EXPLORATEUR DU FUTUR:
MALCOLM LYTTLE

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ET SI L'HOMME ARRÊTAIT ?

 

 

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Qu'est-ce que l'Homme a bien pu commencer qu'il pourrait arrêter ?
Quand on regarde bien, vivre est un mot dont la définition s'enrichit au fur et à mesure du stade existentiel : minéral, végétal, animal ou humain, la vie n'a pas la même signification pour chacun. Du moins du point de vue de l'Homme. L'Homme a compris de quoi il est capable depuis longtemps, en imitant d'abord les animaux, puis en développant ses aptitudes cérébrales au contact (réactions) de son environnement.
Cela l'a conduit à imaginer et réaliser plusieurs systèmes de vie en société sur cette planète qui constitue son environnement. Il a intégré les animaux comme nourriture et la nature comme ressource inépuisable dans ces systèmes pour aujourd'hui constater qu'il règne en maître sur Terre dans un total chaos (le contraire de l'harmonie) et tyrannie. Mais comment reprocher à l'Homme d'être un Homme ? Chaque homme dans son existence passe par une phase dite de rébellion contre toute chose établie, comme si sa mission était de démontrer que mieux est possible. Cette compétition quand elle se passe de génération en génération n'est que positive. Le style de vie est appris, mis en oeuvre, contesté puis adapté (amélioré) de génération en génération.

Mais conscient à partir de la science de ses propres limites, l'Homme a décidé d'accélérer le processus d'évolution de son adaptation à son environnement.. Il s'est équipé de différents systèmes mécaniques et électroniques qui n'indiquent plus le temps qui s'écoule mais qui le mesure pour l'optimiser. Je dois parcourir trente kilomètres pour aller puiser de l'eau chaque jour. Grâce à ma voiture, je mets 1 heure au lieu des 6 heures nécessaire avant.
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire des heures "gagnées" ? Parcourir plus de kilomètres accidentogènes avec ma voiture pour puiser plus d'eau ou en profiter pour faire du sport ? Inventer quelque chose ?

Chaque homme a en lui les capacités pour faire avancer l'humanité toute entière, en fonction de ce qu'il ressent vraiment en lui, sportif ou intellectuel.
Mais on lui impose de faire autre chose de son temps. Maintenant que tout est productivité, efficacité, rentabilité, personne n'a plus le temps d'apprécier le temps passé à accomplir quelque chose, stressé par le fait de savoir qu'il y en a un tas d'autres à accomplir dans des délais irréalistes car le temps n'est plus mesuré pareillement pour tout le monde.
1 heure d'un ingénieur ne vaut pas la même chose qu'1 heure de technicien sur la facture de l'intervention. Mais cela reste pour moi une heure passée à ne pas produire de documents. Pas la même valeur que si c'était mon chef qui reste une heure sans produire. 1 heure ne vaut pas une heure. Ou alors, l'unité de mesure du temps devient polymorphe ou inutile, au choix.
Et si l'homme arrêtait sa course contre : l'écoulement inévitable du temps ? Et si Il stoppait ces errements incessants pour grapiller des secondes dans une course dont le but reste à définir. Et si justement, il arrêtait sa course pour mesurer e chemin actuellement parcouru et reprendre si nécessaire dans la bonne direction ?
C'est à mon sens dans la nature de l'Homme de ne pas se satisfaire de ce qu'il a. C'est apparemment pour le bien de l'évolution. Mais cela justifie-t-il d'évoluer de manière accélérée sans aucune maîtrise ni valeur de ce qu'on mesure ?
 

 

  
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Vivre en communauté : L'entretien

 

 

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La pratique de la religion
- Comme vous voulez, je vous l’ai dit, je suis missionné pour ça et assez reconnaissant de l’opportunité que vous nous avez offerte de faire ce petit retour sur nous-mêmes, en nous comparant à vous.
Et ainsi nous identifier pleinement.
Plus qu’une histoire, c’est une idée que je qualifie personnellement de confortable tant elle a d’avantages par rapport à d’autres propositions qui ont été élaborées. Comme une voiture toutes options.

