EXPLORATEUR DU FUTUR: HITOYUME Nombre de scénarios créés:  14

Scénarios 1 à 14 sur 14

	10768	Zoo en famille
		Il avait parfaitement compris son problème bien avant même que l'autre n'ait prononcé le premier mot ! C'est pourquoi il resta debout alors que le boss, lui, évidemment, conserva sa position assise. Il attendit sans mot dire ni maudire car ça, en raison de son degré de technicité, il le pouvait. Mais à quoi bon ! Depuis à peu près deux siècles il savait et il ne fut pas surpris de son gros coup d'obsolescence dû à un enfoiré qui avait conçu ces nouveaux circuits liquides hyper rapides. Il se demanda ce qu'il allait bien pouvoir faire de ses journées avec sa compagne livrée depuis peu et les trois petits soldés dernièrement. - XP 4 ! Vous êtes viré ! hurla le P. D. G. Hurleur, un XP 12 qui allait devoir se virer lui-même très prochainement. - Je sais ! se contenta de répondre XP 4. - Sortez, maintenant ! Il sortit donc et chemina tranquillement en slalomant entre de vieux modèles à moitié rouillés qui attendaient là, certains depuis des siècles, qu'on glisse dans leur fente la carte de crédit salvatrice qui leur permettrait, peut-être, un indispensable entretien avant la ruine complète. XP 4 n'y prêta aucune attention cette fois-ci. Il leva la tête vers le ciel ensoleillé; il eut une bonne idée: et s'il allait cet après-midi au zoo en famille pour voir ces derniers humains vivants ?
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	10755	Pour terminer
		Lorsque la terre sauta, Phel et Dol se trouvaient sur le seul satellite météorologique qui gravitait autour de la lune. La réaction de Phel fut brutale, tandis que Dol se contenta d'un haussement d'épaules: - C'est bien triste, dit-il, sans qu'un observateur éventuel eût pu préciser s'il faisait allusion à notre planète ou à son infortunée camarade que déchirait un long rire hystérique. Il convient de préciser que Phel et Dol se haïssaient cordialement. Normal, leurs convictions religieuses et politiques étaient diamétralement opposées. Sur terre, ce conflit de certitudes venait d'aboutir à un anéantissement radical et définitif. Si vous ajoutez à cela la conscience plus ou moins aiguë qu'ils avaient d'être les derniers survivants de la race humaine, vous conviendrez que la situation était problématique. Le premier moment de stupeur passé, la même idée germa dans leurs cerveaux surconcients. Chacun comprenait que l'autre constituait la preuve vivante que les idées et les croyances adverses auraient survécu jusqu'au bout en sa personne. C'est pourquoi ils dégainèrent en même temps leurs rayonneurs. C'est ainsi que l'humanité acheva son suicide collectif.
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	10740	Chomedu
		Ce que tant de crédules avaient espéré depuis si longtemps se produisit à la veille de l'an 2100: venus du fond de la galaxie, les vaisseaux géants des Stellaires se posèrent avec majesté sur le territoire de toutes les nations de la terre. Les représentants de milliers de races, dont la civilisation remontait parfois à des dizaines de millions d'années, se répandirent parmi les humains, leur faisant don de tout ce que leur science fabuleuse avait mis au point depuis si longtemps... Dès lors la paix, l'égalité, la justice régnèrent. La maladie ne frappa plus, les hommes se virent offert une longévité qui frôlait l'immortalité. A bord de nefs immensément plus rapides que la lumière, chacun pouvait, s'il en montrait le désir, parcourir les galaxies à la découverte de l'univers, ses espèces d'une diversité infinie. Grâce aux modules infratachyoniques, les hommes purent voyager dans le temps pour assister à la naissance du Christ ou à la fin des dinosaures. Des divertissements incroyables, la possibilité de créations artistiques impensables devinrent l'apanage de tous et de toutes... Le bonheur venait de toucher six milliards de Terriens. Ou presque, si l'on en exceptait quelques milliers, réduits définitivement au marasme le plus absolu et au chômage sans espoir... Les écrivains de science-fiction.
