EXPLORATEUR DU FUTUR:
LAUL

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L'arche de Sélène (2)

 

 

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Cela faisait plusieurs semaines que la Lune avait quitté sa vieille Terre aujourd'hui nue de vie comme au premier jour. L'humeur, parmi les 5700 nouveaux "luniens" était au deuil. Le deuil de la vie passée, irrécupérable. Le deuil de la famille ou des amis perdus parce que non-sélectionnés. Le deuil de sa maison, sa ville, ses embouteillage, sa pollution. Tout créait un sentiment de manque. Autant le bon que le mauvais. Tout ce que l'on a tant critiqué manquait aujourd'hui.

Illan s'était déjà mis au travail, comme tous les autres. Il était styliste. Mais dans sa vie de lunien, il lui fallait agrandir son champ de compétences. Autrefois, il accompagnait le directeur des achats de la maison pour laquelle il créait pour choisir les tissus et matériaux à prendre pour les collections futurs. Maintenant, il lui fallait être lui-même l'artisan confectionneur. Il devait fabriquer sa propre matière première. Pour cela, il avait étudié depuis sa sélection pour le programme de sauvetage, il y avait presque deux ans. Au milieu de la cité, se trouvait un bureau, comme une mairie, qui répertoriait les 5700 habitants choisis par noms, âge, profession... C'est cette catégorie qui intéressait Illan. Il devait trouver des paysans-éleveurs afin de produire son coton, sa laine, son cuir, son lin.
Il y en avait un peu partout dans la cité lunaire. Les habitations et les corps de métiers avaient été répartis de façon relativement homogène pour éviter les ghettos. A côté de cela, il avait déjà commencé à coudre des vêtements car un stock de départ avait été prévu. Il partageait alors son temps entre son atelier et ses recherches de partenaires. Pour le moment, il ne pouvait qu'établir quelques contacts parce que les plantes n'étaient pas encore à maturité pour être transformées et les animaux embarqués étaient trop jeunes pour l'instant. Mais cela ne dérangeait pas pour autant Illan. Il en profitait pour se promener dans la cité.
Il visitait l'immensité conçue par d'autres pour ce périple et parlait beaucoup avec tous. Chacun servait de psychologue pour son voisin. Il y avait tant de déprimes, de crises d'angoisse, de pleurs, de cris...
Certains voulaient rentrer chez eux, sur Terre. Tout en sachant au fond d'eux que ce n'était pas possible, et qu'ils ne retrouveraient jamais ce qu'ils avaient dû laisser.

La Lune était loin de toute lumière naturelle maintenant. Sortie du système solaire, il n'y avait plus d'étoile proche pour éclairer. Sauf ces deux points brillants qui se distinguaient des autres : le Soleil, on était encore sur son territoire, et la supernova de Proxima du Centaure derrière qui, tel un phare, rappelait tout le temps où en étaient les luniens. "Où" localement, mais également "où" historiquement.
Par contre, l'actualité spatiale à ce moment était la traversée du nuage d'Oort. Jusque là, tout s'était bien déroulé. Seulement un tout petit astéroïde n'avait pu être évité et avait percuté la Lune. Mais heureusement sur une partie non-habitée.
Oui, "évité" car il y avait des "pilotes" pour cet étrange vaisseau. Dans un q.g. souterrain, une équipe calculait en permanence les risques de collision et la direction de déplacement. Lorsqu'un objet extérieur s'approchait dangereusement, on rallumait certains moteurs pour modifier le cap. Il y en avait tout le tour de ce petit globe, des moteurs. La traversée du nuage d'Oort devait durer environ deux mois encore. On avait conservé des horloges au rythme terrien pour définir les heures et les jours.

