Scénarios arborescents
Arborescence du scénario 11894

Curiosité archéologique

L'eau s'écoulait sur la surface du sol. L'air s'humidifiait. Il se trouvait désormais piégé au milieu de la pièce.

A cet instant, Jules commençait à regretter d'être venu seul, au fin fond de ce monument oublié de tous.

Il était archéologue et avait découvert un sarcophage de l'ère industrielle. Un symbole ornait la porte de l’ édifice. Il s'agissait d'un point d'exclamation à l'intérieur d'un triangle sous lequel était inscrit en vieux français: DANGER. Faisant fit de l'avertissement, il découpa la porte au chalumeau laser et pénétra dans l'enceinte étroite à l'aide d'un équipement d'alpiniste vieux de plusieurs siècles.

Il découvrit un second sarcophage, dix mètres plus bas. Ce dernier, plus grand, était orné d'un symbole de danger nucléaire. Sachant, grâce aux archives internationales, que ce tombeau n'abritait pas de tels déchets, il poursuivit son exploration en découpant ce nouvel obstacle.

Un troisième sarcophage s'offrit à lui. Un symbole, montrant une tête de mort surmonté de deux os en croix, était dessiné sur la porte. Au moment de l'ouvrir, il pria pour ne pas être sur le point de libérer un gaz extrêmement dangereux ou de laisser remonter dans l'atmosphère des quantités phénoménales de gaz carboniques ou de méthanes enterrés par de rares industriels ayant eu une conscience écologique.

Un quatrième sarcophage, dix fois plus massif que le premier, était terré vingt mètres plus bas. Un rond au milieu de trois croissants autour de lui tournés vers l'extérieur, figurait sur la porte.

Lorsqu'il ouvrit cette dernière ouverture, un escalier en colimaçon l'invitait à poursuivre la visite...

Créé par Schopen le 18/10/2015 | Evaluer ce scenario
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Dans l'antre du sarcophage

Il sentit le sol se rafraîchir peu à peu. De l'eau s'était infiltré sous ses pieds. L'obscurité l'empêchait de mesurer l'ampleur du problème. Il devait résoudre une énigme pour tout arrêter. Il repensa aux dessins qu'il vit après avoir franchi la dernière porte d'entrée de la bâtisse. Peut-être y trouverait-il des indices ?

Il se souvenait qu'au fur et à mesure de sa descente, d'autres avertissements peignaient la barre centrale de l'escalier. Il vit un serpent menaçant qui ouvrait sa gueule, un autre prêt à dévorer sa proie préalablement étouffé par ses soins, et d'autres représentations qu'il crut reconnaître comme étant les sept plaies de l'Egypte.

Arrivé au bas de l'escalier, une parcelle du sol s'illumina sous ses pieds. Des dalles lumineuses lui indiquèrent un chemin à suivre, s'étirant sur plusieurs dizaines de mètres. La pièce étant totalement plongée dans le noir, il ne sut s'il se dirigeait vers une porte ou si un gouffre s'ouvrirait à lui devant la dernière dalle lumineuse. Il craignait également une illusion d'optique qui le plongerait dans un trou profond dont il ne pourrait jamais s'enfuir. Lorsqu'il posa finalement le pied sur l'ultime dalle bleutée, cette dernière changea de couleur pour prendre une teinte rouge.

Soudain, un bruit suspect se fit entendre. Il se retrouva ensuite dans le noir absolu avant qu'une lumière vive ne laissa apparaître devant lui une sorte de gros téléviseur à tube cathodique. Cette vision lui rappela une photo d'archive de la bibliothèque de son université.

Devant le téléviseur, s'ouvrit une porte. De l'ouverture, sortit un bras mécanique s'avançant lentement vers lui. Un objet indistinct reposait sur le creux de la main de fer. Lorsqu'il s'arrêta à sa portée, il put distinguer l'objet en question. Il fut intrigué par ce qu'il observait...

Créé par Schopen le 23/10/2015 | Evaluer ce scenario
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L'énigme

Une ouverture se fit entendre, puis un écoulement d'eau. Il ne comptait plus le nombre d'ouvertures et d'écoulements qu'il avait entendu. L'ensemble devenait assourdissant. Il sentait l'eau remonter lentement ses pieds. Il lui fallait trouver la solution de l'énigme. La panique commençant à le gagner, il décida de fermer les yeux et de se concentrer sur sa respiration.

Inspiration. Expiration.

Il sentait sa sérénité reprendre peu à peu le dessus. D'autres ouvertures et écoulements se firent entendre. Il n'y prêta pas attention.

Il rouvrit les yeux. Le pseudo-téléviseur était face à lui. Le bras mécanique était dépourvu de l'instrument qu'il portait désormais sur le nez.

Ce qu'il avait vu au creux de la main mécanique quelques minutes auparavant ressemblait à des lunettes de l'époque industrielle. La forme était semblable aux lunettes 3D connectées du 21ème siècle.

Après avoir saisi l'objet, il le porta à son nez. Un écran s'illumina à son oeil droit. Le texte qui apparut était du vieux français. Il suivit les instructions écrites et, obéissant à ses dernières, pensa à ouvrir le dossier "rêve". Un nouvel écran apparut à son oeil gauche presqu'instantanément. Il comprit que les lunettes étaient dotées des dernières technologies informatiques et pouvaient fonctionner grâce à la pensée.

On lui demandait un nom d'utilisateur ainsi qu'un mot de passe afin d'ouvrir le dossier. Ne trouvant la solution, les instructions disparurent de son oeil droit pour laisser place à ce qui ressemblait à un indice: "Qui est le créateur ? "

Se mettant à la place des Hommes de l'époque, il inscrivit le nom des différents dieux connus depuis la nuit des temps en utilisant plusieurs combinaisons telles qu'un nom de dieu identique pour le nom d'utilisateur et le mot de passe, puis un nom différent pour l'un et l'autre. Tous les essais furent infructueux.

Un deuxième indice apparut: "Quand a été fondée notre monde ? "

Cet indice devait permettre de trouver le mot de passe. Il inscrivit les dates de création du monde en se basant sur les calendriers des différentes religions et cultures passées et présentes. Sans succès.

Un troisième indice se révéla: "Où vis-tu ? "

Ce dernier indice le laissa dans le brouillard le plus absolu. Il tenta d'inscrire des noms de dieux avec les noms des divers royaumes des dieux ou de l'au-delà dans les différentes religions connues. Il tenta même, en désespoir de cause, de mettre son nom en tant qu'utilisateur et sa date de naissance en tant que mot de passe. Il essaya également l'inverse. En vain.

