Le suicide

Enfin délivrée de ce corp maudit. Ce corp qui m'emprisonnait depuis vingt sept ans. Tans pis pour lui, il l'a cherché, Il n'avait qu'a ne pas me martyriser. Il peut servir de repas aux poissons. Il n'avait qu'a être comme les autres corps. Vingt cinq ans sur vingt sept de malheurs. Seules les deux premières années avaient échappé à cet horrible sort. Je ne crois pas qu'une autre âme puisse resister aussi longtemps à un calvaire pareil.

Même si j'ignore mon sort, je suis quand même heureuse de quitter cet amas de chair et d'os, dont la laideur m'avait meurtri. Je suis heureuse de nager légère, et de sentir enfin la beauté de la nature. Un jour quelqu'un m'avait prédit un changement, et un bonheur extrême. Il avait dit que je sentirais en quelques heures autant de bonheur que les malheurs des vingt cinq ans passées. C'est pour cela que j'avais pris la décision de quitter ce corps, comme j'avais pris la décision de le tuer. Comme il se porte bien et que la mort tarderait surement à venir le visiter, j'avais décidé qu'il doit se suicider. La sentence était tombée, mais pour y parvenir c'est une autre paire de manches. Il m'avait fallu y penser durant deux ans et mettre l'idée à éxecution durant cinq ans. Il ne fallait pas que le corps se rende compte, il fallait que cela paraisse comme une décision naturelle et choisie après mure réflexion. Je savais qu'il vivait en marge de la société et que personne ne prenait soin de lui. Mais je savais aussi qu'il avait son propre monde et qu'il s'y était habitué, même qu'il y trouvait un plaisir. Alors j'avais utilisé mes état "d'âme". J'influençais ses choix et ses envies, je le tirais vers tout ce qui n'était pas accessible, et je ternais l'image de tout ce qui lui servait de refuge. Lorsqu'il était enfin prêt, j'avais préparé la dernière mise en scène et le tour est joué.

De plus je lui avais exprès suggéré de se suicider en se jetant à la mer, car sur terre on l'aurait vite retrouvé et on m'aurait enterré avec lui sous terre. On m'aurait rendu à mère terre, d'ou nous sommes tous nés. Ce n'était pas une fin qui m'aurait plu car je voulais vivre et j'avais un crédit de bonheur à rattraper.

Là dans le calme de l'eau, je peux facilement me liberer du corps, dès que l'aube apparait !

Je n'en ai plus pour longtemps, et cette descente me fait beaucoup de bien. J'ai dejà quitté presque tout le corps, il ne me reste que cette partie moelleuse de la tête qui me retient un peu. Mais c'est une partie que j'aime enormément, j'entretiens encore avec elle de bons rapports. Elle est très créative et change tout le temps de sujets. Elle communique avec tous les organes et me laisse en paix. Elle ne s'enquit jamais de mon état. C'est peut être sa fluidité qui la démarque de la rigidité du reste du corps. C'est surtout l'endroit idéal pour passer le temps. Pour moi qui en avait marre d'habiter ce corps, c'est le seul endroit qui me fournit des images et des idées et qui discute avec moi chaque fois que j'en sent l'envie. A dire vrai c'est le seul organe qui reconnait tout ce que je reproche à ce corps. Aucun autre organe n'ose contester sa décision. J'aimerais tellement qu'il ne soit pas mangé par les poissons. Il pourrait bien servir à quelqu'un d'autre, il est presque neuf, il travaille rarement. Ou dumoins qu'il soit le dernier à être attaqué par les poissons. J'ose espérer que les poissons commencent par dévorer et croquer l'appareil génital. C'est l'organe qui n'avait jamais servi qu'à evécuer les dêchets. Pourtant il me semble qu'il a été crée pour autre chose. C'est l'organe que je hais le plus dans ce corps. Il me martyrisait plus que tout autre organe. Chaque fois qu'il est en érection, je sentais que quelque chose de bien va enfin nous arriver et changer cette monotonie paralysante, il me lançait des vibrations qui me reveillaient de mon long sommeil, mais finit par s'endormir et me laisser devant mes envies que je n'arrive plus à contrôler. Je passais des nuits entières à confectiopnner des scenarios ou je uûisse le satisfaire et créer une ambiance, je le stimulais par des idées, des images, des histoires des ésperances, mais l'histoire finit toujopurs de la même façon: il rejette son venin blanc et s'endort pour un bon moment. En vingt sept ans de vie, il n'a jamais pu faire son pelerinage!J'aurais aimé qu'il me fasse visiter au moins un petit coin de ce lieu sacré ou se crée la vie. De cet endroit sombre et si doux ou j'avais naquis un jour comme toutes mes soeures. Mais jamais il n'a pu faire cela pour moi et pour le reste des organes. Il mérite bien qu'il soit croqué à mort! Que dis je là; il est mort depuis belle lurette. Si ce n'est le vin que cette pauvre bouche ne cesse de boire, cela ferait longtemps, qu'il serait fermé. Juste après j'aurais aimé que ce soient les yeux qui disparaissent. Eux aussi m'ont fait beaucoup de mal. J'aurais accépté mon sort si ces yeux ne m'avaient transmis l'image de cet ignoble corps! C'est d'aileurs la seule remarque désobligeante que je fais au cerveau:Il aurait pu mentir et changer les critères de beauté afin que je puisse m'accepter au sein de ce corps!Bref, ce qui est fait est fait! je ne dois plus me soucier du passé mais penser plutôt au future.

