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| Cela faisait longtemps que je m’y préparai mentalement. Le premier homme à quitter le système solaire pour aller visiter une planète lointaine qui semble a priori vivable. Dire que la bas je serais tout seul. Et dire que j’allais voyager durant deux siècles uniquement pour une semaine d’observation sur le terrain.
Ce voyage nous le préparions depuis sept ans et aujourd’hui le lancement est imminent. Dans deux heures, après avoir dit un dernier adieu à touts les gens que je connais mais que je ne reverrais plus, j’entrerais en phase d’hibernation pour me réveiller à plusieurs années lumières d’ici n’ayant vieilli ‘’que‘’ de dix pour cents des années passées à dormir, j’ai toujours du mal à m’y faire. Mais tout cela à un intérêt. Tout sera fait pour la science.
Maintenant que je me laisse tomber dans la mousse ultra confortable de la capsule d’hibernation je me dis que je ne devrais peut être pas faire tout cela. Touts ces risque pour un si petit résultat… Non ! Il est trop tard pour reculer maintenant. De toute façon, cela me donnera de bonnes vacances.
Je me détends un peu, une infirmière vient procéder à un dernier contrôle médical puis me dis au revoir. Tout cela est tellement ironique. Je ne la reverrai jamais. Quand je serais de retour elle sera depuis longtemps morte et enterrée. Mais l’heure n’est pas à ce genre de réflexions. Il faut y aller maintenant. La capsule se referme doucement sans un bruit, je commence à entendre un décompte au loin. 10, l’effet du tranquillisant administrer par l’infirmière se fait sentir. 9, je ferme une dernière fois les yeux. 8, une odeur douce se déverse dans la capsule. 7, je reconnais l’odeur du gaz de mise en hibernation. 6, mes sens s’atténuent. 5, mon esprit s’embrouille. 4, je n’arrive plus du tout à penser…
Tout d’un coup je remarque que le 3 ne vient pas. Je sors de la brume de mon esprit et voit 3 visages penchés sur moi qui m’observent les yeux emplis de curiosité. Pris de panique, je me demande bien de qui peut-il s’agir. Vu leur tête, il doit s’agir d’humains. Mais d’où peuvent-ils bien venir. Je n’ai pas le temps de me poser plus de questions, que le plus vieux des trois m’adresse la parole.
-Bonjour Monsieur Chevalier. Cela fait cent ans maintenant.
-Heu… Bonjour, balbutiai-je, qui… qui êtes vous ?
-Nous sommes des explorateurs, tout comme vous. Répondit une femme d’une trentaine d’années.
-Mais comment êtes vous arrivés jusqu’ici ?
-Nous sommes partis de la terre il y a huit ans pour faire le ce pourquoi vous êtes ici puis vous rapatrier sur terre. Vos connaissances scientifiques étant devenues obsolètes, nous avons trouvé que le mieux serait de vous rapatrier pour d’autres raisons. Vos connaissances historiques.
Ah ! Malgré toutes mes réflexions, j’avais oublié ce détail. Et dire que je déteste l’histoire. La technique pourrait évoluer et je pourrai me faire dépasser. Quelle honte de se faire devancer si bêtement par ces prédécesseurs ! J’aurais dû y penser.
-Mais, alors les techniques ont autant évolué en un siècle ! M’exclamai-je étonné.
-Oui exactement. Mais l’heure n’est plus à la discussion, nous repartirons d’une minute à l’autre et pourrons reparler de tout ceci sur Terre. Venez. Votre cryo-capsule vous attend.
Alors là ! Je ne m’étais jamais préparé à un tel accueil. J’ai été rétrogradé du rang de scientifique mondialement reconnu au rang de simple relique datant du XXIème siècle ! Je n’en reviens pas. En m’installant dans la cryo-capsule, je me dis que j’airais du envisager le fait que la connaissance n’est jamais acquise. Mais à cause de l’enthousiasme de mon ancien projet, j’ai été aveuglé et ai considéré ce que je faisais comme quelque chose qui perdurerais à travers les générations. Quel sot ! Il faut se rendre à l’évidence, je ne sers plus à rien.
Soudain, un flash blanc se fait et je me retrouve huit ans plus tard dans une cryo-capsule s’ouvrant entouré d’une foule de journalistes me mitraillant de questions.
Je me dis quand même que c’est ainsi. On se croit invincible à l’épreuve de tout. Mais les générations futures nous battent à notre propre jeu en moins de temps qu’il nous en faut pour dire ‘’ouf’’ et on ne s’en rend compte qu’en contemplant notre échec. Maintenant, je me demande bien ce que je pourrai faire de ma vie dans ce monde hostile ou tout est encore à apprendre. Je me sens soudain comme un nouveau né face à un monde dont je ne connais rien. Je m’effondre sous l’œil attentif des caméras et commence à sangloter en silence.
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DREAM 