Alors qu'il perdit l'espoir de trouver la solution, il se dit que le simple fait de ramener cette technologie datant de l'ère industrielle lui vaudrait les félicitations des scientifiques de la planète.

A peine avait-il pensé quitter les lieux qu'un drôle de bruit se fit entendre. Le bruit était amplifié par l'écho, ce qui l'avait fait sursauter. Un second bruit lointain et indistinct accompagna le premier. Sentant le danger venir, il fit lentement un pas vers ce qu'il pensait être le chemin du retour. Lors de son second pas, un autre bruit, plus proche, lui permit de comprendre qu'il s'agissait d'une sorte d'ouverture. C’ était d'un écoulement d'eau. Une vanne s'était ouverte quelque part et de l'eau s'était engouffré dans la pièce dont il ignorait encore le volume. Il revint finalement sur ses pas pour rester au milieu de la dalle rouge.

Une troisième ouverture, puis un troisième écoulement. L'obscurité rendait le bruit effrayant. Comment allait-il se sortir de ce mauvais pas ?...

Créé par Schopen le 24/10/2015 | Evaluer ce scenario
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Méditation

L'eau continuait de se répandre. Il sentait la fraîcheur remonter au niveau de ses chevilles. Il avait tenté d'arrêter le mécanisme en remettant les lunettes à leur place, conscient qu'il ne les récupérerait peut-être plus. Ce courageux renoncement à la gloire n'avait servi à rien. La seule et unique solution était bel et bien de résoudre l'énigme.

Il avait l'impression de se retrouver dans la même situation que certains archéologues de l'ère industrielle pris au piège et contraints de résoudre des énigmes imaginées par d'anciennes civilisations disparues.

Il chassa les pensées parasites de son esprit et ferma les yeux. Inspiration. Expiration.

L'eau qu'il ressentait désormais au niveau des mollets reposait sur du sable chaud. Les goëlands lançaient leur chant. Au loin, le soleil couchant jetait une onde orangée sur la mer et zébrait le ciel aux teintes pourpres.

L'esprit plus clair, il chaussa de nouveau ses lunettes et ouvrit les yeux. Après avoir lu plusieurs fois les trois indices, il lui semblait que la solution était proche. La clé devait se trouver dans le nom d'utilisateur.

La fraîcheur lui remontant au niveau des cuisses, la panique le gagnait à nouveau.

Il referma les yeux et se replongea dans la plage imaginaire. Le spectacle était merveilleux. La nature toute entière le rassérénait et lui redonnait l'énergie dont il avait besoin. Il se souvenait d'une légende racontant que le monde était en passe de disparaître sous la pollution et les déchets humains en tout genre. La planète tentait en vain de leur faire entendre raison en se manifestant par le biais de tornades, inondations, éruptions volcaniques et autres manifestations que les scientifiques de l'époque pensaient être l'oeuvre du "réchauffement climatique".

Puis, les mentalités changèrent. On comprit enfin le message de Gaïa et l'on considéra qu'en respectant l'écosystème et les ressources naturelles, on pouvait non pas seulement sauvegarder la nature, mais préserver la vie de l'espèce humaine.

Alors, la société évolua vers un monde plus respectueux de l'environnement sans toutefois renoncer à la Connaissance qui restait le seul moyen de mieux comprendre les liens qui pouvaient unir la vie sur Terre.

En y réfléchissant bien, c'était comme-ci un monde nouveau avait été créé...

Une idée lui traversa l'esprit. "Non, ce serait trop simple", pensa-t-il. A peine pensa-t-il au nom d'utilisateur et au mot de masse nés de son idée que le dossier s'ouvrit enfin.

Ce qu'il découvrit le laissa quelque peu perplexe...

Créé par Schopen le 26/10/2015 | Evaluer ce scenario
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Un rêve éveillé

Un fichier. L'étrange dossier "rêve" ne contenait qu'un unique fichier. Le silence régnait étrangement autour de lui. Il ressentait encore l'humidité au niveau de ses jambes, mais le mécanisme infernal s'était interrompu pour de bon.

Il pensa ouvrir le fichier et se retrouva plongé dans une vaste étendue bleutée...

Un homme se trouvait au milieu de la mer, au moment du couché du soleil. Il était sur un rocher. La mer était calme. Il entendait au loin le bruit intermittent des vagues. Un goëland lançait son chant. Un autre semblait se moquer de lui dans un ricanement à résonance humaine.

L'homme se retourna et vit derrière lui une plage déserte, d'une blancheur irréelle. En se tournant de nouveau vers l'immensité de l’ océan, il avait l'impression d'être seul au monde. Loin des hommes, il se sentait tel un titan prêt à conquérir le monde. Ou plutôt, à le reconquérir. Il lui semblait que les Hommes avaient, depuis trop longtemps, oubliés leurs origines. Il n'y a pas si longtemps que cela, dans le calendrier terrestre, ils étaient des singes vivants dans les arbres. Ils se nourrissaient selon ce que leur offrait la nature. Désormais, ils synthétisaient la nourriture en mélangeant certains matériaux avec des déchets et des produits chimiques. Ils reproduisaient artificiellement le goût des aliments. C'était à peine si l'eau qu'ils buvaient ne provenait pas d'un recyclage d'urine d'origine humaine et animale.

Alors que le soleil se couchait, il fit un voeu: ne plus vouloir dominer la nature et faire la paix avec la planète bleue...


La vidéo se terminait sur les derniers rayons de soleil.

L'archéologue se surprit à ressentir une vive émotion. Il était subjugué par tant de beauté. Il restait quelques secondes sur ce qu'il venait de voir, perdu dans ce qu'il lui semblait être une sorte de paradis terrestre.

Revenant peu à peu à la réalité, il se demanda quelle était la raison qui avait poussé les Hommes de l'époque à protéger une simple vidéo inoffensive par un nom d'utilisateur et un mot de passe. D'autant plus qu'en réfléchissant aux indices qui l'avaient conduits, laborieusement, à trouver ces deux informations, il lui semblait un peu disproportionné de définir le fondateur de "la Nouvelle Société" comme un dieu ainsi que la date de la déclaration de des Droits Universels de l'Homme et des Êtres Vivants comme étant l'an 0 de la création du monde. Et pourquoi avoir enterré cette paire de lunettes au fin fond de ce bunker pouvant mettre à l'abri une quantité phénoménale de déchets radioactifs ?

Ne trouvant aucun autre contenu digne d'intérêt, ni même un indice pouvant répondre à ses questions, il retira les lunettes et les observa attentivement. Cet objet devait dater de la fin de l'ère industrielle, juste avant l'actuelle ère post-industrielle. De plus, la vidéo qu'elle contenait ne lui était pas inconnue. Il lui semblait l'avoir vu dans son enfance, bien qu'il ne put le certifier totalement.

