EXPLORATEUR DU FUTUR:
GERSHOM

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Je le savais, je n'ai rien fait

 

 

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Je l'avais observé dès 2009, là où je suis né et cela m'inquiétait. J'ai plongé moi aussi dans l'hypnose collective orchestrée mais maintenant c'est devant nos yeux et personne ne peut plus rien, ma ville est inhabitable. Beaucoup se sont réfugiés sur les hauteurs à cause de l'envahisseur et les émeutes sanglantes pour une bouteille d'eau, un morceau de pain semblent ne pas avoir de fin. Sur le milliard que nous sommes à chercher le salut, tous sont issus des deux milliards d'âmes qui ont du faire face. La moitié a disparu, nous, on attend.

Au nord, on sait qu'il y a une guerre. Le pays voisin a, soit-disant, détourné des réserves d'eau. C'est ce que l'on nous fait croire, mais nous, les sans nombre, les "countless people" de H.G Wells, la série de zéros qui suit ce petit nombre inférieur à dix, on ne nous la fait plus. Le petit nombre, l’ordinal nous a trop menti, maintenant que nous buvons le calice de ses promesses rassurantes, on a ouvert les yeux. Ils ont laissé l'envahisseur monter car ils savaient que la mort d'un grand nombre était nécessaire pour accomplir leur plan et maintenant qu'ils y sont, sur les "hauteurs", qu’y font-ils ?

De source sûre, nous savons que la caste des privilégiés sont "rfid-isés" comme on le dit désormais en bas avec un code spécial qui fait que rien ni personne ne pourra jamais les inquiéter: ni la police, ni les armées, ni les brigades civiles de l'ordre social mondial, ni les tribunaux. Une partie de ma famille est morte en essayant de regagner un peu de dignité : à manger, à dormir au sec, à travailler, à ne pas être marqué comme un bétail. Mon nom ainsi que des millions d’autres sont inscrits dans la liste rouge, celle des terroristes, parce qu’on a encore par miracle un peu d’énergie mentale, mais dans peu, il n’y aura plus personne pour témoigner. Les zonderkommandos de l’an 2014, c’est nous, on a vu trop de choses, va falloir nous faire taire, encore un peu de temps...

Les nouvelles du loin ne sont pas nouvelles, la loi martiale est toujours en vigueur dans l’alliance nord-américaine, les petits de Kathrina (Lady KATY pour les ex néo-libéraux) ont proliféré et les valets de Wall Street ont été lâchés; ils ont pu faire tout ce dont ils rêvaient en un temps record. Ils n’ont pas reconstruit les écoles publiques, ils n’ont pas reconstruit les biens des petits particuliers, ils n’ont pas recueilli les sans abris alors qu’ils avaient des centaines de camps équipés (on se demande plus pourquoi) et ils ont donné par mesure d’urgence nationale le pouvoir à une bande organisée occulte et non élue.

La ‘FemaLe’ a carte blanche mais n’outrepasse jamais son droit, droit que lui donne depuis des années les lois du pays, l’Acte Patriote. Droit sur la terre agricole, sur toutes les sources d’énergie, sur tous les moyens de transport, droit d’internement sans inculpation, droit de vie, droit de mort. On en rit de dépit entre nous de la carte blanche rouge comme une colombe.
J’ai la force de fermer les yeux, plus les poings, mais ils n’ont pas gagné, je vais essayer de garder mon âme.

Je pense à ce que je voyais en ce temps là, qui m’inquiétait et qui est là maintenant. J’avais des signes, j’avais la force et nous je n’ai rien fait car ça semblait trop énorme pour être vrai, du reste, personne ne voulait l’entendre il y a cinq ans.

Je n’ai plus besoin de jumelles pour voir au loin, l’envahisseur est devant moi, majestueux. Les milliers de kilomètres cube de glace fondue se sont invités dans nos maisons, des pays entiers sont rayés de la carte. Ma ville est à moitié engloutie, je la regarde d’en haut.

L’ordinal va dans quelques mois se terrer dans les abris secrets qu’il s’est fait construire sous les chaînes montagneuses car il compte redessiner quelques parties du monde par le feu. Il réglera ainsi de la même manière un nombre certain de crises alimentaires sur lesquelles on a peu d’informations, sauf le témoignage de quelques exilés miraculés.

Quand ce sera le moment, je serai mort, c’est pour ça que je t’écris maintenant, si quelqu’un peut me lire.
Un prophète m’a dit qu’ils se cacheraient dans les montagnes, croyant être à l’abri. Il m’a dit aussi qu’ils seraient pris dans leurs propres filets ce jour là, ils paieront l’addition. Ils prieront pour que la mort les atteigne et elle ne viendra pas, ils auront pour ami la frayeur et pour consolateur la désolation.

J’ai à peine le cœur de m’en réjouir de ce jour là. Un si merveilleux miracle que la planète et la vie saccagées pour si peu: de l’argent qui n’existe pas et que je prête à intérêt à des peuples entiers pour les asservir dans la dette, du pouvoir que j’ai déjà mais qui ne me suffit plus.
Je savais, je n’ai rien fait. Que personne n’ai voulu entendre n’est pas de ma faute mais n’atténue en rien mes remords, j’aurais peut-être du insister plus, qui sait ?

Ecoute moi si tu me lis tant qu’il est temps.
Pardonne moi si tu m’entends, Dieu Puissant.
 

 

  
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