Scénarios arborescents
Arborescence du scénario 7199

Un nouveau départ

Les rues de la capitale ne lui ont jamais paru aussi illuminées et resplendissantes. La plus belle ville du monde s'offrait à lui comme pour fêter son départ pour Beijing. Foulant les dalles de Trocadéro, Carl observait pour la dernière fois la plus célèbre tour de la planète. La Dame de Fer semblait se mouvoir sous l'effet des milliers de lampes accrochées à ses parois.
Comme à son habitude, il déroula mentalement le fil de sa vie. Profondément engagé dans l'Humanitaire pendant plus de 20 ans, il s'était lancé dans la vie politique. C'est là qu'il accepta d'entrer dans un gouvernement de coalition en tant que ministre des Affaires Etrangères. Cette décision allait changer le cours de sa vie.

Il revit son ami Martin Shrich, connu alors qu'il était à la tête de Prométhéus auprès des démunis, dans ce gouvernement en tant que Haut Commissaire aux Affaires Sociales. Cette présence amicale l'avait aidé pendant ces 1 an et demi au ministère.

Lorsque le miracle eut lieu, le Président avait senti les changements à venir, "la cassure" comme il aimait à le dire. Il en profita pour réorienter les priorités de la société à l'éducation et à l'économie au détriment de la police, de l'immigration, des affaires sociales, de la santé et un peu du sport (les sports de combats étant rendu obsolètes car impraticables).

C'est au cours de ce remaniement qu'il avait été remercié, faute de résultats suffisants. La méritocratie voulut par le Président était à ce prix. Il se demandait toujours comment l'on pouvait mesurer la bonne gestion des affaires étrangères.

Par la suite, il avait repris son combat humanitaire, mais les effets du miracle rendait inutile leurs actions. Il se retrouvait donc sans activité vraiment sérieuse, mis à part quelques commissions émanant de l'ONU une fois par an.

Il avait également tenté de se renseigner sur le miracle qui lui avait coûté son ministère et sa raison d'être dans l'Action Humanitaire. Cet intérêt était devenu obsessionnel au fil des mois écoulés jusqu'à ce qu'il apprenne l'existence de l'OMRSM. S'il parvenait à pénétrer dans cet antre secret, il assouvirait sa soif de recherche sur le phénomène.

Après une lettre de refus, il décida de sortir un livre sur son parcours et le miracle dont il essayait de lever quelques mystères. La polémique sur l'incertitude sur les effets à long terme du miracle disserté sur ce livre et la possibilité d'un effet vicieux caché, avaient déchaîné les passions et de vrais débats naquirent de cette polémique. L'éditeur l'avait personnellement félicité du succès du livre qui battait le record des ventes de la maison d'édition.

Et alors que l'actualité oubliait la polémique et parlait de moins en moins des miraculés, il reçut la lettre de l'OMRSM l'invitant à se présenter à 8 heures au hall de la succursale, à Paris.

Il s'aperçut très vite, arrivé dans les lieux, qu'il n'était pas le seul à avoir reçu cette invitation. Une centaine de personnes s'y étaient réunis, appelés par l'Organisation. Il y aurait une sélection drastique. Au bout de 2 heures d'attente, l'un d'eux vint s'asseoir près de lui. Il s'appelait Francis Poirrier et avait reçu, comme lui, la convocation. Après quelques minutes de conversation, l'homme se dégourdit les jambes en allant discuter avec les autres.
Au bout de 4 heures, une vingtaine de personnes avaient quitté les lieux, mécontents que l'on se soit moqué d'eux.

Au bout de 5 heures, ils n'étaient plus que la moitié à attendre ne serait-ce qu'un signe des recruteurs. Francis revint s'asseoir près de lui. Il restait calme et détendu. Il interpella une femme qui était à côté de lui, de l'autre côté. Cette dernière montrait des signes d'agacements et d'impatience. Il tentait d'engager la conversation, mais cette dernière lui répondait sèchement à chacune de ses questions.

A la 6ème heure, le femme abandonna le hall. Elle sentait venir en elle une crise de nerf insurmontable et préféra quitter les lieux avant son déclenchement. En partant, elle souhaita bon courage aux 6 derniers qui étaient encore restés dans la place. Peu de temps après, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent pour la 543ème fois depuis les 6 heures d'attente.

Il commençait à se sentir las et son camarade de discussion ne savait plus comment engager la conversation. Il sentait d'ailleurs monter en lui une rage contre cette organisation qui lui avait fait miroiter l'espoir de voir son rêve devenir réalité et qui, en fin de compte, avait sûrement changer la date et l'heure de son rendez-vous ou l'a tout bonnement annulé. Il pensa même que le recruteur lui avait laissé un message chez lui alors qu'il était là, à attendre pour un entretien qui ne se déroulera jamais.