La découverte d'un artefact de ce type pouvait intéressé ses confrères et lui attirer les faveurs du directeur du centre archéologique. Il obtiendrait ainsi plus aisément des autorisations de fouilles. Sa renommée serait ainsi faite.

Satisfait du devoir accompli, il posa les lunettes sur le socle de son sac de rangement miniaturisant, puis appuya sur un bouton avant qu'un rayon invisible ne réduise les lunettes à une taille compatible avec ledit sac. La réduction terminée, il retira les lunettes ainsi que le socle, libérant ainsi l'ouverture du sac. Il y enfourna, enfin, les lunettes réduites.

Alors qu'il tourna les talons pour prendre le chemin du retour, il entendit des bruits de pas résonner entre les murs...

Créé par Schopen le 29/10/2015 | Evaluer ce scenario
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La rencontre

- Y a quelqu’ un ?

Les bruits de pas s’ arrêtèrent. L’ inquiétude grandit dans l’ esprit de l’ archéologue.

- Si vous êtes là, montrez-vous !

La salle plongea dans l’ obscurité totale durant quelques secondes avant que, dans un même mouvement, toutes les lumières de la salle s’ illuminèrent. Il put ainsi s’ apercevoir de l’ immensité qui l'entourait. Cela ressemblait à un hangar.

A quelques dizaines de mètres de lui se dressait un homme aux cheveux grisonnants.

- Bonjour, salua l'archéologue.

Le mutisme de l'homme lui répondit. Son regard inexpressif était quelque peu inquiétant.

- Vous aussi, vous êtes venu visiter ce lieu ?

L'impassibilité de l'inconnu donnait l'impression à l'archéologue d'avoir affaire à une statue de cire.

- Est-ce que vous comprenez ma langue ?

L'autre déglutit.

- Do you speak english ?

La statue leva son cil droit.

- Hablaïs español ?

L'étrange individu rabaissa son cil et se racla la gorge.

- Sprechen sie deutsch ?
- Kiu vi estas* ? demanda l'homme.

L'explorateur fut soulagé d'apprendre que son vis-à-vis parlait l'espéranto, la langue véhiculaire la plus parlée dans le monde.

- Je m'appelle Jules. Je suis archéologue. Je suis venu ici pour découvrir ce que les Hommes de l'ère industrielle...
- Vous ne devriez pas être ici, coupa l'inconnu.

Jules resta interdit.

- Pourquoi ? Je suis chez vous ?
- Je vous conseille de partir, répondit-il après un long silence.

L'étrange personnage se montrait peu chaleureux. Il semblait fort probable qu'il ne s'agissait pas d'un voyageur ou d'un archéologue. Sa venue peu de temps avant l'éclairage des lieux n'était pas une coïncidence.

- Vous êtes le gardien de ce bâtiment ?

La non-réponse de son interlocuteur fut une réponse affirmative pour l'interrogateur.

- Vous avez découvert le secret ? demanda l'homme.

L'interrogé resta interloqué.

- Quel secret ?
- Vous savez de quoi je parle.
- Non, désolé, je ne comprends pas, dit l'archéologue après quelques secondes de réflexion.

Le gardien tendit sa main après avoir bien observé son vis-à-vis.

- Donnez-moi les lunettes, et vous pourrez partir.

L'aventurier ne s'était pas attendu à cela. Comment pouvait-il savoir qu'il avait récupéré les lunettes ? En regardant la main mécanique ouverte derrière lui, il comprit.

Il sortit son sac, récupéra les lunettes et fit quelques manipulations afin qu'elles reprennent leur taille initiale.

- Vous voulez parler de cela ? demanda-t-il en montrant fièrement l'objet du désir.
- Ne faites pas l'enfant. Remettez moi-ce que vous avez pris.

Jules regarda les lunettes et revint vers son interlocuteur.

- Ah bon, c'est à vous ? demanda-t-il d'un air faussement naïf.

L'autre ne répondit pas et resta immobile. L'archéologue comprit qu'il devait reprendre son sérieux.

- Pourquoi sont-elles si importantes pour vous ? demanda l'archéologue.
- Ce que vous tenez entre vos mains est une arme dévastatrice, bien plus dangereuse que toutes les armes inventées par l'Humanité.

Jules regarda les lunettes. Comment un simple objet inoffensif pouvait faire autant de dégâts ?

- Vous êtes sûr de vous ? Moi, tout ce que j'ai vu, c'est une vidéo d'un homme qui regardait la mer.

L'homme eut un sourire amusé.

- Ne vous fiez pas aux apparences.

Il fit un geste de réclamation de la main.

Jules ne pouvait se résigner à laisser cet objet, fruit de plusieurs années de recherches. Après tant de refus d'expédition, il avait fini par obtenir un avis favorable grâce à son amitié avec un des sous-directeur de recherche.

Il devait trouver un moyen de manipuler le gardien...


* "Qui êtes-vous ? " en espéranto

Créé par Schopen le 30/10/2015 | Evaluer ce scenario
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Illusions

Soudain, son attention se porta sur le sol. Ce dernier lui paraissait étrangement sec.

- Attendez une minute ! Si je me souviens bien, il y avait presqu'un mètre d'eau ici.
- Ne détournez pas la conversation. Les lunettes.

Jules sentait que son vis-à-vis commençait à s'agacer. Il se baissa pour toucher le sol.

- On croirait qu'il n'y a jamais eu d'eau.

L'autre lâcha un soupir. Il retira sa main, las.

- Les bruits que vous avez entendu venaient des hauts parleurs cachés dans tout le bâtiment. L'absence de la vue liée à l'obscurité amplifie les autres sens. C'est votre cerveau qui a cru que de l'eau s'écoulait au sol. De ce fait, vous avez eu l'impression d'être trempée au niveau des jambes. Mais en réalité, il ne s'est rien passé d'autre qu'un désagrément sonore.

L'archéologue resta interdit. S'il n'avait pas trouvé la solution, il aurait été retrouvé mort, noyé. Son imagination aurait été responsable de son trépas.

L'inconnu tendit de nouveau sa main.

- Maintenant, dit-il simplement.

Se remettant un peu de ces révélations, il ne se résignait pas à remettre son objet fétiche.

- Avant de vous le rendre, j'aimerais savoir ce que sont réellement ces lunettes.

L'homme serra les dents.

- Ne posez plus de questions, pour votre bien.

Il n'était pas satisfait de la réponse.

- Je dois comprendre, je suis désolé.

Après une interminable minute d'attente, l'homme retira une nouvelle fois sa main. Il baissa un moment les yeux avant les relever vers le curieux.

