement de miroir côté pièce principale. De l’ autre côté de la séparation, une mezzanine formait une seconde chambre dans laquelle vivait la colocataire. Valérie dormait dans la pièce principale. Une cuisine et une salle bain avec WC incorporé achevaient l’ architecture du lieu d’ habitation.

Après son week-end rennais, José donna à la jeune femme sa décision quelques minutes avant de prendre le train du retour. Ce qu’ il avait appris d’ elle durant son séjour et après observation de son environnement, il estima qu’ il pouvait lui donner sa confiance. Il accepta finalement de modifier le logiciel.

L’ étudiante sauta à son cou, lui gratifiant de mille merci. Avant de pénétrer dans son wagon, il l’ a mit en garde envers son compagnon. Elle ne devait pas lui révéler le secret de la machine à projection. Bien que surprise, elle le lui promit.

Assis à son siège, côté fenêtre, il salua son guide. En la regardant, il songea à ce qu’ il avait pensé du jeune homme qui accompagnait sa vie. Bien qu’ il l’ avait trouvé fort sympathique, sa désinvolture ne lui permettait pas d’ avoir confiance en lui. Il espérait qu’ elle ne se laisserait pas manipulé par son amour.

Trois mois plus tard, José parvint à terminer son patch de mise à jour du logiciel.

Il l’ invita par mail à télécharger le fichier d’ installation sur son cloud via un lien inséré dans le corps du courriel. Le message était accompagné d’ une mise en garde.

« Si jamais quelqu’ un de malintentionné utilise ma machine pour s’ enrichir, je lui enverrais un virus informatique afin de détruire les deux logiciels. Je préfère voir l’ objet de ma cocréation avec ta famille détruite plutôt que de la voir détourner à des fins personnels. Cela vaut également pour toi si jamais un mauvais génie te suggérait de l’ utiliser à ces fins.

Je te souhaite une bonne journée.

À bientôt.

José »

Après avoir installé les mises à jour, elle testa les projections pendant une semaine. La prévision pouvait être réduite à une journée. La corrélation avec la réalité étant à chaque fois exacte, elle commença ses investissements boursiers.

Elle débuta en achetant deux actions de 10 euros d’ une entreprise du CAC40 spécialisée dans le secteur automobile et finit au bout d’ une année par se retrouver en possession d’ une centaine d’ actions d’ une entreprise du secteur de l’ énergie d’ une valeur de 25 euros tout en ayant vendu quelques dizaines d’ actions de temps à autre pour ses dépenses personnelles. Elle réussit ainsi à tirer profit des différents champs de la catégorie « CAC40 » et à financer une partie de ses études.

Au fil du temps, elle parvint à assimiler la programmation informatique et modifia quelques paramètres en réduisant davantage le terme des projections à quelques heures, puis à une heure.

Elle annonça fièrement ses prouesses à José qui retint ses réticences en la félicitant tout en la mettant en garde. Elle devait éviter de se laisser griser par l’ argent facile.

Les années d’ études passant, elle put s’ enrichir suffisamment pour financer entièrement ses dépenses. Elle maintint son portefeuille à une valeur totale de 10000 euros et vendit de temps en temps des actions suivant ses besoins. Pour maintenir la valeur de son portefeuille, elle déplaça le restant de ses investissements vers une ou deux valeurs mobilières qui allaient grimper dans les heures ou jours suivants.

Afin de préserver son secret, elle justifia sa plus grande aisance financière par la vente de la maison de campagne de ses parents (fait qui était véridique) et par le fruit de divers petits jobs trouvés dans différents endroits de la ville. Elle dut user de stratagèmes afin d’ éviter que ses amis ou son compagnon ne découvrent le pot aux roses comme payer les commerçants afin qu’ ils confirmassent qu’ elle faisait bien partie des employés mais qu’ elle ne travaillait pas ce jour-là ou encore faire semblant de travailler dans un des magasins le jour où elle sut qu’ elle aurait la visite d’ un(e) ami(e)s ou de son compagnon sur son lieu de travail.

Ce jeu de dupe lui déplaisait fortement, mais c’ était le prix à payer pour garder son secret et finir ses études.

Après avoir passer son master en BEE (Biodiversité-Ecologie-Environnement) spécialité MODE (Modélisation en Ecologie), elle se porta candidate au CNRS. Malheureusement, elle ne fut pas retenue au concours. Après plusieurs échecs auprès des laboratoires privés, elle se demanda si la machine de son père ne pouvait pas lui permettre de gagner sa vie, le temps de trouver l’ emploi de chercheuse qu’ elle espérait.

Les années passèrent. Le jeune étudiant qu’ elle avait rencontré devint son mari, puis le père de son enfant. Six ans après ses études, elle n’ avait pas trouvé de travail, mis à part quelques travaux saisonniers.

Devant le peu de perspectives d’ avenir professionnels et face à l’ insistance de José, elle finit par se résoudre à monter la start-up de son père. Mais avant cela, elle devait tout révéler à son mari. Cette action la soulagerait enfin d’ un poids qui lui donnait l’ impression de vivre dans le mensonge.

Le jour de l’ annonce, elle prépara la table pour un apéritif. Elle commença les préparatifs à 17h30, son mari rentrant habituellement à 18h30. Elle avait confié la garde de son fils, Tristan, à sa belle-s½ur. Elle tenait à ce qu’ ils ne soient que tous les deux afin de partager ce moment.

18h20, tout était prêt pour accueillir son bien-aimé.

18h30, elle craignait qu’ il ne prit mal le fait qu’ elle lui avait caché quelque chose et qu’ au final, il n’ eut l’ impression qu’ elle ne lui faisait pas confiance.

18h45, il était en retard, cela ne lui ressemblait pas.

19h30, elle lui laissa un message sur son répondeur pour la seconde fois.

21h00, sa belle-s½ur l’ avait appelé pour savoir si elle venait chercher son fils. Nerveuse, Valérie lui demanda si elle pouvait garder Tristan pour la nuit, elle viendrait le chercher le lendemain matin pour l’ amener à l’ école. Sa belle-s½ur avait senti qu’ il y avait un problème et accepta la proposition. De toute manière, cela ne lui déplaisait pas, elle aimait bien son neveu.

22h30, après avoir laissé une dizaine de messages sans réponse, une sourde appréhension l’ assaillait. Et s’ il avait eu un accident ? Elle se donna la limite de 23h00 avant d’ appeler les hôpitaux du coin. Peut-être avait-il eu une mauvaise nouvelle au boulot et qu’ il était parti se changer les idées chez Betty, le bistrot du quartier.

22h45, en préparant ses affaires pour le lendemain – il fallait bien s’ occuper l’ esprit – elle remarqua la disparition des chaussures de son époux. Une intuition la poussa à les rechercher, c’ est ainsi qu’ elle découvrit que le placard où était rangé les affaires de son compagnon était vide. Une terrible intuition l’ incita à chercher son mini-pc dans lequel était installé le logiciel-pisteur et le logiciel de projection économique. La machine était rangée dans un tiroir de son bureau. L’ ordinateur n’ y était plus.
Un vieux couple sauta en sursaut dans leur lit en entendant le cri strident et rageur d’ une femme. Lorsqu’ ils entendirent comme une sorte de bagarre dans laquelle quelqu’ un cassait et bousculait différents objets, la femme incita son mari à voir d’ où provenait ces bruits. Armé d’ un balai, l’ homme sortit de l’ appartement, suivit le son des hurlements et se plaça devant la porte d’ où ils provenaient. Il hésita à sonner à la porte. Il entendit des bruits de vaisselles se brisant, une femme qui insultait un homme, sûrement son mari, qui ne répondait pas à ses vociférations. Lorsqu’ il revint chez lui, il expliqua à sa femme qu’ il s’ agissait d’ un couple et qu’ ils étaient en train de « s’ expliquer » comme eux l’ avaient fait hier à propos de la télévision qui ne marchait pas.

Au bout d’ une demi-heure de défoulement, Valérie s’ effondra en larmes. L’ homme qu’ elle aimait l’ avait trahi.

Le lendemain, après une nuit blanche, elle reçut un appel de la directrice des Ressources Humaines de la Mairie de Paris. La direction s’ inquiétait de l’ absence injustifiée de son administrateur de réseaux. Par dépit, la jeune femme ne put réprimer un rire nerveux, laissant sa correspondante dans l’ incompréhension.

Lorsqu’ elle raccrocha, après avoir informé de la disparition de son mari à la DRH, elle imagina son plan. Lorsqu’ il était sorti la veille au matin, il n’ était pas allé à son travail. Il avait dû attendre qu’ elle parte à son tour pour revenir récupérer ses affaires et le mini-pc avant de partir pour elle ne savait quelle destination.

Depuis combien de temps avait-il trouvé la machine et échafaudé ce plan ? Il avait dû pensé qu’ elle lui mentait depuis de nombreuses années et qu’ elle ne lui faisait pas confiance. Peut-être s’ était-il senti trahi ? Avait-il eu le temps de voir ce qu’ il en retournait ? Si oui, elle se demandait à quels moments avait-il pu consulter toutes ces informations ? Il n’ avait pas pu l’ emporter avec lui au travail. Il n’ a pas pu non plus prendre le temps de découvrir les logiciels et les notes de son père lorsqu’ ils étaient ensemble. Ils étaient presque toujours ensemble en dehors de son travail. La seule solution pour lui aurait été de prendre des congés ou des heures de récupérations suites à des heures supplémentaires… elle se souvint soudain qu’ il avait multiplié les heures supplémentaires ces derniers mois et qu’ il avait pris moins de congé depuis un an. Elle avait été étonné jusqu’ à présent qu’ il n’ ait pas pu récupérer ses heures. A moins que…

Elle cria de nouveau de rage. Elle venait de comprendre qu’ il avait pris des heures de récupération et des jours de congés sans l’ avertir. Il avait profité de ces moments de tranquillité pour lire les données du mini-pc…
 

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A la recherche de la prévision parfaite

 

 

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Dans les jours qui suivirent, il retrouva l’ ordinateur de son père, une tour avec un écran plat. Estimant l’ engin trop encombrant, il copia le logiciel sur une clé USB et l’ installa sur son propre ordinateur portable. L’ interface graphique du programme était des plus austères. Il fallait entrer des paramètres dans des champs intitulés par des lettres. Il lui fallut plusieurs jours de recherches dans les notes de son père pour comprendre à quoi cela correspondait. Chaque champ principal ou parent correspondait à un ensemble (Economie, Société, Science, Technologie, Politique), plusieurs champs enfants reliaient chaque champ principal.

L’ Economie se décomposait ainsi: Finance, Industrie, Service, Agriculture, Economie quaternaire.

La Société comprenait les évolutions dans les domaines de la Démographie, la Sociologie, la Psychologie, la Philosophie, la Culture, l’ Histoire.

L’ ensemble Science comprenait toutes les découvertes faites dans des domaines variés tels que les Mathématiques, la Chimie, la Physique, la Biologie, la Mécanique, l'Optique, la Médecine, l'Astronomie, l'Archéologie, etc.

La Technologie désignait les applications des découvertes scientifiques dans l’ économie réelle et virtuelle. Les champs enfants reprenaient ceux des trois autres champs parents.

La Politique se divisait en régimes politiques: Monarchie, République, Démocratie, Fascisme, Théocratie-Hiérocratie, Anarchie, Despotisme.

Les sous-catégories des cinq grands ensembles étaient eux-mêmes divisés en sous-catégories, etc. Chaque sous-ensemble était accompagné d’ un code sous forme de lettres parfois accompagnées de chiffres. Chaque indicateur et information récolté par le logiciel-pisteur pouvait être converti en chiffres et donné le niveau d’ une sous-catégorie. Ce travail de calcul était réalisé par le logiciel de projection économique. Par exemple, si le CAC40 avait évolué de 2% tel jour et avait atteint 4450 points, le logiciel récupérait ces informations, les convertissait en données, ce qui révélait le niveau du champ « CAC40 » transformant le champ « Bourse » faisant évolué lui-même le champ « Finance » relié au champ parent « Economie ». Le niveau du champ Economie variait ainsi imperceptiblement. Si le nouvel indicateur est une information ou un événement, par exemple « victoire des conservateurs aux élections américaines », cette nouvelle est convertie par le logiciel de projection en chiffre dans le champ « Parti politique » faisant évolué le champ parent « Démocratie américaine », puis le champ « Démocratie » avant de faire bougé de manière imperceptible le champ « Politique ».

L’ ensemble des cinq grandes catégories alimentaient le champ parent principal se prénommant « Projection économique ».

Quentin comprit que les chiffres dans ce champ désignaient le niveau total d’ un seul type de projection, celle de l’ Economie mondiale. Or, s’ il avait bien compris les explications de son père, sa grand-tante cherchait à prévoir aussi bien l’ ensemble que le particulier, le court comme le long terme. Ce que proposait le logiciel était une information limitée. Le chiffre, ou niveau, que donnait le programme, après déchiffrage et interprétation, ne permettait de ne se projeter que dans le court terme et de manière uniquement global. Bien qu’ il n’ était pas mathématicien comme son père, il se sentait capable de rechercher un nouveau mode de calcul ou un nouveau champ enfant ou parent à insérer dans le calcul global. Son travail en tant qu’ astrophysicien lui permettait d’ envisager les choses dans leur ensemble et à étudier les systèmes complexes. Ce genre de défi lui convenait totalement. A croire que le goût des énigmes est un atavisme, pensa-t-il.

Durant les années qui suivirent, il s’ efforça de trouver la variable manquante, étudiant dans le même temps les notes de son père et de sa grand-tante. Ce temps de recherche et d’ étude lui permit de constater l’ efficacité du logiciel. Sur un an, l’ écart entre la croissance mondiale effective et celle calculée par l’ ordinateur un an plus tôt était de 0, 00001%. Si cette marge d’ erreur aurait satisfait n’ importe quel institut statistique, elle était trop grande pour Quentin. Sur une décennie, avec l’ effet papillon et domino, cet écart pouvait aller jusqu’ à 0, 1% et l’ erreur pouvait même monter à 90% sur un siècle.

Lors de ses moments de découragements, il abandonnait ses recherches, préférant passé du temps avec sa femme et sa fille. Tout comme son père avant lui, il ne passait plus d’ une ou deux heures par jour à la recherche de l’ algorithme parfait.

Un jour, il retrouva la trace de l’ ami informaticien de son père, celui qui avait créé le logiciel-pisteur et le logiciel de projection économique. A force de persuasion, il parvint à le convaincre d’ améliorer le logiciel en rajoutant des projections sur du long terme et de varier les types de projections. L’ idée était d’ ajouter aux projections économiques globales, des projections par pays et, pourquoi, obtenir des projections sociales, politiques, scientifiques et technologiques. L’ homme accepta le projet, finalement ravi d’ aider le fils de son ami et d’ avoir trouvé un moyen d’ égayer sa vie de retraité.

Au fil du temps, le logiciel améliora ses performances. L’ interface graphique était plus intuitif, les nouveaux indices de projections pouvaient être sélectionnées selon le pays souhaité, selon le nombre d’ années souhaitées (sur 1 an, 2 ans, 5 ans, 10 ans, etc). En revanche, s’ il était possible d’ avoir une projection sur un autre domaine (Economie, Société, etc) révélant ainsi qu’ il a aura un changement à une période donnée, il était impossible de savoir avec certitude la nature de ce changement. Il était en effet impossible de prévoir quelle nouvelle technologie allait être crée, ni qu’ elle découverte scientifique, ni même quelle décision politique aurait fait évoluer la société, tout juste saurait-on si cela sera positif ou non. Seul le domaine Politique pourrait être plus facilement interprétable. On saurait si un Etat se dirigerait vers un régime politique donnant plus ou moins de liberté.

Grâce aux cours de José, l’ ami informaticien de son père, Quentin rajouta de nouveaux champs qui rétrécirent davantage la marge d’ erreur de projection. Désormais, une projection sur un an avait un écart de 0, 110%, soit une marge d’ erreur de 50% sur un siècle.

Puis, tout comme son père, une lumière jaillit de son esprit alors qu’ il lisait deux articles, l’ un sur un barrage qui a cédé au Brésil, libérant des quantités phénoménales d’ arsenic et d’ autres métaux lourds dans l’ un des plus grand fleuve du pays, et l’ autre sur une vidéo publiée par la NASA, montrant l’ influence des courants marins et aériens dans l’ ensemble du globe terrestre. Il venait de découvrir le 6ème grand ensemble qu’ il manquait pour prévoir la venue des papillons mettant en péril toute prévision: l’ environnement.

Il se souvint d’ un article de Science et Vie datant de janvier 2016 expliquant que trois spécialistes de l’ économie de l’ environnement avait découvert la température optimale pour l’ économie. Il s’ agirait d’ une loi universelle démontrant que la productivité d’ un pays dépendrait de son climat. Selon les données historiques, un pays atteindrait le maximum de sa productivité avec une température moyenne annuelle de 13°c. En dessous et au-dessus de cette température, la productivité baisserait. A l’ époque, il n’ y avait pas prêté attention, étant donné qu’ il venait de perdre sa mère. Mais aujourd’ hui, cela tombait sous le sens.

Il s’ empressa d’ imaginer les sous-catégories de ce nouveau grand domaine. L’ Environnement serait décomposé ainsi: Climat, Ressources Naturelles et Energie, Ecosystèmes, Pollution.

Sitôt ces nouveaux paramètres notés, il créa les champs avec l’ aide de José. Ces nouvelles données rétrécirent, de manière drastique, la marge d’ erreur sur un an à 0, 1100%, ramenant ainsi la marge d’ erreur sur un siècle à 10%.

La prise en compte des changements environnementaux lui permit de mieux comprendre les changements brusques de phases économiques sur le long terme.

La création régulière de nouveaux champs dans le domaine Environnement finit par rendre les prévisions presqu’ exactes avec une marge d’ erreur sur un an de l’ ordre de 0, 11000%. La marge d’ erreur sur un siècle passait à 1%.

Depuis 15 ans qu’ il était parti dans cette quête, il commençait à penser que l’ algorithme parfait ne pouvait pas exister. Une marge d’ erreur existerait toujours, même si elle était infinitésimale. Il estimait qu’ 1% d’ erreur sur un siècle était le plus petit écart qu’ il pouvait trouver. En s’ amusant à trouver la marge d’ erreur sur un millénaire, il découvrit qu’ elle passait à près de 99, 99%, ce qui était loin d’ être précis. Il continuerait donc à chercher l’ exactitude parfaite, même s’ il avait le sentiment d’ avoir atteint son but.

Une question commençait à le tarauder. Qu’ allait-il faire de cette technologie une fois qu’ il estimerait qu’ elle serait bonne à être utiliser ? Déposerait-il un brevet qu’ il vendrait ensuite au plus offrant ? Créerait-il une start-up et proposerait-il ses services en tant que prévisionniste en économie, science ou autre pour des entreprises privées, publiques ou pour des Etats ? Il chassa une idée furtive d’ utiliser les talents de la machine pour prévoir les évolutions de la Bourse et s’ enrichir. Cela serait non seulement malhonnête et risquerait de bousculer les prévisions. Tout enrichissement grâce aux prévisions risqueraient de créer de nouveaux papillons et faire basculer les phases économiques de manières chaotiques.

Il finit pas se donner un objectif: Atteindre une marge d’ erreur de 50 % sur un millénaire, ce qui ramènerait celle-ci à 0, 110% sur un siècle. Ainsi, ses prévisions sur les prochaines décennies seraient exactes, bien qu’ un ou deux papillons aux conséquences marginales pourraient toujours échapper à la machine. Lorsqu’ il aura créé sa start-up, son équipe aura comme principal tâche de trouver et rajouter continuellement de nouveaux champs en compléments afin de s’ approcher toujours plus près de la prévision parfaite.

En attendant, il devait rendre visite à José pour lui soumettre sa dernière idée qui, à coup sûr, allait encore réduire le goulot d’ étranglement de la marge d’ erreur: créer un module d’ apprentissage au logiciel afin qu’ il puisse repérer, dans les corrélations historiques anciennes et récentes, les conditions de naissance des papillons et ainsi les prévoir dans le court, moyen et long terme…
 

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Equation de projection économique

 

 

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Quentin entra dans la maison familiale. Il reconnut le parfum d’ arômes fruités de son enfance. En ouvrant les volets, il reconnut la verdure du jardin et l’ éclat du soleil à proximité d’ un gigantesque sapin - le sapin du jardin - au milieu du ciel bleu. Un merle venait de quitter l’ arbre gigantesque pour se poser sur l’ herbe à la recherche d’ un hypothétique vers grouillant au sol.

Il se retourna vers l’ intérieur et observa les alentours.

Sa mère était décédée depuis quelques semaines. Le notaire lui avait annoncé qu’ il héritait de sa maison entourée de mille mètres carrés de terrain dans l’ extrême ouest de la France. En arpentant les pièces de la demeure, qui pour chacune évoquait une multitude de souvenirs, il se demandait s’ il pouvait continuer de l’ entretenir, lui qui travaillait à Paris, à plus de 600 kilomètres de là. Il viendrait sûrement s’ y rendre durant ses congés et tenterait même d’ y venir durant les longs week-end de ponts.

Alors qu’ il arrivait au grenier, il reconnut certains jouets et objets de ses grands-parents et arrières-grands-parents. Ces choses d’ un autre siècle l’ avaient toujours fascinées.

Après une demi-heure de recherches, sans autre but que de faire resurgir des moments heureux de son passé, il découvrit une épaisse chemise à sangle dont les inscriptions sur l’ étiquette de la page de garde était en partie effacée. Il lut « L’ é… ation ultim… pro… ectio… économi… ues ». Il lui semblait n’ avoir jamais vu ce classeur jusqu’ à ce jour. En déliant la sangle qui reliait le porte-document, il vit plusieurs pages sur lesquelles étaient collés des bouts d’ articles relatant certaines informations liées à l’ économie mondiale. En haut d’ une page était inscrit: « Indicateurs 09/07 ». Les articles liés à cette page reprenaient certaines phrases, voir uniquement certains chiffres collées les uns à côté des autres et reliés entre eux par des flèches tracées au crayon de papier.

En explorant davantage le classeur, il découvrit un plan, une sorte de mip-mapping, indiquant des indicateurs économiques reliés à des grands ensemble nommés « expansion économique » et « récession économique » qui eux-mêmes étaient reliés à des découvertes scientifiques, avancées technologiques, des changements politiques et sociétales. Sur d’ autres pages, ces mutations économico-scientifico-politico-sociales semblaient être appliquées à l’ Histoire des peuples mondiaux sur plusieurs décennies, siècles et millénaires.

Il ne comprenait pas quelles étaient les raisons de toutes ces collectes d’ informations et de tous ces croquis. En revenant sur la première page, il aperçut quelques chose collée sur le revers en carton de la chemise à sangle. Il s’ agissait d’ une clé USB à l’ intérieur d’ un petit sac de congélation plastique hermétique à fermeture zip. En ouvrant le sac, il ne vit aucune inscription ou étiquette permettant de savoir ce qu’ elle contenait.

Piqué par une vive curiosité, il s’ empressa de courir vers sa voiture, trouva le cordon USB de son smartphone, sortit son appareil avant de le connecter à la clé via son cordon. Son téléphone téléchargea sans problème le pilote de la clef et put lire son contenu. Sept dossiers et un fichier peuplaient le petit support de stockage amovible. Les intitulés des dossiers étaient « Economie », « Science », « Technologie », « Politique », « Société », « Corrélations historiques » et « Equation ultime ». Quentin ouvrit le fichier qui s’ intitulait « Sommaire ».

Les sept premiers index reprenaient les intitulés des dossiers. Ces index pouvaient être déployés en sous-index grâce à un petit signe « + » qui eux-mêmes pouvaient être ouverts en sous-index, etc. L’ arborescence du sommaire était très précis et s’ allongeait de manière tentaculaire. Il s’ aperçut également que chaque intitulé pouvait être ouvert en cliquant dessus, comme un lien. Chaque lien ouvrait sur un contenu d’ un dossier dans lequel apparaissait un ou plusieurs fichiers et d’ autres sous-dossiers.

Après avoir examiné le sommaire durant quelques minutes, il aperçut un sous-index dans le thème « Economie » qui l’ interpella. Il ouvrit le lien qui l’ amena à un fichier texte. En lisant les premiers mots, il sentit son c½ur se serrer.

« Mon cher Tintin,

Oui, je sais, tu n’ aimes pas ce surnom que je t’ ai donné depuis ton plus jeune âge, mais je n’ en ai cure, car si tu lis ce message, cela signifie que je ne suis plus de ce monde. Donc, je dis ce que je veux. »

Il reconnut le style de son père.

« Mais trêve de plaisanterie. Ce que je vais te révéler est un secret de famille.

Il y a un peu moins d’ un siècle (71 ans, au moment où j’ écris ces mots), ta grand-tante, ma tante, avait acquis la conviction que les périodes d’ expansions et de récessions économiques pouvaient être prévisibles via les mathématiques. Selon elle, si l’ on pouvait prévoir ces cycles conjoncturels, il serait possible de prévoir les cycles structurels de prospérités et de dépressions économiques. Le court terme permettrait d’ envisager le long terme. Si un tel outil existait, il permettrait aux pouvoirs publics d’ anticiper les changements et de prendre de meilleures décisions afin d’ atténuer les effets socio-économiques des crises économiques et de les amplifier dans la situation inverse.

Depuis des siècles, des économistes, scientifiques et statisticiens ont proposé des cycles de durées diverses et variées s’ expliquant par différents événements économiques, scientifiques, financiers, politiques, historiques ou psychologiques. Leurs théories ont permis d’ expliquer les événements passés mais aucun n’ a pu proposer un modèle permettant de les prévoir avec exactitude. Voilà ce que ta grand-tante avait en tête: trouver l’ équation permettant de prévoir avec une précision inégalée les futures phases économiques. »

Projet ambitieux, pensa Quentin.

« Toute sa vie, jusqu’ à son dernier souffle, elle notait chaque indicateur nouveau en économie, en sciences et techniques ainsi que les événements politiques et sociaux dans le monde. Ce projet était devenue une telle obsession, qu’ elle finit par abandonner ses études d’ astrophysique (eh oui, elle voulait faire le même métier que toi au départ) pour devenir statisticienne. Au fil des années, elle finit par réussir à récolter un maximum d’ informations grâce à des sources variées en s’ abonnant à certaines revues spécialisées dans les cinq premiers domaines que tu as dû trouvé en index du sommaire. Vers la fin de sa vie, elle compléta ses informations via Internet en consultant les sites officiels de certaines institutions comme le FMI, l’ OCDE, l’ INSEE, etc. »

C’ est bizarre, ça me rappelle quelqu’ un, pensa Quentin.

