EXPLORATEUR DU FUTUR:
MICOCO

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La journée d'un collégien en 2032

 

 

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En regardant vers la fenêtre de sa chambre, Maxime devine que c'est une belle journée qui s'annonce, la luminosité est bonne pour un début de mois d'avril.

Lorsqu'il entre dans la salle à manger, ses parents se sont déjà absentés, et seule Mayliss est là, fidèle à son poste, préparant le petit déjeuner et accueillant Maxime avec un sourire. Depuis maintenant deux mois, elle réside dans la famille et elle a pu parfaire sa connaissance des coutumes de la maison. "Bonjour, Maxime !" lance une voix qui semble venir des plafonds. C'est la maison entièrement domotisée qui s'adresse à chacun des habitants et leur émet des propos adaptés. "N'oublie pas le cours de musique, ainsi que ton booki !" continue- t-elle.

Pendant ce temps, Mayliss prépare un consistant petit déjeuner, à base de lait, fruits et de divers "alicaments". Elle s'entretient quelques minutes avec Maxime, puis ce dernier, son repas avalé, se précipite à l'extérieur en direction du collège. En effet, les parents de Maxime ont pris la décision de le scolariser dans un établissement, ce qui n'est plus obligatoire, si l'on apprend chez soi. L'entrée en cours: La salle de classe est de couleur claire, la lumière est tamisée; mais il n'y a aucun livre, aucune armoire ou étagère: les rangements ne sont pas nécessaires.

Chacun s'installe à sa place, puis ouvre son "booki" (sorte de terminal numérique portable). Cet appareil est le lointain successeur perfectionné du cartable électronique des années "zéro".
Le professeur ne fait plus l'appel depuis longtemps: le nom et la photo des absents apparaissent instantanément sur le tableau plasma. Chaque élève, en entrant dans le collège, a été détecté et comptabilisé.

La journée commence par des mathématiques, mais il y a une dizaine de matières enseignées. Le professeur explique une construction géométrique, et, faisant glisser son doigt sur le tableau, dessine une figure complexe ! Chacun peut ensuite revoir la démonstration complète sur son terminal, refaire les exercices, télécharger des notions complémentaires, etc… En effet, les terminaux sont conçus pour être connectés à un réseau, dans lesquels on "puise" pratiquement tout: les applications, les données, les exercices, les encyclopédies, des services divers (vidéo, musique), le courrier électronique, les résultats scolaires individuels…
Chaque élève, chaque famille dispose de mots de passe appropriés et sécurisés.

Les terminaux sont dépourvus de lecteurs de disquette ou Cd-rom – ces deux supports ayant disparus depuis belle lurette- mais mieux, ils sont également privés de disque dur, ce qui a été rendu possible par les récents et fabuleux progrès des années vingt dans le domaine des mémoires. Tous les travaux personnels sont stockés sur des disques distants accessibles par réseau. Ainsi dépourvu de tout système micromécanique, le "booki" est un appareil très robuste, qui ne craint pas les chocs; les élèves l'emmènent partout, de la maison à l'école, dans le bus ou au stade de roller-ball. Il n'y a pratiquement jamais de vol, puisque l'appareil est inutilisable sans le "login" et de plus il est muni d'un système de reconnaissance, la voix ou l'empreinte digitale, suivant les modèles. Le collège est doté d'un puissant serveur bionique, sur lequel chaque élève peut trouver tous les cours et exercices, mais également ses propres travaux, assortis des commentaires et aides personnalisées, fourni par des "assistants artificiels" -logiciels perfectionnés à un stade inconnu jusqu'alors -.

En effet, grâce aux processeurs bioniques, -ou neuroprocesseurs- dont les connexions sont à l'échelle moléculaire, on a réussi à simuler presque toute la puissance du génie humain, du moins en ce qui concerne la logique, le raisonnement et la mémoire. Chaque place assise de la classe, chaque tableau plasma dispose d'une connexion au serveur. Avec de tels systèmes, les livres et les cahiers ont évidemment disparus et l'enseignement est devenu totalement individuel, les notions de niveau et de redoublement n'existent plus ! On peut apprendre chez soi, mais beaucoup d'élèves fréquentent encore les établissements pour étudier. Même en 2032, rien ne remplace une journée d'échange avec les copains et les professeurs !
L'enseignement est totalement organisé par objectifs personnalisés, les meilleurs élèves les atteignent en deux ans, puis quittent le collège. Une brillante élite se forme ainsi, avide de connaissances, désireuse de faire progresser tout le reste de l'humanité vers le savoir et le progrès. Mais on peut plus modestement passer jusqu'à cinq ans dans l'établissement, pour étudier en fonction de son niveau et développer ses propres aptitudes. Chacun dispose de son assistant artificiel, en permanence à son écoute. L'échec scolaire n'existe plus, mais bien sûr tous les élèves n'acquièrent pas le même savoir !
Après un cours d'histoire européenne – ou l'on a expliqué la naissance de la nouvelle capitale de l'Europe en 2025- l'heure du repas est venue. Maxime quitte la salle de cours en pensant à ce qu'était son pays à la fin du XXème siècle, que de changements en une trentaine d'année ! L'Europe est maintenant devenue la première puissance du monde, sur le plan économique, et aussi militaire: les Européens ont du faire des efforts d'armement considérables pour résister aux dangers venus "d'ailleurs", ils disposent maintenant d'une très puissante armée, fortement robotisée et implantée en permanence sur tous les continents, et même dans la proche banlieue terrestre et sur la lune.