- Je vais vous raconter une histoire...

Créé par Schopen le 01/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Le lecteur-enregistreur de rêve

- Avant toute chose, vous devez savoir que ce que vous tenez entre vos mains peut-être utilisé comme un lecteur-enregistreur de rêve.

Jules regarda, intrigué, l'objet en question.

- Un quoi ?

L'inconnu eut un sourire en coin.

- Il s'agit d'un appareil capable d'enregistrer et de lire un rêve. Il peut également faire ressentir les émotions et révéler les pensées du rêveur durant le songe de ce dernier.

L'archéologue resta sans voix, au ravissement de son interlocuteur, satisfait de son effet.

- C'est quoi votre truc ? demanda Jules. Un appareil magique ?

L'homme laissa apparaître un autre sourire en coin.

- Rien de magique là-dedans. Il s'agit du fruit d'une avancée majeure dans la science cognitive. Chaque foyer en possédait un chez soit, il y a plusieurs siècles.

Le regard de Jules se porta à nouveau vers les lunettes.

- Comment se fait-il que je n'en ai jamais entendu parlé ?
- Cette technologie a été volontairement oubliée.
- Oubliée ? Pour quelle raison ?

L'homme lâcha un soupir en baissant la tête, hésitant sur ce qu'il devait faire.

- Vous voulez vraiment tout savoir ? demanda-t-il en relevant les yeux vers son vis-à-vis.

Jules n'eut aucune hésitation.

- Oui.

Un temps.

- Même au péril de votre vie?

Cette dernière phrase étouffa sa curiosité. Après réflexion, il lui semblait toutefois possible de négocier avec cet étrange individu. Le mur humain du début semblait se fendre au fil du temps.

- La Connaissance et le Savoir sont les pivots de ma vie, dit-il d'une voix assurée.

L'homme réfléchit un instant avant de dire:

- Très bien... D'après vous, de quand date cet appareil ?

Jules observa l'objet en question.

- D'après moi, il doit dater de l'ère industriel... Bien que le logiciel qui est incorporé me semble beaucoup plus récent.

L'inconnu sourit.

- Vous êtes un fin observateur.

L'homme finit par lui raconter l'histoire de l'étrange objet...

Créé par Schopen le 02/11/2015 | Evaluer ce scenario
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A la recherche du rêve addictif

L'homme lui expliqua qu'à cette époque, chaque foyer possédait son lecteur-enregistreur de rêve. L'objet était aussi commun qu'une télévision, une voiture ou un smartphone. Grâce à cette invention, les humains pouvaient "relire" leur rêve et les interpréter plus facilement. L'oubli qui apparaissait dès le réveil était révolu.

Un jour, une société spécialisée dans la production de rêves chercha à créer des rêves addictifs. Après plusieurs années de recherche, ils parvinrent à créer une application capable de détourner certaines fonctions des paires de lunettes. Ce programme permettait, entre autre, d'émettre, via l'écran, un rayonnement cheminant par le nerf optique afin de pénétrer dans le cerveau et atteindre la zone de l'Inconscient.

Le développement du logiciel ayant prit fin, ils élaborèrent un rêve-test. Ce fut celui de l'un des chercheurs qui fut choisi.

- Ce rêve est celui que vous avez visionné toute à l'heure, annonça l'homme aux cheveux grisonnants.

Pour Jules, cette révélation confirma la datation de la vidéo. Mais le souvenir de cette dernière lui donna une impression de déjà-vu.

Profitant de la déstabilisation de son vis-à-vis, l'homme renouvela sa demande.

- Vous pouvez me rendre l'appareil. Vous en savez déjà beaucoup plus que la majorité de la population.

Il tendit sa main. Jules s'apprêta machinalement à le lui remettre lorsque la petite voix intérieure de la curiosité le retint.

- Attendez ! s'écria-t-il. Vous ne m'avez pas expliqué comment ces machines à rêves ont disparu et comment cet appareil a atterri ici.

Malgré lui, l'inconnu renonça à son dessein et continua son récit...

Créé par Schopen le 04/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Les faiseurs de rêves

La société de production onirique, qui se nommait "les faiseurs de rêves", élaborèrent un plan marketing basé sur les réseaux sociaux. L'un des employés, inscrit sur différents réseaux sociaux, publia une vidéo du rêve accompagnée d'un lien permettant de télécharger l'application. L'idée était de rendre impossible la lecture du rêve sur une paire de lunettes sans utiliser le programme. Les premiers jours de ce test semblant fonctionner au regard du nombre croissant de téléchargements, plusieurs autres employés publièrent la vidéo avec le lien sur leurs profils respectifs afin d'en amplifier la propagation virale.

De manière spontanée, chaque lecteur, totalement emballé par le rêve en question, recommanda vivement la vidéo et la partagea en accompagnant le lien de téléchargement. En quelques semaines, ce rêve fut le plus grand buzz marketing de tous les temps.

Les faiseurs de rêves, pris de court par l'engouement suscité, s'empressèrent de lancer une vaste campagne publicitaire invitant les adorateurs "du rêve de l'homme en bord de mer" à venir télécharger d'autres rêves tout aussi extraordinaires "pour la modique somme de 15 euros le rêve".

Cependant, la force du message transmis par le songe échappa au contrôle de l'entreprise initiatrice de l'événement. A travers le monde, des manifestations de plus en plus nombreuses en faveur de l'environnement s'organisèrent. Les manifestants voulurent dénoncer le consumérisme qu'engendrait la société de consommation, l'artificialisation de la société humaine et l'éloignement progressif de l'Homme vis-à-vis de Mère Nature. De violente, la répression des cortèges finit par devenir totalement absente. Les policiers, sensés empêcher ou disperser les contestataires, finirent par les rejoindre. La population dans son ensemble, pour la première fois de l'histoire de l'Humanité, parla d'une seule et même voix.

Quelques mois après la première diffusion de la vidéo, les chefs d'Etat, réunis à l'ONU, proclamèrent la protection de la nature et le respect de l'écosystème comme les principaux objectifs du développement de la civilisation humaine.

Malheureusement pour les faiseurs de rêve, aucun autre rêve ne fut vendu.

Jules était ébahi. Il comprit soudain, d'après les dires de son vis-à-vis, que "La Nouvelle Société", leur société, a été engendrée sur un malentendu.

Après quelques secondes de réflexions, l'archéologue secoua la tête.

- Non, c'est impossible. Les historiens sont formels: ce sont les phénomènes naturels liés au réchauffement climatique qui ont amené les peuples et, finalement, les dirigeants du monde à changer de modèle économique.

L'homme sourit.