C'est sur que j'irais habiter un beau corps qui serait envié et demandé par tous ceux qui le verrait. Je ne peux quand même pas continuer à errer sans corp. Le temps du jugement dernier n'est pas encore arrivé.

Si j'avais à choisir, je choisirais le corp d'une belle jeune fille. J'ai fait l'experience du corp d'un homme, et je n'ai fait que le regretter. Peut être que je trouvrais le bonheur prédit dans celui du sexe opposé. Du corp désiré et aimé par tous. Je pourrais trouver un plaisir enorme à circuler au sein d'un corp que tout le monde aime voir et toucher. Je pourrais vibrer aux contacts de ceux que j'aime. Pourquoi pas le corps d'une bonne mère aussi; tranquille , dans une belle ferme, avec un mari gentil et deux petits enfants: un garçon et une fille. J'ai bien besoin de croire en quelque chose. Je pourrais me satisfaire de l'amour de mon mari et de celui de mes deux enfants. Si j'ai aussi celui d'un chat et d'un chien, je serais comblée. Les oiseaux aussi aiment qu'on les aime. Même s'ils n'aiment pas qu'on les emprisonne. Je ne laisserais alors rien venir perturber ma quiètude: pas de télévision, pas de journaux, pas d'internet!

J'ai entendu dire quelque part que l'avenir est déja tracé, et si je tombe sur un corp pire que le précedent, masculin ou de femme, peu importe, comment ferais-je pour m'en sortir à nouveau?

C'est que ce n'est si evident c'est sur. Déja que cela m'avait pris une éternité pour persuader mon ex corp à se suicider et encore ! je m'estime heureuse qu'il soit presque pérapré à cela. La couleur de sa peau,la nature de ses cheveux, les déformtions et les disfonctionnement de ses organes le prédisposaient au suicide, et avec cela j'avais combattu tout ce temps avant d'y parvenir!

Je commence à avoir peur, avais-je commis une erreur?

Il serait peut être temps de ne pas se precipiter. Je peux toujours arranger la question. Il n'en tient qu'a moi: je n'ai qu'à réintegrer le corp, et le tour est joué. Quelqu'un finira bien pour repêcher le corp, et je passerais de paisibles journées à l'hopital entre de bonnes mains en caoutchouc mais aussi avec de belles infirmières. Mais il faut que je me dêpèche de prendre une décision, car bientôt le corps peut servir de festin aux poissons, et pour le rapistoller je subirais les pires des douleurs.

Non il n'est pas question que je retourne vivre la dedans, quelque soit le corps ou j'attirerais, cela ne serait pas pire que ce que j'avais vécu. De toute façon, ce qui est fait est fait, et je ne vais pas revenir en arrière. Je n'ai pas planifié et executé pour revenir en arrière. Si j'avais senti durant ces années la moindre amélioration je n'aurais pas continué à pousser vers le suicide comme une femme qui accouche!. Non c'est décidé. Qu'il aie se faire croquer par les "dents de la mer". Au moins il aura servi à quelque chose! Au moins il aura rendu heureux un être vivant! Au moins il aura effacé une partie de sa honte: il suffit de dire que cet ignoble corps n'a jamais rendu personne heureux, enfant, homme ou femme. Oui aucune femme!Sa main pourtant bougeante sans arrêt a tout fait; sauf caresser un joli corps de femme!sauf peut être celui de sa mère. La bouche n'a jamais effleuré un sein de femme sauf celui qui irrigait sa bouche d'un lait tiède.

