Scénarios arborescents
Arborescence du scénario 7259

La PU-puce

Dans les années 2050, une grande incitation médiatique attirait l’attention sur un facteur essentiel à la communauté, la sécurité. On entérinât l’obligation légale de la puce électronique par implant sous cutané.
Cette puce, dite intelligente, remplaçait la carte vitale ainsi que la carte d’identité, le passeport, le permis de conduire, l’accès à la cantine scolaire pour les enfants, les badges d’accréditations… on insista, malgré de fortes réticences, sur l’obligation d’instaurer un suivi de géo-localisation satellitaire, dans le soucis d’endiguer les enlèvements ou les disparitions, les crimes, comme les victimes enfouies sous des décombres, des avalanches.
En 2060, la décision fut prise d’ adjoindre à la puce électronique sous cutanée un porte monnaie électronique, et une police d’assurance. On l’appela la PU-puce pour « Pass Universel puce ».
Il était devenu simple de faire ses courses au supermarché, on remplissait le caddy, on passait sous un détecteur, les articles étaient comptabilisés, et l’argent était débité à partir de la puce électronique sous cutanée en liaison permanente avec la banque centrale.

Lindon, grand gaillard d’un mètre 80, ancien conducteur de poids lourds venait de divorcer. Il avait perdu son emploi, avait revendu son pavillon dont il payait encore des petites mensualités (il lui restait 30 ans de crédit sur les 50 ans accordés par sa banque). Il avait revendu sa voiture, et ce soir de Noël 2062, il n’avait plus d’argent, pas même un centime pour se payer une chambre d’hôtel. Cette simple idée lui faisait mal… mais il fallait se rendre à l’évidence, il était devenu SDF.
Lindon sentit le poids de ses années lui tomber sur les épaules en même temps le froid épais de la journée. Il décida de se réchauffer un peu dans la galerie marchande Rue St H… à Paris. Marchant lentement, il réfléchissait à demain, au moyens de trouver un peu d’argent, et à ses amis qui l’avaient laissé tombé prétextant ne plus avoir le temps de le voir.
Au seuil de la galerie marchande, soudain, une sirène retentie… Deux vigiles se précipitèrent vers lui, deux colosses à la mine d’assassin.

- Monsieur, vous ne pouvez pas entrer, votre PU-puce indique un solde débiteur.
- Mais… je veux juste voir ce que j’achèterai demain… balbutiât-il…
- Les consignes sont clair, vous êtes inscrit sur le fichier rouge central. Pas d’argent, pas de consommations, pas d’entrées.

Lindon, s’en alla, penaud, sans même oser s’insurger. Il tentât d’entrer dans le métro, les gares, les supermarchés, les autobus, même les hôpitaux. On lui interdisait tout autant l’accès manu-militari.

Qu’elle ne fut pas sa surprise en entrant à la Mairie dans le Bureau des aides sociales !
On lui indiqua qu’il ne faisait plus parti fichiers informatiques ayant un retard de 15 jours sur sa déclaration de RMDI (Rationalisation Minimum des Déplacements d’Insertion). Il avait été radié, au cour d’une analyse de sa puce électronique, calculant ses déplacement en vue de trouver un emploi. Le délai de carence pour une réinscription était de deux semaines. Il lui fallait survivre en attendant dans les lotissements prévu pour les SDF dans la grande banlieue de la capitale, en s’y rendant à pied. La secrétaire, pleine de bonne volonté, se proposa de lui calculer l’itinéraire en fonction de son implant.

Lindon, descendit les marches de la mairie, hagard… Il ne pensait plus. Vide. Tout était vide. Il n’avait plus d’identité, plus de toits, plus d’argent. En marchant il ne voyait plus le monde. Il ne voyait plus personne, il ne voyait plus la rue. Machinalement il posa la main sur l’implant cutané. Il avait encore ça, et peut être…
Sa réflexion n’alla pas plus loin.
L’autobus de la ligne 240 le percutât de plein fouet. Mort sur le coup. On l’incinéra avec les autres. Ses cendres finirent recyclées dans du béton cellulaire.

Ce matin là, Yann, le maçon qui refaisait la façade d’une Banque, (un gros chantier disait le patron !), appris son divorce par l’appel de l’avocat de sa femme. Il prépara un sac de béton cellulaire en mis sur sa truelle, et commença à travailler, travailler pour ne plus penser… pour oublier.

