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| Et si c'était l'humanité et non pas Dieu qui choisissait son messie?
Raymond Gentil est un petit bonhomme sympathique mais sans aucun charisme, il déteste la foule.
Par chance sa vie fut une succession d'échecs: échecs sentimentaux, familiaux, professionnels.
Le seul sentiment qui caractérise Raymond Gentil est sa grande générosité; il est quelqu'un de bon. Il y a des millions de Gentils sur la planète mais seul Raymond Gentil, un jour, gagna le gros lot. Un héritage, une loterie, personne ne sait, mais toujours est-il que Raymond Gentil fut a la tête d'une immense fortune.
Il y a aussi des millions de millionnaires sur la planète mais seul Raymond Gentil décida de donner la totalité de son argent aux autres.
Depuis 100 000 ans les Hommes ont élevé plusieurs valeurs comme étant la seule et unique.
Ce fut successivement la valeur familiale, puis la force, la spiritualité et enfin l'argent.
Aujourd'hui seul l'argent caractérise la valeur d'un individu.
Lorsque Raymond Gentil obtint son argent il n'avait aucune épouse a combler, aucun enfants a gater et donc, naturellement, il se mis a aider des inconnus.
Rapidement il monta un service de resto-route gratuit au Burkina-Faso: De vieux camion-pizza reconditionnés parcouraient le pays des hommes intègres proposant des repas gratuits lors de la grande famine de l'été 2012.
Mais les burkinabès ne sont pas hommes a accepter gratuitement des cadeaux et Raymond Gentil dut mettre en place un système de prêts. Les fiers africains décharnés acceptaient la nourriture à condition de pouvoir rembourser Raymond Gentil, et ils signaient des reconnaissances de dettes avant de se mettre à table.
L'année suivante la situation était un peu meilleur. La jeune épouse de Raymond Gentil, Simone, fille de médecins burkinabès voulait bâtir un hôpital. Et de nombreuses personnes trouvèrent là l'occasion de rembourser leurs dettes.
En France, pays d'origine de Raymond Gentil, les camion-pizza du Burkina faso n'avaient eu aucune répercussion médiatique (concurrencés par les J.O. De Londres).
Et ce fut le besoin d'évasion qui poussa des milliers de français vers l'aventure africaine de 2013 et non un esprit de solidarité clamé par les médias de l'époque.
Arrivé à Ouagadougou les « paumés » de l'hexagone, les vieux aux petites retraites, les exclus des banlieue, épuisés par leur voyage en car (tout frais payés) furent accueillis par une masse de travailleurs qui chantaient et dansaient.
Chacun s'employaient, l'ambiance était si bonne que de nombreux cadres embauchés par les Gentil refusèrent d'être payé.
L'hôpital terminé on battit des maisons pour les travailleurs qui ne voulaient plus partir, des écoles pour les enfants, des champs furent plantés, des usines crées... tout cela avec pour seule condition que le salaires des plus qualifiés ne dépassent jamais trois fois le salaire des moins qualifiés (c'est Firmin le petit dernier des Gentils qui souffla cette idée à l'oreille de ses parents).
La valeur fondamentale de l'humanité n'était plus l'argent, ni la spiritualité, ni la force, ni la valeur familiale: C'était la générosité. Aujourd'hui la valeur d'un être humain est dans sa générosité.
Cala faisait longtemps que l'argent de Raymond Gentil était inutile à Ouagadougou, donc il s'en servi ailleurs, pour créer de nouvelles communautés. A Bombay, à Manille, à Sao Polo des millions de personnes dansaient et chantaient.
Au milieu de la foule un petit bonhomme sans charisme, tenait par la main une magnifique africaine qui dansait et chantait.
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