La vérité dans la méditation

Yin Zyang avait prit l'habitude d'entrer en méditation chaque matin entre 8h30 et 12h30. Ainsi, durant 4 heures, son esprit était entre le néant et l'absolu. De temps à autre, des images furtives s'invitaient dans la non-pensée. Images dont ils ne comprenaient pas la signification et qui laissaient ses maîtres dans une perplexité à peine voilée.

Pourtant, aujourd'hui, il lui semble qu'une clef s'était dessinée lors de sa dernière méditation.

Alors que le temps et l'espace semblaient avoir disparu, deux colonnes, l'une blanche, l'autre d'une transparence noire, apparurent comme surgies d'un songe. Les deux colonnes prenaient un chemin parallèle, puis lentement, il lui semblait que les deux lignes déviaient de leur trajectoire. La ligne noire prenait une tournure marron, puis rouge avant d'alterner de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Les deux lignes finirent par se rapprocher et se toucher.

Et c'est avec surprise que les deux lignes continuèrent leur chemin. Elles s'éloignèrent peu à peu avant de se courber, redevenir parallèle avant de dévier de nouveau, se rapprocher, se croiser, etc.

La réponse à toutes ses questions allait être révélée au grand jour dans son esprit lorsque le songe s'évanouit brusquement.

Lorsqu'il se réveilla, il ne trouva pas la paix intérieure pourtant effective après chacune de ses méditations. Il ressentit quelque chose qu'il n'avait plus ressenti depuis qu'il avait rejoint le monastère : la frustration. Quel comble pour quelqu'un qui effectuait ces heures méditatives pour s'en éloigner.

Une intuition l'incita à coucher sa vision sur papier. Il prit sa plume d'encre, la trempa et dessina ce qu'il avait vu.

Son premier dessin formait une sorte de ballon ovale. Sur une deuxième feuille, il rétrécit les dimensions et s'aperçut que des courbes croisées se façonnaient.

Il resta méditatif devant ce dessin dont il ne comprenait pas la signification.

Durant tout le reste de sa journée de moine bouddhiste, le mystère de cette dernière vision perturbait l'esprit de Yin. Il demanda l'aide de ses maîtres qui, comme il l'avait prévu, ne surent précisément interpréter convenablement cette vision. Seul l'un d'entre eux lui donna une piste intéressante. La forme du dessin pourrait représenter les cycles de la vie, voire même de l'univers. L'univers évoluerait tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, pour y revenir ensuite.

La nuit venue, il s'endormit sur cette idée.

4 heures plus tard, il se releva vivement, courut sur sa planche à dessin, dessina les lignes, les entrecroisa, puis il relia chacun des deux côtés par d'autres lignes. Et il se mit à imaginer les lignes tournées sur elles-mêmes.

Dans son dernier rêve, il revit les deux lignes. Celles-ci le rejoignaient, se séparaient avant de revenir, etc. Mais cette fois-ci, elles se déplaçaient sur elles-mêmes et semblaient tourner en même temps qu'elles formaient les boucles ovales. De ces deux mouvements se dessinaient une autre forme, plus commune...

En se réveillant, il se souvenait de ses études en biologie génétique. Ce qu'il venait de dessiner était la base de ses études, une molécule sur laquelle il avait travaillé durant plusieurs années avant de découvrir la Voie du Milieu.

Mais alors, serait-ce possible...

Il venait de découvrir la clef de toutes ses questions.

Les deux lignes représentaient le Yin et le Yang. Leur entrelacement symbolisait leur interdépendance l'une de l'autre, les boucles ovales devaient effectivement représenter les cycles de la vie et de l'univers. Les lignes reliant les deux côtés évoquaient le lien qui les unissait. Et la rotation devait lui donner la révélation finale : les mouvements de l'univers formaient la multitude de brins de l'ADN.

Univers et ADN seraient-il liés ? Existeraient-ils un code génétique propre à l'univers ? Ou bien, l'univers comploterait-il pour la vie ? Finalement, une révélation amène un autre mystère...