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	10731	Guerre martienne
		La guerre entre Mars et la Terre fut extrêmement longue. En une seconde, les Martiens firent plier les Terriens, les réduisirent à l'obéissance, leurs firent assimiler et apprécier la culture martienne, mélangèrent génétiquement les deux espèces, effacèrent l'événement de toute mémoire, modifièrent les végétaux et les animaux de notre planète pour les rendre cohérents avec les nouveaux humanoïdes, nettoyèrent la planète Mars de toute trace de vie, mirent en place des gouvernements pacifiques, imposèrent les droits des humanoïdes, mécanisèrent les tâches domestiques, purifièrent l'air et l'eau, créèrent un paradis. La seconde suivante, un officier américain qui leur avait échappé déclencha une riposte atomique qui détruisit le monde. Il fallut ensuite cent millions d'années aux poissons pour émerger des eaux, se transformer en dinosaures, en rats, en singes, puis en hommes qui, très lentement, reconstruisirent une civilisation et brandirent à l'unisson, en écartant l'index et le majeur, le V de la victoire.
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	10706	Les confins de l'univers
		D'après les indications des instruments de bord, le vaisseau approchait des limites supposées de l'univers. Le pilote, un astronaute chevronné, s'attendait à tout. A tout sauf à ce qu'il aperçut un peu trop tard. Il ne put empêcher son engin spatial d'aller s'écraser contre le mur de briques.
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	10682	Pollution du paradis
		En l'an 2053, les hommes submergés par la pollution découvrirent ce qu'ils convient d'appeler un univers parallèle. Immédiatement ils y transférèrent leurs déchets. C'est ainsi qu'ils polluèrent le Paradis.
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	10679	Le grand départ
		Herr von Boum se recula pour contempler son oeuvre. Une lueur de fierté s'alluma dans son oeil. La sueur accrochait des gouttes luisantes à son front velu. Ses compagnons poussèrent des cris guturaux, tambourinant le sol en manière d'ovation. Se découpant dans le soleil levant, la silhouette effilée de la fusée pointait son nez vers le ciel orange. Les quatre volontaires, sous les vivats de la foule, grimpèrent les marches, en chaloupant, se retournèrent pour saluer avant de s'engouffrer dans le ventre de l'engin. Puis, on boucla la porte. Herr von Boum s'approcha de la plate-forme, brandissant une torche allumée. Le silence se fit dans l'assemblée. On recula, on s'agenouilla. Une tension angoissée faisait palpiter les larges narines des spectateurs. Des femelles poussaient de petits cris plaintifs. Herr von Boum bouta le feu. Aussitôt, une formidable lueur jaillit. Un ronflement sourd roula d'écho en écho dans la vallée. Et la fusée se consuma en quelques instants. Des pleurs s'élevèrent dans la foule. Des cris de rage et de déception se firent entendre. Même, des poings furent brandis vers von Boum. C'était la dixième tentative ratée. A chaque fois, la fusée s'était embrasée. Alors, le savant se frappa le front contre un rocher, en proie à la plus vive agitation. Il venait de trouver la cause de ces échecs répétés. Il lança d'un ton définitif à ses congénères: - Il ne faut plus fabriquer de fusées en bois ! Et il ajouta: - La prochaine sera en pierre, en pierre polie !
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	10676	Les scaphandres
		Les hommes passant de plus en plus de temps dans l'espace, les scaphandres des cosmonautes se perfectionnèrent. Ils devinrent plus résistants aux agressions extérieures. Furent capables de mouvements propres pour éviter une météorite pouvant tuer leur occupant. S'équipèrent pour des raisons de sécurité de caméras pouvant voir plus loin que leur propriétaire. Les cosmonautes finirent par habiter de véritables automates qui, pour l'intérêt ou la survie de leur habitant prenaient de véritables décisions, même contre le gré du bénéficiaire. A force, les cosmonautes finirent par n'être plus que des larves parasites de machines autonomes qui les protégeaient d'un univers hostile. Quand la Terre explosa pour raison nucléaire, l'humanité entièrement prisonnière des scaphandres sophistiqués, ne fut plus que la conscience invisible et inutile d'une population de robots.