Sélène quittait, ce jour, sa cabine de pilotage éreintée par l’ampleur de la mission. Elle regagnait alors son appartement dans le sixième sous-sol. C’était un petit appartement basique avec juste ce qu’il faut pour vivre. On n’avait pas eu le temps de prévoir le superflu. Le sommeil, lui, vint vite.
A son réveil, comme à chaque réveil, elle montait au rez-de-chaussée sous la bulle pour contempler l’espace et regarder en direction de la Terre. Elle y pensait tout le temps, comme chacun. De si loin, elle ne voyait plus la planète depuis longtemps. Un autre spectacle s’offrait à elle. Le rayonnement démesuré de Proxima à côté de celui du Soleil. Comme à chaque fois, elle repensait à l’aventure lunaire depuis son début. Les astronomes qui avaient observé les changements qui se produisaient au sein de notre étoile voisine. Les astrophysiciens qui avaient annoncé la sentence. Les premiers centres d’études spatiales qui avaient fait le projet fou de quitter la planète. Et devant l’inévitable, les gouvernements qui se battaient encore. Encore et toujours, pour être LE pays du projet, LE pays investisseur, LE pays sélectionneur, mais aussi LE pays emmerdeur et destructeur.
Sélène reprit le chemin des étages inférieurs pour aller grignoter un peu avant de reprendre en main l’équipe de scientifique à qui on avait déposé le devenir de la Lune entre les mains.

La plupart des installations étaient enterrées pour une meilleure protection physique contre d’éventuelles collisions et thermique puisqu’il fallait énormément chauffer l’ensemble de la cité si on ne voulait pas finir congeler. La température avait été un vrai casse-tête dans la conception de la ville lunaire. Les différentes pièces de chaque niveau étaient souvent concentrées autour d’un hall central d’où sortait la climatisation. Quant aux étages, ils étaient reliés entre eux par des escaliers et ascenseurs au bout de couloirs, loin des halls afin d’éviter que la chaleur n’emprunte ses passages pour monter seulement.

Sonia avait conservé, elle aussi, le temps terrien pour s’occuper de ses animaux. Ce n’était pas obligatoire puisqu’il n’y avait plus de jour et uniquement une longue, longue, très longue nuit. Mais c’était bien pratique d’avoir un repère temporel identique avec les autres luniens. Elle devait encore commencer son travail par nettoyer les boxes de ses bêtes puis par nourrir ces dernières. Lors de sa sélection, elle avait hérité des ovinés qu’elle connaissait bien. Elle poursuivait son labeur en trayant les brebis et les chèvres. Sa mission l’amenée à en faire des usages multiples : du lait buvable sans s’étrangler à des fromages variés qu’elle réinventait tous les jours.
Ce jour-là, elle reçu un jeune homme qui voulait lui récupérer la laine des moutons. Il voulait en faire du tissu. Il avait plusieurs personnes à rencontrer encore mais se proposait pour venir lui donner un coup de main à la tonte puisque lui-même n’avait presque plus de matériau à travailler….

A poursuivre
 

 

  
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Lumière numérique

 

 

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....Il « senti » quoique ce fut une perception indicible au regard de la compréhension, une ombre numérique intelligente.

Il fallu un moment à Leclerc pour prendre un peu de recul face à cette nouvelle sensation. Il chercha alors ses repères. Son corps. Quel horreur, il n'avait plus de mains pour se palper et ne voyait plus son pieds, ses jambes, son torse. Tout avait disparu. Il commande à ses bras invisible de toucher sa tête, son visage. Mais il se rend bien compte que rien ne bouge. Il n'a plus de corps! Mais la conscience est toujours là. Et il voit encore autour de lui, les lettres qui le frôlent à toute allure. Il se baisse pour en éviter une.

La question se pose alors. "Si je n'ai plus de corps, comment puis-je sentir les lettres si proches de "moi"? Et comment je me baisse, si je n'ai plus de jambes à fléchir?"

Le professeur avança dans la direction que prenaient tous ces sigles. Il vit au loin une surface extrêmement brillante. Tout, lignes colorées comprises, semblait se jeter dans ce gouffre lumineux. Il ne faisait plus attention à ce qui venait de l'arrière, se concentrant sur cette nouvelle découverte.
D'un coup, il se sentit heurté et basculé en avant. Il réalisa qu'une suite de chiffres serrés l'avait renversé. La panique montait de plus en plus. Un environnement inconnu, l'enveloppe corporelle disparue, mais encore la sensation d'être une entité physique.

Avec son avancé, la lumière prenait de la hauteur. Une nuée de lettres regroupées se déversait sur cette espèce de soleil. Ca devenait de plus en plus aveuglant.
"Aveuglant... Quelle idée, alors que je n'ai plus de corps. Et certainement pas plus d'yeux. Mais j'y vois, et je me cache la vue de cet éblouissement. Et je marche toujours. Plus ou moins vite, ça dépend..."