Suivez le raisonnement :
Je cherche à mettre des valeurs en commun et j’ai comme difficultés de bien pouvoir identifier ces valeurs, pour ensuite enseigner la manière commune de les exprimer, de les respecter. De les sanctifier.
Prises telle quelle, ces difficultés montrent bien qu’il faut aller assez loin dans la réflexion.
Tout d’abord, comment identifier ces valeurs ?
C’est ce qui nous rapproche et nous arrivons à peine à communiquer dessus.
Nous avons pensé à leur donner un nom du style « justice », « harmonie » mais c’était pour nous comme réduire l’ensemble de ces valeurs à un simple nom de Dieu ou de saint.
Puisque ces valeurs avant d’être communes sont personnelles, c’est obligatoirement de la personne que doit venir l’expression qui permet d’identifier en premier lieu ces valeurs.
Et le meilleur véhicule qui sera toujours le même quelle que soit la génération ou l’ère de l’humanité n’est autre que le corps humain.
Les paroles peuvent être déformées, les mots mal compris, les écrits effacés, le bruit différent selon le lieu, aucune de ces solutions n’est pérenne dans le temps. Les mots changent de définition, d’orthographe et donc d’interprétation, c’est-à-dire que le sens varie dans le temps.
Nous avons donc lancé le premier challenge sportif : une expression corporelle individuelle qui doit permettre de définir les valeurs de sainteté et de les représenter.
De cette manière, nous sommes assurés qu’une seule personne de la communauté sera à même d’exprimer et transmettre ces valeurs quel que soit l’environnement dans lequel elle pourra se trouver.

C’est pour cela que chaque membre de la communauté a une responsabilité : représenter ces valeurs le mieux possible selon lui.
Et c’est par un challenge sportif que nous allons décider unanimement de l’expression corporelle qui va établir notre premier langage de communication.
Imaginez : danse, gymnastique ou autre kata, chacun et chacune est libre de concourir avec les armes qui lui sont personnelles.
La pratique de notre religion revient alors à danser, faire du sport ou de la gymnastique.
Vous comprenez mieux ce que j’entends alors par idée confortable car dans vos sociétés démocratiques, vos messages vantent apparemment tous les bienfaits du sport qui est devenu pour nous comme une première raison d’être. Vous comprenez, l’expression corporelle maîtrisée par l’exercice quotidien du corps et de ses muscles à travers des sports collectifs, des activités d’utilité communautaire, de simples sorties à la plage ou en montagne.

Donc, nous aussi nous recherchons à manifester notre reconnaissance, mais pas en essayant de trouver la meilleure interprétation de tel ou tel livre écrit par un des nombreux Dieu lui-même, pour ne pas savoir comment la mettre en pratique dans la réalité de la démocratie.
Si vous avez bien suivi, chaque membre de notre communauté n’a pour mission que d’être régulièrement en mesure d’apporter sa propre création personnelle dans telle ou telle discipline d’expression corporelle, donc de s’entraîner régulièrement pour se prouver que sa contribution peut-être retenue comme majeure pour la communauté.
Nous sommes organisés en différents sites localisés partout sur cette planète.
Chaque site est organisé de manière à pouvoir recevoir chaque membre de la communauté dès qu’il s’y présente. Mêmes si tous les membres de tous les sites de la planète devaient converger sur un seul et même site, notre organisation qui est loin d’être pyramidale ou hiérarchique comme vos démocraties permet leur intégration en nombre à n’importe quel moment sur n’importe quel site.

Nous organisons des challenges sur site et des challenges inter-sites et le fameux challenge « annuel » ou chaque site présente ses candidats.
C’est comme les jeux olympiques.
Ceux et celles qui ne sont pas retenus pour les challenges annuels ne peuvent se retourner que contre le saint ou le dieu personnel dont il ou elle cherche à représenter et exprimer les valeurs, sans les imposer par un livre ou de beaux sermons. Ou encore des iconographies détournées.
D’ailleurs, si trop d’échecs peuvent peut-être amener à une éventuelle remise en question, c’est une bonne chose car si on n’est pas capable de se satisfaire des efforts personnels faits pour apporter sa contribution à la communauté, peut-être vaut-il mieux la quitter ? Dans tous les cas, on la quittera alors en pleine santé physique.

- Désolé encore de vous interrompre pour une précision mais vous avez parlé de votre organisation qui me pousse à vous demander plus. Pouvez-vous la décrire brièvement ?

Mais bien sûr. Cela va d’ailleurs m’amener à vous répondre concernant ces allusions qui se voulaient volontairement désobligeantes concernant notre préoccupation envers les enfants.

