|
Evitons
l'équivoque
Non, j'ai bien dit une
machine bien programmée et pas une machine
programmée pour le bien.
Une machine programmée pour le bien est une suite
d'algorithmes pensés par un ou plusieurs programmeurs
avec la volonté d'accomplir quoi ? Le bien ? Plus de
neutralité alors car rien de plus subjectif que le
bien (dixit Fantomas).
Mais
une machine bien programmée est une machine dont les
algorithmes, à partir de contextes très
précis (densité démographique, relief,
climat, historique...), décrivent une suite de
tâches à entreprendre, quand les entreprendre
et qui doit les entreprendre.
Par qui, j'entends quelle sont les personnes
qualifiées (formées) pour entreprendre ces
tâches.
Un exemple : la construction d'une maison fait intervenir
tout un tas de corps d'état, des ouvriers
qualifiés, chacun à son heure. La
qualification c'est avoir suivi une formation pour
l'exécution des tâches et être
physiquement capable de les exécuter.
Il en va de même pour toutes les occupations vaines et
futiles que l'homme a créé et a appelé
travail, métier ou profession.
Les cours ou formations à toutes les professions sont
d'ores et déjà "en ligne" sur le Net, donc
bien structurés, dispensables comme c'est le cas pour
certains, par un ordinateur.
Dans certains intranets de collectivités, un
système de recherche permet aux administrés et
élus de poser une requête qui aboutit sur la
personne jugée experte pour y répondre.
A partir du moment où toutes les données sont
enregistrées de manière informatique, un
ordinateur peut les traiter et présenter le
résultat de ces traitements.
Le principe est simplement d'être le plus exhaustif
avec lui pour que les résultats des traitements
soient le plus fiable possible.
Donc,
un ordinateur bien programmé serait dans ma vision un
ordinateur ayant accès à des informations
météorologiques pour se créer un
contexte "local" de traitement. Ces informations seraient
complétées par des données
géographiques tel le relief, la densité
démographique, la répartition des âges
et d'autres comme le niveau de formation de chaque
individu.
Ensuite, les programmeurs doivent décider de ce qu'on
attend comme résultat. Dans ma vision, le
résultat serait chaque jour, une liste "locale"
attribuant des tâches à chaque individu selon
son âge et sa formation.
Ces tâches sont celles essentielles à la
société "locale": tout ce qui concerne une
exploitation des ressources en commun et
réfléchie.
Ainsi, s'il est nécessaire de 10 personnes pour
s'occuper d'un hectare de terre, l'ordinateur
sélectionnerait chaque jour 10 personnes, pas
obligatoirement les mêmes, formées pour ces
tâches. L'ordinateur programmerait lui-même les
actions de formation individuelle en fonction des
prévisions de besoin de main-d'oeuvre
qualifiée (quantité et qualité).
Plus de compétition dans le travail, plus de
discrimination de Q.I. La polyvalence étant de mise,
chacun serait en mesure d'effectuer n'importe quel travail,
de la construction d'une éolienne à la
programmation d'un ordinateur en passant par la mise en
terre de plants d'ignames.
Imaginez un peu : je me déplace chaque matin vers la
place centrale de la cité où des écrans
géants m'indiquent pendant que je prends mon
petit-déjeuner où je vais travailler, si je
suis en formation ou bien en vacances. Avec chaque jour le
sentiment d'être utile à la
collectivité, quelque soit ce que j'accomplis.
Il ne serait plus question de vie ou de mort si un fax, un
e-mail ou un coup de téléphone n'est pas
passé ou reçu.
Chaque personne serait prise en compte de manière
individuelle et pas collectivement comme c'est le cas
maintenant, ou nous sommes tous des unités de
statistiques pour le gouvernement. Connu de sa famille, de
ses collègues, de ses amis, de la cité.
L'ordinateur,
s'il est vraiment bien programmé, pourrait aussi
établir les calendriers des compétitions
sportives entre les cités, rendant les hommes heureux
de s'affronter honorablement sans que l'argent intervienne
en coulisses et fasse oublier l'esprit sportif.
Dans
une telle situation, quelle peut-être la place d'un
gouvernement ? Peut-être continuer à faire des
lois pour faire grossir si besoin est le code civil, ou le
code pénal, ou le code du commerce ou le code du
travail ou le code...
|