« Comme tu dois t’ en douter, j’ ai moi-même attrapé le virus. Je ne me suis réellement intéressé à ses travaux qu’ à la fin de sa vie lorsqu’ elle ne pouvait plus retranscrire les nouvelles données qui continuaient inlassablement de tomber. Tous les soirs, sur son lit d’ hôpital, je lui lisais les différentes informations que j’ avais glaner. Pendant qu’ elle écoutait et analysait ces informations, elle oubliait la maladie. L’ obsession était devenue une distraction. Les chaînes d’ informations continues berçaient ses jours comme ses nuits.

J’ étais très proche de Tata Marraine (c’ est comme cela que je l’ appelais car j’ étais aussi son filleul). Tes grands-parents, ton oncle et ses amis proches lui ont également rendus visites, mais je pense que chacune de mes venues l’ exaltaient plus chaque jour. Elle m’ a toujours considéré comme le fils qu’ elle n’ a pas eu. Peu d’ hommes ayant pu rivaliser avec le tourbillon des chiffres et de l’ actualité, elle était, en effet, restée célibataire.

Je suis bien obligé d’ admettre que pendant quelques années, j’ ai failli prendre le même chemin. Au début, ta mère comprenait mon engagement à divertir ma tante. Mais après sa mort, elle commençait à me reprocher mes moments d’ absences, non pas physiques, car je rentrais tous les soirs à la maison après le travail, mais mentales. Je passais des heures à lire des journaux, revues, articles sur Internet à la quête d’ indicateurs et d’ événements mondiaux.

Jusqu’ au jour où ta mère est partie avec toi, un soir, alors que je n’ avais travaillé que deux heures sur les dernières actualités (il n’ y avait pas beaucoup d’ événements marquants, ni d’ indicateurs ce jour-là). Je n’ avais même pas entendu le remue-ménage de son départ, ni tes pleurs au moment de partir. J’ avais compris à ce moment-là que j’ étais allé trop loin. Cette histoire m’ accaparait de plus en plus et empiétait sur ma vie privée. Je n’ étais plus aussi concentré dans mon travail et je faisais de nombreuses erreurs de calculs. Si je continuais ainsi, je finirais par perdre pour de bon ma femme et mon fils ainsi que mon travail de mathématicien. »

Je m’ en souviens, pensa Quentin. Enfin, je m’ en souviens grâce à maman. Il faut dire que je n’ avais que 5 ans à l’ époque.

« Il fallait que je me ressaisisse et que je passe moins de temps à collecter toutes ces informations. C’ est pourquoi j’ ai pensé qu’ il fallait qu’ un ordinateur fasse le travail à ma place, me laissant plus de temps libre pour moi et mes proches. Avec l’ aide d’ un ami informaticien, j’ ai créé un logiciel-pisteur qui avait pour principal fonction de rechercher via Internet toutes les informations dont j’ avais besoin. Grâce à cela, je n’ avais plus qu’ à lire toutes les trouvailles de la machine sans faire le tri dans les articles de presse et de revues. De plusieurs dizaine d’ heures, je ne me consacrais plus à ce projet qu’ une à deux heures maximum par jour.

J’ ai pu reconquérir ta mère qui ne concéda à revenir à la maison qu’ après que le logiciel-fouineur soit mis en place. Un équilibre entre le travail, la famille et le projet était enfin rétabli. »

Quentin se souvint qu’ il y avait eu des hauts et des bas entre sa mère et lui. Il avait entendu pas mal de disputes à l’ époque. Maintenant, il comprenait mieux leur cause. Avec le recul, ces discussions tendues lui paraissaient n’ être que de simples problèmes de couple parmi tant d’ autres. Quand on est enfant et qu’ on ne comprend rien aux problèmes d’ adultes, on se fait toujours une montagne des soucis des parents et l’ on finit, parfois, par se demander si l’ on en est pas soi-même la cause.

« Plus tard, j’ ai pu commencer à reprendre les calculs de ma tante et y ai vu quelques incohérences que j’ ai rectifié. Pour y voir plus clair et simuler quelques prédictions, j’ ai créé un nouveau domaine, celui des corrélations historiques. Grâce à cela, j’ ai pu y voir plus clair et pu mesurer la validité de l’ équation.

Les années passèrent sans qu’ une formule ne me satisfit. Il y avait toujours une marge d’ erreur, certes infime, mais suffisante pour qu’ il y eut une inexactitude de plusieurs années de projections économiques sur un ou deux siècles.

Et puis, une évidence m’ était apparue. Une équation ne pouvait pas fonctionner à cent pour cent. Il fallait résonner autrement et imaginer la prédiction comme un problème à résoudre. Il fallait créer un algorithme. Une équation est une égalité qui n’ est vérifiée (ou résolue) qu’ en déterminant la ou les valeurs des variables (appelé aussi inconnues), alors qu’ un algorithme est une suite finie d’ opérations ou d’ instructions permettant de résoudre un problème ou d’ obtenir un résultat donné. L’ algorithme permet de résoudre n’ importe quel problème une fois qu’ il est déterminé. Il peut très facilement être traduit en langage de programmation informatique et devenir un programme exécutable. Ainsi, il me suffisait de créer un logiciel permettant de faire des prévisions économiques. Et, dans un avenir proche, faire des prévisions dans le domaine politique, sociétale ou scientifique. Il me permettrait également de vérifier certaines valeurs pour juger plus rapidement de sa fiabilité.

Une fois cet algorithme trouvé, j’ ai de nouveau fait appel à mon ami informaticien pour créer ce logiciel. Et j’ ai eu la satisfaction de le voir à l’ ½uvre, il y a trois mois de cela, bien que, pour l’ instant, il ne soit capable de ne faire qu’ une seule prévision économique. En attendant d’ aller plus loin, mon ami m’ a donné les moyens d’ améliorer le programme afin que je puisse modifier certaines opérations. »

Quentin se souvenait de l’ informaticien. C’ était un type très sympathique qui lui avait appris quelques trucs pour réparer son ordinateur et quels outils télécharger pour améliorer les performances et éviter les virus informatiques. Il avait même jouer avec lui à certains jeux afin de tester les performances. Un bon souvenir.

« A ce jour, je n’ ai pas encore trouvé l’ algorithme parfait. J’ approche du but, mais il me manque quelque chose, peut-être une nouvelle variable ou un nouveau domaine que je n’ ai pas encore imaginé intégrer à l’ ensemble.

Si ce texte est la dernière version que tu liras, j’ espère t’ avoir donné envie de reprendre le flambeau. Si jamais le c½ur ne t’ en dis pas, confie ce projet à quelqu’ un qui s’ aura en faire bon usage.

Ton père qui t’ aime. »

Le lecteur resta un instant sur cette dernière phrase, nostalgique. Il avait perdu son père 8 ans auparavant. En regardant la date de dernière modification du fichier, il découvrit que cette version du texte avait été rédigée quelques semaines avant qu’ il ne disparût, foudroyé par une crise cardiaque. Il n’ avait pourtant jamais eu de réels problèmes de santé avant cette attaque.

Après avoir laissé vagabonder son esprit dans les méandres de sa mémoire peuplée de ses meilleurs moments avec son père, il jeta un ½il sur le dossier « Equation ultime ». Il découvrit une myriade de formules mathématiques. Il en connaissait certaines, mais dû reconnaître être dépassé par l’ ampleur des pages de calculs. Il décida de lire tout cela devant un vrai écran d’ ordinateur et retira le cordon reliant la clef au smartphone après avoir fermé tous les documents ouverts…
 

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Et si on pouvait apprendre l'empathie ?

 

 

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Le journaliste activa l’ application « magnéto » avant de placer son téléphone sur la table.

- Nous pouvons commencer l’ entretien si vous le voulez.

Son vis-à-vis opina de la tête en signe d’ acquiescement.

- Bien… Professeur Chenlao, bonjour !
- Bonjour !
- Merci de nous accorder votre temps pour cet entretien exclusif pour le journal interactif « Le surveillant contemporain ».
- C’ est bien normal. Votre journal m’ a toujours soutenue quand vos concurrents prenaient un malin plaisir à me vilipender.
- Vous voulez parler de la période pendant laquelle on vous accusait de torturer des enfants ?
- Entre autre. En tout cas, votre soutien à cette époque m’ a permis de continuer mon combat. Je ne l’ oublierais jamais.

Le journaliste mit quelques secondes pour reprendre le fil de son entretien, surpris par la soudaine lueur humide dans les yeux de la personne en face de lui.

- Professeur Chenlao, les députés vont examiner, demain, la proposition de loi du député du parti Union Pour la République, Monsieur Philippe Ambronc, sur la déchéance de la qualité d’ être humain pour toute personne diagnostiquée comme étant dépourvue de toute empathie.
- En effet, et j’ y suis opposée.
- Pouvez-vous nous rappeler les méthodes de diagnostic des personnes dénuées d’ empathie ?
- Eh bien, les psychologues procèdent à un test d’ empathie chez les enfants âgés d’ au moins 6 ans. Le psychologue, au cours de sa conversation avec l'enfant, simule plusieurs bâillements. Ce réflexe naturel en cas de fatigue, d'ennui ou de détente, a la particularité d'être contagieux chez les sujets exposés. Seul un type d'individu n'est pas atteint par cette contagion: les psychopathes. L'absence totale d'empathie est la principale singularité de cette psychopathologie.
- Et si l’ enfant ne bâille pas…
- Il est certifié psychopathe. Cela dit, vous comprenez bien que pour le certifier à 100%, le praticien simule une dizaine de bâillements avant de donner son verdict.
- Que se passe-t-il si l’ enfant bâille faiblement ou seulement à la fin du test ?
- Il n’ est pas signalé comme psychopathe mais comme individu ayant une faible empathie. Il sera fiché par les services de renseignements et suivi par un psychologue durant sa vie entière afin d’ éviter qu’ il ne bascule dans la violence meurtrière.
- A quel moment ces tests ont été mis en place ?
- Quelques années après les terribles attentats de Paris, le 13 novembre 2015. Ce test faisait partie du dispositif mis en place dans le cadre de la nouvelle loi sur la lutte anti-terroriste et la détection des sujets à risques.

Le journaliste prit quelques notes, ce qui permit au Professeur de faire une courte pause.

- Pouvez-vous nous rappeler ce qui advenait aux enfants diagnostiqués comme étant atteints de psychopathie ?
- Eh bien, il était prévu dans la loi qu’ en raison de la dangerosité pour son entourage, l’ enfant serait séparé de sa famille et placé dans un camp d’ internement où ils étaient coupés de tout contact et suivaient, je dois bien le dire, une éducation de mauvaise qualité, voir totalement absente. Aucun professeur de l’ Education Nationale n’ avait accepté de donner des cours à des enfants qui pouvaient à tout moment les tuer ou les torturer pour le plaisir.
- C’ est à cette époque que vous avez proposé une alternative ?
- Tout à fait. En tant que pédopsychiatre, j’ ai toujours encouragé les parents à apprendre l’ empathie aux enfants. Et je crois qu’ en apprenant l’ empathie aux enfants ne pouvant se mettre à la place de l’ autre ni ressentir leurs émotions, ils deviendront des individus moins asociables.
- Est-ce à ce moment-là que vous avez créé l’ EIEGE?
- Pas à cette époque, mais l’ idée était déjà en germe. Je me suis d’ abord porté volontaire pour donner des cours aux enfants internés. En complément de chaque cours que ce soit de mathématiques, de lecture, d’ écriture ou d’ histoire, je donnais une leçon d’ empathie.
- Avez-vous un exemple ?

Le Professeur réfléchit un instant. Elle se souvenait que c’ était à cause d’ un exemple mal choisi qu’ elle avait été la victime d’ une tempête médiatique.

- Eh bien, il m’ est arrivé une fois d’ assister à une scène affectueuse entre deux enfants. L’ un avait donné un bisou à un autre enfant. Ce dernier semblait hébêté, ne comprend pas pourquoi l’ autre avait cela, d’ autant plus que cela ne lui avait pas fait de mal, et je crois qu’ il ne comprenait pas non plus ce que cela signifiait. J’ ai arrêté mon cours d’ histoire pour féliciter l’ enfant et je lui ai également donné un bisou. En lui expliquant que cela donnait du plaisir à l’ autre. Plus tard, j’ ai compris que l’ enfant avait reproduit une scène d’ un dessin animé que j’ avais projeté pendant une récréation que j’ avais organisé afin qu’ ils ne se fassent pas violence durant une vraie récréation. C’ est avec ce genre d’ événement rare que j’ ai compris que mon intuition était réalisable.
- C’ est une très belle anecdote, reconnut le journaliste en prenant des notes.
- Merci. Les enfants ont la capacité d’ apprendre toute sorte de chose, y compris ce qu’ ils ne peuvent acquérir naturellement. Mon travail au sein de l’ EIEGE me l’ a montré maintes et maintes fois.
- Vous n’ avez pas seulement assisté, je suppose, qu’ à des actes affectueux. Que faisiez-vous si un enfant avait fait du mal à un autre ?

L’ interviewée craignait qu’ une question ne vienne aborder ce sujet. Le journaliste ne faisait que son travail, elle ne pouvait pas le lui en vouloir.

- Eh bien… Voyez-vous, il faut savoir que la définition de l’ empathie est la faculté intuitive de se mettre à la place d’ autrui et de percevoir ce qu’ il ressent. Sur ce dernier point, les enfants sans empathie ne savent pas et ne peuvent pas ressentir les émotions d’ autrui. Cela comprend le plaisir, la joie… mais aussi la douleur. Ainsi, lorsqu’ un enfant mord un autre enfant, il ne comprend pas pourquoi l’ autre hurle et cri de douleur, et si l’ on ne fait rien, il risque d’ y trouver un certain plaisir.

- Quelle est donc votre méthode pour faire prendre conscience à l’ enfant-agresseur de la douleur qu’ il inflige à l’ enfant-victime ?

La scientifique respira lentement durant trois respirations-inspirations avant de répondre.

- Je vais vous raconter ce que j’ ai fait la première fois que j’ ai vu un enfant mordre un camarade de jeu durant une récréation. Un enfant s’ était blotti contre le dos d’ un autre. Un moment donné, l’ enfant qui s’ était blotti mordit le dos de son camarade. L’ enfant mordu hurla de douleur sans que l’ agresseur ne cessa son action. J’ ai dû séparer les deux enfants et je mordis le doigt de l’ agresseur. Ce dernier pleura de douleur. Après quoi, j’ ai expliqué à l’ enfant que ce qu’ il venait de ressentir était exactement ce qu’ avait ressenti son petit camarade lorsqu’ il le mordait.

Le journaliste réfléchit un instant.

- En résumé, on peut dire que, par cette méthode, vous avez appris à l’ enfant à ressentir la douleur de l’ autre à défaut qu’ il le ressente lui-même.
- Effectivement.
- Ne trouvez-vous pas le procédé un peu trop violent ?

L’ interrogée s’ était bien préparée à répondre à cette question, autrefois répétée à l’ infini lors du scandale.

- Vous savez, la technique de récompense-punition des bons ou mauvais comportements ne suffisent pas pour les enfants sans empathie. Pour qu’ ils comprennent bien le ressenti de l’ autre, surtout ceux entraînés par leurs propres actions, ils doivent réellement sentir ce qu’ éprouvent l’ autre. Pour ressentir la douleur que l’ autre a subi, il faut qu’ elle soit concrète. Mais pour que l’ enfant puisse comprendre, il faut une explication, un accompagnement pédagogique afin de l’ aider à se mettre à la place de l’ autre.
- Si je comprends bien, cette démarche fonctionne aussi bien pour la douleur que pour l’ amour, qui correspond au premier exemple que vous nous avez donné.
- Tout à fait.

Le journaliste ratura une ligne de son carnet.

- Combien de temps avez-vous travaillé en tant que professeur dans ce camp d’ internement ?
- 5 ans avant de pouvoir créer un centre d’ étude pour ces enfants sans empathie.
- L’ EIEGE ?
- Oui, l’ Ecole d’ Instruction Elementaire et de Gestion des Emotions.
- Comment cette école a-t-elle été créée ?
- Grâce à l’ amendement sur la loi sur la lutte anti-terroriste et la détection des sujets à risques permettant de remplacer le placement automatique d’ un enfant sans empathie en centre d’ internement par la possibilité de proposer un placement dans des centres éducatifs spécialisés.
- Je crois me souvenir que l’ initiative venait du Ministre de la Justice de l’ époque…
- Oui, l’ EIEGE n’ a pu être créé que grâce à Monsieur Tim Siavylnits.

Le meneur de l’ entretien prit des notes.

- Qu’ apprend-on dans cette école ?
- Les enfants apprennent à lire, écrire, compter ainsi que toutes les autres matières que l’ on apprend dans une école classique. A ceci près, qu’ une nouvelle matière est rajoutée dans le cursus scolaire: l’ empathie et la gestion des émotions.
- Excusez-moi, mais il me semble que cela fait deux matières.
- Ces deux thèmes sont étroitement liés. On ne peut pas deviner l’ émotion de l’ autre, et donc la ressentir, si on ne peut pas soi-même ressentir cette émotion. Et à contrario, on ne peut pas gérer convenablement ses émotions, ni les nommer, si on n’ est pas capable de les repérer et de les ressentir chez autrui.

L’ intervieweur griffonna des annotations, visiblement intéressé.

- Pouvez-vous nous donner un exemple de cours d’ empathie ?
- Eh bien, sans rentrer dans les détails, nous permettons aux enfants de mieux comprendre comment les actes des uns peuvent affecter les autres d’ un point de vue émotionnel. Nous séparons le cours d’ empathie en deux thèmes: les émotions positives et leurs actions, et les émotions négatives et leurs actions. Dans le premier thème, nous montrons des images de personnages affectueux, des gestes positifs à effectuer, nous les encourageons lorsqu’ ils font spontanément preuves de gentillesse, nous leur apprenons également à reconnaître les signes physiques chez l’ autre permettant de reconnaître ces émotions, etc. Tout ceci permet peu à peu aux enfants d’ inculquer le principe de compassion et d’ empathie.
- Ce que vous appelez le premier thème correspond aux émotions positives et leurs actions ?
- Tout à fait. Concernant le deuxième thème, nous reprenons les mêmes méthodes, mis à part que nous dévalorisons les actions négatives et faisons en sorte qu’ ils les associent à quelque chose de désagréable. Nous montrons, par exemple, des scènes que l’ on peut considérer comme violentes que l’ on peut voir dans certains dessins animés de Tex Avery par exemple. Durant le visionnage de ces scènes, nous leur demandons de rester debout et faisons émettre un bruit très aigu et légèrement strident à chaque fois qu’ une scène de méchanceté apparaît à l’ écran. L’ intensité de ce bruit est proportionnelle à la nature et à l’ intensité de la méchanceté. Si un personnage se moque d’ un autre, le son est faible et bref. Si un personnage frappe un autre, le son est plus fort et prolongé. Pour faire une petite parenthèse, durant le visionnage des scènes affectueuses, les enfants peuvent s’ asseoir, s’ allonger, bénéficier d’ une couverture, de leur doudou, tout ce qui permettra plus tard d’ associer ces scènes positives à un sentiment de protection et de bien-être. Bien sûr, nous leur apprenons à reconnaître les gestes négatifs tout en les dévalorisant et nous encourageons également les enfants à se moquer des personnages dans les vidéos que nous montrons qui font de mauvaises actions. Et tout comme le premier thème, nous leur apprenons à reconnaître les émotions négatives comme la peur, la tristesse ou la douleur chez autrui ainsi qu’ à essayer de le comprendre afin de l’ aider.
- Que se passe-t-il si un enfant frappe un de ses camarades ? Est-ce que les autres enfants se moquent de l’ enfant-agresseur ?
- Cela arrive fréquemment, en effet. Durant les premiers mois de scolarisation, l’ agresseur ne prend pas au sérieux les moqueries de ses camarades. Mais au bout d’ un certain temps, l’ ensemble du processus pédagogique permet à l’ enfant de ressentir de la honte dans ces instants-là, signe d’ un début de sociabilité. Il finit par comprendre qu’ il a intérêt à ne plus faire de mal à ses camarades.
- Impressionnant, lâcha le journaliste.

Il consigna quelques mots.

- Cependant, n’ existe-t-il pas un risque que l’ enfant-agresseur soit humilié par ces moqueries et finisse par en vouloir à la société ?
- Il y a, en effet, un débat au sein de l’ EIEGE qui n’ est pas terminé d’ ailleurs, sur le dénigrement des mauvaises actions. Pour ma part, j’ y suis favorable. Depuis 10 ans qu’ existe notre école, il n’ y a pas eu de comportements revanchard au sein de nos élèves.

Le journaliste ratura une ligne.

- Vous le dites, à juste titre, que l’ EIEGE a été créé il y a 10 ans. Quel bilan en tirez-vous ?

Le professeur Chenlao se remémora la décennie passée avec nostalgie.

- Lorsque j’ ai commencé à donner des cours aux enfants sans empathie au centre d’ internement, je n’ aurais jamais imaginé monter un tel projet aussi vite. Nous accueillons aujourd’ hui près de 200 enfants et une dizaine de nos élèves sont aujourd’ hui en apprentissage dans un centre de formation des apprentis, une structure éducative classique. Ces dizaines de futures adultes peuvent désormais avoir une vie sociale. Ils représentent pour nous, professeurs et acteurs de l’ apprentissage de l’ empathie au sein de l’ EIEGE, la réussite de l’ alternative à l’ internement et à l’ exclusion des enfants sans empathie.
- C’ est effectivement une réussite de ce point de vue, mais n’ est-ce pas également un échec de n’ accueillir que deux cents enfants lorsque l’ on sait qu’ un 1% de la population est atteinte de psychopathie ?
- Je comprends ce que vous voulez dire, dit-elle après quelques secondes de réflexions. Mais, ce serait un véritable échec si nous étions le seul centre d’ éducation spécialisée dans ce domaine. D’ autres structures ont ouvert leurs portes ces dernières années, et d’ après les sources ministérielles, plus d’ un enfant sur deux qui a été détecté comme enfant sans empathie a été placé dans un de ces centres. Les autres enfants qui n’ ont pas eu cette chance étaient soit trop dangereux, soit avaient déjà fait une tentative de meurtre ou bien avaient, malheureusement, déjà commis un meurtre avant qu’ ils ne soient détectés. Mais il m’ est arrivé de recueillir un de ces enfants au sein de notre centre et d’ avoir également donner des cours aux différents centres d’ internement à certains de ces enfants afin de leur donner une seconde chance.
- Avez-vous eu des échecs ?

L’ enthousiasme du Professeur s’ était soudainement estompé.

- Malheureusement, oui. Certains enfants n’ ont pas pu être sauvés de leurs démons intérieurs. L’ un des professeurs de l’ EIEGE a été sauvagement agressé par deux enfants alors qu’ il leur donnait des cours au camp d’ internement de Marseille. Par chance, l’ un des gardiens est intervenu à temps. Et j’ ai appris avec joie, il y a trois jours, qu’ il était sorti du coma. Mes pensées vont à lui et sa famille.
- Pourtant, ses proches portent plainte contre vous et le centre d’ internement…
- Et c’ est tout à fait normal et humain. J’ aurais sans doute fait de même à leur place si je ne faisais pas partie du projet. Mais ce tragique accident renforce, une fois de plus, ma conviction qu’ un internement ne peut qu’ aggraver leurs troubles. C’ est pourquoi j’ ai décidé de ne plus dépêcher de professeur de l’ EIEGE au sein des camps d’ internement, tant que les pouvoirs publics ne donnent pas plus de moyens pédagogiques au sein de ces structures.
- C’ est pour cette raison que vous êtes entrée en politique ?
- Entre autre. Je sais que l’ apprentissage de l’ empathie est en danger. Si je veux aller plus loin et continuer à défendre cette discipline, je me devais de mener mon combat dans la sphère politique. C’ est une seconde vie que je mène depuis 2 ans.
- Votre entrée en tant que secrétaire d’ Etat chargée de l’ éducation des jeunes sans empathie avait fait grand bruit à l’ époque.

Elle se rappela les quolibets de l’ opposition et de certains médias. Une rumeur disait même qu’ elle était la maîtresse du Ministre de l’ Education de l’ époque dont son département était rattaché. Cette rumeur était crédibilisée par le fait que le Ministre de l’ Education n’ était autre que Tim Siavylnits qui était devenu son mentor en politique. Cette période avait été d’ autant plus difficile que les calomnies sur les supposés torturent des enfants psychopathes à l’ EIEGE avaient refait surface.

- Vous comprendrez, commença-t-elle, que je n’ aime pas parler de cette période qui m’ a montré, de manière abrupte, la violence de la vie politique. Ce que je peux dire, en revanche, c’ est que ces un an et demi en tant que Secrétaire d’ Etat m’ ont permis de développer une nouvelle matière dans les écoles de France. Depuis 3-4 ans, je me suis aperçu que les cours que nous proposions aux élèves sans empathie pouvaient fonctionner avec d’ autres enfants à faible empathie. Les premières années après la création de l’ EIEGE, nous n’ accueillons que des enfants psychopathes, puis nous avons recueillis des enfants sociopathes qui, grâce aux cours sur la gestion des émotions, ont appris à ressentir leurs émotions et à contrôler leur impulsivité. Nous avons également accueilli des narcissiques, dont des pervers-narcissiques, qui ont également bien évolués avec ces cours. Enfin, nous commencions à accueillir des enfants à faible empathie dont les résultats ont été les plus spectaculaires. Leur niveau d’ empathie, après de nouveaux tests de bâillements, avait atteint un niveau normal en moins d’ un an. C’ est à ce moment précis que j’ ai compris l’ intérêt de cette discipline. Elle pouvait être bénéfique pour tous les enfants, qu’ ils soient avec ou sans empathie.
- Cela explique pourquoi vous avez proposé une série de mesure rajoutant au programme scolaire une nouvelle matière: Gestion des émotions.
- Exactement. Et je suis heureuse aujourd’ hui de constater que le nouveau gouvernement, dont les membres étaient des adversaires farouches au projet lorsqu’ ils faisaient parti de l’ opposition, a mis en ½uvre ce que j’ avais préparé depuis plusieurs mois.

Le journaliste ratura une nouvelle ligne de son carnet.

- Lors d’ une interview que vous avez accordé au magazine « Psy mag », vous avez annoncé votre projet de créer une université de l’ empathie et de la gestion des émotions.
- En effet, c’ est mon prochain défi. Après avoir réussi à intégrer la gestion des émotions dans le cursus scolaire primaire et avoir entamé son insertion dans le secondaire lorsque j’ étais Secrétaire d’ Etat, j’ estime qu’ il est temps d’ aller plus loin. Si la prochaine réforme de l’ enseignement supérieur va dans ce sens, je pourrais envisager de créer une université intégrant la gestion des émotions dans le cursus des diplômés du DES et du DESC pour les futurs psychiatres et pédopsychiatres.
- Je rappelle à nos auditeurs que vous avez enseigné et enseignez d’ ailleurs toujours aux étudiants en psychiatrie et pédopsychiatrie.
- C’ est exact.
- Pour revenir à la création de votre université, si l’ on en croit certaines rumeurs, vous appelleriez cette structure: l’ université Julie Chenlao.

