Le
rêve vrai de Sibylle
Un jour...
Bien et tôt,
Tous les enfants seront libres,
Tous les adultes seront heureux,
Car bien-tard ne s'est pas manifesté dans nos
mots...
Sibylle
dormait les poings fermés.
Père et Mère veillaient.
Mais il revint, tout le Temps, le rêve.
Jusqu'à son A-venue.
De l'enfermement e-clos, naquit en-fin la liberté.
Le
rêve.
Quatre murs hauts et sombres, un sol de terre battue, pas de
toi(t).
Impossible de s'échapper.
Le savoir innocent en elle, la petite Sibylle, du haut de
ses trois, puis quatre, cinq, six et quatorze ans, se
demandait presque chaque nuit comment regagner l'air LIBRE,
et observait rêveusement le petit carré
immuable de ciel bleu, tout là-haut.
Une nuit, le sol de cette demeure étroite s'ouvrit et
une plante pointa ses feuilles vers le ciel. Elle grandit,
grandit, grandit et devint un arbre géant. Il toisa
les murs sombres et les dépassa, puis tendit ses
branches larges et basses à Sibylle. Elle grimpa,
s'échappa et vit le ciel bleu de près. Les
murs avaient disparu. Sibylle était libre.
Une
autre nuit, Sibylle devenue adulte, écrivit une
lettre au vent :
"Le petit garçon explorait la colline
dans ses yeux clairs aux étoiles il rêvait
il trouverait la violette divine
parmi les fleurs du monde où il dansait !
La
petite fille arrosait le potager
aux moineaux rieurs elle chantait des contines
juchée sur une branche du pommier
elle soufflait des baisers sur ses épines
!!
Et
il s'endormait sous le marronnier
contre lui elle se blottissait câline
doucement au début pour ne pas le
réveiller
et puis le secouait et riait mutine!!!
Aujourd'hui
le petit ne sourit qu'à la lune
désormais la petite n'embrasse plus que les chats
le vent d'autan a volé leurs belles plumes
mais ces enfants rient encore aux éclats
!!!!"
Puis
Sibylle découvrit une nuit, un e-clos-Arbre.... Tout
(ou)vert !
Ou TOUT devenait possible !
Demain, lorsque l'Arbre aura dépassé les murs,
les enfants seront libres et alors, les adultes seront
heureux. Bientôt !
|