- Je suis désolé de vous apprendre que les leçons d'Histoire que vous avez apprises depuis votre tendre enfance sont fausses. La prise de Conscience ne s'est pas faite de manière naturelle, mais de façon artificielle et accidentelle.

Le jeune homme avait l'impression d'entrer dans une autre dimension. Sa tête tournait légèrement. Il avait l'impression que tout n'était que mensonge. Le voile de l'Apocalypse se déchirait dans son esprit. Il résistait.

- Non, je suis désolé, je ne vous crois pas.

L'autre le regardait fixement.

- La vidéo que vous avez vu, ne vous rappelle-t-elle pas quelque chose ?

Jules réfléchit un instant.

- Peut-être... je ne suis pas sûr...
- Réfléchissez bien.

L'homme devant la mer, son regard vers la plage, le chant des goëlands, l'immensité de l'océan, les pensées de l'homme envers la nature... tout s'enchaînait parfaitement comme une suite logique à la conclusion finale. Il avait vraiment l'impression de connaître le film par c½ur, comme un souvenir ancien qui refaisait surface.

- Comment est-ce possible ? se demanda Jules à voix haute.
- Vous vous demandez comment vous pouvez connaître cette vidéo que vous jurez avoir vu pour la première fois.

L'archéologue ne put cacher sa surprise, ce qui amusa le gardien.

- Maintenant, je vais vous raconter la suite de l'histoire...

Créé par Schopen le 10/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Le conditionnement

Peu de temps après la Déclaration des Droits de l'Homme et des Êtres Vivants, qui jetèrent les bases de la Nouvelle Société, il fut décidé d'abandonner l'utilisation du rêve addictif. Le vrai changement des mentalités devait se faire de manière naturelle, sans recours à la technologie. Il fut ainsi décidé dans un premier temps que chaque enfant de 3 à 7 ans devait visionner quotidiennement cette vidéo, puis au moment du coucher passé l’ âge de 7 ans et enfin, de temps à autre, à l’ âge adulte. L’ objectif: que les mentalités des prochaines générations restent tournées vers l'idéal environnemental sans renouveler les erreurs passées. La philosophie du rêve serait ainsi inscrite dans l'Inconscient de l'enfant et devait le suivre durant sa vie d'adulte.

- Cela ressemble à du lavage de cerveau ? demanda Jules, abasourdi.
- On appelle plutôt cela du « conditionnement ».

L’ archéologue dodelina de la tête.

- Non, c’ est impossible. Je n’ ai pas vu cette vidéo récemment et je ne me souviens pas l’ avoir vu quand j’ étais enfant.
- C’ est parce que vous faites parti de la génération qui n’ a vu cette vidéo qu’ avant l’ âge de 7 ans. Après l’ abandon du rêve addictif, il fallait abandonner peu à peu l’ utilisation des images de l’ homme au bord de la mer, seul moyen de laisser la Conscience écologiste s'enraciner naturellement. D’ abord, il y a près de deux siècles, la lecture de la vidéo à l’ âge adulte fut interdite, puis, il y a un siècle, ce fut au tour du visionnage après 7 ans. Enfin, il y a quelques années, l'usage de la vidéo fut purement et simplement interdit. Les enfants seront simplement éduqués dans les écoles au bon comportement écologiste.

Les images de la vidéo lui revenaient en mémoire. Il ne pouvait nié avoir déjà vu ces séquences. Il y avait sûrement du vrai dans ses dires. Il lui semblait également que toutes les valeurs de la Nouvelle Société y était bien ancrées. Un sentiment diffus le traversa. Il avait l’ impression de redécouvrir les leçons apprises à l’ école.

Intrigué, l’ inconnu remarqua son trouble.

- Comment vous sentez-vous ?
- Pardon ? demanda Jules, soudain réveillé.
- Vous avez l’ air étrange.

Le jeune homme reprit ses esprits.

- Je repensais juste à cette vidéo. Cela me paraît stupide d’ utiliser de telle méthode alors qu’ il me semble logique de protéger notre planète.
- Je vois que vous avez été bien conditionné, dit l’ autre, un sourire en coin.

Jules se sentit vexé. Il avait l'impression d'avoir été embrigadé dans une secte. Il se demanda finalement si la société n'avait été fondé sur une idéologie, une croyance proche de la religion. Le but de la Nouvelle Société aurait été de créer l'Homme Nouveau, éloigné de ses instincts primaires, pouvant ainsi accéder à un niveau supérieur de spiritualité.

Lorsqu'il sortit de ses pensées, il lui sembla que l'homme s'était rapproché de quelques mètres.

- C'est étrange, commença-t-il, j'ai l'impression que ces images résument bien la Philosophie de notre civilisation... C'est incroyable qu'un simple rêve ait pu changer le cours des choses.
- Il ne s'agissait pas d'un simple rêve, mais d'un rêve addictif.

Alors que l'archéologue regardait les lunettes, l'inconnu se rapprocha davantage.

- Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi ne puis-je pas emporter les lunettes et la vidéo avec moi ?

L'autre resta muet. Jules comprit qu'il ne voulait pas divulguer certaines informations.

- Ecoutez, si vous ne répondez pas, je ne vous rendrais jamais vos lunettes.

Après un moment d'hésitation, l'homme soupira, las. Il lui raconta la dernière partie de l’ histoire…

Créé par Schopen le 11/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Un objet d'exception

Il lui expliqua qu’ après avoir vu son "rêve se réaliser", l’ auteur du songe comprit le danger que pouvait représenter le rêve d’ un mégalomane ou d’ un tueur en série lu par le biais du logiciel dont il avait participé à la création. Fort heureusement, les rêves qui n’ étaient pas produits par l’ entreprise en question étaient incompatibles avec l'application, afin de forcer les clients à télécharger les rêves made in "les faiseurs de rêves".

Profitant du désordre qui régnait peu à peu, il supprima le logiciel et parvint à effacer toutes traces des travaux de recherche au sein de la société. Malheureusement, il ne pouvait supprimer les copies du programme déjà téléchargées par les utilisateurs du monde entier. Cependant, il parvint à se faire aider par un virus informatique dont la double fonction était de traquer les adresses IP des ordinateurs qui avaient téléchargées l'application et d’ effacer le fichier d’ installation ainsi que le logiciel installé. Finalement, il ne garda qu’ une copie du logiciel et de son rêve enregistré dans une clé USB.

- La vidéo que vous avez vu est issue de cette copie.

Jules regarda de nouveau l’ objet qu’ il tenait entre les mains et comprit l’ importance de sa valeur historique. Plus que cela, l’ artefact pourrait être inscrit au patrimoine matériel et la vidéo au patrimoine immatériel de l’ Humanité, une consécration pour l'archéologue.