Maxime retrouve deux camarades et se dirige avec eux vers les restaurants. Le collège permet le choix entre plusieurs types de restaurants: cuisine traditionnelle, à l'Américaine, à emporter... On paye "au plat", en monnaie électronique, il suffit de poser son index sur un capteur bionique.
Les enfants peuvent manger dehors aux beaux jours, grâce à la restauration à emporter ou aux casse-croûtes tirés de leurs sacs ! A la fin du repas, on ne remarque aucuns papiers, aucune boîte par- terre ! Les élèves savent bien qu'il n'est pas dans leur intérêt de salir ou dégrader leur établissement; ils ont instauré un système de responsabilité auto géré supervisé par les adultes de l'établissement.

On ne note aucune bagarre ni violence dans l'enceinte de l'établissement, l'ambiance est très détendue et … disons… familiale. On travaille, on discute, on joue, on rit… Les surveillants , en petit nombre, sont dotés de moyens de communication instantanés avec la direction, la police, et les parents. Ils sont également aidés par la surveillance électronique.
La fin des cours étant arrivée, chacun s'apprête à retrouver son domicile. Maxime vit près de son collège et le trajet se fait rapidement à pieds. Il est souvent accompagné par quelques camarades et tous aiment flâner au-dessus de la voie express qui traverse le quartier. C'est amusant d'observer ces files ininterrompues de véhicules particuliers à propulsion électrique et sans pilote, qui circulent sans bruit !

Sur les voies de ce type, les véhicules sont pris en charge par le radio- pilotage, qui évite les embouteillages en adaptant de façon automatique la vitesse au débit de la circulation. Ce système, né en Californie il y a une quarantaine d'année à titre expérimental, est maintenant parfaitement au point et largement répandu dans les métropoles des pays riches tant il économise des vies humaines et réduit la pollution.

Seuls les véhicules adaptés peuvent circuler ici, il faut capter et décoder les milliers d'implants radio émetteurs qui truffent l'asphalte !
Les sièges avant des véhicules pivotent pour se retrouver face aux passagers, et l'on peut commencer une discussion, boire un verre à quatre, ou dormir en attendant que l'assistant de pilotage ne vous réveille et vous demande de reprendre les commandes au sortir de la voie automatique.

Mais assez flâné, il faut penser à rentrer ! Mayliss sera probablement là, prête à aider aux devoirs, elle est diplômée de mathématiques, et de plus parle couramment cinq langues. Elle peut également réciter de mémoire une centaine d'½uvres de la littérature classique européenne !

Souvent, Maxime et Mayliss aiment jouer sur toutes sortes de jeux ou simulateurs projetés sur les murs de la maison. Ils raffolent également de discussions sur des sujets très divers. Mais souvent – et cela fait pester Maxime- la "maison" ne manque pas de prendre la parole pour débiter ses banalités dans le genre "une fenêtre est restée ouverte à l'étage. Veuillez 1-ne pas partir sans la refermer ou bien 2- la température extérieure étant de 12 degrés, refermer la fenêtre après 7 minutes ou bien 3-"... etc... etc !

De retour à son domicile, Maxime retrouve la maison bien silencieuse. Aucun goûter ne trône sur la table, tout laisse supposer que la maison est vide. Mais le jeune garçon devine une présence, Mayliss doit être -comme il lui arrive parfois- (trop souvent d'après son père) dans la pièce technique pour s'adonner à une de ses activités favorites. Il se précipite… et retrouve en effet la belle créature immobile, les yeux ouverts, un sourire inexpressif sur le visage. Mayliss est adossée à une prise de courant... elle se recharge.