Le Professeur éclata de rire.

- Merci, cela flatte mon ego, mais je n’ aime pas le culte de la personnalité. Je préférais l’ appeler: Centre d’ Etude Supérieure et de Gestion des Emotions, soit le CESGE.
- Vous aimez bien les acronymes.
- C’ est vrai.

Le reporter fit le bilan de ses questions. Il arrivait au bout de son interview.

- Lors des dernières questions au gouvernement, un député centriste a proposé de créer un nouveau diplôme supérieur sur la gestion des émotions, et selon certaines rumeurs, le Premier Ministre vous aurait proposé un poste de Secrétaire d’ Etat chargé de l’ enseignement de la gestion des émotions afin de créer deux nouvelles matières d’ Etudes Supérieures dont l’ une ferait partie du programme des futurs psychologues et l’ autre ferait partie du programme des futurs enseignants.

Elle émit un rire fermé.

- Comme vous l’ avez dit, ce n’ est qu’ une rumeur. Mais je reconnais que ce serait une bonne idée. Bien que l’ on considère que je fais parti de l’ opposition étant donné que j’ ai travaillé dans le précédent gouvernement, je reste une scientifique avant tout. Je suis quelqu’ un de pragmatique et j’ aurais accepté une telle proposition venant d’ un gouvernement d’ une autre couleur politique. Et j’ ajoute que la proposition du député centriste n’ est pas dénuée d’ intérêt.

L’ ancienne Secrétaire d’ Etat se demandait à quel moment allait-il aborder la dernière proposition de loi.

- Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre opposition à la loi Ambronc, sur la déchéance de la qualité d’ être humain pour toute personne diagnostiquée sans empathie ?

Tout vient à point à qui sait attendre, pensa-t-elle.

- Nous savons qu’ à travers cette loi, il sera possible de détourner la loi sur la lutte anti-terroriste et la détection des sujets à risque qui propose une alternative à l’ internement des individus sans empathie. Si les sujets reconnus sans empathie ne sont plus considérés comme des êtres humains, aucun droit ne peut leur être accordé. Ainsi, on n’ aura plus besoin de les éduquer étant donné qu’ ils ne sont pas humains, ni même des animaux étant donné qu’ ils sont reconnus dans la Constitution française comme des êtres vivants doués de sensibilités, ce qui ne sera pas le cas des individus sans empathie.
- Vous voulez dire que le placement des enfants sans empathie dans des centres éducatifs spécialisés sera obsolète après le passage de cette loi ?
- Absolument.
- Votre école risque donc de fermer ses portes.
- Pas forcément. Les enfants visés sont des enfants sans empathie et comme je vous l’ ai précisé toute à l’ heure, nous accueillons de plus en plus d’ enfants à faible empathie. La seule chose qui risque d’ arriver, c’ est que seuls les enfants sans empathie n’ auront pas la possibilité d’ avoir une seconde chance de s’ insérer dans la société. Pour eux, le seul chemin qui les attendra, sera l’ internement qui, je le répète, ne fait qu’ aggraver les symptômes. Tout jeune sujet, même sain d’ esprit, qui grandit dans un environnement clos, coupé de relations avec autrui, dénature leur perception du monde extérieur. Ce genre de comportement a déjà été rapporté chez certains animaux élevés en vase clos.
- Si j’ ai bien compris, les conséquences de l’ application de cette loi serait la fin de l’ alternative des centres éducatifs spécialisés pour les enfants sans empathie, l’ internement automatique pour ces enfants et, ce de fait, une aggravation de leur état mental.
- Vous avez bien résumé ma pensée. J’ ajoute que ces enfants seront définitivement considérés comme des armes dangereuses, et je vois deux risques pointer le bout de leur nez. Le rétablissement de la peine de mort pour les individus sans empathie étant donné que la loi pour les humains ne s’ appliquent pas à eux. On pourrait même imaginer les condamner dès leur plus jeune âge, quelques temps après la détection afin de désengorger les centres d’ internement. Et je vous laisse deviner ce que peuvent penser les opposants de la première heure à l’ abolition de la peine de mort en voyant cette brèche ouverte. Ils essayeront de rétablir peu à peu la peine capitale, de manière détournée, en classant dans la catégorie individu sans empathie des personnes responsables de crimes mais qui n’ auraient en réalité qu’ une faible empathie. Ils pourront même, par la suite, faire passer une nouvelle loi rétablissant la peine de mort pour les individus à faible empathie ayant commis un crime et, en allant plus loin, les condamner à mort dès la détection de leur faible empathie afin de limiter les risques de crimes et délits par ces individus. La simple suspicion serait suffisante pour amener à une condamnation.
- Et le second risque ?
- Le second risque serait de proposer à ces jeunes condamnés une alternative, celles d’ entrer au sein du corps de l’ armée ou des services secrets. Ainsi, certains gouvernements peu scrupuleux sur le plan moral pourraient les utiliser comme on le ferait avec n’ importe quelle arme au service de l’ intérêt national.
- Je pense que nos auditeurs ont bien compris les raisons de votre opposition à cette loi. L’ entretien touche à sa fin. Professeur Chenlao, encore merci pour votre disponibilité.
- De rien, j’ ai été heureuse d’ avoir pu exprimer mon point de vue sur cette loi.

Le journaliste saisit son smartphone et arrêta l’ enregistrement.
 

 

  
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11926


Et si l'épicentre économique mondiale continuait de se déplacer ?

 

 

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John Petterson observait New York du haut de la tour de son entreprise. Depuis près d’ un siècle, l’ Europe avait supplanté les Etats-Unis au rang de première puissance économique mondiale. Curieuse ironie lorsqu’ on se rappelait du lent déclin de ce continent depuis la crise financière de 2008. Cette crise entraîna la crise économique de 2009, puis la crise sociale et des dettes souveraines à partir de 2011. Cette dernière dura bien plus longtemps que les deux autres.

Il se rappelait que son grand-père, un français, lui avait raconté un vieux sketch d’ une émission satirique qu’ il avait retrouvé dans les archives de l’ INA. L’ émission s’ appelait « Les guignols de l’ info ». Dans ce sketch, un journaliste s’ entretenait avec un représentant d’ une compagnie mondiale américaine très puissante, la World Company. Le journaliste lui demandait les raisons des nombreuses délocalisations d’ usines sud américaines par les multinationales nords américaines vers l’ Asie. Le grand patron de la WC expliquait que les ouvriers mexicains et argentins étaient trop chers contrairement aux ouvriers chinois. Il expliquait également qu’ à l’ avenir, lorsque les ouvriers chinois deviendraient trop chers (car le niveau de vie finirait par augmenter), ils délocaliseraient en Afrique et que, promis, lorsque les ouvriers africains seraient trop chers, ils délocaliseraient en Europe, car d’ ici là, l’ Europe se serait suffisamment appauvrit pour que ses ouvriers soient moins payés qu’ un ouvrier africain.

Les auteurs de ce sketch avaient bien compris l’ évolution du monde économique.

Plusieurs économistes avaient remarqué qu’ il y avait une sorte de déplacement continue de l’ épicentre économique mondiale. Il y a quelques siècles, l’ Europe était au c½ur de l’ épicentre, ce dernier s’ était déplacé vers l’ Ouest en direction des Etats-Unis au début du 20ème siècle, puis se déplaça lentement vers l’ Asie au début du 21ème siècle. Ce glissement s’ était poursuivi d’ abord vers l’ Inde dans la deuxième partie du 21ème siècle, puis le Moyen-Orient au 22ème siècle, l’ Afrique au 23ème et, enfin, l’ épicentre s’ était posé de nouveau vers l’ Europe au 24ème siècle. Ainsi, un cycle historico-économique s’ était formé.

En observant sa ville natale faisant désormais partie des villes les plus pauvres du monde, il se disait que les bidonvilles disparaîtraient bientôt. Plusieurs compatriotes avaient, comme lui, suivis leurs études en Europe, eldorado de la réussite sociale, afin de revenir au pays pour le développer et le sortir du statut de Pays en Développement. Les européens avaient construit leurs usines aux Etats-Unis, pays dont la main d’ ½uvre bon marché était une aubaine. Mais en ce début de 25ème siècle, il savait que son tour allait venir. Son pays allait redevenir le poumon économique mondial. Ainsi, un nouveau cycle allait s’ ouvrir.
 

 

  
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11925


Les cycles économico-sociaux

 

 

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Depuis 2017, la dette de l’ Etat français représente plus de 100% du Produit Intérieur Brut (correspondant à la valeur totale de la production de richesse à l'intérieur d'un pays). Devant l’ impossibilité de rembourser, l’ Etat met en ½uvre une décision radicale. La somme de la dette représente 40 000 euros par français. Il suffira donc de faire porter le poids de cette dette directement aux français. Le problème est qu’ il serait suicidaire économiquement et socialement de transférer à l’ ensemble des français le poids de cette dette. Il est donc décidé d’ élire un certains nombre de français tous les ans comme « garants de la dette publique ». Il s’ agit d’ individus qui n'ont aucun prêt en cours ou dont la situation financière est suffisamment saine pour supporter une dette supplémentaire. Un tirage au sort est donc organisé tous les ans par le ministère des finances publics pour désigner les malchanceux qui vont voir leur compte débiter de 40 000 euros. On porte le nombre par an de français concernés à 1 million, ce qui équivaut à 40 milliards d’ euros de dette transférée de l’ Etat vers les comptes bancaires des français.

Un courriel est envoyé aux français informant qu’ ils ont été tirés au sort. Chaque français se dépêche donc de faire des virements de ses comptes d’ épargne vers leur compte courant, ce qui diminuera leur découvert et donc leurs agios. Certaines banques, conciliantes, acceptent à titre temporaire de décaler le versement des agios d’ un an ou deux.
Grâce à ce système, le poids de la dette diminue malgré un déficit abyssal. Malheureusement, certains gouvernements profitent de ce système pour maintenir les déficits et appliquer certaines promesses de campagne très coûteuses soit en terme de dépenses publiques, soit en terme de recettes publiques (selon qu’ il s’ agisse d’ une majorité de droite ou de gauche). Jusqu’ au jour où une nouvelle crise économique sans précédente vienne sonner le glas de ce système artificielle de stabilisation de la dette publique.

Des révoltes populaires éclatent dans l’ ensemble du pays, déstabilisant le pouvoir en place obligé d’ appliquer les même réformes d’ austérité économique que certains pays ont connu comme la Grèce en 2011. La paupérisation du pays se met en place lentement, allant de pair avec la suppression progressive des acquis sociaux et une dégradation drastique de l’ efficacité de services publics. De plus en plus de trains déraillent, les coupures d’ électricité sont de plus en plus nombreuses, le courrier n’ arrive pas toujours à destination ou bien après plusieurs mois, il est de plus en plus difficile de circuler sur une route bien entretenue, il y a de moins en moins de festivals ou d’ événements artistiques ou populaires d’ organisés faute de subvention publique, plus de la moitié des associations françaises disparaissent, on trouve de plus en plus de zone blanche empêchant de capter un réseau téléphonique ou Internet ou même la télévision et la radio. Petit à petit, la technologie est de moins en moins accessible. Seule la haute société peut y avoir accès.

Les couches populaires et la majeure partie des classes moyennes se retrouvent dans la même situation sociale et technologique que leurs aïeux du début du 20ème siècle. N’ ayant plus de distractions électroniques, ils discutent entre eux, font des activités extérieures et réussissent malgré tout à créer de nouvelles associations que les municipalités acceptent de financer grâce à une situation budgétaire redevenue saine depuis le retour timide de la croissance économique. Bizarrement, avec le retour aux techniques du début du siècle dernier, certains métiers reviennent à la mode comme cochet, allumeur de réverbères, ferrailleur, maréchal ferrant, agriculteur, éleveur, etc. L’ artisanat revient en force et la mobilité géographique se réduit à la commune ou aux communes voisines.

Après l’ urbanisation du pays, vient le retour de la ruralité. Après l’ exode rural vient le développement rural. Lorsque les pouvoirs publics s’ aperçoivent du début d’ un exode urbain, il est décidé de revenir à un développement économique d’ envergure maintenant que la dette a fortement diminué suite aux nombreux sacrifices réalisés. De nouveau, des investissements publics massifs permettent de remettre en état les infrastructures publiques. Les routes, relais de télécommunications, réseaux de canalisations et d’ électricité sont réhabilités et remises aux normes. Les bâtiments publics sont restaurés et réhabilités, de nouvelles constructions sont mises en chantier. Avec ce nouveau développement économique, les gouvernements successifs peuvent rétablir d’ anciennes réformes sociales en investissant de nouveau dans l’ éducation avec la remise en état et la constructions de nouvelles écoles, de nouveaux collèges et lycées. L’ ascenseur social est peu à peu rétabli. Après l’ investissement public, vient le tour de nouvelles réformes sociales allant à contre-courant de la poussée libérale lors de la dernière crise.

Au fil des décennies, un nouvel essor économique, ressemblant aux Trente glorieuses, accélère le développement du pays dont la régression économique, sociale et technologique a perduré durant plusieurs décennies.

Cette situation de grandeur retrouvée semble s’ auto-alimenter de manière permanente et immuable jusqu’ à ce qu’ une nouvelle crise économique ébranle de nouveau les pouvoirs publics…
 

 

  
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11923


Et si on développait à outrance le monde numérique ?

 

 

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Depuis plus d’ un an, on entend dire que les enfants doivent apprendre à faire des programmes informatiques afin d'accélérer l'apprentissage des nouvelles générations au monde numérique. Certaines écoles prévoient ou ont déjà commencé à proposer de tels cours. Aux Etats-Unis, on apprend déjà aux enfants à utiliser un ordinateur au détriment de l’ écriture manuscrite et il ne sera plus obligatoire d'apprendre l'écriture cursive (manuscrite) à l'école primaire.

Il y a un an, à la radio, j’ ai entendu parlé de la création d’ un programme ludique permettant aux enfants d’ apprendre le langage informatique par le biais de codes. Le jeu, en Opensource, s’ intitule « code combat ». L’ idée est de rédiger des lignes de codes pour progresser dans le jeu et affronter d’ autres programmeurs expérimentés ou en herbe.

En Corée du Sud, chaque élève du primaire et du secondaire seront équipés d’ une tablette.

Le 30 septembre 2014, une étude a montré que 30% des enseignants en France utilisent en cours des manuels électroniques.

Le 3 octobre 2014, le Conseil National du Numérique préconise au gouvernement français la création d’ un bac numérique, qui sera en supplément du bac S, ES et L. Il conseille également la création de cours informatique dès la 3ème (la programmation, mais aussi la création d’ objets en 3D, etc.).

Un appareil, appelé Gleamcode, permet à des enfants (à partir de 7 ans), de dessiner sur un écran lumineux des images en entrant des lignes de codes informatiques...

Fin du 21ème siècle, tout jeune adolescent est capable de créer un site Internet, un jeu vidéo, un programme informatique ou un objet en 3D. Les attaques de pirates informatiques sont monnaies courantes. On appelle cela : la délinquance virtuelle. La loi pénale physique s’ applique désormais à la loi pénale numérique. Chaque individu se déplace dans le monde virtuel aussi aisément que dans le monde réel. Des mondes virtuels inspirés de « second life » sont démultipliés sur la toile. Des avatars de chaque internaute se baladent dans les rues virtuelles. Ce monde s’ est façonné à la vitesse grand V grâce à l’ éducation numérique. L’ Internet à l’ Aude du 22ème siècle n’ a plus rien à voir avec les sites statiques du siècle dernier. L’ individu est plongé en immersion totale dans un monde virtuel.

Les humains sortent de moins en moins, les rues réelles sont vides. Chaque immeuble est peuplé d'individus allongés sur leur lit, les lunettes virtuelles fixées sur leur nez. Le risque de sédentarisation n’ a jamais été aussi grand, les muscles sont atrophiés, la sous-nutrition est devenue une réalité dans les pays développés, non à cause d’ un manque de production de nourriture, mais d’ un manque d’ écoute du corps réclamant la pitance. Il n’ est pas rare de voir des milliers d’ individus chaque jour mourir de déshydratation alors qu’ ils étaient absorbés par leur voyage virtuel.

Alors, la société s’ organise pour livrer directement dans chaque appartement la nourriture et l’ eau nécessaire à la survie des occupants. Malheureusement, ces hommes modernes, maîtres de leur univers virtuel, ont perdu leur autonomie dans le monde réel. Si une panne de courant doit avoir lieu, aucun ne survivra. Ils ne sauront pas utiliser les ascenseurs, ni trouver leur nourriture ni leur eau, ne pourront écrire sur un mur ou une feuille faute de l’ avoir appris à l’ école et pourront à peine utiliser leur bouche pour parler, tellement habitué à s’ exprimer par écrit ou par la pensée. Seuls les habitants de la campagne pourront sortir leur épingle du jeu, ayant la nourriture à leur portée et la possibilité d’ admirer la beauté du monde réel. Ces habitués de l'air libre sortent régulièrement de chez eux et rencontrent d’ autres personnes avec qui ils discutent oralement.

Ainsi, la nature sera la seule chance de survie de l’ espèce humaine…
 

 

  
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11922


Et si on changeait de stratégie sur le logement et la transition énergétique ?

 

 

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Il pestait en soulevant le carton de déménagement.

- Saleté de loi à la mort-moi-le-noeud !

Emilien était Ministre de l’ Intérieur. Il devait quitter sa jolie maison, entourée d’ un hectare de terrain à Fontainebleau, pour se reloger dans un duplexe de 60 m², dans un immeuble de 50 étages récemment construit. En effet, le Premier Ministre, appuyé par le Président de la République, avait réussi à faire voter une loi obligeant l’ ensemble des français à habiter au centre-ville de leur commune d’ habitation et/ou de leur lieu de travail. Cette décision devait permettre à chaque citoyen de réduire le plus possible les trajets de déplacement et de limiter l’ utilisation de son véhicule personnel (le parc automobile comprenant encore pour une large majorité des voitures diesel et à essence).

Sitôt la loi votée, un vaste chantier national fut lancé pour réhabiliter les logements des centre-villes (bâtiments publics inoccupés transformer en logements sociaux ou permettant de déménager ou d’ agrandir certains services publics qui étaient excentrés, et reprise de contacts avec les propriétaires de logements vacants pour soit y aménager, soit le vendre, soit le louer sous les trois prochains mois sous peine de saisi par l’ Etat), puis les pouvoirs publics incitèrent les commerçants et grandes enseignes à déménager dans le centre-ville ou proche, avant de lancer des chantiers de constructions dans les abords des centre-villes. Et afin de montrer l’ exemple, le Premier Ministre incita prestement à l'ensemble du gouvernement ainsi qu'à tous les hommes et femmes politiques du pays à déménager dans le centre-ville de leur lieu principal d’ activité professionnelle et de ne garder qu’ un seul logement, sous peine de sanction judiciaire.

Malgré les menaces, les deux chefs de l’ Exécutif tinrent bon. Toujours dans un soucis d’ exemplarité, le Président de la République et le Premier Ministre avaient loué leurs propriétés excentrés de Paris et pris comme résidence principale et unique le Palais de l’ Elysée pour le Président de la République et l’ Hôtel Matignon pour le Premier Ministre. Puis, ce fut au tour des Ministres, membres des cabinets ministériels, etc.

Emilien ne pouvait prétendre à demeurer au Ministère de l’ Intérieur étant donné que certains services excentrés ont dû intégrer les locaux du Ministère comme la DGSI qui a dû déménager de Le Vallois-Perret ou encore la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale qui a dû déménagé d’ Issy-les-moulineaux. Cette situation, qu’ il vivait comme une profonde injustice, lui était encore plus pénible sachant qu’ il était obligé, au vu de sa fonction, de faire respecter cette loi dans la France entière via les préfectures et sous-préfectures du pays. Certains préfets ont voulu lui exprimer en personne leur profond désaccord et leur refus d’ appliquer ce qui était perçu comme un "odieux chantage". Ravalant ses opinions personnelles, il se contenta de rappeler que cette décision venait du Premier Ministre et du Président de la République et qu’ il fallait appliquer la loi. Certains préfets préférèrent démissionner plutôt que de renoncer à jouir de leurs biens.

Alors qu’ il montait dans sa voiture de fonction électrique, il lâcha un soupir de lassitude. Son assistant entra à son tour dans le véhicule.

- Tout est prêt, Monsieur le Ministre.
- Avouez tout de même que c’ est crétin de me faire déménager alors que je ne dégage pas de CO² avec ce véhicule.

L’ assistant rompit le court silence qui s’ était soudain imposé.

- Monsieur le Ministre ?

Emilien se tourna vers lui. Il n’ avait pas besoin de lui demander ce qu’ il en pensait. Son silence et son regard suffirent à lui faire comprendre qu’ il considérait qu’ on ne pouvait pas revenir sur une décision des chefs de l’ Exécutif.

- Quand je pense qu’ on a tous failli être viré à une voix prêt, dit-il en détachant son regard de son assistant.

Le projet de loi ayant été refusé au Sénat et en seconde lecture à l’ Assemblée Nationale, alors qu’ elle avait été acceptée à trois voix prêts la première fois, le chef du gouvernement utilisa le 49-3 faisant engager la responsabilité du gouvernement. Les députés de l’ Opposition n’ ayant pas réussi à faire voter leur motion de censure à la majorité absolue, le texte avait été finalement adopté… à une voix prêt.

- Où irais-je en vacances ? Chez moi ?
- Monsieur le Ministre, vous pourrez toujours partir en vacances dans votre maison de Fontainebleau.
- A condition que les locataires partent eux aussi en vacances.
- Oui. Et même si ce n’ était pas le cas, vous pouvez séjourner dans une chambre d’ hôtes ou prendre une chambre d'hôtel respectant la charte d'éco-préservation.
- Tssst ! Et comment vont faire les gens qui n’ ont pas les moyens ? Hein ?
- Vous savez comme moi que le Ministre du logement vient de proposer une aide au logement de proximité du lieu de travail.

"Maudite COP21", pensa Emilien.

Il y a un peu plus de 5 ans, les 178 chefs d’ Etat de la planète signèrent des engagements en vu de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, dans l’ objectif de ralentir le réchauffement climatique pour la fin du siècle à 2°c, bien que les experts avaient remarqué que la mollesse des engagements ne permettraient pas d’ atteindre cet objectif. Le nouveau gouvernement élu deux ans plus tard voulait accélérer les réformes allant dans ce sens et commença à appliquer certaines pistes. La première d’ entre elles, exprimée dans le Pacte Ecologique de Nicolas Hulot, concernait le logement.

Le téléphone d'Emilien sonna. Son appareil indiquait qu'il s'agissait du Premier Ministre. Il ferma les yeux et respira lentement durant quelques secondes avant de répondre.

- Oui, Patrick !
- Alors, Emilien, comment ça avance ton déménagement ?

Le premier flic de France parvint à garder son calme.

- Merveilleusement bien ! Je viens de terminer de rassembler mes affaires. Nous sommes en route, dit-il en faisant signe au chauffeur de démarrer.
- Parfait ! Je vois que tu as bien mesurer l'impact positif de cette décision écologique.

"Les ours blancs vont être ravis", ironisa Emilien à lui-même.

- Tu avais autre chose à me dire ?
- Oui, Emilien. Je compte sur toi pour le Conseil des Ministres dans deux jours. Il faudra faire un point statistique sur l'application de cette mesure chez l'ensemble de la classe politique.
- Compte sur moi !
- Bien, à bientôt.
- A bientôt, Patrick.

En raccrochant, il songea aux prochaines mesures écologiques dans la besace des têtes de l'Exécutif. Après le logement, ils s'attaqueraient à l'énergie en accélérant la transition énergétique embrayée par le gouvernement précédent. Au lieu de construire des centrales solaires, éoliennes ou hydroliques centralisées distribuant l'électricité, la stratégie était de décentraliser la production d'électricité à chaque foyer. Les bâtiments publics seraient les premiers logements à produire eux mêmes leur électricité par le biais de panneaux solaires et/ou mini-éoliennes dont l'énergie serait stockée dans de gigantesques piles à hydrogène. Cet excédent serait redistribué automatiquement grâce à un compteur connecté. L'Internet de l'Energie serait ainsi crée et mise en ½uvre.

Après les bâtiments publics, les entreprises, puis les commerçants et enfin les maisons et bâtiments collectifs produiront leur électricité et seront connectés à l'Internet de l'Energie. Enfin, ce serait l'avènement des véhicules électriques dont l'utilisation serait rendu accessible et logique.

Le plus dur dans ce nouveau projet serait de faire plier les lobbies de l'électricité, du pétrole, du gaz et du nucléaire - bien que ces derniers pourraient toujours produire davantage d'électricité le temps que ce nouveau système se mette en place étant donné que les centrales nucléaires ne rejetaient pas de CO² dans l'atmosphère et représentaient plus de 70 % de la production française d'électricité.

- Vous croyez vraiment qu'ils vont y arriver ? demanda-t-il à son assistant.

L'autre devina ses pensées et réfléchit un instant.

- Vous savez ce que le Président de la République aime à répéter: "La France sera le phare qui éclairera le monde dans le domaine du Développement Durable".

Le Ministre souriait en coin.

- Espérons qu'on parle de nous dans les livres d'Histoire.
 

 

  
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11920


Les démons intérieurs

 

 

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L'homme lui révéla que l’ appareil contenait non seulement la vidéo de l’ homme en bord de mer, à l’ origine de leur civilisation, mais contenait également le logiciel et l’ application pour générer des rêves addictifs.

- La vidéo que vous venez de voir sur les lunettes était en mode « rêve addictif ». Je vous ai donc inoculé l’ addiction à cette vidéo via l’ application comme l’ ont fait nos aïeux, il y a 3 siècles de cela. Et j'y ai rajouté un petit plus. Le rayonnement a pénétré non seulement votre Inconscient mais également la zone du plaisir afin de rendre le rêve encore plus addictif.

Jules ne réagit pas à cette double révélation, sa seule envie fut de retrouver l’ homme en bord de mer. Il activa de nouveaux les images et y replongea, les yeux fixés sur l’ écran.

La lecture achevée, il chercha le gardien. Ce dernier avait disparu. Le jeune homme fut satisfait. Il lui faisait perdre son temps avec ses phrases longues, ennuyeuses et inintéressantes. Il lui semblait, cependant, l’ avoir entendu dire quelques chose comme « vous connaissez la sortie ». La constatation de l’ absence de l’ inconnu effective, il en profita pour regarder une nouvelle fois le film.

Le temps se dilua et s’ écoula sans qu’ il n’ en prenne conscience. Après avoir vu pour le énième fois le rêve de l’ homme en bord de mer, il ressentit de la fatigue. Peu de temps après, la faim le tenaillait. En fouillant dans son sac, il s’ aperçut qu’ il n’ avait plus de vivres. Ni eau, ni nourriture. Il ne sut combien de temps il était resté ainsi, et il n’ en avait cure, du moment qu’ il pouvait lire et relire sa précieuse vidéo.