- Commencez-vous à comprendre pourquoi cet objet doit rester caché de tous ? demanda le gardien.
- Au contraire, marmonna l’ archéologue, les yeux toujours fixés sur les lunettes.
- Pardon ?

Le jeune homme leva sa tête vers lui.

- Les temps ont changé. Les mentalités aussi. Ces lunettes, au lieu d’ être une calamité, représentent le symbole qui a permis notre salut.

L’ inconnu semblait incrédule face à ses dires.

- Ils doivent être vues de tous afin que le monde sache que l’ Humanité a changé grâce au rêve d’ un individu.

L’ homme aux cheveux grisonnants semblait embêté par l’ entêtement de son vis-à-vis. Il réfléchit un moment.

- Ecoutez, je vais vous faire une proposition…

Créé par Schopen le 12/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Compromis

Je vais faire une copie de cette vidéo et vous la remettre dans une clé USB nouvelle génération qui sera compatible avec votre ordinateur.

Le deal semblait intéressant pour l'archéologue. Il avait déjà vu ces clés USB qui pouvaient être lues sur les ordinateurs modernes grâce à un adaptateur. Il avait été amusé de constater que ces petits appareils de stockage, révolutionnaires pour l’ époque, étaient plus volumineuses que son ordinateur personnel.

- Qu’ en pensez-vous ? demanda l’ inconnu.

En y réfléchissant, Jules trouva quelques failles dans sa proposition.

- Il y a un problème. Lorsque vous allez transférer la copie sur la clé, la date de transfert du fichier sera celle d’ aujourd’ hui. Je ne pourrais pas attester l’ authenticité de la vidéo.

L’ homme semblait ne pas avoir pensé à ce détail.

- J’ ai peut-être une solution, dit-il après quelques secondes de réflexions. Je peux faire en sorte de conserver les informations et la date de création du fichier d’ origine.
- Si vous pouviez faire cela, ce serait parfait. Je serais crédible.
- Mais pour cela, je dois récupérer les lunettes car la vidéo ainsi que toutes ces informations y sont stockées.

Le compromis du gardien lui sembla correcte. Il fallait mieux cela que de revenir sans preuve et risquer de passer pour un illuminé auprès de ses pairs.

- C’ est d’ accord.

Il tendit l’ appareil. Satisfait, l’ homme tendit à son tour son bras, paume ouverte. Alors que ses doigts frôlaient l’ objet tant convoité, Jules se rétracta et le ramena à lui. Une idée venait de lui traverser l’ esprit…

Créé par Schopen le 14/11/2015 | Evaluer ce scenario
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La révélation

- Attendez une seconde… Pourquoi tenez-vous tant à me donner la vidéo sans les lunettes ?

L’ homme lâcha un soupir et rétracta sa main sans répondre.

- Vous vouliez que je regarde la vidéo une fois retourné chez moi, dit l’ archéologue. Et plus je la regarderais, plus je serais envoûté par son message et ses émotions et moins j’ aurais les idées claires pour révéler mes découvertes. C’ est ce que vous vouliez ?

L’ homme l’ observa un moment, avant de répondre.

- Avouez tout de même que c’ est une meilleure idée que d’ être obligé de vous supprimer.

Jules resta interdit durant quelques secondes. Pour la deuxième fois, il l'avait indirectement menacé de mort. Mais il savait qu’ il était plus coopératif qu’ il semblait le laisser entendre, il tenta de nouveau sa chance.

- Encore une fois, pourquoi ne voulez-vous pas que j’ emporte cet appareil ?

L’ homme redevint muet. Le jeune homme usa de la même stratégie et restait planté devant lui, silencieux. La scène dura de longues minutes avant que la glace ne se brisa enfin.

- Vous voulez vraiment le savoir ?
- Oui, répondit brièvement Jules.
- Réfléchissez bien, car la réponse à cette question est dangereuse et pourrait vous coûter la vie. Jusqu’ à présent, j’ ai fait de nombreuses entorses au règlement, mais je ne pourrais pas lever ce dernier voile sans que vous n’ en payer les conséquences.

Le jeune scientifique fut saisi d’ effroi. Le regard de son vis-à-vis avait changé. D’ humain, il était redevenu froid, inexpressif comme au début de leur rencontre. C’ était un mauvais présage. Mais son entretien avec lui l’ avait convaincu que sous le masque se cachait un être humain.

- Je ne crois pas que vous voulez me tuer. Sinon, vous l’ aurait fait juste après m’ avoir donné les premières informations sur l’ origine de l’ artefact. Avant de faire quoique ce soit, je voudrais savoir pourquoi cette vidéo serait plus dangereuse avec les lunettes que sur un autre support ?

Aucune réponse.

L’ archéologue posa ses yeux sur les lunettes. Intrigué, il les retourna dans tous les sens et marmonna, comme à lui-même:

- Il doit y avoir un dispositif quelconque dans cet appareil qui doit lancer un missile nucléaire...

Aucune réaction de son vis-à-vis. Jules poursuivit sa provocation.

-... à moins qu'il y ait quelque chose à l'intérieur... Et si je le cassais pour voir ? Peut-être que je trouverais une clé qui ouvrirait un tableau de commande permettant d'activer des robots tueurs ?

Jules prit l'objet d'une main et s'apprêtait à le lancer à terre.

- Très bien, lâcha l'inconnu. Vous l'aurez voulu.

Satisfait, l'archéologue arrêta son mouvement et l'écouta attentivement.

- Les lunettes 3D que vous tenez entre vos mains contiennent non seulement la vidéo, mais également le logiciel et l’ application permettant de générer et lire un rêve addictif.

Cette dernière révélation permit à Jules de saisir l'importance de ce qu'il tenait entre les mains. Non seulement il s'agissait d'un symbole, mais également d'une arme à double tranchant, pouvant transformer la société humaine pour le meilleur... comme pour le pire. Il comprit enfin pourquoi l'appareil était stocké dans un bunker antiatomique et pourquoi l'homme en face de lui l'avait mis en garde. Il ne pouvait assurément pas le ramener auprès de ses pairs...

Le gardien profita du moment d'inattention de son vis-à-vis pour lui décocher une droite, ce qui eut comme effet de retourner l'agressé et de le projeter au sol. Profitant de sa position, l'assaillant immobilisa sa victime au sol et fit un mouvement d'étranglement.

- Attendez... 'tendez, je ne dirais rien... 'vous jure... rien... ah...