Il se levait lorsqu'un homme bien habillé vint vers leur direction, salua Francis qui se leva pour lui serrer la main avant de se présenter et nous saluer à son tour. Il s'agissait du recruteur de l'OMRSM qui félicita les 5 derniers candidats pour avoir réussi le test de sélection, appelé aussi test de motivation et de patience. Francis participait lui aussi au recrutement. Sa mission était de discuter avec les candidats dans le cadre d'une évaluation du profil psychologique de chacun et se rendre compte ainsi de leur capacité à s'intégrer dans le futur groupe d'enquêteurs.

Après leur avoir inviter à assister à un briefing le lendemain matin à la même heure au troisième étage de l'immeuble et à leur permettre de prendre congé, il discuta quelques secondes seul à seul avec Carl. Il s'excusa pour la lettre de refus qu'il avait renvoyé il y a quelques années, mais la politique de recrutement de l'Organisation était stricte: "On ne postule pas pour l'Organisation, c'est l'Organisation qui vous choisit."

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Créé par Schopen le 23/10/2007 | Evaluer ce scenario
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« Bienvenue chez moi » (alternative)

« Une heure pour se garer. Quelle ânerie que de prendre sa voiture pour circuler dans les rues de la capitale ! » Telles furent les pensées de Carl en sortant de sa voiture. Il était parti en avance, il aura trouvé le moyen d’arriver en retard.

L’interphone était heureusement indulgent.

- Ah, avec la grève d’aujourd’hui, c’est normal. Je ne t’indiques pas le chemin !?

La porte d’entrée s’ouvrit.

L’ascension des trois étages était éprouvante. « Ça manque de sport, tout ça ! » pensa-t-il.

A peine arrivé, une ouverture coulissa aussitôt.

- Désolé, l’ascenseur est en panne depuis hier, informa la femme derrière la porte.
- C’est pas grave, put dire Carl entre deux respirations. Ça me fait de l’exercice.

La femme lui proposa une chaise, ce qu’il accepta de suite.

Les murs de l’appartement étaient tapis de laines de verre de couleur blanche. Cette couleur donnait un éclairage lumineux pour tout rayon de soleil pénétrant les lieux. Deux tableaux de maîtres ornaient le décor blanc. Une table en chêne était drapée d’une nappe de couleur claire assortie aux serviettes et aux assiettes. Quatre bougies étaient placées comme le pouvaient être un dîner aux chandelles.

- Vous avez sorti le grand jeu, remarqua l’invité.
- L’art de la table est un rituel auquel je ne manque jamais.

La femme décocha un sourire malicieux.

- Juliette, cria une voix masculine au fond de la cuisine. Tu as préparé les biscuits apéritifs ?
- Oui, chéri !

Juliette invita Carl à se rendre au salon. Au même instant, Martin vint à sa rencontre.

- Il y a pas à dire, tu es super sexy avec un tablier, ironisa son ami.

Son interlocuteur feint d’avoir été vexé par la remarque. Son visage prend la mimique de Robert De Niro dans Taxi driver durant la scène du miroir. Tout en répétant « You’re talking to me ? », il s’avance, menaçant. Il fait mine de reculer son poing comme pour lui donner un direct avant de lui donner finalement l’accolade.

- Comment ça va, vieux ? lui demanda Martin.
- Bah, j’ai vu mieux.
- Toujours dans tes recherches de la source du miracle ?
- Toujours, oui. Sans toi et tes réseaux, je ne sais pas si je serais toujours de ce monde.
- Ah, tu sais, depuis que j’ai été limogé par notre ancien Président, la vie me semble plus belle. Je ne le répéterais jamais assez, mais c’est grâce à toi et à tes conseils.

L’interlocuteur réfuta ce compliment, expliquant qu’il aurait sûrement trouvé seul le chemin de ses vraies aspirations.

Le dernier message de Carl, il y a quelques années de cela où il lui conseillait de penser à une simple question avant de se coucher : « Es-tu heureux ? », avait changé sa vie. Le soir même il s’était posé la question et chaque nuit, la réponse se révélait peu à peu à lui. Son travail lui prenait tout son temps, il ne voyait plus ses amis, et croisait sa femme plus qu’il ne vivait avec elle.

Puis, il fut décidé de créer au niveau mondial le Grand Conseil des Sages où les gouvernements nationaux disparaîtraient, laissant place à des gouverneurs devant rendre des comptes au Conseil.

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Créé par Schopen le 25/10/2007 | Evaluer ce scenario
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