Par précaution, il jeta un regard sur le niveau de la batterie, celle-ci pouvait encore tenir un bon mois sans être rechargée par l’ énergie solaire. Cependant, il savait que, comme tout être vivant, il avait besoin de se nourrir pour survivre tout comme il avait besoin de dormir.

Alors qu’ il visionnait pour la dernière fois la vidéo, il s’ endormit dans un sommeil peuplé de dunes bleues et de mouettes étranges.

Soudain, un homme s’ approcha de lui et lui tendit une vieille clef usb du 21ème siècle. « Prenez ces lunettes.  », lui dit-il. Alors qu’ il les tenait entre ses mains, l’ homme se transforma en serpent. Sa taille avait atteint deux fois la sienne. Au moment où il ouvrait sa gueule, la clef devint une épée laser dont la lame rougeoyante éclaira le reptile qui reculait, effrayé à sa vue. Jules planta l’ épée dans le corps du serpent. Une main lui saisit le bras. « N’ oublies pas l’ homme en bord de mer », lui dit une voix. Il tourna son regard vers le propriétaire de la main. Il ne reconnut pas le visage, mais cette personne semblait auréolée d’ une lumière bleue. Alors que l’ entité bienfaisante disparaissait dans le halo bleuté, le décor changea. Il vit l’ immensité de la mer devant lui. Il était retourné malgré lui dans sa vidéo préférée. Peu de temps après avoir entendu les goëlands, quelque chose jaillit de l’ eau de mer. Il s’ agissait d’ une gigantesque tête de mort surmontée de deux os en croix qui tournoyaient autour d’ elle. L’ effrayant squelette se ruait vers lui.

Il se réveilla en sueur. Des bribes de son rêve revenaient en mémoire avant de disparaître peu à peu. Il grelottait. Il ne sut s’ il s’ agissait du manque de nourriture ou de visionnage de la vidéo. Il comprit cependant qu’ il ne pourrait pas regarder longtemps cette vidéo s’ il mourrait de faim.

Il ramassa péniblement ses affaires, regarda deux-trois fois la vidéo pour se calmer avant de remonter l’ escalier en collimaçon. Plus il rentrerait vite chez lui, plus il écourterait le temps passé sans visionner la vidéo.
 

 

  
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11919


Lâcher-prise (alternative)

 

 

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- Attendez une seconde… Pourquoi tenez-vous tant à me donner la vidéo sans les lunettes ?

L’ homme lâcha un soupir et rétracta sa main sans répondre.

- Vous vouliez que je regarde la vidéo une fois retourné chez moi, dit l’ archéologue. Et plus je la regarderais, plus je serais envoûté par son message et ses émotions et moins j’ aurais les idées claires pour révéler mes découvertes. C’ est ce que vous vouliez ?

L’ homme l’ observa un moment, avant de répondre.

- Avouez tout de même que c’ est une meilleure idée que d’ être obligé de vous supprimer.

Jules resta interdit durant quelques secondes. Pour la deuxième fois, il l'avait indirectement menacé de mort. Mais il savait qu’ il était plus coopératif qu’ il semblait le laisser entendre, il tenta de nouveau sa chance.

- Encore une fois, pourquoi ne voulez-vous pas que j’ emporte ces lunettes ?

L’ homme redevint muet. Jules usa de la même stratégie et restait planté devant lui, silencieux. La scène dura de longues minutes avant que la glace ne se brisa enfin.

- Vous voulez vraiment le savoir ?
- Oui, répondit brièvement Jules.
- Réfléchissez bien, car la réponse à cette question est dangereuse et pourrait vous coûter la vie. Jusqu’ à présent, j’ ai fait de nombreuses entorses au règlement, mais je ne pourrais pas lever ce dernier voile sans que vous n’ en payer les conséquences.

Jules fut saisi d’ effroi. Le regard de son vis-à-vis avant changé. D’ humain, il était redevenu froid, inexpressif comme au début de leur rencontre. C’ était un mauvais présage... Bien que son entretien avec lui l’ avait convaincu que sous le masque se cachait un être humain, un mauvais pressentiment l’ engagea à trouver une autre solution pour gagner sa confiance.

- Ecoutez, commença-t-il, j’ ai l’ intime conviction que vous n’ êtes pas un tueur.

L’ homme resta impassible.

- Cependant, ce que j’ entrevois dans votre regard me laisse penser que ce que vous venez de dire n’ est pas à prendre à la légère. C’ est pourquoi, j’ accepte le compromis et vous remets les lunettes afin qu’ en retour vous me laissiez une copie de la vidéo.

Son vis-à-vis semblait réfléchir.

- Notre accord tient-il toujours ? demanda Jules.
- Parfaitement.

L’ archéologue opina de la tête et tendit l’ objet du délit. Alors que l’ inconnu effleura les lunettes, Jules rétracta légèrement son bras.

- J’ aurais une dernière requête à vous adresser.
- Laquelle ?
- Pouvez-vous me promettre de ne pas vous débarrasser de moi après cet échange ?

Le gardien le fixa un moment avant de répondre.

- Vous avez ma parole.

Satisfait, le possesseur des lunettes remit l’ objet à son protecteur.

- Attendez-moi ici, demanda l’ inconnu.

L’ homme partit dans une autre pièce, située à quelques dizaine de mètres. Il prit soin de refermer la porte derrière lui. Un sentiment de soulagement, de déception et de peur s’ invitèrent successivement chez l’ archéologue. Il était soulagé d’ avoir la vie sauve, mais regrettait de n’ avoir pas réussi à le convaincre de garder l’ objet. Désormais, une sourde appréhension le tenaillait. Il guettait l’ ouverture de la porte avec appréhension. Et si, au lieu de revenir avec une clef, le gardien du sarcophage sortait une arme, le mettait en joue avant de faire ce qu’ il semblait vouloir accomplir depuis le début: faire taire un témoin gênant.

Les minutes s’ égrenaient lentement avant que la maudite porte ne s’ ouvrit enfin. Le gardien ne semblait pas armé. Arrivé à sa hauteur, il lui tendit la main.

- Voici votre preuve.

Soulagé, Jules saisit la clef.

- Merci d’ avoir tenu parole.

L’ autre afficha un sourire en coin, semblant signifier « c’ est bien normal ».

- Avant de partir, j’ aimerais comprendre en quoi ces lunettes sont si dangereuses pour l’ Humanité. Il est clair qu’ il n’ y a pas de systèmes d’ armement cachés à l’ intérieur. A moins qu’ elles ne servent de télécommande ou de clef permettant d’ activer un dispositif militaire quelconque, je ne vois pas en quoi elles sont une menace.

Son vis-à-vis sembla réfléchir quelques secondes avant de sortir les sacro-saintes lunettes de sa poche droite. Il les installa à son nez, semblait faire quelques réglages par la pensée avant de les retirer.

- Si vous voulez connaître son dernier secret, mettez-les et regardez une dernière fois la vidéo.
- Il y a un message caché ? demanda Jules après avoir saisi l’ appareil, soupçonneux.
- Disons que je vous révélerais tout après votre visionnage.

Cela respirait le piège à plein nez. Il se souvenait des effets hypnotiques sur son esprit après l’ avoir vu la première fois. Après réflexions, il se rappela que toutes les informations que l’ homme lui avait révélé était resté dans sa mémoire bien après avoir regardé la vidéo. Comprenant qu’ il n’ avait pas d’ autres choix, il obtempéra

L’ interface graphique semblait différente. Il vit une fenêtre lui demandant de confirmer s’ il voulait lire la vidéo. Il pensa par l’ affirmative.

Le décor majestueux revint à lui. Durant la lecture, il ressentit quelque chose de différent, un sentiment bien plus puissant que la dernière fois. L’ euphorie, puis l’ allégresse l’ envahirent peu à peu. Alors que sa joie était à son paroxysme, la vidéo se termina. Il resta un moment, encore habité par les images. C’ était à peine s’ il avait remarqué que l’ inconnu lui retirait l’ appareil pour le ranger dans sa poche.

Alors que le gardien l’ observait, curieux de voir sa victime perdue dans le néant, Jules lui demanda s’ il pouvait revoir le film, ne serait-ce qu’ une fois. L’ autre eut un sourire en coin.

- Vous pouvez la revoir sur la clef que je vous ai remise toute à l’ heure.

Se rappelant soudain que son bonheur était entre ses mains, il s’ empressa de sortir son mini-pc et de le connecter à la clef. Le clip vidéo, qu’ il vit via son écran holographique, était d’ une bonne qualité.

Une fois cette nouvelle lecture achevée, il ressentit un certain bien-être. L’ euphorie n’ était pas aussi grande que la dernière fois, mais fut suffisante pour qu’ il retrouva sa sérénité.

- Maintenant que vous êtes prêt, je vais vous révéler pourquoi ces lunettes connectées sont si dangereuses.

L’ archéologue fit à peine attention aux propos de l’ inconnu. Il tenta cependant de se concentrer un peu plus sur ses propos…
 

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11917


La révélation

 

 

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- Attendez une seconde… Pourquoi tenez-vous tant à me donner la vidéo sans les lunettes ?

L’ homme lâcha un soupir et rétracta sa main sans répondre.

- Vous vouliez que je regarde la vidéo une fois retourné chez moi, dit l’ archéologue. Et plus je la regarderais, plus je serais envoûté par son message et ses émotions et moins j’ aurais les idées claires pour révéler mes découvertes. C’ est ce que vous vouliez ?

L’ homme l’ observa un moment, avant de répondre.

- Avouez tout de même que c’ est une meilleure idée que d’ être obligé de vous supprimer.

Jules resta interdit durant quelques secondes. Pour la deuxième fois, il l'avait indirectement menacé de mort. Mais il savait qu’ il était plus coopératif qu’ il semblait le laisser entendre, il tenta de nouveau sa chance.

- Encore une fois, pourquoi ne voulez-vous pas que j’ emporte cet appareil ?

L’ homme redevint muet. Le jeune homme usa de la même stratégie et restait planté devant lui, silencieux. La scène dura de longues minutes avant que la glace ne se brisa enfin.

- Vous voulez vraiment le savoir ?
- Oui, répondit brièvement Jules.
- Réfléchissez bien, car la réponse à cette question est dangereuse et pourrait vous coûter la vie. Jusqu’ à présent, j’ ai fait de nombreuses entorses au règlement, mais je ne pourrais pas lever ce dernier voile sans que vous n’ en payer les conséquences.

Le jeune scientifique fut saisi d’ effroi. Le regard de son vis-à-vis avait changé. D’ humain, il était redevenu froid, inexpressif comme au début de leur rencontre. C’ était un mauvais présage. Mais son entretien avec lui l’ avait convaincu que sous le masque se cachait un être humain.

- Je ne crois pas que vous voulez me tuer. Sinon, vous l’ aurait fait juste après m’ avoir donné les premières informations sur l’ origine de l’ artefact. Avant de faire quoique ce soit, je voudrais savoir pourquoi cette vidéo serait plus dangereuse avec les lunettes que sur un autre support ?

Aucune réponse.

L’ archéologue posa ses yeux sur les lunettes. Intrigué, il les retourna dans tous les sens et marmonna, comme à lui-même:

- Il doit y avoir un dispositif quelconque dans cet appareil qui doit lancer un missile nucléaire...

Aucune réaction de son vis-à-vis. Jules poursuivit sa provocation.

-... à moins qu'il y ait quelque chose à l'intérieur... Et si je le cassais pour voir ? Peut-être que je trouverais une clé qui ouvrirait un tableau de commande permettant d'activer des robots tueurs ?

Jules prit l'objet d'une main et s'apprêtait à le lancer à terre.

- Très bien, lâcha l'inconnu. Vous l'aurez voulu.

Satisfait, l'archéologue arrêta son mouvement et l'écouta attentivement.

- Les lunettes 3D que vous tenez entre vos mains contiennent non seulement la vidéo, mais également le logiciel et l’ application permettant de générer et lire un rêve addictif.

Cette dernière révélation permit à Jules de saisir l'importance de ce qu'il tenait entre les mains. Non seulement il s'agissait d'un symbole, mais également d'une arme à double tranchant, pouvant transformer la société humaine pour le meilleur... comme pour le pire. Il comprit enfin pourquoi l'appareil était stocké dans un bunker antiatomique et pourquoi l'homme en face de lui l'avait mis en garde. Il ne pouvait assurément pas le ramener auprès de ses pairs...

Le gardien profita du moment d'inattention de son vis-à-vis pour lui décocher une droite, ce qui eut comme effet de retourner l'agressé et de le projeter au sol. Profitant de sa position, l'assaillant immobilisa sa victime au sol et fit un mouvement d'étranglement.

- Attendez... 'tendez, je ne dirais rien... 'vous jure... rien... ah...

Le curieux perdit peu à peu connaissance. Lorsqu'il ne bougea plus, le gardien du sarcophage le reposa et vérifia qu'il ne respirait plus. Ceci fait, il vérifia l'état des lunettes. Ces dernières n'avaient heureusement subies aucun dommage durant la lutte. Il la reposa sur la main mécanique qui se recroquevilla. Le bras recula jusqu'à l'intérieur du téléviseur avant la fermeture de la fenêtre. L'homme revint vers le corps inerte et le transporta jusqu'à une autre pièce.

Il n'appréciait guère cette besogne. Il avait pourtant tout fait pour l'épargner, mais la curiosité fut plus forte et finit par causer sa perte.

En posant la dépouille sur une table, il songea aux effets du conditionnement à l'âge adulte et à l'efficacité future de l'absence de conditionnement. L'archéologue était parvenu à garder sa réflexion intacte alors qu'il venait de voir la vidéo qui avait forgé inconsciemment son état d'esprit écologique. Il avait cependant noté qu'il était quelque peu perturbé durant quelques minutes. Peut-être qu'un autre visionnage aurait accentué son trouble, déclenchant probablement un reconditionnement durable, ce qui aurait confirmé l'efficacité du revisionnage à l'âge adulte.

Un regret s'imposa soudain à lui. S'il l'avait persuadé de relire la vidéo, peut-être qu'il n'aurait pas eu besoin de l'éliminer. D'un autre côté, l'archéologue aurait compris son manège et aurait refusé. Et puis, il y avait trop de risques en jeu. Il ne pouvait pas simplement se fier à sa parole et il n'était pas vraiment sûr que le reconditionnement aurait fonctionné sur le jeune homme à cause de sa résistance psychique apparente et de sa curiosité névrotique.

Il s'empara de son oreillette, l'installa dans son conduit auditif et appuya dessus. Un écran holographique apparut devant l'ensemble de son champ de vision. Il pensa appeler son responsable. Il fit son rapport et attendit les instructions. Une fois celles-ci données, il coupa la connexion et s'affaira à sa nouvelle tâche. Il devait enterrer le corps.

En sortant du sarcophage, le gardien pensa aux générations futures. Bientôt, plus aucun Homme ne serait conditionné. L'éducation scolaire suffirait à rappeler aux futurs adultes les idéaux de la social-écologie. Puis, un jour, sans qu'on ne s'en rendit compte, les Hommes redeviendraient égoïstes et le groupuscule dont il faisait partie serait obligé d'utiliser à nouveau "le rêve du sauveur" pour reconditionner les individus. Peut-être était-ce cela l'histoire de l'Humanité: un cycle sans fin.

 

 

  
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11912


Compromis

 

 

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Je vais faire une copie de cette vidéo et vous la remettre dans une clé USB nouvelle génération qui sera compatible avec votre ordinateur.

Le deal semblait intéressant pour l'archéologue. Il avait déjà vu ces clés USB qui pouvaient être lues sur les ordinateurs modernes grâce à un adaptateur. Il avait été amusé de constater que ces petits appareils de stockage, révolutionnaires pour l’ époque, étaient plus volumineuses que son ordinateur personnel.

- Qu’ en pensez-vous ? demanda l’ inconnu.

En y réfléchissant, Jules trouva quelques failles dans sa proposition.

- Il y a un problème. Lorsque vous allez transférer la copie sur la clé, la date de transfert du fichier sera celle d’ aujourd’ hui. Je ne pourrais pas attester l’ authenticité de la vidéo.

L’ homme semblait ne pas avoir pensé à ce détail.

- J’ ai peut-être une solution, dit-il après quelques secondes de réflexions. Je peux faire en sorte de conserver les informations et la date de création du fichier d’ origine.
- Si vous pouviez faire cela, ce serait parfait. Je serais crédible.
- Mais pour cela, je dois récupérer les lunettes car la vidéo ainsi que toutes ces informations y sont stockées.

Le compromis du gardien lui sembla correcte. Il fallait mieux cela que de revenir sans preuve et risquer de passer pour un illuminé auprès de ses pairs.

- C’ est d’ accord.

Il tendit l’ appareil. Satisfait, l’ homme tendit à son tour son bras, paume ouverte. Alors que ses doigts frôlaient l’ objet tant convoité, Jules se rétracta et le ramena à lui. Une idée venait de lui traverser l’ esprit…
 

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11911


Un objet d'exception

 

 

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Il lui expliqua qu’ après avoir vu son "rêve se réaliser", l’ auteur du songe comprit le danger que pouvait représenter le rêve d’ un mégalomane ou d’ un tueur en série lu par le biais du logiciel dont il avait participé à la création. Fort heureusement, les rêves qui n’ étaient pas produits par l’ entreprise en question étaient incompatibles avec l'application, afin de forcer les clients à télécharger les rêves made in "les faiseurs de rêves".

Profitant du désordre qui régnait peu à peu, il supprima le logiciel et parvint à effacer toutes traces des travaux de recherche au sein de la société. Malheureusement, il ne pouvait supprimer les copies du programme déjà téléchargées par les utilisateurs du monde entier. Cependant, il parvint à se faire aider par un virus informatique dont la double fonction était de traquer les adresses IP des ordinateurs qui avaient téléchargées l'application et d’ effacer le fichier d’ installation ainsi que le logiciel installé. Finalement, il ne garda qu’ une copie du logiciel et de son rêve enregistré dans une clé USB.

- La vidéo que vous avez vu est issue de cette copie.

Jules regarda de nouveau l’ objet qu’ il tenait entre les mains et comprit l’ importance de sa valeur historique. Plus que cela, l’ artefact pourrait être inscrit au patrimoine matériel et la vidéo au patrimoine immatériel de l’ Humanité, une consécration pour l'archéologue.

- Commencez-vous à comprendre pourquoi cet objet doit rester caché de tous ? demanda le gardien.
- Au contraire, marmonna l’ archéologue, les yeux toujours fixés sur les lunettes.
- Pardon ?

Le jeune homme leva sa tête vers lui.

- Les temps ont changé. Les mentalités aussi. Ces lunettes, au lieu d’ être une calamité, représentent le symbole qui a permis notre salut.

L’ inconnu semblait incrédule face à ses dires.

- Ils doivent être vues de tous afin que le monde sache que l’ Humanité a changé grâce au rêve d’ un individu.

L’ homme aux cheveux grisonnants semblait embêté par l’ entêtement de son vis-à-vis. Il réfléchit un moment.

- Ecoutez, je vais vous faire une proposition…
 

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11910


Le conditionnement

 

 

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Peu de temps après la Déclaration des Droits de l'Homme et des Êtres Vivants, qui jetèrent les bases de la Nouvelle Société, il fut décidé d'abandonner l'utilisation du rêve addictif. Le vrai changement des mentalités devait se faire de manière naturelle, sans recours à la technologie. Il fut ainsi décidé dans un premier temps que chaque enfant de 3 à 7 ans devait visionner quotidiennement cette vidéo, puis au moment du coucher passé l’ âge de 7 ans et enfin, de temps à autre, à l’ âge adulte. L’ objectif: que les mentalités des prochaines générations restent tournées vers l'idéal environnemental sans renouveler les erreurs passées. La philosophie du rêve serait ainsi inscrite dans l'Inconscient de l'enfant et devait le suivre durant sa vie d'adulte.

- Cela ressemble à du lavage de cerveau ? demanda Jules, abasourdi.
- On appelle plutôt cela du « conditionnement ».

L’ archéologue dodelina de la tête.

- Non, c’ est impossible. Je n’ ai pas vu cette vidéo récemment et je ne me souviens pas l’ avoir vu quand j’ étais enfant.
- C’ est parce que vous faites parti de la génération qui n’ a vu cette vidéo qu’ avant l’ âge de 7 ans. Après l’ abandon du rêve addictif, il fallait abandonner peu à peu l’ utilisation des images de l’ homme au bord de la mer, seul moyen de laisser la Conscience écologiste s'enraciner naturellement. D’ abord, il y a près de deux siècles, la lecture de la vidéo à l’ âge adulte fut interdite, puis, il y a un siècle, ce fut au tour du visionnage après 7 ans. Enfin, il y a quelques années, l'usage de la vidéo fut purement et simplement interdit. Les enfants seront simplement éduqués dans les écoles au bon comportement écologiste.

Les images de la vidéo lui revenaient en mémoire. Il ne pouvait nié avoir déjà vu ces séquences. Il y avait sûrement du vrai dans ses dires. Il lui semblait également que toutes les valeurs de la Nouvelle Société y était bien ancrées. Un sentiment diffus le traversa. Il avait l’ impression de redécouvrir les leçons apprises à l’ école.

Intrigué, l’ inconnu remarqua son trouble.

- Comment vous sentez-vous ?
- Pardon ? demanda Jules, soudain réveillé.
- Vous avez l’ air étrange.

Le jeune homme reprit ses esprits.

- Je repensais juste à cette vidéo. Cela me paraît stupide d’ utiliser de telle méthode alors qu’ il me semble logique de protéger notre planète.
- Je vois que vous avez été bien conditionné, dit l’ autre, un sourire en coin.

Jules se sentit vexé. Il avait l'impression d'avoir été embrigadé dans une secte. Il se demanda finalement si la société n'avait été fondé sur une idéologie, une croyance proche de la religion. Le but de la Nouvelle Société aurait été de créer l'Homme Nouveau, éloigné de ses instincts primaires, pouvant ainsi accéder à un niveau supérieur de spiritualité.

Lorsqu'il sortit de ses pensées, il lui sembla que l'homme s'était rapproché de quelques mètres.

- C'est étrange, commença-t-il, j'ai l'impression que ces images résument bien la Philosophie de notre civilisation... C'est incroyable qu'un simple rêve ait pu changer le cours des choses.
- Il ne s'agissait pas d'un simple rêve, mais d'un rêve addictif.

Alors que l'archéologue regardait les lunettes, l'inconnu se rapprocha davantage.

- Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi ne puis-je pas emporter les lunettes et la vidéo avec moi ?

L'autre resta muet. Jules comprit qu'il ne voulait pas divulguer certaines informations.

- Ecoutez, si vous ne répondez pas, je ne vous rendrais jamais vos lunettes.

Après un moment d'hésitation, l'homme soupira, las. Il lui raconta la dernière partie de l’ histoire…
 

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11909


Les faiseurs de rêves

 

 

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La société de production onirique, qui se nommait "les faiseurs de rêves", élaborèrent un plan marketing basé sur les réseaux sociaux. L'un des employés, inscrit sur différents réseaux sociaux, publia une vidéo du rêve accompagnée d'un lien permettant de télécharger l'application. L'idée était de rendre impossible la lecture du rêve sur une paire de lunettes sans utiliser le programme. Les premiers jours de ce test semblant fonctionner au regard du nombre croissant de téléchargements, plusieurs autres employés publièrent la vidéo avec le lien sur leurs profils respectifs afin d'en amplifier la propagation virale.

De manière spontanée, chaque lecteur, totalement emballé par le rêve en question, recommanda vivement la vidéo et la partagea en accompagnant le lien de téléchargement. En quelques semaines, ce rêve fut le plus grand buzz marketing de tous les temps.

Les faiseurs de rêves, pris de court par l'engouement suscité, s'empressèrent de lancer une vaste campagne publicitaire invitant les adorateurs "du rêve de l'homme en bord de mer" à venir télécharger d'autres rêves tout aussi extraordinaires "pour la modique somme de 15 euros le rêve".

Cependant, la force du message transmis par le songe échappa au contrôle de l'entreprise initiatrice de l'événement. A travers le monde, des manifestations de plus en plus nombreuses en faveur de l'environnement s'organisèrent. Les manifestants voulurent dénoncer le consumérisme qu'engendrait la société de consommation, l'artificialisation de la société humaine et l'éloignement progressif de l'Homme vis-à-vis de Mère Nature. De violente, la répression des cortèges finit par devenir totalement absente. Les policiers, sensés empêcher ou disperser les contestataires, finirent par les rejoindre. La population dans son ensemble, pour la première fois de l'histoire de l'Humanité, parla d'une seule et même voix.

Quelques mois après la première diffusion de la vidéo, les chefs d'Etat, réunis à l'ONU, proclamèrent la protection de la nature et le respect de l'écosystème comme les principaux objectifs du développement de la civilisation humaine.

Malheureusement pour les faiseurs de rêve, aucun autre rêve ne fut vendu.

Jules était ébahi. Il comprit soudain, d'après les dires de son vis-à-vis, que "La Nouvelle Société", leur société, a été engendrée sur un malentendu.

Après quelques secondes de réflexions, l'archéologue secoua la tête.

- Non, c'est impossible. Les historiens sont formels: ce sont les phénomènes naturels liés au réchauffement climatique qui ont amené les peuples et, finalement, les dirigeants du monde à changer de modèle économique.

L'homme sourit.

- Je suis désolé de vous apprendre que les leçons d'Histoire que vous avez apprises depuis votre tendre enfance sont fausses. La prise de Conscience ne s'est pas faite de manière naturelle, mais de façon artificielle et accidentelle.

Le jeune homme avait l'impression d'entrer dans une autre dimension. Sa tête tournait légèrement. Il avait l'impression que tout n'était que mensonge. Le voile de l'Apocalypse se déchirait dans son esprit. Il résistait.

- Non, je suis désolé, je ne vous crois pas.

L'autre le regardait fixement.

- La vidéo que vous avez vu, ne vous rappelle-t-elle pas quelque chose ?

Jules réfléchit un instant.

- Peut-être... je ne suis pas sûr...
- Réfléchissez bien.

L'homme devant la mer, son regard vers la plage, le chant des goëlands, l'immensité de l'océan, les pensées de l'homme envers la nature... tout s'enchaînait parfaitement comme une suite logique à la conclusion finale. Il avait vraiment l'impression de connaître le film par c½ur, comme un souvenir ancien qui refaisait surface.

- Comment est-ce possible ? se demanda Jules à voix haute.
- Vous vous demandez comment vous pouvez connaître cette vidéo que vous jurez avoir vu pour la première fois.

L'archéologue ne put cacher sa surprise, ce qui amusa le gardien.

- Maintenant, je vais vous raconter la suite de l'histoire...
 