Mais je vais d’abord terminer ce qu’on pourrait appeler mon argumentaire ou déclaration de fin de procès si vous le permettez. Au moins une chose sera close pour cet entretien.

Donc, nous revendiquons au même titre que le catholicisme à être considéré comme un mouvement religieux.
Nous n’avons pas de Dieu à adorer, tout au moins nous préférons exprimer par l’expression corporelle comment il nous inspire chacun de manière intime. C’est le seul devoir dans notre communauté.
Et cette revendication légitime nous amène à nous positionner hors du système de valeurs démocratiques que vous représentez et voulez imposer.
C’est d’ailleurs la première valeur dite de sainteté de notre communauté : l’intégrité.
Pour en revenir à notre langage corporel, cette valeur s’exprime par la posture droite, digne, du corps humain. Il faut voir les challenges pour cette valeur !
Au début, c’étaient seulement des postures dont certaines allaient jusqu’à ressembler aux dessins de Léonard de Vinci. Comme un concours de tirs à trois points au basket : tout tient dans le bon maintien du geste.
Ensuite et jusqu’à maintenant, d’année en année en fait, l’intégrité « intègre » des mouvements subtils de certaines parties du corps pour compléter cette première mise en commun de cette valeur à partir du corps. Comme un concours de dunks.
Et en fait, quand vous consultez les résultats d’année en année, il constitue comme un kata de karatéka, c'est-à-dire une suite de mouvements à exécuter pour ensuite les faire évoluer de manière personnelle et arriver ensuite à figer son expression selon le ressenti que son propre corps a de la valeur. Dit autrement, il s’agit de faire des mouvements de corps qui emmène à faire faire écho à l’environnement de cette valeur qui me guide.

- Oulala ! Je crois que votre discours que je trouvais profondément obscur au début commence à devenir intéressant. Votre exemple de l’intégrité, qui est aussi alors selon vous la même valeur que celle véhiculée par la dignité, s’appelle chez vous par une position du corps. C’est assez confortable en effet. Je vois tout de suite une utilité fondamentale : tu veux comprendre ce qui me guide ? Imite les mouvements de corps que je vais te montrer. Ils te mettront dans les meilleures conditions pour ressentir les valeurs que je porte en moi.
Mais si je m’en fie à mon bien aimé système démocratique, les valeurs sont nombreuses. Vous avez un autre exemple à nous proposer ?

- Bien entendu. Je vous ai dit que notre communauté est internationale. C’est-à-dire qu’elle a été formée et continue à prospérer avec la composition de membres initialement de différentes confessions religieuses. C’est ce qui nous a d’ailleurs permis de nous entendre sur une synthèse rapide en trois groupes principaux.
Et de constater que certaines mettaient déjà leur corps en sollicitation pour exprimer leur ressenti devant le non-visible. Vous ne pourrez que constater avec moi qu’universellement, on s’agenouille pour signifier l’humilité, la soumission. L’humilité personnelle est aussi une de nos valeurs en voie de sanctification. Une valeur sanctifiée est dite sanctifiée quand au moins dix générations qui se suivent la déclarent ainsi. Sa représentation et le « kata » qui y amène ne varient plus alors.

- Je reconnais que la représentation corporelle et le kata associé à l’humilité puissent être simples...

- Oui. Et la question que vous allez me poser à la suite est quand toutes les valeurs seront sanctifiées, que va-t-il se passer selon moi ?

- Euh…oui. C’est une bonne question, à laquelle j’étais justement en train d’essayer de trouver personnellement une réponse plutôt que de vous solliciter directement. Vous lisez dans les pensées ?

- Loin de là ! C’est vous qui les laissez s’échapper et arriver jusqu’à moi.
Je vous aide à trouver votre réponse ou bien vous faites une proposition ?

- Non. Comme vous n’arrêtez pas de le répéter, vous êtes missionné pour cela. Allez-y.

- OK. J’espère que vous avez un parachute, je vais prendre de l’altitude.

- .. ?...

- Mais auparavant, je clôture cette déclaration en répétant que nous revendiquons notre statut de mouvement religieux et aussi qu’au nom de notre valeur l’intégrité, nous nous excluons de votre système de démocratie participative de la corruption
 

 

  
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