Créé par karquen le 07/11/2007 | Evaluer ce scenario
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2063

Ce matin n'était pas comme les autres pour Yann. L'avocat de sa femme avait pris rendez-vous avec lui cet après-midi. Ce qui lui coupait tout son week-end et sa femme le savait. Lorsqu'elle et son avocat s'étaient connectés sur la base de donnée personnelle de Yann pour voir quels créneaux étaient libres, Yann le savait, il en était persuadé, sa femme avait choisi le mercredi sachant pertinemment que ses deux jours de repos il les prenait pour se rendre à des kilomètres près d'un lac pour y pêcher. Le seul loisir non interdit qui lui procurait le plaisir de s'évader de son appartement miteux. En faisant ainsi sa future ex-femme lui bloquait la possibilité de sortir de la ville car le rendez-vous prendrait l'après-midi. Il le savait car son père, la procédure de divorce était à cette époque bien plus simple qu'avant. L'avocat réunissait les deux parties et par le truchement de la base centrale et des deux puces demandait à l'ordinateur de diviser en parts égales ce que possédait en commun le couple. Il n'avait pas eu d'enfant et jusque là le regrettait, il aurait souhaité faire sauter un fils sur ses genoux, mais aujourd'hui il se disait que c'était aussi bien ainsi. N'auraient à souffrir que lui et sa femme. Il se demandait si sa femme souffrait. Et puis non il s'en fichait. Tout ce qu'il savait c'est qu'elle avait encore réussi un de ses coups car si la procédure de divorce ne demandait pas plus d'un quart d'heure en général, il fallait attendre des heures avant de pouvoir se rendre dans le bureau de l'avocat, des heures passés avec d'autres couples en attente de leur rendez-vous, des heures passés avec les malheurs d'autrui.
Alors qu'il se dirigeait vers le bâtiment de l'administration réservé aux procédures de couple son esprit était las, il n'arrivait à rien d'autre qu'à regretter d'avoir perdu les quelques heures qu'il passait habituellement loin de chez lui pendant des repos. C'est ainsi qu'en traversant une des nombreuses routes situées au coeur même du centre administratif découpé en d'innombrables bâtiments qu'il la vit. Il l'entendit tout d'abord, des crissements de pneus et de frein. Puis il la vit, un de ces moyen de transport réservé à l'élite, il n'en connaissait ni le modèle ni la marque, mais les lignes épurées et féline ne trompaient pas, cette voiture valait cher. Il se jeta en arrière pour l'éviter et le conducteur eu la présence de faire de même en sens opposé. Quand il eu repris ses esprits il vit que la voiture était encastrée dans le mur en face de lui. Autour de lui la rue était déserte et il se lança auprès du véhicule afin de constater les dégâts.
-"Bonjour,..Yann."
La femme qui avait prononcé ces paroles sortait péniblement de la voiture et se tenait face à lui. Elle avait semblé hésiter mais elle avait prononcé son nom, comment le connaissait-elle? Il ne l'avait jamais vu auparavant. Fière et droite elle s'époussetait comme après une simple chute sur un sol poussiéreux. Elle semblait indemne.
-"Vous... vous connaissez... mon... mon, vous me connaissez? arriva-t-il a balbutier" impressionné tant par la désinvolture de la jeune femme que par l'incongruité de ce qui se passait.
-"Oui, rétorqua-t-elle, et pas mal de choses d'autre, mais nous n'avons pas le temps, remettons à plus tard cette discussion autour d'un thé et des madeleines.
-Mais... heu c'est que
-Je n'ai jamais su conduire ces engins automatisés, rien ne vaut une bonne boite manuelle. Vous avez une voiture?
-Heu... enfin c'est que..." Elle l'observait à travers ses lunettes
-"Je sais que vous avez un modèle courant de la marque la plus achetée ici, une grise en plus, parfait ce sera plus facile, on court chez vous!"
Sans qu'il ai pu dire un mot elle s'empara de son bras et le tira dans la direction d'où il venait. Il se débattit en premier lieux, puis il se laissa faire par la jeune femme, son cerveau déconnecté de toute réalité. Après une course effrénée pendant laquelle son inconnue semblait fuir quelque ennemi invisible il stoppèrent sous un porche. Là elle sortit un objet court semblable à une télécommande faite dans une matière souple et avant qu'il esquisse le plus petit mouvement elle l'avait enroulé autour du poignet de Yann qu'elle avait tenu pendant leur course. Il ressentit un léger picotement puis elle annonça d'un air exité:
"-Une de moins!
-Hein, quoi une de quoi ?
-Une puce en moins, je viens de te la désactiver, repris-t-elle.
-Mais pourquoi? Que..!
-Au fait je me présente, Sabrina je fait parti des TRAPPES.
-De quoi? repris le pauvre Yann qui se sentait perdu de plus en plus.
-Les TRAPPES: Terriens Réveillés Anti-Puce Pour lElevation Spirituelle, nous avons moins d'une demi-heure pour rejoindre ta voiture et fuir avant qu'ils ne se mettent à te rechercher, viens cours!"

Créé par Lord Nikodel le 11/11/2007 | Evaluer ce scenario
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