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11906


A la recherche du rêve addictif

 

 

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L'homme lui expliqua qu'à cette époque, chaque foyer possédait son lecteur-enregistreur de rêve. L'objet était aussi commun qu'une télévision, une voiture ou un smartphone. Grâce à cette invention, les humains pouvaient "relire" leur rêve et les interpréter plus facilement. L'oubli qui apparaissait dès le réveil était révolu.

Un jour, une société spécialisée dans la production de rêves chercha à créer des rêves addictifs. Après plusieurs années de recherche, ils parvinrent à créer une application capable de détourner certaines fonctions des paires de lunettes. Ce programme permettait, entre autre, d'émettre, via l'écran, un rayonnement cheminant par le nerf optique afin de pénétrer dans le cerveau et atteindre la zone de l'Inconscient.

Le développement du logiciel ayant prit fin, ils élaborèrent un rêve-test. Ce fut celui de l'un des chercheurs qui fut choisi.

- Ce rêve est celui que vous avez visionné toute à l'heure, annonça l'homme aux cheveux grisonnants.

Pour Jules, cette révélation confirma la datation de la vidéo. Mais le souvenir de cette dernière lui donna une impression de déjà-vu.

Profitant de la déstabilisation de son vis-à-vis, l'homme renouvela sa demande.

- Vous pouvez me rendre l'appareil. Vous en savez déjà beaucoup plus que la majorité de la population.

Il tendit sa main. Jules s'apprêta machinalement à le lui remettre lorsque la petite voix intérieure de la curiosité le retint.

- Attendez ! s'écria-t-il. Vous ne m'avez pas expliqué comment ces machines à rêves ont disparu et comment cet appareil a atterri ici.

Malgré lui, l'inconnu renonça à son dessein et continua son récit...
 

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11905


Le lecteur-enregistreur de rêve

 

 

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- Avant toute chose, vous devez savoir que ce que vous tenez entre vos mains peut-être utilisé comme un lecteur-enregistreur de rêve.

Jules regarda, intrigué, l'objet en question.

- Un quoi ?

L'inconnu eut un sourire en coin.

- Il s'agit d'un appareil capable d'enregistrer et de lire un rêve. Il peut également faire ressentir les émotions et révéler les pensées du rêveur durant le songe de ce dernier.

L'archéologue resta sans voix, au ravissement de son interlocuteur, satisfait de son effet.

- C'est quoi votre truc ? demanda Jules. Un appareil magique ?

L'homme laissa apparaître un autre sourire en coin.

- Rien de magique là-dedans. Il s'agit du fruit d'une avancée majeure dans la science cognitive. Chaque foyer en possédait un chez soit, il y a plusieurs siècles.

Le regard de Jules se porta à nouveau vers les lunettes.

- Comment se fait-il que je n'en ai jamais entendu parlé ?
- Cette technologie a été volontairement oubliée.
- Oubliée ? Pour quelle raison ?

L'homme lâcha un soupir en baissant la tête, hésitant sur ce qu'il devait faire.

- Vous voulez vraiment tout savoir ? demanda-t-il en relevant les yeux vers son vis-à-vis.

Jules n'eut aucune hésitation.

- Oui.

Un temps.

- Même au péril de votre vie?

Cette dernière phrase étouffa sa curiosité. Après réflexion, il lui semblait toutefois possible de négocier avec cet étrange individu. Le mur humain du début semblait se fendre au fil du temps.

- La Connaissance et le Savoir sont les pivots de ma vie, dit-il d'une voix assurée.

L'homme réfléchit un instant avant de dire:

- Très bien... D'après vous, de quand date cet appareil ?

Jules observa l'objet en question.

- D'après moi, il doit dater de l'ère industriel... Bien que le logiciel qui est incorporé me semble beaucoup plus récent.

L'inconnu sourit.

- Vous êtes un fin observateur.

L'homme finit par lui raconter l'histoire de l'étrange objet...
 

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11903


Illusions

 

 

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Soudain, son attention se porta sur le sol. Ce dernier lui paraissait étrangement sec.

- Attendez une minute ! Si je me souviens bien, il y avait presqu'un mètre d'eau ici.
- Ne détournez pas la conversation. Les lunettes.

Jules sentait que son vis-à-vis commençait à s'agacer. Il se baissa pour toucher le sol.

- On croirait qu'il n'y a jamais eu d'eau.

L'autre lâcha un soupir. Il retira sa main, las.

- Les bruits que vous avez entendu venaient des hauts parleurs cachés dans tout le bâtiment. L'absence de la vue liée à l'obscurité amplifie les autres sens. C'est votre cerveau qui a cru que de l'eau s'écoulait au sol. De ce fait, vous avez eu l'impression d'être trempée au niveau des jambes. Mais en réalité, il ne s'est rien passé d'autre qu'un désagrément sonore.

L'archéologue resta interdit. S'il n'avait pas trouvé la solution, il aurait été retrouvé mort, noyé. Son imagination aurait été responsable de son trépas.

L'inconnu tendit de nouveau sa main.

- Maintenant, dit-il simplement.

Se remettant un peu de ces révélations, il ne se résignait pas à remettre son objet fétiche.

- Avant de vous le rendre, j'aimerais savoir ce que sont réellement ces lunettes.

L'homme serra les dents.

- Ne posez plus de questions, pour votre bien.

Il n'était pas satisfait de la réponse.

- Je dois comprendre, je suis désolé.

Après une interminable minute d'attente, l'homme retira une nouvelle fois sa main. Il baissa un moment les yeux avant les relever vers le curieux.

- Je vais vous raconter une histoire...

 

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11901


La rencontre

 

 

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- Y a quelqu’ un ?

Les bruits de pas s’ arrêtèrent. L’ inquiétude grandit dans l’ esprit de l’ archéologue.

- Si vous êtes là, montrez-vous !

La salle plongea dans l’ obscurité totale durant quelques secondes avant que, dans un même mouvement, toutes les lumières de la salle s’ illuminèrent. Il put ainsi s’ apercevoir de l’ immensité qui l'entourait. Cela ressemblait à un hangar.

A quelques dizaines de mètres de lui se dressait un homme aux cheveux grisonnants.

- Bonjour, salua l'archéologue.

Le mutisme de l'homme lui répondit. Son regard inexpressif était quelque peu inquiétant.

- Vous aussi, vous êtes venu visiter ce lieu ?

L'impassibilité de l'inconnu donnait l'impression à l'archéologue d'avoir affaire à une statue de cire.

- Est-ce que vous comprenez ma langue ?

L'autre déglutit.

- Do you speak english ?

La statue leva son cil droit.

- Hablaïs español ?

L'étrange individu rabaissa son cil et se racla la gorge.

- Sprechen sie deutsch ?
- Kiu vi estas* ? demanda l'homme.

L'explorateur fut soulagé d'apprendre que son vis-à-vis parlait l'espéranto, la langue véhiculaire la plus parlée dans le monde.

- Je m'appelle Jules. Je suis archéologue. Je suis venu ici pour découvrir ce que les Hommes de l'ère industrielle...
- Vous ne devriez pas être ici, coupa l'inconnu.

Jules resta interdit.

- Pourquoi ? Je suis chez vous ?
- Je vous conseille de partir, répondit-il après un long silence.

L'étrange personnage se montrait peu chaleureux. Il semblait fort probable qu'il ne s'agissait pas d'un voyageur ou d'un archéologue. Sa venue peu de temps avant l'éclairage des lieux n'était pas une coïncidence.

- Vous êtes le gardien de ce bâtiment ?

La non-réponse de son interlocuteur fut une réponse affirmative pour l'interrogateur.

- Vous avez découvert le secret ? demanda l'homme.

L'interrogé resta interloqué.

- Quel secret ?
- Vous savez de quoi je parle.
- Non, désolé, je ne comprends pas, dit l'archéologue après quelques secondes de réflexion.

Le gardien tendit sa main après avoir bien observé son vis-à-vis.

- Donnez-moi les lunettes, et vous pourrez partir.

L'aventurier ne s'était pas attendu à cela. Comment pouvait-il savoir qu'il avait récupéré les lunettes ? En regardant la main mécanique ouverte derrière lui, il comprit.

Il sortit son sac, récupéra les lunettes et fit quelques manipulations afin qu'elles reprennent leur taille initiale.

- Vous voulez parler de cela ? demanda-t-il en montrant fièrement l'objet du désir.
- Ne faites pas l'enfant. Remettez moi-ce que vous avez pris.

Jules regarda les lunettes et revint vers son interlocuteur.

- Ah bon, c'est à vous ? demanda-t-il d'un air faussement naïf.

L'autre ne répondit pas et resta immobile. L'archéologue comprit qu'il devait reprendre son sérieux.

- Pourquoi sont-elles si importantes pour vous ? demanda l'archéologue.
- Ce que vous tenez entre vos mains est une arme dévastatrice, bien plus dangereuse que toutes les armes inventées par l'Humanité.

Jules regarda les lunettes. Comment un simple objet inoffensif pouvait faire autant de dégâts ?

- Vous êtes sûr de vous ? Moi, tout ce que j'ai vu, c'est une vidéo d'un homme qui regardait la mer.

L'homme eut un sourire amusé.

- Ne vous fiez pas aux apparences.

Il fit un geste de réclamation de la main.

Jules ne pouvait se résigner à laisser cet objet, fruit de plusieurs années de recherches. Après tant de refus d'expédition, il avait fini par obtenir un avis favorable grâce à son amitié avec un des sous-directeur de recherche.

Il devait trouver un moyen de manipuler le gardien...


* "Qui êtes-vous ? " en espéranto
 

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11900


Un rêve éveillé

 

 

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Un fichier. L'étrange dossier "rêve" ne contenait qu'un unique fichier. Le silence régnait étrangement autour de lui. Il ressentait encore l'humidité au niveau de ses jambes, mais le mécanisme infernal s'était interrompu pour de bon.

Il pensa ouvrir le fichier et se retrouva plongé dans une vaste étendue bleutée...

Un homme se trouvait au milieu de la mer, au moment du couché du soleil. Il était sur un rocher. La mer était calme. Il entendait au loin le bruit intermittent des vagues. Un goëland lançait son chant. Un autre semblait se moquer de lui dans un ricanement à résonance humaine.

L'homme se retourna et vit derrière lui une plage déserte, d'une blancheur irréelle. En se tournant de nouveau vers l'immensité de l’ océan, il avait l'impression d'être seul au monde. Loin des hommes, il se sentait tel un titan prêt à conquérir le monde. Ou plutôt, à le reconquérir. Il lui semblait que les Hommes avaient, depuis trop longtemps, oubliés leurs origines. Il n'y a pas si longtemps que cela, dans le calendrier terrestre, ils étaient des singes vivants dans les arbres. Ils se nourrissaient selon ce que leur offrait la nature. Désormais, ils synthétisaient la nourriture en mélangeant certains matériaux avec des déchets et des produits chimiques. Ils reproduisaient artificiellement le goût des aliments. C'était à peine si l'eau qu'ils buvaient ne provenait pas d'un recyclage d'urine d'origine humaine et animale.

Alors que le soleil se couchait, il fit un voeu: ne plus vouloir dominer la nature et faire la paix avec la planète bleue...


La vidéo se terminait sur les derniers rayons de soleil.

L'archéologue se surprit à ressentir une vive émotion. Il était subjugué par tant de beauté. Il restait quelques secondes sur ce qu'il venait de voir, perdu dans ce qu'il lui semblait être une sorte de paradis terrestre.

Revenant peu à peu à la réalité, il se demanda quelle était la raison qui avait poussé les Hommes de l'époque à protéger une simple vidéo inoffensive par un nom d'utilisateur et un mot de passe. D'autant plus qu'en réfléchissant aux indices qui l'avaient conduits, laborieusement, à trouver ces deux informations, il lui semblait un peu disproportionné de définir le fondateur de "la Nouvelle Société" comme un dieu ainsi que la date de la déclaration de des Droits Universels de l'Homme et des Êtres Vivants comme étant l'an 0 de la création du monde. Et pourquoi avoir enterré cette paire de lunettes au fin fond de ce bunker pouvant mettre à l'abri une quantité phénoménale de déchets radioactifs ?

Ne trouvant aucun autre contenu digne d'intérêt, ni même un indice pouvant répondre à ses questions, il retira les lunettes et les observa attentivement. Cet objet devait dater de la fin de l'ère industrielle, juste avant l'actuelle ère post-industrielle. De plus, la vidéo qu'elle contenait ne lui était pas inconnue. Il lui semblait l'avoir vu dans son enfance, bien qu'il ne put le certifier totalement.

La découverte d'un artefact de ce type pouvait intéressé ses confrères et lui attirer les faveurs du directeur du centre archéologique. Il obtiendrait ainsi plus aisément des autorisations de fouilles. Sa renommée serait ainsi faite.

Satisfait du devoir accompli, il posa les lunettes sur le socle de son sac de rangement miniaturisant, puis appuya sur un bouton avant qu'un rayon invisible ne réduise les lunettes à une taille compatible avec ledit sac. La réduction terminée, il retira les lunettes ainsi que le socle, libérant ainsi l'ouverture du sac. Il y enfourna, enfin, les lunettes réduites.

Alors qu'il tourna les talons pour prendre le chemin du retour, il entendit des bruits de pas résonner entre les murs...
 

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11897


Méditation

 

 

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L'eau continuait de se répandre. Il sentait la fraîcheur remonter au niveau de ses chevilles. Il avait tenté d'arrêter le mécanisme en remettant les lunettes à leur place, conscient qu'il ne les récupérerait peut-être plus. Ce courageux renoncement à la gloire n'avait servi à rien. La seule et unique solution était bel et bien de résoudre l'énigme.

Il avait l'impression de se retrouver dans la même situation que certains archéologues de l'ère industrielle pris au piège et contraints de résoudre des énigmes imaginées par d'anciennes civilisations disparues.

Il chassa les pensées parasites de son esprit et ferma les yeux. Inspiration. Expiration.

L'eau qu'il ressentait désormais au niveau des mollets reposait sur du sable chaud. Les goëlands lançaient leur chant. Au loin, le soleil couchant jetait une onde orangée sur la mer et zébrait le ciel aux teintes pourpres.

L'esprit plus clair, il chaussa de nouveau ses lunettes et ouvrit les yeux. Après avoir lu plusieurs fois les trois indices, il lui semblait que la solution était proche. La clé devait se trouver dans le nom d'utilisateur.

La fraîcheur lui remontant au niveau des cuisses, la panique le gagnait à nouveau.

Il referma les yeux et se replongea dans la plage imaginaire. Le spectacle était merveilleux. La nature toute entière le rassérénait et lui redonnait l'énergie dont il avait besoin. Il se souvenait d'une légende racontant que le monde était en passe de disparaître sous la pollution et les déchets humains en tout genre. La planète tentait en vain de leur faire entendre raison en se manifestant par le biais de tornades, inondations, éruptions volcaniques et autres manifestations que les scientifiques de l'époque pensaient être l'oeuvre du "réchauffement climatique".

Puis, les mentalités changèrent. On comprit enfin le message de Gaïa et l'on considéra qu'en respectant l'écosystème et les ressources naturelles, on pouvait non pas seulement sauvegarder la nature, mais préserver la vie de l'espèce humaine.

Alors, la société évolua vers un monde plus respectueux de l'environnement sans toutefois renoncer à la Connaissance qui restait le seul moyen de mieux comprendre les liens qui pouvaient unir la vie sur Terre.

En y réfléchissant bien, c'était comme-ci un monde nouveau avait été créé...

Une idée lui traversa l'esprit. "Non, ce serait trop simple", pensa-t-il. A peine pensa-t-il au nom d'utilisateur et au mot de masse nés de son idée que le dossier s'ouvrit enfin.

Ce qu'il découvrit le laissa quelque peu perplexe...
 

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11896


L'énigme

 

 

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Une ouverture se fit entendre, puis un écoulement d'eau. Il ne comptait plus le nombre d'ouvertures et d'écoulements qu'il avait entendu. L'ensemble devenait assourdissant. Il sentait l'eau remonter lentement ses pieds. Il lui fallait trouver la solution de l'énigme. La panique commençant à le gagner, il décida de fermer les yeux et de se concentrer sur sa respiration.

Inspiration. Expiration.

Il sentait sa sérénité reprendre peu à peu le dessus. D'autres ouvertures et écoulements se firent entendre. Il n'y prêta pas attention.

Il rouvrit les yeux. Le pseudo-téléviseur était face à lui. Le bras mécanique était dépourvu de l'instrument qu'il portait désormais sur le nez.

Ce qu'il avait vu au creux de la main mécanique quelques minutes auparavant ressemblait à des lunettes de l'époque industrielle. La forme était semblable aux lunettes 3D connectées du 21ème siècle.

Après avoir saisi l'objet, il le porta à son nez. Un écran s'illumina à son oeil droit. Le texte qui apparut était du vieux français. Il suivit les instructions écrites et, obéissant à ses dernières, pensa à ouvrir le dossier "rêve". Un nouvel écran apparut à son oeil gauche presqu'instantanément. Il comprit que les lunettes étaient dotées des dernières technologies informatiques et pouvaient fonctionner grâce à la pensée.

On lui demandait un nom d'utilisateur ainsi qu'un mot de passe afin d'ouvrir le dossier. Ne trouvant la solution, les instructions disparurent de son oeil droit pour laisser place à ce qui ressemblait à un indice: "Qui est le créateur ? "

Se mettant à la place des Hommes de l'époque, il inscrivit le nom des différents dieux connus depuis la nuit des temps en utilisant plusieurs combinaisons telles qu'un nom de dieu identique pour le nom d'utilisateur et le mot de passe, puis un nom différent pour l'un et l'autre. Tous les essais furent infructueux.

Un deuxième indice apparut: "Quand a été fondée notre monde ? "

Cet indice devait permettre de trouver le mot de passe. Il inscrivit les dates de création du monde en se basant sur les calendriers des différentes religions et cultures passées et présentes. Sans succès.

Un troisième indice se révéla: "Où vis-tu ? "

Ce dernier indice le laissa dans le brouillard le plus absolu. Il tenta d'inscrire des noms de dieux avec les noms des divers royaumes des dieux ou de l'au-delà dans les différentes religions connues. Il tenta même, en désespoir de cause, de mettre son nom en tant qu'utilisateur et sa date de naissance en tant que mot de passe. Il essaya également l'inverse. En vain.

Alors qu'il perdit l'espoir de trouver la solution, il se dit que le simple fait de ramener cette technologie datant de l'ère industrielle lui vaudrait les félicitations des scientifiques de la planète.

A peine avait-il pensé quitter les lieux qu'un drôle de bruit se fit entendre. Le bruit était amplifié par l'écho, ce qui l'avait fait sursauter. Un second bruit lointain et indistinct accompagna le premier. Sentant le danger venir, il fit lentement un pas vers ce qu'il pensait être le chemin du retour. Lors de son second pas, un autre bruit, plus proche, lui permit de comprendre qu'il s'agissait d'une sorte d'ouverture. C’ était d'un écoulement d'eau. Une vanne s'était ouverte quelque part et de l'eau s'était engouffré dans la pièce dont il ignorait encore le volume. Il revint finalement sur ses pas pour rester au milieu de la dalle rouge.

Une troisième ouverture, puis un troisième écoulement. L'obscurité rendait le bruit effrayant. Comment allait-il se sortir de ce mauvais pas ?...

 

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11895


Dans l'antre du sarcophage

 

 

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Il sentit le sol se rafraîchir peu à peu. De l'eau s'était infiltré sous ses pieds. L'obscurité l'empêchait de mesurer l'ampleur du problème. Il devait résoudre une énigme pour tout arrêter. Il repensa aux dessins qu'il vit après avoir franchi la dernière porte d'entrée de la bâtisse. Peut-être y trouverait-il des indices ?

Il se souvenait qu'au fur et à mesure de sa descente, d'autres avertissements peignaient la barre centrale de l'escalier. Il vit un serpent menaçant qui ouvrait sa gueule, un autre prêt à dévorer sa proie préalablement étouffé par ses soins, et d'autres représentations qu'il crut reconnaître comme étant les sept plaies de l'Egypte.

Arrivé au bas de l'escalier, une parcelle du sol s'illumina sous ses pieds. Des dalles lumineuses lui indiquèrent un chemin à suivre, s'étirant sur plusieurs dizaines de mètres. La pièce étant totalement plongée dans le noir, il ne sut s'il se dirigeait vers une porte ou si un gouffre s'ouvrirait à lui devant la dernière dalle lumineuse. Il craignait également une illusion d'optique qui le plongerait dans un trou profond dont il ne pourrait jamais s'enfuir. Lorsqu'il posa finalement le pied sur l'ultime dalle bleutée, cette dernière changea de couleur pour prendre une teinte rouge.

Soudain, un bruit suspect se fit entendre. Il se retrouva ensuite dans le noir absolu avant qu'une lumière vive ne laissa apparaître devant lui une sorte de gros téléviseur à tube cathodique. Cette vision lui rappela une photo d'archive de la bibliothèque de son université.

Devant le téléviseur, s'ouvrit une porte. De l'ouverture, sortit un bras mécanique s'avançant lentement vers lui. Un objet indistinct reposait sur le creux de la main de fer. Lorsqu'il s'arrêta à sa portée, il put distinguer l'objet en question. Il fut intrigué par ce qu'il observait...
 

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11894


Curiosité archéologique

 

 

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L'eau s'écoulait sur la surface du sol. L'air s'humidifiait. Il se trouvait désormais piégé au milieu de la pièce.

A cet instant, Jules commençait à regretter d'être venu seul, au fin fond de ce monument oublié de tous.

Il était archéologue et avait découvert un sarcophage de l'ère industrielle. Un symbole ornait la porte de l’ édifice. Il s'agissait d'un point d'exclamation à l'intérieur d'un triangle sous lequel était inscrit en vieux français: DANGER. Faisant fit de l'avertissement, il découpa la porte au chalumeau laser et pénétra dans l'enceinte étroite à l'aide d'un équipement d'alpiniste vieux de plusieurs siècles.

Il découvrit un second sarcophage, dix mètres plus bas. Ce dernier, plus grand, était orné d'un symbole de danger nucléaire. Sachant, grâce aux archives internationales, que ce tombeau n'abritait pas de tels déchets, il poursuivit son exploration en découpant ce nouvel obstacle.

Un troisième sarcophage s'offrit à lui. Un symbole, montrant une tête de mort surmonté de deux os en croix, était dessiné sur la porte. Au moment de l'ouvrir, il pria pour ne pas être sur le point de libérer un gaz extrêmement dangereux ou de laisser remonter dans l'atmosphère des quantités phénoménales de gaz carboniques ou de méthanes enterrés par de rares industriels ayant eu une conscience écologique.

Un quatrième sarcophage, dix fois plus massif que le premier, était terré vingt mètres plus bas. Un rond au milieu de trois croissants autour de lui tournés vers l'extérieur, figurait sur la porte.

Lorsqu'il ouvrit cette dernière ouverture, un escalier en colimaçon l'invitait à poursuivre la visite...

 

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8834


Le capitalisme durable

 

 

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Septembre 2009 : Le gouvernement français décide d’investir dans les véhicules électriques afin que tous les services publics (poste, France télécom, Edf, etc.) en soient équipés. Cette grosse commande, espère le Ministre du Développement Durable, lancera un marché et créera la « croissance verte », les grands groupes automobiles se penchant, d’ailleurs, davantage sur ce marché émergent. Une nouvelle manière de pensée pourra émerger.

Septembre 2109 : Lucien range un livre des éditions « la pléiade » dans sa grande bibliothèque. La majorité de ces ouvrages ont été fabriqués avec du papier recyclé. Il regarde, admiratif, une partie de la mémoire de l’humanité. son regard reste un moment sur le dernier livre qu’il vient de lire « Pour un pacte écologique ». La plupart des idées de l’auteur ont été appliquées par les gouvernements mondiaux. Le plus ironique est de voir que le Développement Durable est devenu un Way of life au moment où la nature connaît les plus grands bouleversements qui n’ont jamais été observés depuis de nombreux millénaires.

Un souvenir vint frapper le lecteur qui se dirigea vers une vieille commode du XXème siècle. Après quelques recherches infructueuses, il trouva ce qu’il cherchait.

Assis sur le canapé, il feuilleta un carnet dont les pages, jaunies par le temps, recelaient des pensées de son grand-père disparu. Il faisait partie d’un groupuscule, plutôt d’une association, qui se prénommait « L’arbre des possibles ». Il employait souvent les termes de voie de moindre violence et de voie d’extrême violence pour parler des chemins que prendraient l’humanité dans un futur plus ou moins proche.

Il arriva sur le passage qu’il recherchait :

« La majorité des capitalistes au XXème siècle sont dans ce schéma de pensée : « comment produire plus à moindre coût ». Mais ne ce début de XXIème siècle, une mutation des mentalités s’est opéré.

Deux types de capitalistes sont en train de voir le jour : les « comment produire autant à moindre coût tout en s’enrichissant davantage » et les « comment produire plus à moindre coût en polluant moins ». »

Il vit la page suivante un schéma représentant deux voies possibles que pourraient prendre les humains du futur.

« De ces deux nouvelles espèces naîtront deux branches différentes, l’une amenant vers la voie d’extrême violence, l’autre vers la voie de moindre violence.

Les premiers prendront le chemin suivant :

Chemin A : « comment produire autant à moindre coût tout en s’enrichissant davantage » - « comment produire moins à moindre coût tout en s’enrichissant » - « comment ne plus produire à moindre coût en s’enrichissant » - « comment s’enrichir à moindre coût » - « comment s’enrichir (sans produire) ».

Les seconds prendront un autre chemin :

Chemin B : « comment produire plus à moindre coût en polluant moins » - « comment produire autant à moindre coût en polluant moins » - « comment produire moins à moindre coût en polluant moins » - « comment ne plus produire à moindre coût en polluant moins » - « comment polluer moins à moindre coût » - « comment polluer moins (sans produire) ».

Cependant, une troisième voie est possible :

Chemin AB 1 : « comment produire plus à moindre coût en polluant moins » - « comment produire plus en polluant moins ».

Chemin AB 2 : « comment produire plus à moindre coût en polluant moins » - « comment produire autant à moindre coût tout en s’enrichissant et en polluant moins » -« comment produire moins à moindre coût tout en s’enrichissant et en polluant moins » - « comment ne plus produire à moindre coût tout en s’enrichissant et en polluant moins » - « comment s’enrichir en polluant moins ».

Par pure réalisme, je pense que les capitalistes prendront le chemin AB 1 : Produire plus en polluant moins. Cependant, je pense malheureusement que même dans un siècle, les capitalistes resteront à l’étape intermédiaire : produire plus à moindre coût en polluant moins.

Le chemin B pourrait se réaliser, mais sur plusieurs millénaires. C’est la Voie de Moindre Violence par excellence. Mais je crois que l’on va rester longtemps dans le chemin AB 1 avant que les mentalités ne changent.

