EXPLORATEUR DU FUTUR:
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Temps faibles, temps forts: symphonie en quatre mouvements

 

 

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Premier mouvement - patetico.
Les vieilles archives nous apprennent que vers le milieu du 21° siècle plus rien ne fonctionnait. Le système «capitaliste» ne produisait plus, depuis longtemps, de richesses réelles. Il multipliait les pauvres et les précaires, mais favorisait l'énorme enrichissement d'une caste de multimilliardaires. Les entreprises géantes s'entendaient entre elles pour imposer de force la diffusion de leurs produits. Mafias et gangs internationaux s'étaient infiltrés dans les circuits économiques.

L'état sanitaire de la population mondiale se dégradait: diffusion de produits malsains (aliments, vêtements, médicaments même) dans le pays «riches», dénuement total dans les pays pauvres. Partout l'air, l'eau, le sol étaient empoisonnés. Pandémies et catastrophes écologiques se succédaient, ne suscitant qu'une déploration apathique.

Les démocraties molles s'étaient multipliées. Elles élisaient des démagogues qui, par cynisme ou par incompétence, ne tenaient jamais leurs promesses, qui se montraient incapables régler efficacement la moindre crise. Les dirigeants des quelques régimes autoritaires étaient prêts à toutes les aventures pour faire oublier leurs échecs politiques, économiques, sociaux. Partout l'Etat se montrait de plus en plus intrusif, coûteux et de moins en moins capable d'assurer ses fonctions essentielles. L'accumulation des lois étouffait les honnêtes gens sans vraiment gêner escrocs ou truands.

Les citoyens réclamaient de plus en plus de droits accessoires et négligeaient de défendre leurs droits élémentaires. On assistait à une montée générale des particularismes, de la xénophobie, des intégrismes religieux agressifs. Les émeutes se multipliaient, provoquées par l'appauvrissement général ou les affrontements communautaires

Second mouvement - lamento.
Dans ces conditions il suffit d'un conflit local pour déclencher la troisième guerre mondiale: l'Inde, où il s'était réfugié, avait refusé de livrer à la Chine le 12° Panchen-Lama. En quelques mois l'emploi massif d'armes nucléaires, bactériologiques et chimiques (que les gouvernements avaient conservées malgré leurs promesses) dévasta la planète. Les hécatombes humaines, l'épuisement des nations, les révolutions entraînèrent rapidement la disparition des Etats.

Ce qui restait de l'humanité se regroupa en petites communautés. Elles se battaient souvent pour quelques récoltes, un peu de bétail. La plupart d'entre elles étaient rançonnées par des chefs de bandes. Ceux-ci réinventaient spontanément ce système gangstéro-féodal qui ressurgit chaque fois que l'anarchie se généralise. Partout s'étendaient le racket des plus faibles et des rapports de forces conflictuels entre les plus forts. Dans ces conditions les destructions continuaient. Cet état de choses dura plusieurs siècles, beaucoup le pensaient définitif.

Troisième mouvement - adagio.
Mais quelques petits groupes de familles s'étaient volontairement établis loin des zones détruites ou contaminées. Ils étaient parfois animés par des idéaux qui relevaient plus ou moins de ce que, avant l'Age des désastres, on appelait le «New Age». C'étaient un réel intérêt pour diverses formes de spiritualité, le respect spontané de la nature, du prochain, de soi-même. Leurs membres préféraient préserver et développer au lieu de détruire, réfléchir sur les erreurs passées au lieu de subir les malheurs présents. Malgré les difficultés de communication ces communautés, prenant conscience d'un idéal partagé, s'établirent de petit à petit en réseau. Réseau qui s'étoffa lorsque des principes concrets d'organisation furent formulés d'un commun accord.

Ce début de coopération provoqua un commencement de progrès et de prospérité. La convoitise des chefs de bandes aurait pu tuer dans l'œuf ce petit renouveau, le contraire se produisit. Forcés de s'unir plus étroitement pour résister, les membres de ce réseau annihilèrent ou bien rallièrent leurs adversaires, attirèrent à eux de plus en plus de monde jusqu'à ce que, très progressivement, toute la planète s'organise librement selon leurs principes.

Quatrième mouvement - allegro ma non troppo.
Nous vivons maintenant au 35° siècle. La population mondiale se répartit en de multiples petites Démocraties à taille humaine: quelques milliers de kilomètres carrés quelques centaines de milliers d'habitants. Elles s'organisent librement mais en respectant certains principes acceptés universellement. Elles sont pleinement souveraines mais s'associent spontanément, entre Etats voisins, pour mutualiser certaines tâches, gérer en commun certaines responsabilités.

On refuse absolument la création d'un gouvernement mondial mais des organismes spécialisés gèrent démocratiquement la coopération planétaire, et seulement dans les domaines vitaux: échange des ressources, coordination de la production, recherche scientifique, monnaie…

Chaque petit Etat est l'unique propriétaire de ses terres cultivables comme de ses autres ressources naturelles. Seules celles qui sont renouvelables peuvent être utilisées. Elles sont systématiquement entretenues, remplacées, développées. Des coopératives concessionnaires les mettent en valeur.

Le salariat est strictement interdit (sauf pour quelques rares services publics). Mais la création de coopératives de producteurs, qui peuvent s'associer en consortiums de tailles diverses, est systématiquement facilitée par les pouvoirs publics. Seuls ceux-ci peuvent faire office de banquiers.

Les technologies d'avant l'Age des désastres, quand elles présentaient un réel intérêt, ont presque toutes été retrouvées ou réinventées, souvent perfectionnées. D'autres ont été découvertes. Toutes les tâches pénibles sont maintenant exécutées par des robots.

Mais ce qui intéresse particulièrement les gens c'est le développement de leurs capacités physiques et surtout mentales (mémoire, télépathie, télékinésie, etc…). L'éradication de bien des maladies, l'existence quotidienne harmonieuse et paisible, etc… ont entrainé l'allongement de la vie humaine bien au-delà de cent ans. Cela a nécessité des adaptations économiques et sociales. Le mélange des populations a provoqué la disparition des races: maintenant la plupart des humains présente toutes les nuances du bronze doré.

Le respect de la vie privée, des libertés individuelles est sacré. On accepte le risque que certains puissent tenter d'en profiter malhonnêtement (dans ce cas on les réprime). Cependant cela arrive rarement car la paix, l'harmonie régissent assez généralement les rapports sociaux.

Malgré tous les progrès matériels, la vie quotidienne reste encore relativement sobre mais elle est devenue suffisamment confortable. Et surtout sans que ce confort soit obtenu au détriment d'autres êtres humains.
 

 

  
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