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	10675	Une histoire sordide
		Il revint dans le passé avec la ferme intention de tuer son père. Il frappa à la porte de la maison, une vague angoisse au coeur. Sa mère lui ouvrit. Il savait que c'était elle, d'après de vieilles photos qu'il avait retrouvées dans un grenier, mais il ne se souvenait pas de l'avoir jamais vue ainsi. Il eut du coup beaucoup moins de remords, car ce n'était pas vraiment sa mère. Pas plus que n'était son père l'homme qui apparut derrière la femme pour demander: - C'est quoi ce cirque ? Le reste fut facile. Sous la menace du revolver, il les força à entrer à l'intérieur. Puis il tua son père, d'une seule balle. Et, contrairement à toute attente, il ne disparut pas. Face à cette constatation, somme toute fort réjouissante, il fit ce que les événements paraissaient lui imposer: il viola sa mère. Puis, son regard tomba sur le certificat médical posé sur la grande table de la salle à manger. Il apprit ainsi que son père était stérile, enfin, celui dont il avait cru jusqu'à présent qu'il était son père. Il réfléchit alors, les yeux fixés vers sa mère. Et il comprit. Il se tira alors une balle dans la tête. ... Mais dès lors, il ne put avoir existé, ni inventé une machine à voyager dans le temps.
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	10672	Les oeufs de la terre
		La monitrice, une jeune Galak aux longs cheveux rouge et vert considéra avec attendrissement les enfants au plumage doré qui l'entouraient en piaillant. Encore des poussins ! songea-t-elle. Mais les petits Galaks des dernières générations avaient une précocité intellectuelles étonnante. Et les machines avaient jugé ces gamins à la tête duveteuse capables de comprendre l'histoire de leur race. Elle raconta: - Au commencement, les humains étaient les maîtres de la terre, notre planète originelle. Puis les Torgs sont arrivés. Une guerre s'ensuivit, brève et meurtrière. Les humains furent bientôt écrasés par une technologie supérieure. Un traité de paix, assorti de conditions économiques sévères, fut signé. Les Torgs avaient conquis la terre parce qu'ils étaient très friands des oeufs et que cette planète produisait, selon eux, les meilleurs de l'univers. Quand je dis que la terre produisait les meilleurs oeufs... ce n'est pas tout à fait exact. Les oeufs ne se trouvaient pas dans le sol, ni sur les arbres. Ils n'étaient pas non plus fabriquéss par les humains. En réalité, ils étaient pondus par nos ancêtres, qui ne s'appelaient pas encore Galaks mais "galinacés". Et les filles-oiseaux qui pondaient pour les humains depuis des millénaires durent pondre aussi pour les Torgs. Dans l'Empire Torg, la terre fut désormais contrainte de produire des oeufs et rien d'autre. C'est ce qu'on appelle la spécialisation économique. Pendant ce temps, les savants humains et les savants torgs travaillaient ensemble à perfectionner la race des gallinacés, pour obtenir de meilleures pondeuses, des oeufs toujours plus riches, plus nourrissants et plus agréables au goût. Ils opéraient suivant une méthode appelée "manipulation génétique". Il y avait à l'époque plusieurs centaines de milliards de poule sur terre. Mais les humains étaient décidés à se révolter. Ils voulurent faire de nos ancêtres une arme contre les Torgs. En grand secret, ils essayaient de créer des "poulets" supérieurement intelligents et disposant de formidables armes biologiques. Et plus tard, ils les lanceraient contre leurs ennemis. Eh bien, ils ont réussi, finalement. Environ deux siècles après la conquête, naquirent les super-poussins qui devaient être les Galaks de la première génération. Il leur a fallu encore deux siècles pour se libérer de la tutelle des humains et devenir les maîtres de la terre. Et deux autres siècles pour exterminer les Torgs et s'emparer de la galaxie... C'était il y a longtemps ! Une petite aile se leva et une voix juvénile demanda: - Mademoiselle, pourquoi gardons-nous tant d'humains sur nos mondes ? - Eh bien, répondit la monitrice, les humains sont les seuls animaux vraiment doués pour faire pousser le grain que nous ayons trouvés dans le cosmos !
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	10550	Une question de temps
		Ils avaient construit l'ordinateur parfait, l'intelligence suprême, celle capable de répondre absolument à toutes les questions. Les hommes furent bien surpris de certaines réponses, mais leur machine se révéla infaillible, incollable, et miraculeuse. La catastrophe arriva le jour où un programmeur lui demanda simplement et distraitement l'heure juste. La machine figea alors l'univers tout entier et pour l'éternité, juste pour une question de temps.