Les deux possibilités : s’enrichir en polluant moins sans rien produire et s’enrichir sans rien produire, sont irréalistes, mais correspondent malheureusement au schéma de pensée (pour ne pas dire « schéma de folie ») de certains ultra-capitalistes.

La décroissance serait-elle plus efficace que de développer une croissance verte ? Je n’en suis pas sûr. Créer un marché et favoriser une croissance verte, voilà la seule façon d’encourager et d’amener le développement durable dans un délai court. »

En refermant le carnet, Lucien ne put s’empêcher d’admirer ce grand-père qui avait su aussi bien sentir l’avenir qui était désormais le présent de son petit-fils. Les marchands sont toujours aussi puissants en ce XXIIème siècle. Ils ont su s’adapter à la mode écologiste et ont transformé l’or noir du pétrole en or vert du tout électrique.

Son ancêtre avait raison, la croissance aura toujours une longueur d’avance sur la modération. Mais peut-être qu’un jour…
 

 

  
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Le cycle des civilisations...

 

 

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Un jeune martien jouait avec son camarade au "ballon-pied", jeu inventé, d'après les historiens martiens, par un de ses illustres ancêtres il y a plus de 600 ans. Le ballon en cuir avait laissé place au ballon en plastique, matériau récemment découvert par le Docteur Malus, descendant d'un des Instructeurs dont les légendes ont édifié ces scientifiques, bienfaiteurs dans la construction de cette nouvelle humanité, au statut de semi-dieu.

Un jour, Jilune, le propriétaire du ballon, envoie ce dernier au bout d'un des côtés du dôme 0-1. Son amie, Liraeve, part à sa poursuite. Au bout d'une demie-heure interminable, son camarade se décide à la rejoindre. C'est ainsi qu'il découvre une nouvelle ouverture sur l'un des côtés du dôme qu'il n'a jamais vu depuis sa naissance. Cette nouvelle porte était large comme vingt hommes et au comme une centaine. Il devine la voûte se dessiner à son somme.

Poursuivant son exploration, il parcourt un long couloir illuminé par des lumières artificielles bleutées. Soudain, des pas se font entendre, il se retourne ne sachant d'où ils proviennent. Les pas s'accélèrent, ils distinguent en se tournant de nouveau une petite silhouette qui semble courir dans sa direction. C'est avec joie qu'il retrouve son amie disparue. Cette dernière l'enjoint de le suivre à l'autre bout du couloir.

Ce qu'il découvre stupéfait le jeune garçon comme il en a été de même avec sa camarade de jeu. Des milliers de chaises sont placées devant des milliers de murs. Chaque chaise est placée devant un morceau de mur de largeur et de longueur correspondant à deux fois la taille d'une tête humaine.

La jeune fille lui montre comment elle a réussi à allumer l'un de ces murs. elle s'assoie sur une chaise, ce qui déclenche l'allumage de l'écran. Des petites figurines sur un fond bleu illuminent ce nouveau tableau. Après avoir joué avec les figurines en appuyant sur le mur à portée de main, Liraeve propose à son ami de montrer de nouveau jouet à leurs parents. Après un débat houleux avec Jilune, farouchement opposé de révéler un endroit qui leur sera sans doute interdit par ses parents car jugé trop éloigné de leur habitation, l'initiatrice de la confidence finit par obtenir gain de cause en évoquant la forte probabilité que leurs parents les laissent retourner dans ce lieu à condition que l'un des parents viennent les surveiller.

Ce qui suit la révélation de la découverte de ces enfants bouleversera la destinée des humains de Mars avec la découverte, au milieu de ce nouveau dôme, d'un recueil résumant la vie terrienne sur 4 milliards et demi d'années jusqu'au dernier millénaire.

La fin du recueil prophète ce qui est arrivé jusqu'au jour de la découverte du livre. "Après les premières décennies de ce nouveau millénaire, l'âme pure d'un petit humain issu de ces terres martiennes apercevra une nouvelle ouverture du dôme 0-1. L'extrémité de ce couloir l'amènera au dôme n°4." La dernière phrase explique qu'en face de cette page un disque se cache à l'intérieur d'une pochette. Ce disque, une fois inséré dans un serveur central, permettra d'enclencher une procédure permettant de connecter tous les ordinateurs du dôme rendant ainsi accessible à tous les martiens l'ensemble des connaissances de l'humanité.

Le Professeur Duls, ayant eu vent de cette découverte, se joint au groupe d'experts ayant pour mission de décrypter le langage ancien de ce livre et d'y comprendre les informations émises. En quelques jours, il parvient à expliquer où et comment utiliser le disque.

Devant l'étonnement du groupe scientifiques, le Professeur finit par expliquer comment il a pu en quelques jours résoudre une énigme sur laquelle ses collègues travaillent depuis des mois.

Duls fait partie des descendants des Instructeurs qui ont aidé l'Humanité à se développer sur Mars. Ces derniers ont laissé certaines connaissances à leur descendance. Ainsi, les avancées scientifiques ont en fait été réalisées par les enfants des Instructeurs. Ils ont laissé une charte à leurs descendants qui ont choisi la voie de la science qui les oblige à ne publier que graduellement certaines découvertes scientifiques afin d’éviter que la science n’évolue plus vite que la sagesse humaine, désastre qui s’est déroulé sur leur planète d’origine : la Terre.

Abasourdis par la révélation sur l’origine terrienne de leurs ancêtres, les scientifiques n’en sont qu’au début de leurs surprises. Le grand-arrière petit fils de l’un des instructeurs révèle également qu’il y a eu un schisme chez les Instructeurs entre ceux favorables à la divulgation de l’ensemble des connaissances terriennes et ceux refusant de voir ce nouveau monde sombrer dans le syndrome terrien par l’apport surabondant de savoir scientifique.

Son ancêtre, fervent défenseur des pro-connaissance, lui a révélé le fonctionnement du disque ainsi que le mot de passe permettant d’enclencher le processus de connexion du serveur.

S’ensuit un débat déterré après un millénaire de silence. Quelques jours après ces révélations, une philosophe, issue d’un autre ancêtre Instructeur, alerta l’opinion publique, de plus en plus au fait de cette découverte, sur le chaos qu’engendrera la levée du voile des connaissances terriennes sur la société martienne.

Rapidement, les deux clans pro-connaissances (en faveur du partage du savoir terrien) et pro-compréhension (en faveur de la compréhension du monde passant par la découverte progressive plutôt que par la récupération simple et rapide des connaissances terriennes) se forment. Les batailles philosophiques et verbales des premières semaines deviennent des souvenirs agréables face aux actes de violences un an après la découverte. Les tensions entre les deux clans philosophiques s’intensifiant, les autorités martiennes, encore hésitant quand à la décision à prendre, décident de séparer et d’enfermer les deux groupes dans des prisons de fortune - de tel lieu n’existant pas dans la société martienne, paisible avant la découverte de ce recueil. Certains commencent même à croire que les Instructeurs, les auteurs de ce recueil, sont en train de détruire eux-mêmes ce qu’ils ont construit.

Une innovation politique sera apportée par un autre des descendants des Instructeurs pro-connaissances, spécialisé sur les évolutions socio-politiques terriennes, afin de mettre fin à la polémique. C’est ainsi que les autorités martiennes décident d’organiser un vote invitant l’ensemble de la population des dômes 0-1, 2 et 3 à se prononcer sur leur avenir. Deux choix furent proposés par le peuple, faute d’une autre solution : La destruction du disque ou son utilisation. L’un ayant comme conséquence de laisser les connaissances terriennes endormi pour l’éternité, l’autre donnant accès au savoir terrien aux conséquences incertaines.

L’issu de ce scrutin donnera la direction que prendra cette nouvelle humanité…
 

 

  
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7305


Amour impossible

 

 

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Je l’aime comme je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre. C’est extraordinaire comme un simple regard peut dessiner un destin à jamais.

D’amour transi, je la suis dans ses aventures, dans ses manières d’être, dans son regard, dans ses sourires, dans ses rires, dans sa voix douce et mélodieuse. Elle est mon âme sœur.

Nous avons vécu tant de choses ensemble que la première séparation a été douloureuse tant elle m’a ramené à ma vie si fade et sans intérêt. Je ne suis rien sans elle.

Lorsque nous nous sommes retrouvés, ma vie a de nouveau été bouleversée. Elle a changé. Plus belle, plus expressive, plus sûre d’elle, je sens dans son regard la liberté et l’envie de partir à l’aventure. J’aimerais tant être à sa place.

Sa vie de couple a chaviré lorsque nous nous sommes vu pour la première fois. Mais maintenant elle est disponible, ce qui alimente davantage mes fantasmes et espoirs.

Nous avons pu vivre de nouvelles choses, de nouvelles péripéties, résoudre de nouvelles énigmes. Je retrouve une nouvelle bouffée d’oxygène. Il me semble pourtant que tout va plus vite. Ma première expérience avec elle m’a permis d’éviter certaines erreurs et d’aller droit au but.

Je sens au bout d’un moment que nos aventures vont bientôt prendre fin, mais je préfère ne pas y penser et poursuivre avec elle notre histoire commune.

De belles images illuminent encore ma mémoire. Son visage me paraît le plus beau des décors.

Ça y est, nous arrivons à la scène finale. Elle sourit, arrivée enfin à son but. Une larme coule le long de ses joues. Elle est heureuse, moi aussi.

C’est à ce moment précis que s’achève notre histoire et que nous sommes séparés pour la seconde fois. Le chagrin est moins profond. Les épreuves de la vie finissent par vous blinder.

Comme je regrette que cette jeune femme ne soit qu’un personnage de jeu vidéo…
 

 

  
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7267


« Vous venez d’entrer… dans la 4ème dimension »

 

 

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Il y a des soirées comme celles-ci où l’on se demande ce qu’on fait sur cette terre. C’est du moins ce que je me disais cette nuit où la page blanche montrait fièrement sa brillance éclatante, comme pour me dire: "Héhé ! Cette fois-ci, tu ne saliras pas ma virginité avec la noirceur de tes mots contant une histoire insipide."

L’heure avançant, je compensais cette clarté irritante par l’obscurité bienfaisante de mes yeux clos.

Soudain, la sonnerie de mon réveil déclencha une réaction chimique à l’intérieur de mon cerveau dans laquelle les neurones actifs chassèrent les inactifs.

Je m’empressais de l’éteindre. Il m’avait cependant semblé ne pas me souvenir de l’avoir allumé avant mon endormissement, tout comme je ne me souvenais pas d’avoir mis hors service mon ordinateur. Mais qu’importe ! Une nouvelle journée venait de commencer et je devais vaquer à ma préoccupation première : Prendre mon petit-déjeuner.

Vision de brouillard, yeux mi-clos supportant difficilement la lumière, je « fonctionnais au radar » comme on dit.

Comme d’habitude, j’ouvrais le placard et cherchais mes deux barres de céréales soufflés et compactés. En lieu et place de mon sésame, se trouvait une boîte de chocolat chaud en poudre. Mon cerveau n’acceptant pas cette information saugrenue, mes yeux continuaient de chercher mes barres de céréales.

Je m’étais finalement rendu à l’évidence et refermais le placard. Puis, finalement, je me suis mis à penser qu’un bon chocolat chaud ne me ferait pas de mal. Je fis bouillir de l’eau dans une casserole, sortis un bol, la boîte de poudre à côté, une grande cuillère et attendis…

C’est alors que certaines questions commençaient à s’imposer à mon être. Il me semblait avoir en réserve des barres de céréales. Et depuis quand ai-je acheté du chocolat chaud ? La dernière fois que j’en avais bu, c’était durant ma tendre enfance.

Je somnolais sur mes questionnements lorsque le contact de l’eau bouillonnante et de la paroi froide du poêle me ramena à terre.

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Le Pacte Génétique

 

 

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Le professeur Chaloe prend conscience de l’urgence face aux conséquences incalculables et quasi-irréversibles d’un réchauffement climatique permanent.

Malgré des mois de discussions avec les directeurs du CNRS, ces derniers refusent son projet. Le coût de l’opération est trop important. De plus, si succès il y a, il faudrait produire plusieurs fusées de ce type, ce qui représente une rentabilité trop faible par rapport au but recherché.

L’abandon de l’idée du filtre à CO2 arrive comme un coup de marteau mental venant achever son rêve, son espoir de sauver l’humanité d’une quasi-extinction. Il est persuadé que le coût de cette opération serait bien plus bas que celui que va devoir verser les gouvernements mondiaux pour réparer les soubresauts climatiques. La lassitude, conséquence d’un sentiment fataliste, s’empare de notre professeur. Il ressent un grand besoin de sommeil. Demain sera un autre jour. Une idée peut si vite arriver.

De retour chez lui, il suit son train-train quotidien. Il vaque à ses loisirs habituels : discussion avec sa femme, repas, lecture du journal entrecoupé par la télévision, entretien de son bonsaï et lecture au lit avant de rejoindre le monde des rêves.

Durant plusieurs nuits, il rêve d’hélices et de lignes de couleurs qui tournent en tout sens.

Une nuit, il oublie d’abreuver sa plante du nectar de transparence bleue. Il se réveille en pleine nuit pour effectuer son rituel. S’il n’a pas pu sauver l’humanité, il fera tout son possible pour sauver ce végétal.

La terre brunie drapée de vert se gorgeant de cette eau, il caresse doucement ses feuilles. Dire que ce sont les Egyptiens qui ont commencé, il y a 4 millénaires de cela, la culture de cet arbre que l’on croirait tout droit venu de Lilliput. Il continue ses caresses, se surprend même à lui parler et finit par rejoindre Morphée au pays des songes.

Les jours ne cessent de s’écouler. Pourtant un jour, un assistant du professeur Chaloe, Frantz Quenark, déboule dans le laboratoire avec une plante. Il explique qu’il s’agit d’un ficus benjamina qu’il cultive dans son appartement qui neutralise le formaldéhyde qui n’est autre qu’une substance cancérigène qui émane de nombreux supports domestiques tels les colles de tapis, des mousses d’isolation, cosmétiques, etc.

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Là où les gens s’en vont

 

 

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L’unicité de la société humaine, rendu possible par l’implant, permit de donner naissance à l’âge d’or éternel de l’humanité.

Quelques siècles plus tard, les terriens envoyèrent une expédition afin de retrouver les colons de Proxima. Pour une raison étrange, la communication entre la Terre et Argulus fut coupée soudainement. Certains scientifiques pensèrent qu’il s’agissait d’une des conséquences d’un vent solaire extrêmement puissant qui aurait brouillé définitivement les ondes entre les relais de communication voguant dans l’espace.

La première chose que vit l’équipe d’expédition était stupéfiant. Au lieu d’une planète protégée par une atmosphère artificielle semblable à la Terre, se trouvait une terre abandonnée de toute vie. Ils repérèrent ce qui semblait être les vestiges d’une des cités humaines et s’y rendirent.

Il n’y avait plus d’air, plus d’atmosphère, plus de vies aux alentours. Pas un cadavre ne jonchait le sol. Après quelques heures de recherches, l’équipe des techniciens se penchait sur l’ordinateur central, chargé de relier les communicants entre eux, de gérer l’électricité et de veiller à la survie de ceux qui étaient entrés dans la Communion Collective de l’Implant.

Au moment où ils parvinrent à réactiver l’ordinateur, qui s’était désactivé pour une raison inconnue étant donné que le métal dont il était doté le protégeait de tous types d’environnements même des plus hostiles, ils reçurent simultanément le message des autres membres de l’équipe leur informant qu’ils avaient retrouvé des cadavres en partie décomposées à plusieurs kilomètres en dehors de la cité.

Quelques temps plus tard, ils retrouvèrent dans la base de données différents relevés. D’abord, ils virent que l’énergie du champ de force protégeant l’atmosphère vivable de la cité était à un niveau nul.

Ensuite, ils cherchèrent l’historique de la puissance de ce champ au cours de ces dernières années. Et c’est avec effarement qu’ils virent que cette puissance nulle était apparue depuis longtemps… et même au début de la création de la cité, ce qui était impossible. La communication entre les deux planètes s’était coupée il y a seulement une cinquantaine d’années.

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« Bienvenue chez moi » (alternative)

 

 

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« Une heure pour se garer. Quelle ânerie que de prendre sa voiture pour circuler dans les rues de la capitale ! » Telles furent les pensées de Carl en sortant de sa voiture. Il était parti en avance, il aura trouvé le moyen d’arriver en retard.

L’interphone était heureusement indulgent.

- Ah, avec la grève d’aujourd’hui, c’est normal. Je ne t’indiques pas le chemin !?

La porte d’entrée s’ouvrit.

L’ascension des trois étages était éprouvante. « Ça manque de sport, tout ça ! » pensa-t-il.

A peine arrivé, une ouverture coulissa aussitôt.

- Désolé, l’ascenseur est en panne depuis hier, informa la femme derrière la porte.
- C’est pas grave, put dire Carl entre deux respirations. Ça me fait de l’exercice.

La femme lui proposa une chaise, ce qu’il accepta de suite.

Les murs de l’appartement étaient tapis de laines de verre de couleur blanche. Cette couleur donnait un éclairage lumineux pour tout rayon de soleil pénétrant les lieux. Deux tableaux de maîtres ornaient le décor blanc. Une table en chêne était drapée d’une nappe de couleur claire assortie aux serviettes et aux assiettes. Quatre bougies étaient placées comme le pouvaient être un dîner aux chandelles.

- Vous avez sorti le grand jeu, remarqua l’invité.
- L’art de la table est un rituel auquel je ne manque jamais.

La femme décocha un sourire malicieux.

- Juliette, cria une voix masculine au fond de la cuisine. Tu as préparé les biscuits apéritifs ?
- Oui, chéri !

Juliette invita Carl à se rendre au salon. Au même instant, Martin vint à sa rencontre.

- Il y a pas à dire, tu es super sexy avec un tablier, ironisa son ami.

Son interlocuteur feint d’avoir été vexé par la remarque. Son visage prend la mimique de Robert De Niro dans Taxi driver durant la scène du miroir. Tout en répétant « You’re talking to me ? », il s’avance, menaçant. Il fait mine de reculer son poing comme pour lui donner un direct avant de lui donner finalement l’accolade.

- Comment ça va, vieux ? lui demanda Martin.
- Bah, j’ai vu mieux.
- Toujours dans tes recherches de la source du miracle ?
- Toujours, oui. Sans toi et tes réseaux, je ne sais pas si je serais toujours de ce monde.
- Ah, tu sais, depuis que j’ai été limogé par notre ancien Président, la vie me semble plus belle. Je ne le répéterais jamais assez, mais c’est grâce à toi et à tes conseils.

L’interlocuteur réfuta ce compliment, expliquant qu’il aurait sûrement trouvé seul le chemin de ses vraies aspirations.

Le dernier message de Carl, il y a quelques années de cela où il lui conseillait de penser à une simple question avant de se coucher : « Es-tu heureux ? », avait changé sa vie. Le soir même il s’était posé la question et chaque nuit, la réponse se révélait peu à peu à lui. Son travail lui prenait tout son temps, il ne voyait plus ses amis, et croisait sa femme plus qu’il ne vivait avec elle.

Puis, il fut décidé de créer au niveau mondial le Grand Conseil des Sages où les gouvernements nationaux disparaîtraient, laissant place à des gouverneurs devant rendre des comptes au Conseil.

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7199


Un nouveau départ

 

 

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Les rues de la capitale ne lui ont jamais paru aussi illuminées et resplendissantes. La plus belle ville du monde s'offrait à lui comme pour fêter son départ pour Beijing. Foulant les dalles de Trocadéro, Carl observait pour la dernière fois la plus célèbre tour de la planète. La Dame de Fer semblait se mouvoir sous l'effet des milliers de lampes accrochées à ses parois.
Comme à son habitude, il déroula mentalement le fil de sa vie. Profondément engagé dans l'Humanitaire pendant plus de 20 ans, il s'était lancé dans la vie politique. C'est là qu'il accepta d'entrer dans un gouvernement de coalition en tant que ministre des Affaires Etrangères. Cette décision allait changer le cours de sa vie.

Il revit son ami Martin Shrich, connu alors qu'il était à la tête de Prométhéus auprès des démunis, dans ce gouvernement en tant que Haut Commissaire aux Affaires Sociales. Cette présence amicale l'avait aidé pendant ces 1 an et demi au ministère.

Lorsque le miracle eut lieu, le Président avait senti les changements à venir, "la cassure" comme il aimait à le dire. Il en profita pour réorienter les priorités de la société à l'éducation et à l'économie au détriment de la police, de l'immigration, des affaires sociales, de la santé et un peu du sport (les sports de combats étant rendu obsolètes car impraticables).

C'est au cours de ce remaniement qu'il avait été remercié, faute de résultats suffisants. La méritocratie voulut par le Président était à ce prix. Il se demandait toujours comment l'on pouvait mesurer la bonne gestion des affaires étrangères.

Par la suite, il avait repris son combat humanitaire, mais les effets du miracle rendait inutile leurs actions. Il se retrouvait donc sans activité vraiment sérieuse, mis à part quelques commissions émanant de l'ONU une fois par an.

Il avait également tenté de se renseigner sur le miracle qui lui avait coûté son ministère et sa raison d'être dans l'Action Humanitaire. Cet intérêt était devenu obsessionnel au fil des mois écoulés jusqu'à ce qu'il apprenne l'existence de l'OMRSM. S'il parvenait à pénétrer dans cet antre secret, il assouvirait sa soif de recherche sur le phénomène.

Après une lettre de refus, il décida de sortir un livre sur son parcours et le miracle dont il essayait de lever quelques mystères. La polémique sur l'incertitude sur les effets à long terme du miracle disserté sur ce livre et la possibilité d'un effet vicieux caché, avaient déchaîné les passions et de vrais débats naquirent de cette polémique. L'éditeur l'avait personnellement félicité du succès du livre qui battait le record des ventes de la maison d'édition.

Et alors que l'actualité oubliait la polémique et parlait de moins en moins des miraculés, il reçut la lettre de l'OMRSM l'invitant à se présenter à 8 heures au hall de la succursale, à Paris.

Il s'aperçut très vite, arrivé dans les lieux, qu'il n'était pas le seul à avoir reçu cette invitation. Une centaine de personnes s'y étaient réunis, appelés par l'Organisation. Il y aurait une sélection drastique. Au bout de 2 heures d'attente, l'un d'eux vint s'asseoir près de lui. Il s'appelait Francis Poirrier et avait reçu, comme lui, la convocation. Après quelques minutes de conversation, l'homme se dégourdit les jambes en allant discuter avec les autres.
Au bout de 4 heures, une vingtaine de personnes avaient quitté les lieux, mécontents que l'on se soit moqué d'eux.

Au bout de 5 heures, ils n'étaient plus que la moitié à attendre ne serait-ce qu'un signe des recruteurs. Francis revint s'asseoir près de lui. Il restait calme et détendu. Il interpella une femme qui était à côté de lui, de l'autre côté. Cette dernière montrait des signes d'agacements et d'impatience. Il tentait d'engager la conversation, mais cette dernière lui répondait sèchement à chacune de ses questions.

A la 6ème heure, le femme abandonna le hall. Elle sentait venir en elle une crise de nerf insurmontable et préféra quitter les lieux avant son déclenchement. En partant, elle souhaita bon courage aux 6 derniers qui étaient encore restés dans la place. Peu de temps après, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent pour la 543ème fois depuis les 6 heures d'attente.

Il commençait à se sentir las et son camarade de discussion ne savait plus comment engager la conversation. Il sentait d'ailleurs monter en lui une rage contre cette organisation qui lui avait fait miroiter l'espoir de voir son rêve devenir réalité et qui, en fin de compte, avait sûrement changer la date et l'heure de son rendez-vous ou l'a tout bonnement annulé. Il pensa même que le recruteur lui avait laissé un message chez lui alors qu'il était là, à attendre pour un entretien qui ne se déroulera jamais.

Il se levait lorsqu'un homme bien habillé vint vers leur direction, salua Francis qui se leva pour lui serrer la main avant de se présenter et nous saluer à son tour. Il s'agissait du recruteur de l'OMRSM qui félicita les 5 derniers candidats pour avoir réussi le test de sélection, appelé aussi test de motivation et de patience. Francis participait lui aussi au recrutement. Sa mission était de discuter avec les candidats dans le cadre d'une évaluation du profil psychologique de chacun et se rendre compte ainsi de leur capacité à s'intégrer dans le futur groupe d'enquêteurs.

Après leur avoir inviter à assister à un briefing le lendemain matin à la même heure au troisième étage de l'immeuble et à leur permettre de prendre congé, il discuta quelques secondes seul à seul avec Carl. Il s'excusa pour la lettre de refus qu'il avait renvoyé il y a quelques années, mais la politique de recrutement de l'Organisation était stricte: "On ne postule pas pour l'Organisation, c'est l'Organisation qui vous choisit."

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7150


Miracle ? Ou cataclysme ?

 

 

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L’homme se servit un whisky. Le journal parlait des derniers événements survenus depuis le "miracle". On ne parlait plus que de cela depuis plusieurs années.

Une femme atteinte d’un cancer du sein a vu son mal se résorber en quelques mois à peine. Les rares médecins encore en exercice n’en finissaient pas de découvrir les nombreux effets de ce mystérieux champ lumineux apparut d’abord dans le ciel, puis sur Terre. D’abord, ce fut les agressions physiques extérieures qui devinrent inoffensives, puis plus récemment les agressions intérieures telles les maladies ou infections. Par un miracle encore inexpliqué, les cellules susceptibles d’être attaquées par un virus ou infections se dématérialisaient spontanément. Le virus, ne pouvant plus se nourrir, finissait par mourir de mort naturelle. Depuis quelques mois plus aucun malade ne mourait de maladie même extrêmement grave comme le cancer ou le Sida et plus aucun corps sein n’était plus atteint par une quelconque maladie.

De ce fait, les métiers liés à la médecine ou l’humanitaire disparaissaient peu à peu. "Heureusement", seuls les estropiés de l’époque antérieure au miracle avaient besoin de l’aide de rééducateurs. Mais même eux étaient désormais protégés des risques d’infection et autre. Les hôpitaux fermaient les uns après les autres, la plupart des médecins se reconvertissaient en psychiatres car, pour le moment, seuls les maux de l’âme subsistaient et les asiles ne désemplissaient pas.

La 5ème symphonie de Beethoven retentit soudain. Le lecteur décrocha son portable.