En effet, Mayliss est un robot anthropomorphe (de type humanoïde) de nouvelle génération, doté de nombreux neuroprocesseurs et programmé pour auto acquérir les connaissances et les savoirs que lui demandera la famille de Maxime. Elle a l'apparence d'une jeune femme de type européen, 20 ans environ. Mais il existe de nombreux modèles. Elle donne l'illusion du réel, tant sa peau est parfaite et son regard humain ! Mais elle ne peut encore ni nager ni skier, et sa démarche est parfois un peu saccadée. Mais il faut avoir l'½il pour discerner ces créatures, maintenant très répandues dans les usines, l'armée, et dans la rue.
De retour dans le séjour, Maxime lance un mot à vive voix et, dans la seconde qui suit, le mur blanc de la pièce se transforme en écran vidéo. Après avoir énuméré une série de nombre – un numéro de téléphone, en fait- l'image s'estompe une fraction de seconde, puis revient… et laisse apparaître le visage d'un garçon, camarade de classe de Maxime. Tous les deux discutent un bon moment, en s'exerçant à des mimiques amusantes, instantanément transmisent chez l'un et l'autre.
Puis Maxime visionne les nouvelles du jour. On peut voir le décollage d'une "Aldébaran", sorte de cargo spatial géant qui effectue des trajets hebdomadaires vers la lune. L'astre sélène est en effet devenu une base avancée, habitée en permanence par plusieurs centaines d'humains. On y assemble les éléments de divers engins: stations orbitales, modules d'exploration à destination de mars ou d'Europe – un satellite de Jupiter-. On y fabrique en cadences industrielles des molécules qui ne peuvent s'assembler sur terre pour des raisons gravitationnelles. L'"aldébaran" partie ce jour fait une courte escale afin de ravitailler "biosphère 3", une station orbitale internationale, lointaine descendante de la station alpha, "la débaptisée". La station "biosphère 3" est l'objet de toutes les attentions car en son c½ur se situent presque tous les systèmes de surveillance terrestre: pollution, cultures, climatologie…. Associée à plus de sept cents microsatellites, elle informe les hommes sur l'état – souvent préoccupant- de la planète, et envoie des consignes sur l'activité agricole ou industrielle de chaque pays.
La station alpha connut par le passé un grave accident: suite à une brutale dépressurisation, puis une explosion, il fallut l'évacuer en quelques minutes. Mais, pour des raisons financières, la "chaloupe" de sauvetage n'avait pas été dimensionnée correctement et ne put embarquer les quinze personnes de la station, on dut donc choisir. Les femmes et les enfants d'abord, bien sûr, comme sur le Titanic… ! Mais lors de cette mission, le hasard voulu qu'il n'y ait que des hommes, tous pères de famille de surcroît ! Finalement, après de terribles discussions, suivie d'une lutte à bord, deux hommes survécurent après une brutale descente dans une "coquille de noix", un atterrissage digne de l'époque des héros, puis une interminable attente dans l'immense et froide plaine russe.
C'est l'heure de dîner. Mayliss, "gonflée à bloc", invite Maxime et ses parents dans la salle à manger.

Le père de Maxime en profite pour avaler une nano machine (sorte de grosse gélule). Il a été gravement malade il y a quelque mois, mais heureusement sa guérison est presque achevée. Les nano-machines délivrent la bonne dose de médicament au bon moment, effectuent des analyses biologiques et transmettent les résultats par radio, directement à l'hôpital grâce au réseau.
Demain matin, le père de Maxime recevra un fax avec les résultats et les commentaires du médecin ! Il existe des nano machines chirurgicales; certains malades en ont plusieurs dizaines dans le corps, qui, imperceptiblement, les soignent et les guérissent. Dans les années vingt, les micro robots poly-articulés ont connu une prodigieuse avancée, ils servent principalement dans l'exploration d'univers filiformes, biologiques ou artificiels.
Les yeux remplis de sommeil, Maxime se blottit dans le creux de son lit, en pensant à sa journée. Puis commence une étrange période, durant laquelle le réel cède peu à peu la place au monde des rêves. Aux commandes d'une "Aldébaran" gigantesque, il s'imagine en route vers une lointaine destinée, pour un voyage sans retour. Quittant un berceau originel douillet mais vulnérable- la terre- il espère parer au sort fatal réservé à toute espèce de vie sur terre, depuis l'aube des temps: l'éclipse. Partielle, puis totale ensuite.
Générations après générations, le voyage se poursuit, durant des milliers d'années, à bord d'un vaisseau monde, immense architecture spatiale autoreproductible, en rotation permanente sur son axe pour simuler la gravitation terrestre. Ses "locataires" travaillent, étudient, explorent, se distraient sur les bords d'une mer intérieure cylindrique dont les molécules d'eau sont maintenues contre les parois par la gravitation. Accompagné au départ d'un millier de colons, il part à la recherche d'une "terre" d'asile, celle qui permettra un renouveau, un éternel recommencement.
 

 

  
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