EXPLORATEUR DU FUTUR:
FRIDOUILLE

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La véritable histoire de Zarathoustra

 

 

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Un jour de printemps, quelque part en Iran, c’est de là que tout a commencé. Un instant infime à l’échelle de l’univers mais d’une importance capitale pour nous les hommes. Ce jour, tout a basculé.

Hedayat est un adolescent rebelle. Malgré que son prénom soit synonyme de guidage spirituel, ce n’est pas sa tassé de thé. Lui, c’est un sportif, un dur. Il fume et il a toujours dans son sac une barre chocolatée américaine. Ses proches interdisent pourtant ce comportement car il ne faut pas jouer avec la religion. Et c’est d’autant mal vu dans le quartier. Hedayat est en pleine possession de ses moyens du haut de ses seize ans. Il rentre aujourd’hui à peine dans l’age adulte et joue encore au football avec Kamran, son meilleur ami, comme à son habitude dans un terrain vague abandonné près de Téhéran. « Ecartons nous de cette société qui ne nous comprends pas, et créons nous un monde meilleur, un monde fait de rêves d’enfants »

Le ballon atterri malencontreusement derrière la clôture d’un terrain abandonné. Les deux compères, par curiosité, veulent aller espionner un étroit couloir souterrain qui se cache derrière les fils barbelés. Le passage a été mis à nu après qu’ils aient retiré de gros bouts de bois et quelques gravas. Le ballon fut vite oublié, la découverte de l’inconnu était leur nouveau jeu. Brusquement, un souffle ancien, vieux de plusieurs siècles voire millénaires et qui avait stagné là, s’extirpa de l’ouverture béante. L’odeur faisait penser à de la terre mouillée sur fond d’hydrocarbures. Ils trouvèrent alors une pièce cachée. A la lumière d’un briquet ils virent des inscriptions étranges sur l’un des rochers brillants et humide prédominant la pièce: « Zarathoustra ».

Quelques jours après les deux adolescents disparurent mystérieusement. Les familles prièrent Dieu. « Pourquoi tu n’as pas veillé sur nos enfants ? Dieu tu es le sens de nos vies, n’existes tu donc pas ? Es tu mort ? »

Les médias conclurent hâtivement qu’ils étaient morts et que cela était dû à un gaz toxique, à la pollution. L’affaire fut rapidement oubliée. Ces histoires d’intoxiqués étaient devenues courantes.

A l’autre bout de la planète, des mineurs chinois trouvent eux aussi à leur tour des roches étranges au milieu du charbon avec des inscriptions identiques: « Zarathoustra ». Ils découpent les roches pour les transmettre à leurs chefs dans le respect de la hiérarchie. Le lendemain, la mine s’écroule, trente morts, les chefs sont portés disparus. Ces événements inconnus semblent décimer des populations d’humains à présent. Les animaux et les plantes n’étaient pas touchés. Mais les humains n’y prêtaient pas attention, préférant l’individualisme, le profit, le déni d’autrui. Partout aux quatre coins de la planète, des inscriptions « Zarathoustra » furent encore découvertes. A chaque fois, des gens disparaissaient en plus grand nombre. Cette fois l’information fut révélée au monde.

Les plus croyants prièrent Dieu mais cela ne changeât rien. « Zarathoustra », ce mot puissant au-delà de nos simples mots, semblait rejeter cette croyance. La solution n’était pas là. Quel était donc ce schéma destructeur? Qui en était responsable ? Y a-t-il une logique ? Où est cachée la vérité ?
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Beaucoup de gens sont alors effrayés de perdre la vie. Certains croient à une malédiction et ne veulent pas étudier ces maudites inscriptions. Et pourtant ceux là disparurent comme les autres par le seul fait de ne pas avoir voulu les déchiffrer, ainsi que ceux qui s’arrêtaient de chercher des réponses et de continuer leurs vies de débauche physique et mentale. Epicure se retournerait dans sa tombe.

Bizarrement, d’autres arrivaient à survivre à ce fléau, souvent les plus curieux, les plus téméraires, ce qui ne croyaient pas en la fatalité, ce qui voulaient se battre pour résoudre cette énigme et trouver la vérité cachée. Le chemin semblait dur pour y parvenir mais ces gens là étaient grandis par cette peur génétiquement naturelle.