- Allô !
- Salut, Carl, c’est Martin, lui répondit l’émetteur.
- Ah, te voilà enfin, vieille branche. Ça fait une heure que j’ai appelé ta secrétaire.
- Aah, tu sais, depuis que je suis entré au ministère, je ne trouve plus vraiment de temps à me consacrer à autre chose.
- Tu veux dire que tu passais ton temps à lire ton journal quand tu étais Haut Commissaire
- Ah ah ah ! Toujours aussi sarcastique. Alors, pourquoi tu voulais m’appeler ?
- Oh, pour rien. Tu sais, je m’ennuie un peu depuis quelques temps.
- Tu veux dire que tu déprime carrément ! 3 ans, ça doit être long.
- Pas tout à fait 3 ans, durant les premiers mois du cataclysme, on avait encore besoin de nous.
- Cataclysme ? Oh oh oh ! Tu y vas fort.
- Un miracle qui met à sac plus d’un siècle d’actions humanitaires, j’appelle ça un cataclysme. Et encore, c’est un euphémisme.
- Un cataclysme qui a tout de même réussi à remettre à zéro le taux de mortalité.
- Tu ne trouves pas que l’immortalité est un cadeau empoisonné ? Qu’est-ce qu’on fera lorsqu’il n’y aura plus de places sur Terre ?
- Et bien, on sera obligé de coloniser ailleurs, sur une autre planète.
- A ce rythme là, on sera coincé d’ici un siècle. On aura pas le temps de trouver une autre planète comme la notre.
- Toujours aussi pessimiste à ce que je vois.
- Parlons d’autre chose, si tu veux bien. Comment ça se passe au supra-ministère de l’éducation nationale, supérieure et artistique ?
- Et bien, c’est un peu l’ennui, si tu veux tout savoir.
- Je croyais que tu avais un boulot monstre ?
- Oui, mais je suis réduis à signer de la paperasse. Si j’étais ministre, je pourrais sortir de temps en temps visiter les écoles, les universités, les ateliers d’arts…
- Oh, le pauvre garçon qui n’a obtenu qu’un poste de Secrétaire d’Etat chargé de l’éducation.
- Et oui, ça peut te paraître inconcevable, mais je trouve que c’était mieux avant.
- Tu regrettes souvent d’avoir quitté Prométhéus ?
- Ça m’arrive, oui. Quand j’étais Haut Commissaire chargé des questions sociales, j’avais au moins l’espoir d’aider plus efficacement les démunis qu’au sein d’une association. Mais depuis le miracle et le remaniement ministériel, les choses ont changé. La gratuité des denrées alimentaires que j’ai proposé suite à l’affaire des évadés de la faim a mi un terme au ministère des affaires sociales. Le Président le garde pour le symbole, mais il est vidé de tout budget.
- Estimes-toi heureux, il aurait pu te placarder là-bas.
- Oui, tu as peut-être raison. Même si je le soupçonne parfois d’en profiter pour faire du libéralisme sauvage dans un certain sens. Si l’inefficacité de l’intimidation a plus ou moins mis fin aux organisations mafieuses, l’appât du gain l’a avantageusement remplacé.
- Mais que fait la police ?!
- Très drôle !
- Ben quoi ? Estimes-toi heureux de ne pas être obligé de te promener avec une ribambelle de gardes du corps par peur qu’on t’agresse.
- C’est vrai que d’un sens le sentiment d’insécurité a disparu. Du coup, des paranos comme toi ne doivent plus craindre un Etat policé.
- Ça y est, on commence à m’insulter. Ça ne t’arrange pas de côtoyer un représentant des maîtres du monde comme ton patron.
- Je te rappelle que ton patron est celui de tous les français. Et s’il n’était pas là, peut-être que l’OMSM n’aurait jamais été créé.
- Ben, tu sais, tant qu’il y a de la popularité à gagner autant que ce soit dans une tribune mondiale. Et je te signale que sans la nouvelle Présidente des Etas-Unis, son projet serait tombé à l’eau.
- Peut-être, mais il a été le premier à avoir lancé l’idée.
- Ouais… je le soupçonne de participer à une manipulation qui vise à prendre le contrôle du monde par un miracle inexpliqué. Si ça se trouve, c’est une manière de construire plus facilement le Nouvel Ordre Mondial. Tu n’as pas été surpris de l’entendre utiliser ce terme lors de son premier discours à l’ONU ?

Le silence régnait dans le combiné.

- Martin ?
- Hein ? Excuses-moi, ma secrétaire vient de m’apporter un dossier. Je dois te laisser.
- Ok, je comprends.
- J’étais heureux de t’avoir au bout du fil.
- Moi aussi… Au fait, une dernière question ?
- Oui ?
- Es-tu heureux ?

Son ami mit un temps à répondre, quelque peu interloqué par la question.

- Je crois, oui.
- Quand tu iras te coucher, repenses à ma question. Tu vas voir, ça aide à voir clair dans sa vie. Allez, bye !
- Bye !

La conversation terminée, Carl rejeta sa tête en arrière, adossé au fauteuil. Ses pensées vagabondes lui permettaient de faire un court voyage vers son passé. Perdu dans les méandres de son esprit, il repensa à ces 5 lettres : OMRSM. L’Organisation Mondiale de la Recherche de la Source du Miracle faisait rêvé bon nombre de curieux désireux de comprendre l’origine de ce phénomène.

Contrairement à la majorité écrasante de la population, il doutait sur les effets bénéfiques des lumières d’Egypte.

Réveillé par le souffle frais de la nuit, il s’approcha de la fenêtre et aperçut les trois triangles tourner lentement au-dessus du ciel.

Quelle est la raison de son apparition ? Qui en est à l’origine ? Quels sont les desseins de leurs auteurs ? Tant de questions qui l’ont poussé à se porter candidat au poste d’enquêteur à l’OMRSM. En se retournant, il fixait la lettre de refus. Les derniers échanges avec son ami lui revint en mémoire…

- Es-tu heureux ?… Quand tu iras te coucher, repenses à ma question. Tu vas voir, ça aide à voir clair dans sa vie…

Non, il n’était pas heureux. La réponse de son ami le renfermait dans sa solitude. Il se sentait si seul, terriblement seul…
 

 

  
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7135


Le Pacte Scientifique

 

 

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La planète se réchauffe. Le gaz carbonique (CO2), principal acteur de l’effet de serre, est un gaz qui possède une durée de vie très longue dans l’atmosphère (de 1 à 2 siècles). Le méthane, autre acteur du réchauffement, est un gaz 23 fois plus réchauffant que le CO2.

La température moyenne mondiale s’est élevée de 4,5°c en 10 milles ans. Elle s’est réchauffée de 0,6°c au cours du dernier siècle. Bien qu’en s’accélérant, l’élévation globale de la température peut encore se gérer sur un demi-siècle, voir sur une ou deux décennies.

Cependant, certaines observation permettent d’imaginer le pire.

Les pôles, notamment celui du Nord, permettent de faire circuler les courants marins. Le Pôle Nord permet par exemple une bonne circulation des courants de l’Océan Atlantique. Le Gulf Stream, comme on l’appelle, permet à l’Europe de bénéficier d’un climat tempéré par rapport au Canada qui connaît un climat plus froid et qui, pourtant, se trouve sur la même ligne longitudinale. Cette circulation permet au CO2 émit, entre autre par l’Homme, de rester emprisonné par les océans. Or, les récentes observations montrent que cette circulation tourne de plus en plus au ralenti ce qui rend cette prison de gaz moins efficace.

De plus, sous la calotte glaciaire de Sibérie, l’on peut constater du méthane en hibernation. Or, le réchauffement risque de faire fondre cette glace et menace également de voir se libérer une quantité colossale de méthane dans l’atmosphère. Cette soudaine concentration de CH4 ne fera qu’accélérer de façon inimaginable le réchauffement, permettant de faire monter en quelques années la température mondiale de quelques degrés supplémentaires.

Ce brusque changement de température pourra fortement ralentir, voir stopper la circulation des océans. Ce faisant, la couche superficielle de l’eau se saturera en CO2 et ne le captera plus. Sachant, de plus, que la quantité de CO2 que peut absorber un litre d'eau diminue à mesure que l'eau se réchauffe, le CO2 pourrait même être rejeté, accentuant davantage son émission.

De plus, l'accumulation de CO2 dans les océans conduit à leur acidification, ce qui pourrait affecter l'écosystème marin.

Devant l’urgence de la situation, l’équipe du Professeur Chaloe décide d’agir au plus vite. L’évolution des comportements relative à l’application du Pacte Ecologique prenant trop de temps, il fallait faire appel à la Science pour régler le problème une bonne fois pour toute… du moins, permettre à l’Humanité de se donner un sursis, une seconde chance, le temps que la société de modération prenne place.

Après plusieurs mois de discussions, ils parviennent à convaincre leurs supérieurs d’envoyer plusieurs fusées dans la troposphère, là où siègent tous ces gaz.

Le 13 Mars 2008, l’équipe du CNRS invente un filtre à CO2 permettant de ne récupérer que ce gaz.

Le 2 avril 2008, commence la construction de la fusée et du filtre géant.

Le 30 janvier 2009, le décollage de la fusée a été annulée à cause d’une défaillance technique.

Le 5 février 2009, la fusée part dans l’atmosphère.

Le 6 février 2009, après quelques heures de pompage, le filtre est saturée du gaz.

Le 12 septembre 2010, une seconde fusée est envoyée, équipée d’un filtre trois fois plus grand.

Le 14 septembre 2010, il est décidé d’envoyer plusieurs fusées de ce type dans l’espace tous les ans.

Le 24 mai 2011, l’Europe, la Russie, les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et le Japon se mettent d’accord pour le financement commun de cette opération.

En 2012, 6 fusées ont été envoyées dans la troposphère.

Le 16 Mars 2015, les scientifiques notent un fort ralentissement de la fonte des glaces.

Le 8 Janvier 2016, la calotte glaciaire du Pôle Nord voit sa surface s’agrandir de quelques mètres.

Le 21 Août 2016, la glace ne fond plus.

Le 21 juin 2019, la surface du Pôle Nord augmente de 25 %.

Le 21 Août 2020, on note un accroissement de 50 % de la superficie de la calotte depuis 2015.

Le 21 Août 2022, la surface glaciaire est équivalente à celle observée au cours de l’hiver 2001.

Le 21 Août 2025, le Titanic aurait subi le même sort s’il empruntait le même chemin.

En 15 ans, le pompage du CO2 a permis de compenser toutes les émissions superflues depuis le début de l’ère industrielle. Le succès de cette opération ravisse l’équipe du professeur Chaloe qui a su convaincre le CNRS, puis les grandes puissances industrielles, de l’urgence d’une telle mesure.

Les milliers de milliards d’euros investis n’ont pas été vains. De plus, la recherche sur les réacteurs des fusées a permis de diminuer l’impact écologique qu’entraîne l’envoi de ces fusées tout aussi polluantes que peuvent l’être les avions à réacteurs.

Cependant, ce succès a un arrière goût amer. La promptitude de la disparition du réchauffement climatique a rassuré les industriels et la population en général qui se posent des questions sur l’utilité d’un changement des comportements de consommation. S’il suffit d’envoyer quelques fusées pour affaiblir l’effet de serre, à quoi bon vouloir se restreindre à une plus faible consommation énergétique par exemple. Un niveau plus ou moins fort d’émission de gaz à effet de serre ne change rien à la donne puisque la Science peut résoudre le problème.

Ces Hommes de 2027 perdent peu à peu leur vigilance et continuent leur course à la croissance, bien que plusieurs études démontrent que s’il n’y a plus de risque de réchauffement climatique, l’amenuisement dramatique des ressources reste un problème insoluble.

Mais à cela, les hommes politiques et certains scientifiques estiment qu’un jour, la Science permettra de résoudre ce problème.

La découverte scientifique reste cependant incertaine. Que feront-ils si la Science se trouve incapable de faire face à la pénurie des ressources naturelles, alors que la crise cognera à leur porte ?…
 

 

  
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Une alternative aux OGM et pesticides ?

 

 

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Septembre 2007, le ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, déclare s’apprêter à geler les cultures transgéniques ainsi que la commercialisation des semences OGM en France dans l'attente d'une nouvelle loi. Cependant, cette décision est contraire à la législation européenne qui rend impossible le bannissement de la culture transgénique. Cependant, imaginons que cela soit possible…

Octobre 2007, le ministre, entouré des associations et groupes écologistes, décident, entre autre mesure, à l’issue du Grenelle de l’Environnement, de geler la commercialisation des cultures OGM, sans en écarter son abolition. La culture sera réduite à l’expérimentation scientifique en laboratoires fermés.

Février 2010, à l’issue de nombreuses expérimentations, les scientifiques ne peuvent que constater les dangers non négligeables de ces cultures sur l’organisme humain.

Mars 2010, le Professeur Chaole propose, lors d’une commission sur les alternatives des OGM réunissant des experts scientifiques, le ministre de l’Ecologie et le ministre de l’Agriculture, d’utiliser une autre méthode de lutte contre les insectes herbivores. Ce procédé, moins polluants et moins dangereux pour les consommateurs, portera le nom de : méthode du champ de culture-leurre.

Ces plants de fruits et légumes, génétiquement modifiés, stériles et émanant des senteurs et des couleurs dix fois plus attirantes que les vraies cultures, serviront de leurres pour les insectes. Ainsi, les espèces les plus voraces préféreront se nourrir dans ces champs spécialement conçus pour eux et délaisseront les champs agricoles servant à la consommation humaine. Bien entendu, ces cultures-pièges génétiquement modifiées provoqueront la mort aux envahisseurs qui les ingurgiteraient, afin déviter que ne se développe une population de prédateurs insectoïdes insatiables.

Pour éviter les accidents, des panneaux avertiront les visiteurs humains et des grillages seront installés afin de repousser les curieux.

Le Professeur Chaole précise que les recherches sur cette manipulation génétique sont achevées et ne nécessiteront pas de financement supplémentaire de la part de l’Etat.

Après consultation des scientifiques et du ministre de l’Agriculture, le ministre accepte cette proposition et, suivant les suggestions de la commission, propose une loi sur l’expérimentation du champ de culture-leurre sur une période de 5 ans auprès du Premier Ministre et du Président de la République lors du Conseil des Ministres, avant d’énoncer son projet de loi au Parlement. La loi est adoptée.

Juin 2015, le nouveau ministre, fort satisfait des résultats, institue cette méthode en modifiant la loi précédente par l’abrogation des articles 2 et 3 évoquant l’expérimentation ainsi que sa durée et leur remplacement par deux autres articles officialisant l’instauration définitive de cette méthode comme alternative aux OGM et pesticides pour l’agriculture

Avril 2030, le succès de la méthode fait écho chez les voisins européens qui acceptent d’acheter ces produits auprès de la firme française « Génome Piège ».

Mai 2034, un journaliste de la chaîne d’information LCI fait le bilan de cette méthode considérée dorénavant comme européenne. La qualité des produits s’est améliorée, les risques sanitaires sont nulles et les nappes phréatiques ne sont plus soumises à la pollution des pesticides.

Cependant, le journaliste note des points négatifs comme le montre la récente commercialisation de ces OGM européens chez les pays en développement. Les pays du Tiers-Monde se retrouvent, une fois de plus, dépendants des pays les plus riches, et les récents incidents au Tchad, où la sécheresse qui n’a cessé de gagner du terrain et qui a poussé la population à manger ces cultures potentiellement nocives pour l’organisme humain, risquent de remettre en cause les certitudes sur le développement positif du commerce équitable entre les pays du Nord et les Pays du Sud...
 

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"La fin légitime les moyens"

 

 

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Juillet 2005, un attentat terroriste de la mouvance d'Al-Qaïda à Londres plonge le Royaume-Uni dans la peur. Devant ce danger intérieur, les terroristes de l'IRA, militant pour un Ulster indépendant, déposent les armes et renoncent au terrorisme, préférant la voie politique.
Août 2007, depuis plusieurs semaines, voir des mois, la recrudescence du terrorisme au Pakistan plonge ses habitants dans la crainte. Par voie de conséquence, l'ennemi indien passe au second plan et une trêve s'est construite permettant un relâchement des tensions diplomatiques entre les deux pays.
Et si… les attentats terroristes entraînant une sphère de psychose dans les pays touchés permettaient en parallèle d'améliorer le climat diplomatique entre des Etats ennemis, voir même d'arrêter certaines guerres sous la coupole d'une coalition mondiale contre l'ennemi intérieur? Et si un complot encourageait le terrorisme dans ce seul but: la paix mondiale? Si le peuple découvrait ce complot, accepterait-il longtemps tous ces morts, ces "martyrs" et sacrifices nécessaires au salut de l'humanité ?
La prochaine fois que l'on vous demande, en plaisantant, si vous accepteriez d'être paralysé à vie pour permettre la paix dans le monde ou la fin de la famine, faites attention à ce que vous dites… on pourrait vous prendre au mot. ;)
 

 

  
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« C’est la suiiiiiite finaaaaaaaaale… »

 

 

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CRHGRHSH… Nous voici… GRHFH… dans la dernière partie… SH… de cette interview. Avant que je ne rende l’antenne, vous alliez nous révéler comment le site de l’Arbre des Possibles a fermé ses portes ?
– Et bien, en faisant mes recherches dans ce sens, j’ai également fait une découverte extraordinaire et qui me fait penser que tout est lié dans l’espace et dans le temps.
– Encore une extraordinaire découverte ? Que de scoop aujourd’hui !
– Vous êtes chanceuse, en effet. Figurez-vous que ce fameux jour d’août 2023, il y a eu un événement sans précédent dans l’histoire de l’Internet.
– Ah, vous voulez parler du Big Crunch informatique !?
– Précisément. Et vous savez que beaucoup de bases de données n’ont pu être récupérées…
– Et la majeure partie des banques, entreprises, administrations et autres organisations gouvernementales ou non gouvernementales, associations, forums de discussions et autres sites ont retrouvé leurs archives totalement vierges.
– Oui, en effet. Ce qui a entraîné un coup d’arrêt dans la croissance économique mondiale. Et tout cela à cause d’une conjugaison de catastrophes climatiques et une attaque massive des pirates informatiques. Ce qui, une nouvelle fois, a encouragé les pays et les multi-nationales à prendre la voie du développement durable.
– hmm. Si je comprends bien, vous avez découvert que l’Abre a été victime de ce Big Crunh ?!
– Tout à fait. Toutes les données du site ont été vidées de leur contenu. Et je pense qu’après cela, l’administrateur et l’initiateur du projet ont abandonné l’idée de reprendre tout à zéro.
– Incroyable ! Et pourtant, vous les avez tous retrouvés, étant donné que vous avez fait une thèse dessus.
– Et bien, lorsque Lari Vétinerot a retrouvé le site, il faisait des recherches poussées dans la recherche des sites Internet anciens. Il faisait partie de l’un de ces pionniers de la cyber-archéologie persuadé que la disparition des données des sites Internet n’étaient pas dû aux simples catastrophes naturelles. Ce courant de pensées a été fustigé durant de longues années avant qu’il finisse par retrouvé le premier site de cette époque qui n’avait pas été récupéré au lendemain de la catastrophe virtuelle.
– Ah ! Et qu’elle était la seconde cause de ces disparitions.
– Les pirates informatiques.
– Oui, c’est vrai, certains ont profité de l’alibi écologique pour pirater certains systèmes…
– Et récupérer certaines données dans leur disque dur.
– Et donc, cet archéologue a trouvé un moyen de retrouver ces données volées ?
– Après une enquête minutieuse, il est parvenu à retrouver un à un les pirates de l’époque ou leur famille lorsqu’ils étaient décédés. Le plus extraordinaire étant que certains ont gardé ces données sur disque compact ou clef USB comme on garde des trophées.
– Et c’est comme cela qu’il a retrouvé ce site ?
– Tout à fait ! Plusieurs décennies plus tard, l’ADP venait de rescusciter. Malheureusement, ses inventeurs n’étaient plus de ce monde pour fêter son grand retour. Le site a rejoint le Musée Proto-Cybernétique. Et la suite, vous la connaissez.
– Incroyable ! Vraiment, incroyable ! En tout cas, vous nous aurez tenu en haleine jusqu’au bout de cet interview. Merci, Julien.
– De rien. Mais encore une fois, c’est moi qui vous remercie pour m’avoir laissé le temps de raconter mon histoire…
– Pour le grand plaisir de nos auditeurs. Je suis obligé de vous couper et de rendre l’antenne… CRH… la liaison commence à faiblir, allez… SHFH… A bientôt pour d’autres reportages… CRHGRHFH…
 

 

  
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GRHSH… Nous voici ensemble… SH… avec d’autres révélations

 

 

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– Julien, je vais commencer par vous poser la question de but en blanc: Comment avez-vous fait pour localiser notre station? Nous nous efforçons pourtant de rester le plus discret possible…
– Et bien, vous pouvez remercier le hasard. J’ai retrouvé en original votre article du Monde du 4 février 2037 intitulé "Musclez-vous l’esprit!". Je suis allé au Monde et j’ai appris que vous y avez travaillé durant plusieurs décennies avant de démissionner.
– Oui, lorsque Radio Space m’a proposé de devenir l’une de leur reporter, j’ai dû quitter le journal brusquement. Personne ne devait savoir que je travaillais pour cette station, disons, atypique. Mais revenons à votre histoire. Je ne sais toujours pas comment vous m’avez retrouvé ?
– Et bien, disons que c’est grâce aux Beatles.
– Pardon ?
– Oui, vous connaissez la chanson qui a déterminé Yves Coppens pour le nom a donné à la première femme de l’humanité.
– Lucy In The Sky With Diamonds.
– Oui, c’est comme ça que je vous ai retrouvé.
– Ah bon…
– Souvenez-vous, la galerie marchande Vélysi 24 ?
– Vous allez dans les galeries marchandes souterraines, vous ? Je croyais que vous étiez sédentaire.
– Mais il m’arrive de sortir de temps en temps. Même si la majeur partie de la population préfère rester dans leur appartement, d’autres se montrent plus nomades et préfèrent sortir, même s’ils ne vont pas loin et qu’ils ne mettent pas le nez dehors.
– Très bien, j’ai compris. En fait, vous m’avez surprise chez un disquaire en train de réécouter pour la énième fois la chanson des Beatles. Mais comment m’avez-vous reconnu physiquement ?
– Et bien, c’est grâce à votre photo dans votre ancien journal. J’ai cherché dans la base de données et j’ai trouvé un article où vous figuriez. Autant dire que quand je vous ai vu à la galerie marchande, je n’en croyais pas mes yeux.
– J’en déduis que vous m’avez suivi.
– Tout à fait ! Et j’ai vu où vous vous téléportiez vers votre station.
– Je devrais donc faire plus attention quand je me téléporte. Certains regards indiscrets peuvent être dans les parages.
– Au fait, j’ai vu que vous aviez bien reçu le manuscrit que je vous avais fait parvenir.
– Un manuscrit ? Attendez… Ce serait donc…
– Eh oui, le mystérieux expéditeur qui vous a remis le journal de bord de ce fameux Julien, c’était lui-même.
– Waw ! Pour un sccop…
– Et une fois de plus, lorsque j’ai vu que mon journal avait été retranscrit sur le site, le doute n’était plus permis. J’ai donc attendu que vous finissiez de retranscrire la fin pour vous contacter.
– Mais ce que je ne comprend pas…
– J’ai eu du mal, mais j’ai réussi à utiliser votre téléporteur temporel. C’est pour cette raison que Nadia vous a appelé.
– Vous avez anticipé ma question. Et bien, au vue de toutes ces révélations, je crois que nous pouvons rendre l’antenne et souhaiter une bonne journée à nos auditeurs et surtout à ceux qui nous reçoivent du 21ème siècle. Merci Julien d’être venu.
– C’est moi qui vous remercie. Mon interview va faire du bruit parmi mes professeurs quand je le leur montrerais.
– Je le crois aussi. Mais restez discret tout de même. Je voudrais garder mon anonymat à votre époque.
– Je vous le promets.
– Au fait, avant de mettre fin à cette conversation, je voulais vous demander… Avez-vous appris comment et pourquoi le site de l’Arbre des Possibles a fermé ?
– Eh bien, à dire vrai… SH…
– Ah, je suis désolé Julien, nous sommes… GRHFH… nous sommes obligés de vous interrompre… GRHSH… Je vous donne rendez-vous pour la fin de notre interview… GRHSHFH… A bientôt…
 

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CRHGRH… Ici Lucie Angeloh… SH… en direct avec Julien

 

 

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– Lors de notre dernière entretien, vous nous avez dit qu’il vous était arrivé quelque chose d’incroyable.
– Oui, tout à fait. En réalité, c’est Alexandra, « ma collègue », qui a remarqué une modification dans le site.
– Une modification ?
– Oui, à sa grande surprise, elle a remarqué un scénario qui avait crée une arborescence avec le scénario « Archéologie du futur ». Au début, elle a cru comme moi qu’il s’agissait d’un scénario que nous avions oublié, mais lorsque nous avons vu qu’il parlait d’un jeune étudiant en cyber-archéologie venant de présenter sa thèse sur un site Internet datant du 21ème siècle, nous avons fini par reconnaître que ce scénario n’existait pas lorsque nous avons fait l’étude…
– Vous voulez dire que vous avez découvert mon reportage sur…
– Parfaitement. Mais nous refusions de croire que les reportages de Radio Space n’étaient pas le fruit de l’imagination d’un Internaute du 21ème siècle. J’en ai donc discuté avec mes professeurs qui ne me prirent pas au sérieux avant que je leur montre le scénario. Leur perplexité cédèrent la place à leur curiosité. Ils ont donc décidé d’un commun accord de ne pas sortir la thèse avant d’en savoir plus sur la réalité de ce site. Au début, ils ont cru à un piratage de la base de données du site. Il aurait été en effet facile pour un pirate cybernétique de pénétrer le cœur du musée, y inscrire quelques données afin qu’un étudiant ou un visiteur curieux croit à l’aspect visionnaire du site. Et si tel était le cas, cela remettrait en cause toute ma thèse car comment pouvais-je affirmer que tel ou tel scénario n’avait pas été écrite par un pirate d’aujourd’hui. J’ai failli sombrer dans la dépression ce jour-là.
– Votre histoire est intéressante. Jusqu’au bout, vous avez gardé un esprit carthésien.
– Encore une fois, comme je le mettais dans mon journal, je croyais que le seul voyage dans le temps était celui que je faisais en explorant le site.
– Et qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
– En réalité, c’est votre seconde intervention avec le scénario qui avait pour titre « le mystère s’épaissit ». Dans ce scénario, vous aviez remarqué qu’il y avait eu un barrage pour avoir accès à la thèse. A partir de ce moment-là, tout changeait. Je venais de prendre conscience que ce site n’était pas uniquement un moyen pour des penseurs, écrivains ou écrivains amateurs d’imaginer le futur et d’essayer de prendre la meilleur voie, mais il avait été utilisé et était utilisé même aujourd’hui pour envoyer un message du futur au passé.
– Ah… je comprends mieux votre expression « d’arbre magique ».
– Oui, cela relevait de la science-fiction pour moi. Je commençais à croire que tout était possible et que même les scénarios les plus improbables pouvaient réellement se produire. Bref, après la dépression était venu l’heure de la folie, héhéhé.
– Votre histoire est passionnante. Je crois qu’après votre intervention, les lecteurs et auditeurs du 21ème siècle comprendront que les informations divulguées par Radio Space ne sont pas imaginaires.
– Tout à fait. C’était d’ailleurs la raison qui m’a poussé à vous contacter… SH…
– Ah, malheureusement, je sens que la liaison se détériore plus tôt que prévu… GRHSH… Vous nous raconter plus tard coment vous m’avez contacté… SHFH… Je vais devoir rendre l’antenne… CRHFH… a bientôt pour la suite…
 

