L'école du bien-être et de l'apprentissage vaste

Pendant des années, au début du XXIe siècle, les femmes et quelques hommes ont revendiqué le droit à l'éducation par le bien-être. Ils ont finalement convaincu les populations de cette nécessité et une nouvelle forme d'éducation est maintenant en vigueur. Nous sommes en 2020 et l'éducation est réellement devenue l'affaire de tous les humains.

En plus d'un enseignement scolaire "traditionnel", donné par des maîtres-sages de niveaux variables et adaptés aux élèves, chacun contribue à l'éducation de l'autre, selon sa capacité et son talent. Cela peut être indifféremment une initiation à un métier particulier, un art, une pratique culinaire, un enseignement de vie, une histoire de vie dont l'intérêt particulier est universalisé par l'enseignant... Chaque homme et chaque femme consacre un jour sur deux, une demi-journée de son temps à instruire, le lendemain une autre demi-journée à être instruit (s'il ne fait plus partie du circuit éducatif). C'est le temps de base des échanges d'éducation, il est modulable et/ou cumulable, mais incompressible.

Il n'y a plus de hiérarchie institutionnelle du "corps enseignant". Ainsi, les maîtres-sages remplacent instituteurs et professeurs. Ils sont ou non spécialisés, mais tous ont dû, avant de commencer à diffuser leur enseignement, acquérir la sagesse, la patience, la maîtrise de leur corps et âme, en plus des contenus et techniques d'éducation. Seules ces qualités indispensables pour devenir "maître-sage" sont retenues comme critère de sélection.

Chacun définit en compagnie des maîtres-sages et des familles, pour les jeunes enfants, l'avenir qu'il souhaite réserver à son éducation. Il n'y a pas de quota instauré pour les besoins d'une économie qui n'est plus outrancière et sauvage, mais contrôlée ainsi que la démographie, car tous, maîtres-sages et élèves, s'accordent à dire que la nature, par défaut, fournit les proportions utiles et équilibrées en talents à exploiter.

Tous les lieux sont aptes à devenir des espaces éducatifs. Toutefois les écoles publiques sont les endroits privilégiés pour centraliser l'éducation devenue entièrement gratuite pour tous. Les classes d'enseignement telles qu'elles étaient au siècle dernier, répartissant les enfants selon un âge et un niveau intellectuel souvent défini arbitrairement, n'existent plus. Bien entendu, nous retrouvons la plupart du temps des groupes d'élèves d'âge identique, mais il n'est pas exclu d'y rencontrer aussi des personnes d'un âge totalement différent. Le cloisonnement des générations tend à disparaître au profit d'un enrichissement mutuel.

Ainsi, un adulte, sans limite d'âge, peut éprouver la nécessite de "refaire un passage" par une étape d'éducation qu'il a mal ou pas du tout exploré dans l'acquisition de son savoir, et se retrouver ainsi, avec ou non d'autres adultes, dans un groupe essentiellement composé d'enfants ou d'adolescents. Cela n'est pas choquant ni pour les uns, ni pour les autres. A l'inverse, un enfant ou un adolescent dit "surdoué" ayant des capacités intellectuelles hors du commun par rapport aux autres enfants d'âge semblable, peut rejoindre un groupe d'adultes dans une grande école ou même un centre de recherche, s'il le souhaite et selon son niveau de connaissance.

Les matières enseignées ne sont pas seulement les "classiques" telles que lettres, mathématiques, langues, sciences, économie, arts... La psychologie, la sociologie et leurs dérivés, sont accessibles, en enseignement adapté, dès le plus jeune âge, au même titre que l'histoire et la géographie. La connaissance approfondie du fonctionnement du corps et de l' esprit, de la sexualité unifiée, celle des soins corporels et de l'hygiène alimentaire, de la régulation du sommeil..., sont aussi enseignés. Des médecins et éducateurs spécialisés en médecines de l'énergie telles que chamanisme, kinésiologie, homéopathie, yoga... diffusent leur savoir en enseignement universel quotidien. Là aussi, les enseignements sont divulgués selon la maturité physique et psychique des élèves, évitant ainsi aux élèves "hors normes" d'être marginalisés.

Ces leçons sont suivies de travaux pratiques où les élèves s'approprient cet enseignement et l'adaptent à leur identité et à leurs besoins, avec l'aide du maître-sage médecin. Ce maître-sage, attentif à ses élèves, procède régulièrement au dépistage d'une éventuelle maladie ou déficience et de concert avec son élève, met au point un protocole de guérison. Toutefois, les cas sont très rares.