Alors des groupes de gens se sont formés, les fidèles du « Zarathoustra », abandonnant leurs activités quotidiennes, et ont tenté de se couper de toutes perturbations externes pour trouver la signification cachée derrière ces inscriptions. Les plus perturbés croyaient au complot, à une vérité historique, à des gouvernements véreux. Les gens ne cherchaient donc pas la bonne vérité et continuaient à mourir. Voilà où était le début de l’explication. Mais existait-il seulement une vérité absolue, une tactique induite par la logique mathématique de mère nature, une vérité que l’on puisse démontrer sans interagir avec l’objet de l’étude? Ces groupes de gens furent vite limités. Il ne parvenait pas à trouver une réponse précise. En effet, les plus grands penseurs butaient sur le principe d’incertitude d’Heisenberg. Ce dernier les emmenait en effet à mettre en évidence qu’il était impossible de déterminer avec exactitude un phénomène s’ils perturbaient ce phénomène pour pouvoir le comprendre et ainsi le maîtriser. Ils se battaient toujours autant pour outrepasser ce principe fondamental.

Ne parvenant pas à sauver rapidement les peuples, certains, les plus intelligents, ont décidé qu’il fallait former une plus grande unité au dessus du peuple, une cohésion de groupe et sans interagir avec le peuple. Que plus nombreux à réfléchir en même temps ils pourraient d’une part sauver des vies et d’autres part enfin enrayer ce poison. Les hommes ne pouvaient pas se contenter de chercher, il fallait trouver une solution, ne plus garder ce référentiel charnel. La réponse devait se trouver au-delà de leurs sens, de leurs mots, de leur imagination. Beaucoup de gens ne comprenaient pas leur message, se refusant à vivre dans un monde de pensées, de réflexions qu’ils jugeaient stériles. Ils étaient asservis par leurs propres carcans, dans une prison psychique héritée des générations passées. Ces gens finissaient par mourir également. « Zarathoustra » les rattrapaient tous.

Les hypothèses allaient des plus basiques aux plus insensées, et les survivants passaient des jours et des nuits, en voulaient toujours plus, s’épuisant à tenter de ne pas mourir un jour ou l’autre comme les autres. Cela en vient à les obséder, à former un groupe d’initiés encore plus supérieurs et à se dénigrer les uns des autres. Le petit peuple les prenait pour des fous, des illuminés prêchant la bonne parole dans des théories les plus absurdes auxquelles personne ne croyait vraiment.
Pourtant, il y avait encore beaucoup de gens qui survivaient, Zarathoustra les épargnait. On irait dit comme une sélection naturelle, prédéterminée. Les survivants arboraient des explications aux inscriptions qui semblaient être les bonnes. Ceux qui s’en éloignaient mourraient.

Certains crurent alors qu’il suffisait d’éviter les dépenses d’énergies inutiles, de continuer à crier haut et fort les pensées qui s’étaient avérées efficaces pour d’autres. Ils pensaient que cela suffirait à les maintenir en vie. « Après tout, cherchons à optimiser notre vie, nos enfants ne doivent pas manquer leur éducation au détriment de cette quête de savoir. Nous devons trouver un équilibre. Nos enfants sont aujourd’hui innocents et doivent devenir des humains respectables et bien lotis. » Et pourtant, cette solution de facilité ne fit pas mouche et décima ceux qui la pratiquaient.

La panique commençait à s’installer. La peur des hommes était le moteur de leur existence. Jadis, cette peur était inconsciente, les hommes cherchaient à connaître l’avenir en maîtrisant les éléments qui les entouraient. Ils avaient créé les mathématiques. Cet outil ultime devait servir à résoudre les énigmes du vivant et à atteindre la vérité absolue, celle que l’on peut démontrer sans doutes. Mais en ces jours de fléau, il n’y avait plus de logique mathématique, seule la pensée et la réflexion semblait amener les hommes à la dure réalité: survivre. Les enfants pourtant n’étaient pas touchés, jusqu’à atteindre l’age de seize ans, sans même chercher à se surpasser mentalement.

Après des années de recherche et des peuples complètement décimés, les premiers Zarathoustriens, comme ils se nommaient, tentaient toujours de résoudre l’énigme. Grâce à cette peur et cette soif de connaître la vérité qui les a guidé à travers les années pour ne pas mourir, ils ont crée un institut de recherche et léguèrent tout leur savoir aux générations futures. Cette institution devient omniprésente, obligatoire, primordiale.

Petit à petit, au fil des générations, il se trouve que les surdoués, les penseurs, les cérébraux étaient favorisés. Qui aurait bien pu déterminer les critères nécessaires à l’évolution de l’homme? Les critères des hommes, eux, étaient bestiaux et avides, alors nous pouvons imaginer que des entités supérieures aient fait ce choix pour nous. Mais fort de cette hypothèse, comment ces entités auraient-elles pu influencer l’évolution naturelle de manière à pousser l’homme dans de tels retranchements ?