Leclerc fut arrêté quand la lumière si intense lui cachait tout par aveuglement. Il ne pouvait aller plus loin. Sans savoir pourquoi 'ça pas plus que tout le reste), il lui était impossible d'avancer encore. Il se tourna pour voir s'il arrivait toujours des lettres. Il commença à rebrousser chemin.

- Woxéo? Woxéo?
WOOXEEEOOOOO!!

La voix posément cristalline répondit.

- Oui James.

- Tu es là? C'est quoi ce truc. C'est ça les 6 autres dimensions.

- En effet, vous y êtes.

Le noir. Soudainement plus rien. Que se passait-il encore? On y voyait plus. En se mettant face à ce qui fut un mur aveuglant, le professeur aperçu des formes qui se déplaçaient.
Quelqu'un partait. Un géant. Il y avait derrière cette paroi, des géants en mouvement.

- Woxéo. Qu'est-ce-que je vois là? Que sont ces géants?

- C'est vous, James. Et vos collègues. Il y a plusieurs semaines lorsque vous faisiez intervenir plusieurs spécialistes pour me rencontrer.

- Comment ça? Il y a plusieurs semaines? Enfin, je suis là! Ici! Et maintenant!

- Oui, c'est vrai. Mais dans un nouvel espace temps. De l'autre côté de l'écran, il y a les 6 autres dimensions que je perçois. Et vous aussi, professeur.

- L'autre côté de l'écran? Quel écran? Et je ne ressens aucune dimensions autres que les miennes.

Un moment, le professeur Leclerc était abattu. La crise de nerfs pointait. Trop d'évènements en si peu de temps. Trop de nouvelles informations pour lui. Et lui seul justement. Il était là, dans la pénombre. Avec pour unique compagnie, la lueur d'un monde dans lequel il se voit tel un géant.
Il sentait son coeur battre. Il respirer vivement et voulait s'assoir. Mais encore cette épouvantable constatation: pas de corps, pas de coeur, pas de poumons, pas de jambes...

- Ici, vous avez les trois dimensions d'espace que vous connaissez. Mais pour le temps, il y en a deux. Et la dernière qui est une dimension commune à l'espace et au temps. Vous pouvez vous diriger dans l'avenir, comme vous le faites depuis votre arrivée. "Depuis", si je puis dire, puisqu'ici, la notion de temps est très relative. Mais vous pouvez également aller vers le passé. Mais, entendez-moi bien, vous pouvez aller "vers" le passé et non "dans" le passé. Donc avec une continuité toujours des évènements et de l'écoulement du temps. Simplement à rebours.

- C'est un peu déroutant pour moi. Je ne sais pas si je vais pouvoir comprendre si vite la nuance que tu veux m'expliquer.

- Je vous comprends. Je continue et nous y reviendrons par la suite. Alors en vous déplaçant vers le futur ou le passé, vous accédez déjà aux deux dimensions spécifiques au temps. La sixième, qui est commune, est un déplacement dans le présent. Elle est commune dans le sens où vous changez de lieu, ou plutôt d'entité en restant à un moment fixe. Dans un monde à quatre dimensions, vous ne pouvez faire que l'inverse. Vous déplacer dans le temps sans changer de place. Il suffit de rester figé.

- Quelle est cette histoire d'entité. Comment on peut se déplacer dans le présent. Ce n'est pas simplement bouger dans l'espace?

- Non, pas seulement. C'est effectivement un mouvement spatial, mais vous arrivez au sein d'une autre entité avec laquelle vous cohabitez en restant à un moment présent qui ne s'écoule ni vers le futur, ni vers le passé. Si vous voulez bien, je vous montre.

- Ok. Je ne suis pas certain d'avoir bien compris ce que tu me dis. Mais allons-y. Fais.

Le professeur eu alors une sensation des plus particulière. Il se sentait faire corps avec son logiciel intelligent. Il se souvint de cours de yoga, il y avait plusieurs années. On lui apprenait à sortir de son corps et à unir son esprit aux autres. Il pensait avoir compris et réussi. Mais ce n'est bien que ce jour qu'il réalisa parfaitement ce que ce pouvait être. Il se sentait aussi envahit de spasmes. Comme une mécanique régulière qui s'accroche aux crans d'une roue en mouvement.
Tout s'arrêta.
Woxéo venait de quitter l'entité du professeur.
 

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