Le curieux perdit peu à peu connaissance. Lorsqu'il ne bougea plus, le gardien du sarcophage le reposa et vérifia qu'il ne respirait plus. Ceci fait, il vérifia l'état des lunettes. Ces dernières n'avaient heureusement subies aucun dommage durant la lutte. Il la reposa sur la main mécanique qui se recroquevilla. Le bras recula jusqu'à l'intérieur du téléviseur avant la fermeture de la fenêtre. L'homme revint vers le corps inerte et le transporta jusqu'à une autre pièce.

Il n'appréciait guère cette besogne. Il avait pourtant tout fait pour l'épargner, mais la curiosité fut plus forte et finit par causer sa perte.

En posant la dépouille sur une table, il songea aux effets du conditionnement à l'âge adulte et à l'efficacité future de l'absence de conditionnement. L'archéologue était parvenu à garder sa réflexion intacte alors qu'il venait de voir la vidéo qui avait forgé inconsciemment son état d'esprit écologique. Il avait cependant noté qu'il était quelque peu perturbé durant quelques minutes. Peut-être qu'un autre visionnage aurait accentué son trouble, déclenchant probablement un reconditionnement durable, ce qui aurait confirmé l'efficacité du revisionnage à l'âge adulte.

Un regret s'imposa soudain à lui. S'il l'avait persuadé de relire la vidéo, peut-être qu'il n'aurait pas eu besoin de l'éliminer. D'un autre côté, l'archéologue aurait compris son manège et aurait refusé. Et puis, il y avait trop de risques en jeu. Il ne pouvait pas simplement se fier à sa parole et il n'était pas vraiment sûr que le reconditionnement aurait fonctionné sur le jeune homme à cause de sa résistance psychique apparente et de sa curiosité névrotique.

Il s'empara de son oreillette, l'installa dans son conduit auditif et appuya dessus. Un écran holographique apparut devant l'ensemble de son champ de vision. Il pensa appeler son responsable. Il fit son rapport et attendit les instructions. Une fois celles-ci données, il coupa la connexion et s'affaira à sa nouvelle tâche. Il devait enterrer le corps.

En sortant du sarcophage, le gardien pensa aux générations futures. Bientôt, plus aucun Homme ne serait conditionné. L'éducation scolaire suffirait à rappeler aux futurs adultes les idéaux de la social-écologie. Puis, un jour, sans qu'on ne s'en rendit compte, les Hommes redeviendraient égoïstes et le groupuscule dont il faisait partie serait obligé d'utiliser à nouveau "le rêve du sauveur" pour reconditionner les individus. Peut-être était-ce cela l'histoire de l'Humanité: un cycle sans fin.

Créé par Schopen le 21/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Lâcher-prise (alternative)

- Attendez une seconde… Pourquoi tenez-vous tant à me donner la vidéo sans les lunettes ?

L’ homme lâcha un soupir et rétracta sa main sans répondre.

- Vous vouliez que je regarde la vidéo une fois retourné chez moi, dit l’ archéologue. Et plus je la regarderais, plus je serais envoûté par son message et ses émotions et moins j’ aurais les idées claires pour révéler mes découvertes. C’ est ce que vous vouliez ?

L’ homme l’ observa un moment, avant de répondre.

- Avouez tout de même que c’ est une meilleure idée que d’ être obligé de vous supprimer.

Jules resta interdit durant quelques secondes. Pour la deuxième fois, il l'avait indirectement menacé de mort. Mais il savait qu’ il était plus coopératif qu’ il semblait le laisser entendre, il tenta de nouveau sa chance.

- Encore une fois, pourquoi ne voulez-vous pas que j’ emporte ces lunettes ?

L’ homme redevint muet. Jules usa de la même stratégie et restait planté devant lui, silencieux. La scène dura de longues minutes avant que la glace ne se brisa enfin.

- Vous voulez vraiment le savoir ?
- Oui, répondit brièvement Jules.
- Réfléchissez bien, car la réponse à cette question est dangereuse et pourrait vous coûter la vie. Jusqu’ à présent, j’ ai fait de nombreuses entorses au règlement, mais je ne pourrais pas lever ce dernier voile sans que vous n’ en payer les conséquences.

Jules fut saisi d’ effroi. Le regard de son vis-à-vis avant changé. D’ humain, il était redevenu froid, inexpressif comme au début de leur rencontre. C’ était un mauvais présage... Bien que son entretien avec lui l’ avait convaincu que sous le masque se cachait un être humain, un mauvais pressentiment l’ engagea à trouver une autre solution pour gagner sa confiance.

- Ecoutez, commença-t-il, j’ ai l’ intime conviction que vous n’ êtes pas un tueur.

L’ homme resta impassible.

- Cependant, ce que j’ entrevois dans votre regard me laisse penser que ce que vous venez de dire n’ est pas à prendre à la légère. C’ est pourquoi, j’ accepte le compromis et vous remets les lunettes afin qu’ en retour vous me laissiez une copie de la vidéo.

Son vis-à-vis semblait réfléchir.

- Notre accord tient-il toujours ? demanda Jules.
- Parfaitement.

L’ archéologue opina de la tête et tendit l’ objet du délit. Alors que l’ inconnu effleura les lunettes, Jules rétracta légèrement son bras.

- J’ aurais une dernière requête à vous adresser.
- Laquelle ?
- Pouvez-vous me promettre de ne pas vous débarrasser de moi après cet échange ?

Le gardien le fixa un moment avant de répondre.

- Vous avez ma parole.

Satisfait, le possesseur des lunettes remit l’ objet à son protecteur.

- Attendez-moi ici, demanda l’ inconnu.

L’ homme partit dans une autre pièce, située à quelques dizaine de mètres. Il prit soin de refermer la porte derrière lui. Un sentiment de soulagement, de déception et de peur s’ invitèrent successivement chez l’ archéologue. Il était soulagé d’ avoir la vie sauve, mais regrettait de n’ avoir pas réussi à le convaincre de garder l’ objet. Désormais, une sourde appréhension le tenaillait. Il guettait l’ ouverture de la porte avec appréhension. Et si, au lieu de revenir avec une clef, le gardien du sarcophage sortait une arme, le mettait en joue avant de faire ce qu’ il semblait vouloir accomplir depuis le début: faire taire un témoin gênant.

Les minutes s’ égrenaient lentement avant que la maudite porte ne s’ ouvrit enfin. Le gardien ne semblait pas armé. Arrivé à sa hauteur, il lui tendit la main.

- Voici votre preuve.

Soulagé, Jules saisit la clef.

- Merci d’ avoir tenu parole.

L’ autre afficha un sourire en coin, semblant signifier « c’ est bien normal ».

- Avant de partir, j’ aimerais comprendre en quoi ces lunettes sont si dangereuses pour l’ Humanité. Il est clair qu’ il n’ y a pas de systèmes d’ armement cachés à l’ intérieur. A moins qu’ elles ne servent de télécommande ou de clef permettant d’ activer un dispositif militaire quelconque, je ne vois pas en quoi elles sont une menace.