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	10535	Les biopuces
		Maintenant, on insère des biopuces lymphatiques dans la nourriture. Ainsi, on a réglé le problème de la violence et on ne se regarde plus en chiens de faïence; on est tous dans une totale quiétude douce et perpétuelle. Chacun chez soi, sans bouger, plus de problème de pollution ni de transport. Le bonheur parfait. Le problème c'est que cela aggrave le problème de l'immigration. Aux frontières c'est l'émeute permanente pour se faire naturaliser.
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	10515	Ricane
		Il y a trop de monde sur terre. Héhéhé... Cela faisait longtemps que quelques-uns le criaient. Mais avec la perspective de six milliards d'habitants qui cracheraient du CO² dans l'atmosphère, raseraient les dernières forêts, empoisonneraient les mers et n'en continueraient pas moins à faire des enfants, d'autres crieurs prirent le relais. Les puissants. Les gouvernants. Et à l'unanimité des nations, l'ONU prit une décision. La décision. La seule qui pourrait freiner l'essor démographique et, par là, les irrémédiables dommages causés à la planète. La décision avait été prise en novembre. Sa mise en pratique devait symboliquement avoir lieu le 25 décembre, à minuit. Héhéhé. Tous les citoyens de tous les pays du monde, de bon coeur ou de mauvaise grâce, l'acceptèrent. Ainsi, en cette nuit de Noël, maman Tiffauges abattit sa hache sur le crâne de papa Tiffauges tandis que M'Uaddi Chogogo plantait la pointe d'une sagaie dans le ventre de son frère N'ganda, que John McHenry déchargeait son 11, 7 dans la poitrine de Gus Gottschalk avec qui il sifflait plusieurs bières chaque soir depuis dix ans, que même Franchini renversait un chaudron d'eau bouillante sur son gendre Tino Muraccioli, qu'Ivan Ivanov balançait une grosse brique sur la gueule du milicien Barakovski qui l'avait si souvent fait chier, que Trin Ho Beng... Car telle avait été la décision du conseil mondial: le 25 décembre à minuit, chacun ou chacune devait tuer son voisin, ou sa voisine. Ainsi la population baisserait de moitié Héhé. Seulement les fins démographes n'avaient pas prévu une chose. Chaque voisin était un voisin pour son voisin. Aussi, en même temps que maman Tiffauges abattait sa hache, papa Tiffauges lui enfonçait dans l'estomac son couteau à gigot. Et alors que M'Uaddi poussait la hampe de sa sagaie, la sagaie de son frère N'ganda lui perçait le poumon. Et tandis que McHenry pressait sur sa gâchette... Héhéhé. Le résultat de l'imprévoyance ? Le 25 décembre à minuit et quelques secondes, la population de la terre avait baissé de nettement plus de la moitié. En fait, il ne restait plus que quelques milliers de survivants, ceux dont le voisin, ou la voisine, avait été vraiment très maladroit. Seulement quelques milliers de survivants, eh oui. Héhéhé... Vous les entendez ? Ce sont eux qui ricanent.
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	10404	Course des chômeurs
		Chaque chômeur piaffe et s'ébroue dans son box. Au starter, le boulot appelé lièvre est lâché. Les chômeurs, dossards et casaques visibles des tribunes, le cousent en hurlant leur curriculum vitae. Durant tout le parcours, le public plus communément appelé patrons mise ses écus chez le bookmaker du beau commissaire qui devient le book émissaire si la course tourne mal. Généralement celle-ci se termine par épuisement des concurrents. Il arrive parfois que l'un deux réussisse à rattraper le boulot. Dans ces cas-là, il tente de l'empocher et de s'esbigner en vitesse avant que les autres lui tombent sur le poil. En général, un boulot qui se rattrape est un machin de peu d'envergure, de courte durée, de gagne-petit, de crève-misère. On raconte, de mémoire de boulofistes, que certains concurrents réussissent à chopiner des boulots qui dépassaient leurs espérances. Mais n'est-ce pas une légende pour donner du coeur au ventre des canassons ?
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