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| Ceci m'est arrivé en esprit, un soir que je revoyais mes amis pour la première fois depuis longtemps, après une absence vonlontaire mais improvisée (le jeu du hasar et de la vie). Cela m'avait chauffée le coeur de les savoir regroupés pour l'occasion mais comme à chaque fois le coeur chauffe de trop, les hésitations commencent et la confiance se perd au fond, il reste une vague apparence d'ensemble. La vérité affleure dans la périphérie de l'âme et les craquelures du temps opèrent.
Il y avait une bonne ambiance et de la bière. Mais comme à chaque fois, les hommes et femmes disposant de très peu de matières chimiques pour échanger vraiment les informations essentielles, et les mots étant des cages emprisonnant le sens, je me sentais frustrée de ne pas pouvoir tout tenir dans mes bras, cet instant, le temps nous ayant séparés, celui qui était passé, la chaleur d'être de la même "plus ou moins" tribu et ces êtres beaux à l'histoire faite de hasard et de vie et leurs choix...
Je ne passais pas une si bonne soirée, je voulais danser et être l'ivresse comme à chaque fois mais chaque fois n'est pas la bonne et il falait bien cela pour voir que le souvenir n'est pas une vivacité en soi mais plutôt une fulgurance des ideaux.
Je n'avais pas trouvé ni provoqué l'occasion de parler à qui je voulais vraiment parler ce soir là, mais les non-dits laissés à l'éther sont autant de vérités que les mystères sont les voiles devant certaines vérités.
Passons maintenant à la vision. Les projets des uns des autres, ma situation, les envies et le monde tel qu'il nous apparait...
Aller à pied, en avion à cheval, croire en voyager.
Nous allons transhumer. rien ne va changer vraiment si ce n'est nous, notre coeur. la vérité ne nous apparaitra plus par medias interposes mais nous la decouvrirons chaque jour par un autre moyen: notre prochain le plus direct, notre voisin, nos parents, nos amis, le monsieur dans le bus et celui dans le metro.
La face du monde ne changera pas tout à fait si ce n'est notre vision de celui-ci, notre terre, notre paradis, notre existence et nos coeurs.
ainsi pour fuir nos villes tristes, nous ne voyagerons plus seuls ou accompagnés mais ensemble.
Les routes seront notre refuge et la route seule permet la rencontre et mon prochain sera cette rencontre. nous decouvrirons nos verites ensemble encore une fois.
D'autres fuirons les guerres et ensemble ils traverseront les frontières et viendront à notre rencontre et ainsi nous apprendrons la langue universelle et l'equilibre sera un et nous serons un et chaque route croisera celle de son prochain avec sa vision juste de notre univers commun, celui de notre passage sur terre.
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ELFI LOYKA 