Son vis-à-vis sembla réfléchir quelques secondes avant de sortir les sacro-saintes lunettes de sa poche droite. Il les installa à son nez, semblait faire quelques réglages par la pensée avant de les retirer.

- Si vous voulez connaître son dernier secret, mettez-les et regardez une dernière fois la vidéo.
- Il y a un message caché ? demanda Jules après avoir saisi l’ appareil, soupçonneux.
- Disons que je vous révélerais tout après votre visionnage.

Cela respirait le piège à plein nez. Il se souvenait des effets hypnotiques sur son esprit après l’ avoir vu la première fois. Après réflexions, il se rappela que toutes les informations que l’ homme lui avait révélé était resté dans sa mémoire bien après avoir regardé la vidéo. Comprenant qu’ il n’ avait pas d’ autres choix, il obtempéra

L’ interface graphique semblait différente. Il vit une fenêtre lui demandant de confirmer s’ il voulait lire la vidéo. Il pensa par l’ affirmative.

Le décor majestueux revint à lui. Durant la lecture, il ressentit quelque chose de différent, un sentiment bien plus puissant que la dernière fois. L’ euphorie, puis l’ allégresse l’ envahirent peu à peu. Alors que sa joie était à son paroxysme, la vidéo se termina. Il resta un moment, encore habité par les images. C’ était à peine s’ il avait remarqué que l’ inconnu lui retirait l’ appareil pour le ranger dans sa poche.

Alors que le gardien l’ observait, curieux de voir sa victime perdue dans le néant, Jules lui demanda s’ il pouvait revoir le film, ne serait-ce qu’ une fois. L’ autre eut un sourire en coin.

- Vous pouvez la revoir sur la clef que je vous ai remise toute à l’ heure.

Se rappelant soudain que son bonheur était entre ses mains, il s’ empressa de sortir son mini-pc et de le connecter à la clef. Le clip vidéo, qu’ il vit via son écran holographique, était d’ une bonne qualité.

Une fois cette nouvelle lecture achevée, il ressentit un certain bien-être. L’ euphorie n’ était pas aussi grande que la dernière fois, mais fut suffisante pour qu’ il retrouva sa sérénité.

- Maintenant que vous êtes prêt, je vais vous révéler pourquoi ces lunettes connectées sont si dangereuses.

L’ archéologue fit à peine attention aux propos de l’ inconnu. Il tenta cependant de se concentrer un peu plus sur ses propos…

Créé par Schopen le 24/11/2015 | Evaluer ce scenario
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Les démons intérieurs

L'homme lui révéla que l’ appareil contenait non seulement la vidéo de l’ homme en bord de mer, à l’ origine de leur civilisation, mais contenait également le logiciel et l’ application pour générer des rêves addictifs.

- La vidéo que vous venez de voir sur les lunettes était en mode « rêve addictif ». Je vous ai donc inoculé l’ addiction à cette vidéo via l’ application comme l’ ont fait nos aïeux, il y a 3 siècles de cela. Et j'y ai rajouté un petit plus. Le rayonnement a pénétré non seulement votre Inconscient mais également la zone du plaisir afin de rendre le rêve encore plus addictif.

Jules ne réagit pas à cette double révélation, sa seule envie fut de retrouver l’ homme en bord de mer. Il activa de nouveaux les images et y replongea, les yeux fixés sur l’ écran.

La lecture achevée, il chercha le gardien. Ce dernier avait disparu. Le jeune homme fut satisfait. Il lui faisait perdre son temps avec ses phrases longues, ennuyeuses et inintéressantes. Il lui semblait, cependant, l’ avoir entendu dire quelques chose comme « vous connaissez la sortie ». La constatation de l’ absence de l’ inconnu effective, il en profita pour regarder une nouvelle fois le film.

Le temps se dilua et s’ écoula sans qu’ il n’ en prenne conscience. Après avoir vu pour le énième fois le rêve de l’ homme en bord de mer, il ressentit de la fatigue. Peu de temps après, la faim le tenaillait. En fouillant dans son sac, il s’ aperçut qu’ il n’ avait plus de vivres. Ni eau, ni nourriture. Il ne sut combien de temps il était resté ainsi, et il n’ en avait cure, du moment qu’ il pouvait lire et relire sa précieuse vidéo.

Par précaution, il jeta un regard sur le niveau de la batterie, celle-ci pouvait encore tenir un bon mois sans être rechargée par l’ énergie solaire. Cependant, il savait que, comme tout être vivant, il avait besoin de se nourrir pour survivre tout comme il avait besoin de dormir.

Alors qu’ il visionnait pour la dernière fois la vidéo, il s’ endormit dans un sommeil peuplé de dunes bleues et de mouettes étranges.

Soudain, un homme s’ approcha de lui et lui tendit une vieille clef usb du 21ème siècle. « Prenez ces lunettes.  », lui dit-il. Alors qu’ il les tenait entre ses mains, l’ homme se transforma en serpent. Sa taille avait atteint deux fois la sienne. Au moment où il ouvrait sa gueule, la clef devint une épée laser dont la lame rougeoyante éclaira le reptile qui reculait, effrayé à sa vue. Jules planta l’ épée dans le corps du serpent. Une main lui saisit le bras. « N’ oublies pas l’ homme en bord de mer », lui dit une voix. Il tourna son regard vers le propriétaire de la main. Il ne reconnut pas le visage, mais cette personne semblait auréolée d’ une lumière bleue. Alors que l’ entité bienfaisante disparaissait dans le halo bleuté, le décor changea. Il vit l’ immensité de la mer devant lui. Il était retourné malgré lui dans sa vidéo préférée. Peu de temps après avoir entendu les goëlands, quelque chose jaillit de l’ eau de mer. Il s’ agissait d’ une gigantesque tête de mort surmontée de deux os en croix qui tournoyaient autour d’ elle. L’ effrayant squelette se ruait vers lui.

Il se réveilla en sueur. Des bribes de son rêve revenaient en mémoire avant de disparaître peu à peu. Il grelottait. Il ne sut s’ il s’ agissait du manque de nourriture ou de visionnage de la vidéo. Il comprit cependant qu’ il ne pourrait pas regarder longtemps cette vidéo s’ il mourrait de faim.

Il ramassa péniblement ses affaires, regarda deux-trois fois la vidéo pour se calmer avant de remonter l’ escalier en collimaçon. Plus il rentrerait vite chez lui, plus il écourterait le temps passé sans visionner la vidéo.

Créé par Schopen le 25/11/2015 | Evaluer ce scenario
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