Le cerveau des hommes toutefois avait augmenté sa capacité d’analyse, de synthèse et de moins en moins mourraient à présents. La vérité s’approchait sans cesse. A juste titre, cette évolution qui se dessinait sur terre a été rebaptisée du mot polémique « Zarathoustra ».

Le monde devenait pourtant moins compliqué, les humains se sentaient mieux à présent. Les capacités cérébrales avaient fortement évoluées avec la taille du cerveau. Les humains ressemblaient à ce que l’on appelait autrefois les petits gris, grands yeux noirs et tête ovale, crâne lisse livide. Passer son temps dans des lieux confinés, dans les livres et des coins isolés pour réfléchir avait atteint grandement la morphologie humaine. Les connexions entre neurones étaient plus rapides, les capacité d’analyse renforcées. Certains commençaient même à montrer des caractères étonnants comme la communication par la pensée. La période était faste et l’économie reprit des forces. Les nouvelles entreprises d’informatiques et de bio-electroimplantation suivirent cette aventure pour y faire des bénéfices. Il y avait encore des humains qui pensaient que les richesses étaient financières. Il s’agissait de vendre aux humains des lignées encore sous développées des implants électroniques visant à augmenter leurs capacités cérébrales. Ainsi ils pouvaient mieux réfléchir et éviter de mourir. Le marché était devenu florissant mais enfin de compte, les entreprises finirent par se décimer ainsi que les clients qui faisaient des rejets d’implants. Les patrons et les employés avaient perdu ce contact avec « Zarathoustra » et cela leur fut fatal.

A partir de ce jour, les richesses ne comptaient plus, les hommes s’étaient débarrassés de leurs chaînes invisibles. Le pouvoir et la chirurgie électronique ne comptaient plus le seul but de vivre des gens était de ne pas mourir, peu importaient désormais les conditions de confort, la vie du passé, les contraintes pénibles d’une vie d’adulte moderne. Au fil du temps, le mode de vie en société avait éclaté: plus besoin de lois, d’état, de police…. aucun crime n’était à présent commis. En effet, comme le monde était désormais impliqué dans cette unique quête, nul ne pouvait s’en détacher sinon de perdre sa vie.
Les hommes se servaient désormais uniquement de moyens naturels pour se nourrir, se loger, se déplacer. Finies les énergies fossiles, les machines polluantes, l’extermination d’espèces animales, les objets non recyclables à l’échelle du temps humain. Les hommes semblaient avoir retrouvé un vrai contact avec la nature, une meilleure façon de vivre. La fin de la quête approchait. Il ne restait plus qu’un million d’êtres humains sur la planète vivant des biens faits du soleil et acceptant leur destinée: la nature n’avait pas besoin d’eux pour vivre. Le mot « Zarathoustra » s’était à présent effacé, le temps de plusieurs millénaires, le temps de l’érosion naturelle des roches.

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Un jour un de ces surhommes, finit par retrouver un livre d’histoire racontant cette fabuleuse évolution. Il lut que les humains « homo sapiens sapiens inferio » avaient découvert des inscriptions « Zarathoustra ». Sans significations apparentes, elles les avaient tous décimé sauf ceux qui avaient évolué en ce qu’ils étaient aujourd’hui. Il décida donc d’enquêter à ce sujet. Il comprit rapidement qu’il n’y avait pas de réponse à apporter. Le temps avait suffit, la peur avait disparut.

Le cycle de la vie pouvait donc continuer son court. La vérité n’avait jamais été découverte mais cela n’avait plus aucune importance. L’évolution naturelle, cette entité venant des entrailles de la terre, qui relie tout à tout, a été par une entité e nous a poussé à agir. Cette entité, autrefois appelée Zarathoustra par nos ancêtres les plus reculés, avait contraint la vie a faire évoluer les hommes vers des surhommes. Ces derniers finirent par attribuer une place primordiale aux espèces sans conscience, aux plantes et aux minéraux, aux chameaux, aux lions et à leurs progénitures. La boucle était bouclée. Ainsi parla Zarathoustra. Les derniers hommes n’avaient plus de peurs, vivaient sainement de plaisirs simples. Ils oublièrent cette quête de l’immortalité pour atteindre le bonheur, celui d’exister. Ils firent inscrire partout sur terre, sur des roches aux quatre coins du monde le mot « Zarathoustra » pour ne pas oublier. Ces inscriptions pouvaient tenir des millénaires et devaient rappeler aux générations futures d’humains le pouvoir de la réflexion.

 

 

  
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