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Et si l'humanité prenait conscience que l'auto-limitation des naissances est la seule échappatoire ?

 

 

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La surpopulation est le principal facteur maîtrisable de tous les maux de l'humanité.

Mettez 5 chiens sauvages dans un parc de 20 hectares. Ils auront beau creuser, chasser, manger, uriner, déféquer, naître et mourir, l'environnement s'en apercevra à peine: la niche écologique « absorbera » leurs nuisances. Mettez-en 500, même dressés à ne faire leurs besoins que dans des endroits précis, en quelques semaines le parc ne sera plus qu'un désert stérile.

Comme il serait inhumain de réduire la population mondiale en favorisant la guerre, la maladie et la destruction des existants, le seul moyen éthiquement acceptable serait de contrôler les naissances.

Et si l'humanité prenait conscience que l'auto-limitation des naissances est la seule échappatoire ?

Par un phénomène plus ou moins inexpliqué comme tous les mouvements de masse, en quelques décennies, une modification des états d'esprit a eu lieu et les naissances sont passées du statut de bénédiction à celui de calamité. Il y avait bien assez de souffrance et de bouches à nourrir sur cette Terre inextensible, inutile donc d'en créer davantage. Les femmes ont donc été incitées à limiter, voire supprimer leur activité procréatrice. Les gouvernements ont encouragé ce nouvel état d'esprit qu'ils n'auraient jamais osé imposer par la force: gratuité de toutes les contraceptions et des IVG (autorisées jusqu'au terme), suppression de toutes les aides d'Etat aux parents (étalée sur vingt ans pour ne pas condamner les enfants déjà nés à la misère), jusqu'au financement des vasectomies et des ovariectomies.

Mais l'impulsion la plus efficace demeure celle apportée par les populations elles-mêmes: désormais, au lieu de féliciter les jeunes mères et de « compatir » tristement aux avortements, l'IVG est considérée comme une grande preuve de courage, et l'accouchement comme la pire marque d'égoïsme. Celles qui avortent le font au nom du bien-être des générations futures. Comme il y a moins d'enfants, on répartit mieux les moyens d'éducation et le niveau intellectuel de la population augmente. On privilégie la qualité à la quantité. De même, la production de nourriture et d'énergie, moins sollicitée par la surconsommation mondiale, peut se recentrer sur une production de proximité selon des techniques moins polluantes. Comme il y a proportionnellement plus de richesses à se partager, et que dans ce nouveau paradigme les individus se sentent davantage concernés par le collectif, les inégalités de niveau de vie sont réduites et l'aide aux populations nécessiteuses est mieux répartie.

Revers de la médaille, le vieillissement des populations, notamment dans les pays du nord plus réceptifs dans un premier temps à ce nouvel état d'esprit, oblige pendant quelques temps à des sacrifices drastiques. On limite les dégâts sur l'économie en favorisant largement le recours aux migrations de populations jeunes et l'adoption des enfants, et on repousse l'âge de la retraite pour équilibrer à peu près la balance. On ne réanime plus les suicidants, et plutôt que de les laisser mourir à petit feu, on propose aux plus âgés de les accompagner dans une fin de vie planifiée, en favorisant une transmission de leurs connaissances au préalable par une contribution à une grande encyclopédie mondiale.

Cette phase de difficultés ne devrait pas durer plus de quelques décennies, le temps que les anciennes générations aient retrouvé une proportion normale au vu de la population générale. Après cela, si l'on obtient ne serait-ce qu'une réduction par 100 de la population mondiale, on pourra repenser l'organisation des sociétés. Les humains n'étant plus entassés les uns sur les autres, les petites villes pourront retrouver une autonomie au c½ur d'étendues de campagne et de nature suffisamment vastes pour absorber leurs nuisances. Même si les pollutions individuelles devaient encore augmenter malgré le recours massif à l'éolien, la planète les absorberait beaucoup plus facilement.

Mais cela n'arrivera pas. Il est déjà trop tard. Les femmes continueront à revendiquer un prétendu droit imprescriptible à la maternité. Les hommes continueront à vouloir prouver leur virilité par la performance de leurs gamètes. Les gens en général continueront à compenser une existence morne et sans intérêt par la création d'un être vivant tiers qui portera leurs espoirs et à travers lequel ils pourront continuer à se croire importants. La société de consommation continuera à les y encourager par la publicité – c'est que ça consomme, un enfant. Le lobbying pro-enfants est trop puissant et s'appuie trop sur l'atavisme profond pour être vaincu par la seule intelligence. Nous ne sommes que des grands singes: les mâles ne se réalisent que par la copulation avec un maximum de femelles, et les femelles que par la procréation.

Mais je peux me tromper.
 

 

  
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