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CRHGRH… Nous voici de retour… SH… avec Julien…

 

 

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– Avant de rendre l’antenne, vous nous avez découvert que Nadia, votre amie, travaillait pour notre station. Vous l’avez donc appelé. Je ne vais pas tourner autour du pot. Je vous demande donc: Que vous a-t-elle dit ?
– Qu’elle ne travaillait pour aucune radio qui se nommait Radio Space.
– Ah ah ! Et c’était un mensonge ?
– Pas du tout. En réalité, il s’agissait d’un homonyme amusant, je dois le dire.
– En effet, curieuse coïncidence. D’autant plus que c’est elle qui m’a contacté.
– Ah, pour ça, je vous raconterais tout à l’heure comment je vous ai retrouvé. En tout cas, en lisant et relisant ces reportages de Radio Space, j’étais très intrigué par le fait que des pseudo-journalistes intemporels parlaient de leur reportage aux hommes du passé. Je pensais à l’époque que l’imagination des êtres humains étaient extrêmement développés à cette époque proto-cybernétique.
– Mais vous savez aussi bien que moi que nous ne sommes pas le fruit de l’imagination de…
– Oui, je le sais. La preuve étant que je parle avec vous maintenant. Mais je ne le savais pas à l’époque…
– En tout cas, je suis heureuse de constater que nos ondes se font moins rares au 21ème siècle.
– Je vous le confirme. Toujours est-il que j’ai continué l’exploration lorsque j’ai vu que quelques scénarios sur la cyber-archéologie avaient été écrits. J’ai été amusé de constater que certains avaient vu juste. Le scénario qui m’avait marqué s’intitulait: "Archéologie du futur". Les recherches menées par cet archéologue imaginé avaient aboutit aux mêmes conclusions que les miennes. Mais pour être franc, je n’étais pas le premier à découvrir ou plutôt redécouvrir ce site. Lari Vétinerot a effectué des recherches bien avant moi et a mis à jour l’Arbre il y a plusieurs décennies.
– Et c’est grâce à lui que vous avez eu envie de devenir cyber-archéologue.
– Je vois que vous êtes fine psychologue. En effet, sa biographie m’a fasciné et je me suis intéressé de très près aux anciens sites.
– Hmm. Mais mis à part ce futur réalisé et cette coïncidence, qu’avez-vous découvert qui puisse ébranler à ce point l’univers fermé des archéologues ?
– Eh bien, tout d’abord, j’ai discuté avec plusieurs amis de l’Université de Cyber-archéologies. Et l’un d’entre eux m’a avoué avoir entrepris des recherches similaires il y a quelques temps. Nous avons finalement décidé de mener nos recherches ensemble.
– Votre collègue n’a pas fait conjointement la thèse avec vous ?
– Non, elle travaillait sur un autre sujet pour sa thèse…
– Tiens, vous avez dit « elle » ?!
– Euh, oui. Pardonnez-moi d’avoir omis de vous préciser le sexe de mon amie.
– Eh bien, non, vous n’avez pas à vous excuser. C’est moi qui doit m’excuser étant donné que je sens que vos propos étaient ironiques…
– Et peut-être sur un ton légèrement agressif. De ce fait, je suis quand même obligé de vous présenter mes excuses si je vous ai froissé.
– Bon, bon, l’incident est clos. Je ne voulais pas m’immiscer dans votre vie privée. Continuez.
– Très bien, merci. Avec « ma » collègue, nous avons pénétré les méandres de la base de données du site…
– Hihi… pardon, excusez-moi. Je vous écoute.
– Bien. Nous avons donc noté divers futurs ressemblant aux nôtres et y avons mis une probabilité sur les conséquences sur notre propre futur. Et nous avons trouvé diverses choses intéressantes que vous pourrez voir lorsque la thèse sera rendue public.
– Intéressant. Et j’imagine que parmi vos probabilités, vous avez détachés un scénario un peu plus linéaire sur votre futur.
– En effet, j’ai découvert quelque chose sur mon futur et mon présent à la fois et tout cela grâce au passé.
– Oui, je vois. Et quel serait donc le scénario le plus probable à vos yeux pour le futur de l’humanité ?
– Hmm, je ne tiens pas pour l’instant à révéler un seul des scénarios les plus plausibles, car j’en ai retenu 4. Mais le plus extraordinaire n’est ce que j’ai trouvé pour le futur de l’humanité, mais plutôt sur le mien.
– C’est à dire ?
– Eh bien, en réalité, lorsque j’ai présenté ma thèse, il est arrivé quelque chose d’incroyable quelques jours plus tard… SH…
– Ah, je crois que nous perdons notre liaison… SHCRH… notre liaison avec le passé, je rends donc… CRHGRH… l’antenne et vous dit à bientôt pour la suite… CRHGRHSHFH…
 

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En direct…

 

 

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GRHSH… Ici, Lucie angeloh… SH… en direct de Radio Space.
Il m’est arrivé une chose extraordinaire. Alors que j’étais partie en reportage, Nadia me contacte pour m’informer qu’un certain Julien voulait me rencontrer. Perdant patience, j’étais à deux doigts de lui dire qu’elle était assez grande pour l’interviewer lorsqu’elle me précisa que ce Julien était étudiant en archéologie. Mon sang ne fit qu’un tour et j’ai couru à sa rencontre.
Et me voilà avec un scoop que je ne croyais guère. Mais pour vous raconter la suite de l’histoire, je crois qu’il serait plus simple qu’il vous le raconte lui-même…
– Humhum… Bonjour… ou bonsoir…
– Etrange, je vous trouve plus intimidé que lorsque nous nous sommes rencontré.
– Eh bien, je n’ai pas l’habitude de parler, comme vous, de m’exprimer en sachant qu’une multitude de personnes puissent suivre mes propos.
– Je vous comprends. Racontez-nous votre découverte : l’Arbre des Possibles.
– Eh bien, comme je le raconte dans mon journal que vous avez retrouvé, je cherchais un sujet pour ma future thèse et je suis tombé par hasard sur cet arbre virtuel magique que tout un chacun peut voir au musée de l’Homme Proto-cybernétique sur n’importe quel poste informatique.
– Sur n’importe quel poste de votre époque bien entendu.
– Oui, vous avez raison, j’oubliais que votre Radio était émise dans toutes les époques.
– Mais ce qui m’intrigue, c’est de savoir comment avez-vous pris connaissance de l’existence de notre station temporelle?
– Eh bien, vous serez surprise de constatée le nombre de reportages de vos collègues que j’ai découvert sur ce site qui date, je le répète, du début du 21ème siècle.
– Il est vrai que depuis peu nous émettons également dans cette période de l’Histoire par le biais de ce site pas comme les autres.
– Et certains de vos reportages y sont également retranscrits.
– Oui, c’est vrai aussi… euh… je ne sais plus quoi dire, là. Vous m’avez troublée.
– Héhé. Je crois que vous voulez savoir ce que raconte ma thèse.
– Oui, tout à fait ! Mais avant j’aimerais revenir sur votre expression « arbre magique ». Qu’avez-vous trouvé de si extraordinaire ?
– Eh bien, ce que j’ai découvert a été l’objet de ma thèse. Et je crois que nous sommes en train de participer à la poursuite de cette magie peu commune.
– Je ne comprends pas.
– Héhé, je suis sur le point de vous révéler une chose importante et extraordinaire, alors je ménage mon effet. En réalité, si je parle d’arbre magique, c’est que ce que j’ai découvert m’a paru être l’objet d’un phénomène surnaturel, voir illogique.
– Hmm.
– En explorant plus en profondeur ce site cyber-archéologique, j’ai découvert les reportages de votre collègue Georges S., les vôtres et également ceux d’une personne dont le nom ne m’était pas inconnu.
– Ah, vous voulez parler de Nadia ?
– Parfaitement. Laissez-moi vous raconter mon histoire…

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GRHSHFH… Voici la 3ème… GRHFH… partie du journal… SH…

 

 

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En regardant les futurs possibles dans le domaine de la géopolitique, je reste un peu perplexe. Tous les schémas prévus se sont réalisés, parfois même en même temps, mais dans des conditions moindres.
La globalisation s’est développée à son paroxysme jusqu’à la première moitié du 21ème siècle. La marge de manœuvre étatique a été réduite à son simple pouvoir régalien, laissant l’ultra-libéralisme économique imposer sa règle du jeu et permettre aux réseaux financiers de s’auto-gérer seul, sans contrôle. Parallèlement à cela, les échanges Nord-Sud s’étaient accélérés, permettant de réduire lentement les inégalités entre les deux hémisphères.
Et puis, il y a eu la réalité écologique qui a permis de faire table-rase sur le passé. Le développement déjà bien entamé des réseaux mafieux avait freiné jusqu’ici la mise en place d’une politique écologique claire, réactive et mondialisée. Le Développement Durable a permis de remettre en marche la coopération et le partenariat mondial, certains pays du Sud comme ceux de l’Asie étaient souvent en avance dans ce domaine vis-à-vis d’autres pays dits développés du Nord. L’effacement de la dette des pays du Tiers-Monde a finalement été accepté par l’ensemble des pays créditeurs du Nord. En contrepartie, les pays du Sud ont pu de nouveau emprunter aux pays de l’hémisphère Nord à condition que leurs investissements aillent dans le domaine écologique. Bien sûr, certains pays s’insurgèrent, accusant les pays riches d’utiliser l’écologie pour empêcher les pays en développement d’investir dans le développement de leur économie. D’autres pensèrent de même mais utilisèrent les deniers occidentaux dans des investissements autres qu’écologiques et s’en servirent également pour nourrir la corruption. Mais la majorité d’entre eux ont tenu ou ont pu tenir leur promesse.
Bien que la coopération mondial se soit équilibrée, la suprématie américaine restait intacte. Les tensions entre le monde musulman et l’occident perdurèrent. Mais la fin de l’ère pétrolière, le début de celui du catastrophisme environnemental et finalement le redéploiement des dons étatiques Nord/Sud vers le Développement Durable permirent le rétablissement des liens diplomatiques et firent diminuer sensiblement le danger terroriste ainsi que le trafic d’armes bactériologiques et nucléaires. Cependant, les puissances indiennes et chinoises redessinaient peu à peu la carte géopolitique mondiale. La marge de manœuvre américaine s’en trouvait petit à petit réduite.
Enfin, j’ai terminé mon exploration par les événements extra-planétaires. Cette branche de l’arbre fait encore partie de la science-fiction. Aucun signe de vie extra-terrestre n’a été observée, mis à part le laboratoire et le spatioport de la lune et le grand pôle de recherche environnemental de la colonie martienne, aucune autre planète que la Terre ne semblait abriter une vie intelligente, et encore cette vie intelligente extra-terrestre est peuplée d’humains. C’est à peine si l’on a découvert deux-trois planètes susceptibles d’y accueillir la vie.
Nulle comète, nul astéroïde ne s’est écrasé sur la planète bleue ou s’est rapproché suffisamment près pour changer l’axe de la Terre. La Terre continue de tourner. La Lune est toujours là, bien qu’elle se soit éloignée de centaines de centimètres d’après les scientifiques. Et le léger ralentissement graduel de la rotation de la Terre ne me semble pas suffisamment perceptible pour se rendre compte de la durée plus ou moins longue des journées et des nuits. Bref, toutes les lois de la nature sont restées identiques à celles du 21ème siècle.
Avant de poursuivre son exploration et de s’aventurer ainsi dans les méandres de l’ensemble des scénariis postés, j’ai voulu savoir de quand datait ce site. J’ai vu que la dernière actualisation remontait au 23 août 2023. Ma curiosité étant piquée au vif, une seule question me taraude dorénavant l’esprit: Pourquoi ce site si visionnaire et qui devrait être d’utilité publique a fini par fermer ses portes immatérielles ?
En partant en quête de cette réponse, j’espère tomber sur une histoire de complot politico-financier ou encore d’un mouvement de contestation instigué par les lobbies industriels de tous genres.
J’espère juste qu’il ne s’agit pas d’une banale démotivation de l’administrateur qui aurait jeté l’éponge ou d’une simple et stupide brouille avec l’auteur, initiateur de l’association ou encore d’une panne de serveur ayant effacé toutes les données du site. A noter que ce dernier pourrait être lié aux deux autres suppositions. Mais je vais continuer mes investigations. J’espère qu’un moteur de recherche va me donner enfin la clef de l’énigme…
Voilà les dernières pages du journal de… FH… de l’étudiant. Espérons que je parviennes à obtenir… SH… un autre scoop pour vous, chers auditeurs… FHGRH… Je dois vous quitter, à la prochaine… GRHGRHFH…
 

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CRHCRHSH… Voici la suite du journal… SHFH… de Julien…

 

 

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SH…

« L’évolution prévue par ces hommes du début du siècle dernier qui me paraît la plus marquante est celle de l’écosystème. Nous sommes bien arrivés au point de non-retour écologique qui a amené un réchauffement climatique et un effondrement de l’auto-régulation aggravant le trou de la couche d’ozone et provoquant des tensions supplémentaires entraînant des guerres notamment de l’eau. Le changement de climat a permis à de nouvelles épidémies de se développer dans certaines zones tempérées exemptées jusqu’alors des maladies tropicales, maladies démultipliées par l’aggravation de la famine mondiale liée également au manque d’eau, ce qui a entraîné inévitablement une stagnation, puis une diminution de la population mondiale.

Il n’y a effectivement plus de calottes glaciaires dans les pôles, à part deux-trois glaçons de quelques mètres durant l’hiver de chaque hémisphère. Les cyclones ne sont pas plus nombreux, mais plus violents, pouvant dévaster un Etat entier des Etats-Unis. Je me souviens des archives vidéos du cyclone Katrina qui s’était abattu sur la Nouvelle-Orléans au début du 20ème siècle. Aujourd’hui, ces images terribles semblent des petites catastrophes encore gérables par le gouvernement américain de l’époque.

En revanche, le Gulf Stream ne s’est pas ralenti, du moins pas aussi rapidement que les prévisions de l’époque laissaient entendre.

Les ressources naturelles fossiles se sont en effet épuisées, mais les hommes ont réagi et ont trouvé d’autres ressources énergétiques et industrielles.

Evidemment, ce que le site appelle « le chaos » a amené une prise de conscience écologique. Toutes les ressources des Etats et une partie de celles des industrielles se sont tournées vers la restauration écologique passant par le règlement des conséquences immédiates et par la prévention.

Une taxe écologique a effectivement été créée. Cette « taxe carbone », nom inventé par un journaliste visionnaire, est un prélèvement progressif dont le montant est décroissant avec la diminution des émissions de gaz à effets de serre.

La consommation de produits alimentaires issus de régions peu éloignés – qui évite ainsi le transport par avion –, le remplacement des énergies fossiles par l’énergie renouvelable, bref tout ce qui permet d’éviter de consommer ces énergies a pu être rendu possible grâce à cette taxe qui contribue à taxer cette émission de gaz et donner un prix aux produits correspondant réellement au coût de leur transport.

Cependant, et malgré les efforts réalisés dans l’optique du développement durable, l’environnement idyllique imaginé par les hommes du 21ème siècle est encore un rêve lointain.

J’ai ensuite jeté un œil sur les autres thèmes. La biotechnologie, la nanotechnologie et l’intelligence artificielle se sont développés, plus lentement que les technologies liées à l’environnement.

La colonisation de Mars a bien démarré au cours du 21ème siècle. Mais la phase de colonisation est rapidement passée à une phase expérimentale environnementale. En effet, les nombreuses expérimentations écologiques sur Mars afin de favoriser sa terraformation a permis de nombreux progrès souvent décisif pour le développement sur Terre.

La compréhension globale du cerveau n’a pas encore permis le développement des pouvoirs dits « psychiques ».

La trop faible connaissance de la matière n’a pas (encore) permis d’inventer un moyen d’avoir une source d’énergie illimité, ni de découvrir les liens entre l’univers et l’ADN qui permettrait pourtant de connaître les secrets de l’évolution, encore moins d’avoir la maîtrise totale de la matière ou de voyager sans contrainte de planètes en planètes. C’est à peine si l’on maîtrise l’anti-gravité. La probable maîtrise du voyage dans le temps m’a fait doucement rire. Je ne peux m’empêcher de penser que le vrai voyage dans le temps est celui que je suis en train de faire.

En revanche, l’intérêt pour le développement écologique a permis de se rapprocher de la parfaite connaissance de la communication inter-espèce. Seule la communication avec les végétaux semble être plus difficile à aboutir.

En ce qui concerne l’habitat sous-marin, son développement s’est réduit à des laboratoires dont le but est de veiller à conserver la viabilité des océans pour les animaux marins.

L’ère du numérique perdure toujours à notre époque. Ces hommes du 21ème siècle ont bien perçu la révolution de l’informatique et de l’Internet. La circulation des idées est plus fluide, la télévision en 3D a effectivement débarqué dans les foyers du monde, les mondes virtuels se sont considérablement développés permettant même à certaines personnes d’y survivre pendant plusieurs années en ne se nourrissant que de nutriments. On peut effectivement parler de nomadisme immobile. D’ailleurs, je dois reconnaître que je suis le fruit de ce nomadisme, étudiant visitant un musée virtuel cloîtré dans sa chambre. Le télétravail est petit à petit devenu une « way of life » classique. Je me souviens des anciennes vidéos datant du 20ème siècle dans lesquelles l’on voyait des fêtes en plein air, des « concerts » comme l’on disait à l’époque, des « fest noz » et autres fêtes de la musique. Que cette époque devait être bénite.

Les auteurs de cet « ADP », comme ils l’appellent, avaient raison lorsqu’ils craignaient un « bunkering » technologique. J’ai d’ailleurs pris conscience à ce moment-là qu’il y a effectivement une sorte de rupture des liens sociaux. Mais parallèlement, ça et là, se sont développés de villages virtuels qui, au contraire, ont permis de renforcer ce lien social. Pour ma part, je ne participe qu’à un forum d’étudiants en cyber-archéologie. De ma courte déprime, j’y ai finalement vu un espoir. Seul l’air du dehors me manque. Drôle de paradoxe pour une société qui essaye de sauvegarder la nature, mais dont ses habitants ne jettent plus le nez dehors. Il faut dire que les conditions climatiques extrêmes n’ont pas non plus incités la population à partir passer des vacances réels à la montagne – dont les neiges sont quasiment inexistantes aujourd’hui – ou à la plage – au bord desquels l’on risque d’être surpris par une brusque remontée des eaux, tel un tsunami du début du 21ème siècle. L’absence d’utilisation des moyens de transport a permis la suppression de la taxe carbone, mais à quel prix ? Parfois, je me demande si la qualité de vie amélioré par le télétravail ne s’est pas finalement tarie.

En parcourant plus loin dans cette branche de la culture, appelée aussi idéosphère, je me suis aperçut que ces penseurs du 21ème siècle pensait que la légalisation des psychotropes serait l’une des issus d’une plus grande tolérance dans les sociétés humaines. Bien qu’il reste encore quelques efforts à faire, cette tolérance s’est effectivement développée entraînant une plus grande fraternité et une relative paix dans le monde. Si les quelques dernières dictatures, terroristes religieux ou idéologiques avaient disparu, l’événement colorié en jaune « paix dans le monde » aurait été un futur réalisé. J’étais surpris de voir que le concept de « plus de pouvoir pour les femmes » soit un futur probable, alors qu’il m’avait semblé que l’égalité des sexes étaient déjà réalisée à l’époque du site, du moins c’est ce que les professeurs et historiens nous racontent. Le matriarcat ne s’est pas développé, pas plus qu’au 21ème siècle du moins. L’euthanasie a effectivement été légalisée, cependant, la peur de la mort ne s’est que peu atténuée. Ce qui a changé, c’est l’émergence de l’idée que chaque être humain est libre de choisir quand sa vie prendra fin. En cela, il y a sûrement un plus grand soulagement et une souffrance atténuée pour les malades incurables atteint de maladies engendrant une douleur extrême.

J’ai parcouru ensuite le thème mutations économiques, sociales et politiques. Pendant plusieurs décennies, l’économie fixait son pourvoir sur l’homme. La technologie n’était utilisée qu’à des fins pécuniaires afin d’asseoir davantage la puissance économique des grands groupes industriels. Et puis, la réalité écologique s’est abattu sur le globe et la « globalisation » a revu sa copie et s’est adapté à ce monde en constant changement climatique. De ce fait, les contre-pouvoirs transnationaux comprenant des ONG ont pu faire entendre leur voix, notamment sur le plan écolomique (écologique et économique). De ce fait, la décroissance a fait son chemin entraînant une consommation plus raisonnable des ressources. L’économie circulaire et de fonctionnalité, une nouvelle fois imaginée par le grand journaliste du 21ème siècle initiateur d’un Pacte Ecologique, s’est donc imposée, permettant un nouveau contrat social et une réévaluation des paramètres économiques rendant l’économie au service de l’Homme et permettant une meilleure qualité de vie. Mais cette révolution écolomique a mis trop de temps à se mettre en place et les avantages prévues à cette époque ont été réduits. C’est la raison pour laquelle je me retrouve à consulter ce site à l’intérieur de son appartement exigu de 20 m² et non dans un « jardin d’acclimatation » comme l’on disait au 21ème siècle… » SH…

La connexion s’altère, je vais devoir écourter cet extrait… GRH… Mais avant de vous quitter, j’aimerais… GRHSH… j’aimerais vous informer d’une nouvelle qui vient de tomb… GRHSH… ma collègue, Nadia, a rencontré elle aussi… GRHFHSH… j’ai du mal à garder la connexion… GRHSHFH… En bref, Nadia a rencontré un archéo… CRHGRHSHFH… obligé de vous quitter, à la proch… GRHGRHGRHGRH…
 

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GRHSHFH… Ici Lucie Angeloh, de Radio Space…

 

 

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SHFH… ça y est ! Nous avons… ZH… des nouvelles sur ce mystérieux archéonaute. J’ai réussi à me procurer son journal de bord et son prénom, Julien. Voici un extrait de son journal :

« J’adore visiter les musées virtuelles. Depuis de longues années, je caresse le rêve de devenir archéologue spécialisé dans les anciens sites, surtout ceux datant de l’époque de la genèse d’Internet.

Un jour, en parcourant les archives cybernétiques du musée de l’Homme Proto-cybernétique, j’ai découvert un site portant l’étrange nom d’Arbre des Possibles. Ce site archéologique parle des différents avenirs plus ou moins probables de l’Humanité. Il est issu de la création d’une association du même nom, imaginée par un auteur de philosophie-fiction à succès de l’époque.

En parcourant ce lieu étrange, j’ai découvert ce que pensait les hommes du passé concernant le futur.

Malgré le flot d’idées qui arborent ce site, les différents scénariis sont rigoureusement classés selon plusieurs thèmes. Certains scénarios sont indépendants les uns des autres, d’autres se répondent en formant des débats, et d’autres, enfin, se suivent pour créer des « cadavres exquis » et construire de véritables fictions.

En poussant plus loin dans mes recherches, j’ai également découvert un arbre dessiné par le webmaster du site. Chaque branche correspond à un thème et forme pour chaque bout une évolution linéaire de la société humaine. Selon certains paramètres, l’aboutissement peut être optimiste ou pessimiste.

Certaines branches peuvent mener à l’extinction de l’espèce humaine tandis que d’autres semblent conduire à un âge d’or.

Je suis encore stupéfait, même maintenant, de constater que certaines branches correspondent à l’évolution de la société, des technologies, de la géopolitque ou encore de la biosphère actuelle… » SH…

Je sens que la liaison se détériore… GRHFH… Je vous donnerais la suite lors d’une prochaine… CRHGRH… d’une prochaine édition, a bientôt…
 

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Le mystère s’épaissit

 

 

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GRHSHFH… Ici Lucie Angeloh… CRHSH… vous parle en direct de la station temporelle… SH… Radio Space.
Nous avons reçu des nouvelles du mystérieux archéonaute qui a fait une découverte sensationnelle. Le site Internet dont fait référence l’étudiant en cyber-archéologie est symbolisé par un arbre aux multiples possibilités.
D’après nos informations, cet arbre virtuel créé au début du 21ème siècle serait composé de milliers de messages montrant les différentes voies probables que pourraient prendre l’humanité sur plusieurs années.
Cependant, il nous est impossible de consulter le résultat des travaux de ce jeune étudiant. Des barrages semblent se dresser contre quiconque chercherait à en savoir plus.
Mais en tant que journaliste, je vous promets de tout mettre en œuvre pour obtenir la moindre information sur cette étude.
A bientôt pour des news… ;-)
 

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Du rififi chez les travailleurs

 

 

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GRHSHFH… Ici Robert Bird… CRHSH… station temporelle de Radio Sp… SH…
Je remplace à titre provisoire Lucie Angeloh qui est actuellement en congé maladie. Je suis comédien et joue le rôle d’un journaliste.
Il y a quelques temps de cela, Lucie vous avait parlé d’une décision du ministère de la culture incitant les comédiens à remplacer certains fonctionnaires absents pour cause de maladie ou autre pendant un laps de temps.
Depuis cette information, les choses ont un peu évoluées. L’inquiétude grandit au sein de la population active. En effet, certains comédiens jouent tellement bien leur rôle qu’ils ont obtenu un contrat à durée indéterminée. Cela ne concerne que certains cas exceptionnels comme dans celui de personnes ne réintégrant pas leur travail pour cause d’incapacité à reprendre leur job ou qui ont décidé pendant leurs vacances de changer de métier. Cependant, à côté de ces cas rarissimes, certains employeurs publics commencent à embaucher des comédiens à titre provisoire et décident de les embaucher en remplaçant certains départs à la retraite, voire même de choisir la qualité de comédiens comme faisant partie des critères d’embauche.
Certains députés tentent d’inciter le gouvernement à élargir la possibilité d’embaucher des comédiens dans la sphère privée, permettant d’amener une masse salariale facilement interchangeable. Les sociétés commerciales commencent à s’intéresser aux comédiens pouvant vendre une Tour Eiffel de pacotille.
Cependant, une arrivée en masse des comédiens dans le marché du travail non-artistique ne peut être envisageable. Pour la simple et bonne raison qu’ils ont une passion et qu’ils ne peuvent se contenter de ne jouer qu’un seul rôle. En acceptant ces jobs, ils n’y voient qu’un moyen parmi tant d’autre de parfaire leur jeu tout en étant rémunéré régulièrement.
Et puis, ne vous inquiétez pas, je ne compte pas remplacer définitivement Lucie. Vous la retrouverez dans une prochaine édition. ;-)
 

 

  
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