Somatica 2

C'était la femme de l'écran. Elle s'arrêta à quelques mètres de lui. Ses cheveux bouclés ondulaient sous le soleil. Une brise légère et chaude soufflait sur la plage.
Bonjour Grant. Je suis Shanea, dit elle essoufflée. C'est moi qui est pris en charge votre transfert. Vous avez fusionné avec votre chat, c'étais le seul moyen pour effectuer une transition de monde parallèle en une seule fois. Nous pourrons vous redonner votre identité autonome et redonner vie à votre chat si vous le voulez, dans quelques temps. Vous avez garder toute votre apparence humaine. Il vous faux un temps d'adaptation.

Grant se leva et serra la main de son interlocutrice. Bonjour Shanea. Ces double messieurs-dames sont des amis ?
Oui, ce sont des Symbioz. Ils ont choisi de fusionner à deux. Ici, sur Somatica, on choisi qui l'on veux être et comment on veut être. Ils sont les gardiens de la plage d'arrivée. Ici c'est comme… un débarcadère d'arrivée pour les nouveaux venus. Mais il arrive que des individus forcent cette entrée, beaucoup de mondes parallèles envoie des émissaires de négociations ou d'invasions. Les Symbioz nous protègent en renvoyant ces gens d'où ils sont venus. Nous ne négocions jamais.
Grant observait les alentours avec une acuité jamais ressentie jusqu'à ce jour. Sa double perception homme-chat lui procurait un sens de l'observation aigu, une faculté d'analyse supplémentaire sur tous les mouvements, et un perception presque extra-sensorielle sur les intentions des êtres autour de lui. Routine, se dit il en observant les Symbioz. De grands arbres fleuris derrières les dunes, ne montraient que leurs cimes en se balançant mollement. Ils avaient de larges feuilles et des pompons bleus, pointant sur un ciel gris-rose. La plage de sable blanc s'étendait sur plusieurs kilomètres, bordé de ses hautes dunes où quelques buissons jaunes s'épanouissaient. La mer verte, étale, faisait quelques clapotis doux et Grant percevait la chaleur de l'eau… 25° se dit il. L'horizon était un peu plus courbe que sur la terre, et faisait au loin une douce transition de couleur, sous le soleil unique, avec le ciel gris-rose. Petite planète se dit-il, il ne devait pas y avoir de saisons..
Les Symbioz saluèrent Grant, et se retirèrent derrière les dunes comme ils étaient venu, dans une pirouette sphériques hyper-coordonnées, ou chacun roulaient en parfait accord avec les autres. On eut dit un vol d'étourneaux, la masse se dirigeant d'un seul bloc, chaque individu ayant cette faculté de mouvement combinatoire insolite, presque un langage unique du mouvement - un seul organisme pensant -.

Venez dit Shanea en souriant, je vais vous présenter Horol, la seule ville de notre planète.
Grant gravit les dunes derrière son hôtesse, en bondissant agilement entre les buissons jaunes. Il sentait son corps étonnement léger, un déplacement félin sans aucun doute, mais également une apesanteur différente de celle de la terre. Ils passèrent par de petits sentiers sableux, entre les immenses arbres à pompons bleus, des feuilles ressemblant à celles de châtaignés et dont les troncs avaient parfois plus de 5 mètres de diamètres. En dehors du sentier le sol était couvert de lierres et de feuilles séchées. Il sentait la présence de petit rongeurs, ce qui lui procura une immense satisfaction, et un sourire franc sur les lèvres. Le sentier devint pierreux, en grimpant en virages étroits sur la longue colline. Puis, bientôt la vue se dégageât en hauteur sur un petit plateau d'herbe et de coquelicots. La colline redescendait derrière sur un vaste territoire plat, à peut être trois cent mètres de dénivelé, montrant une ville gigantesque et fabuleuse sortie des plus merveilleux rêves que l'on n'eut appelés à ses yeux. Grant s'arrêta net, fasciné par la vue qui s'étendait en dessous de lui.
Horol s'étendais bien sur 20 kilomètres de diamètres, montrant ça et là d'immenses acropoles sur les hauteurs, des rues, des boulevards arborés, des bâtiments gigantesques avec une architecture corinthienne dominante. Les toits de nacres brillaient au soleil, comme des panneau réfléchissants, sans éblouir la vue pour autant. D'impressionnantes places, accueillaient des fontaines, des jets d'eaux et des cascades en leurs centres. On voyait par endroit une multitude de petits points se déplacer, les habitants, à priori tous à pieds ou en bicyclette, Grand ne devinant pas du regard aucun véhicule.

Voici Horol soufflât doucement Shanea. Nous nous appelons les Horolisses, et nous sommes des somatics sur Somatica, notre planète.
Fascinant dit Grant, les yeux pétillants et la voix traînant sur la dernière syllabe…
Bien plus encore dit-elle… donnez moi la main.
Grant lui tendit la main en regardant encore la ville, perdu dans ses pensées. Shanea avait une main douce et chaude. Elle lui serra la paume, et il ressentit les battements de son cœur. Ecran blanc… il vacillât un instant et se retrouva sur une place immense entièrement pavé de dalles de marbre, au milieu d'une foule disparate, en petit groupes, en train de discuter.

Nous nous déplaçons par la pensée. Vous apprendrez vite dit elle en souriant.
Grant pris une inspiration pour parler, mais aucuns mots ne lui vînt… Nouvelle pression de la paume…
Grant et Shanea se retrouvèrent dans une grande pièce d'une centaine de mètres carré, de granit bleue avec une large fenêtre éclairant l'ensemble. Un lit à baldaquin, des tapis au sol, des malles... Une bibliothèque courait sur un des murs. Une lumière douce provenait également du plafond sans lustre ni néons. Ils s'étaient matérialisés devant une grande table acajou en bois massif. En lui lâchant la main, elle caressa la table dans un aller et retour rapide. Celle-ci se couvrit aussitôt de plats et de fruits colorés.
Nous avons tout ce que nous voulons. Nourritures, objets… Il suffit de désirer, et Horol pourvoie à nos besoins. Vous apprendrez rapidement à maîtriser tout cela… Pour l'instant reposer vous. Manger et dormez un peu. J'ai conscience que tout ceci doit être éprouvant pour vous. Je reviendrai plus tard. Elle sourit amicalement et disparut dans une petite nuée argentée.

Grant fit le tour de la pièce, regarda longtemps par la fenêtre les bâtiments de pierre s'étendrent en contrebats. Il repensait à son épopée. Se demandait si il rêvait, si c'étais le cartouche à film qui l'hypnotisait ou si le réel s'étendais bien sous ses yeux. Il pinça fortement ses joues. Non pas un rêve ! puis il s'allongea épuisé… il s'endormit en s'étirant comme un chat, entre les coussins du lit à baldaquin.