Il me tarde d'abondonner définitivement ce corps maudit. La nuit tarde à venir, pourtant c'était toujours la lumière qui était ephémère! la nuit était toujours présente, on vivait presque toujours au noir, maintenant que je n'ai plus besoin de lumière elle prend plaisir à demeurer. Peut être que j'aurais du choisir l'hivers pour avoir moins de jour et me détacher le plus vite possible, mais il n'aurait jamais accepté de venir à la mer en temps pareil. C'est un trouillard. Il a peur du vent, du froid de la pluis et des vagues. Il fallait attendre l'été, le persuader de faire un tour en barque, avant de lui faire paraitre mon état"dame". Je n'ai qu'à ne pas me rendre compte du temps et penser à autre chose. Ou irais-je habiter?

En fait ce n'est pas si simple, je sais que je peux voler et peut être aussi choisir la vie que je veux, mais en y reflichissant, je suis sous mer. Je ne me rappelle pas avoir vu ou entendu parler d'une ame qui arrive à nager. Nous volons tous mais je n'ai jamais vu une ame nager. Puis on arrive à voler car rien ne nous retiens au ciel et le vent est toujours favorable. L'oxygène nous rend plus legers, mais la,il y a des courants et des corps vivants qui peuvent entraver ma monter et puis il n' y a pas d'oxygène! je serais plus lourde, je risque même d'être toute mouilée. Je ne sais pas, peut être que rien de cela n'arrive une fois que je me détache du cerveau, mais que sais-je?

Et puis, même si j'arrive à me sortir de l'eau et à voler, il se peut que je ne me maintienne pas en altitude et que je tombe, je peux alors integrer autre chose qu'un corps humain! il se peut que je sois acculée à habiter un corps animal ou végétal, pourquoi pas, ils ont eux aussi des ames. Ils n'ont peut être pas des "états d'ame",mais une vie est une vie, et l'ame est partout pareille!

Là se serait grave, j'habiterais un corps ou je ne pourais même pas faire état de mes "états d'ame" !et si jamais je veux refaire le coup du suicide comment ferais-je? Je serais emprisonnée une fois pour toute. Pire encore si je tombe sur un corps qui vit plus longtemps que le corps humain?

Se serait un véritable calvaire. Il est temps que je reflechisse encore plus avant que ce ne soit trop tard!Tant que le cerveau continue de communiquer avec moi, nous pouvons redresser la situation. On pourrait limiter les dégats et sauver ce corps avant qu'il ne soit attrapé par l'irréversible. J'ai vraiment peur, je ne veux quand même pas mourir, ni pourrir dans un quelconque corps que je ne pourrais jamais contrôler. Encore heureuse qu'avec le temps j'ai appris à manier les organes de ce corps, mais cela n'empêche qu'il m'a fallu plus d'un quart de siècle pour le faire! et puis après tout ce n'est pas de sa faute s'il est laid. Peut être que dans un autre monde, ces caractères seraient considerées comme des manifestataions d'une beauté sublime, ce n'est certes pas lui le fautif, c'est son milieu, et tant que ce mileiu n'est pas changé, je ne serais pas sure de retrouver la paix dans un quelconque autre corps! Il est temps peut être que je rectifie le tir. Il faut arrêter les choses, c'est sur que ce n'était pas une bonne décisison! Mais voilà, le compte à rebours a commencé depuis longtemps. Il n' y a que le coeur qui peut faire remonter le temps. C'est le seul qui bat au rythme du temps. C'est le seul qui fait bouger les choses, et le pauvre en a tellement marre, qu'il était le premier à se reposer. Il ne bouge plus et semble content d'avoir enfin pris sa retraite. Il en tellement supporté qu'il lui arrive de ne plus réagir, de ne plus rien sentir. C'est un organe dont j'admire le courage et le devouement, bien que le corps ne lui avait satisfait aucun de ses désires ou d'envies. Il n'a plus d'envies ni de désirs. Il a finit par me suivre, et il m'a beaucoup aidé dans ma besogne. Il est très délicat, et il avait toujours trouvé de la compassion dans mes états! Ce serait un suicide que de lui demander de recommencer à nouveau et de revivre les malheurs qu'il a vécu. La moindre des gentillesses est de le laisser se reposer; Il ne veut plus rien, il n'attend plus rien de la vie. Mais moi je ne veux pas moisir ici, il faut que je change le lieu de suicide. J'ai encore tout mon temps, je saurais trouver le bon endroit et le bon moment. Il n'st pas question que je laisse le corps descendre encore plus bas. Déja que je sens un poid m'attirer vers les roches au risque de m'y aggriper à jamais. Je serais morte vivante! Ce serait vraiment un suicide!

Autant rester vivante afin de pouvoir maudire ce corps, plutot que n'avoir rien à maudire. Autant rester libre afin de changer quelque chose au lieu d'être complètement paralysé.

Il semble que mon sort soit lié à ce corps et à ce coeur. Il semble que personne ne fuit son sort, plutot dire que personne ne fuit son corps!.