| | | Dans les années 2050, une grande incitation médiatique attirait l’attention sur un facteur essentiel à la communauté, la sécurité. On entérinât l’obligation légale de la puce électronique par implant sous cutané.
Cette puce, dite intelligente, remplaçait la carte vitale ainsi que la carte d’identité, le passeport, le permis de conduire, l’accès à la cantine scolaire pour les enfants, les badges d’accréditations… on insista, malgré de fortes réticences, sur l’obligation d’instaurer un suivi de géo-localisation satellitaire, dans le soucis d’endiguer les enlèvements ou les disparitions, les crimes, comme les victimes enfouies sous des décombres, des avalanches.
En 2060, la décision fut prise d’ adjoindre à la puce électronique sous cutanée un porte monnaie électronique, et une police d’assurance. On l’appela la PU-puce pour « Pass Universel puce ».
Il était devenu simple de faire ses courses au supermarché, on remplissait le caddy, on passait sous un détecteur, les articles étaient comptabilisés, et l’argent était débité à partir de la puce électronique sous cutanée en liaison permanente avec la banque centrale.
Lindon, grand gaillard d’un mètre 80, ancien conducteur de poids lourds venait de divorcer. Il avait perdu son emploi, avait revendu son pavillon dont il payait encore des petites mensualités (il lui restait 30 ans de crédit sur les 50 ans accordés par sa banque). Il avait revendu sa voiture, et ce soir de Noël 2062, il n’avait plus d’argent, pas même un centime pour se payer une chambre d’hôtel. Cette simple idée lui faisait mal… mais il fallait se rendre à l’évidence, il était devenu SDF.
Lindon sentit le poids de ses années lui tomber sur les épaules en même temps le froid épais de la journée. Il décida de se réchauffer un peu dans la galerie marchande Rue St H… à Paris. Marchant lentement, il réfléchissait à demain, au moyens de trouver un peu d’argent, et à ses amis qui l’avaient laissé tombé prétextant ne plus avoir le temps de le voir.
Au seuil de la galerie marchande, soudain, une sirène retentie… Deux vigiles se précipitèrent vers lui, deux colosses à la mine d’assassin.
- Monsieur, vous ne pouvez pas entrer, votre PU-puce indique un solde débiteur.
- Mais… je veux juste voir ce que j’achèterai demain… balbutiât-il…
- Les consignes sont clair, vous êtes inscrit sur le fichier rouge central. Pas d’argent, pas de consommations, pas d’entrées.
Lindon, s’en alla, penaud, sans même oser s’insurger. Il tentât d’entrer dans le métro, les gares, les supermarchés, les autobus, même les hôpitaux. On lui interdisait tout autant l’accès manu-militari.
Qu’elle ne fut pas sa surprise en entrant à la Mairie dans le Bureau des aides sociales !
On lui indiqua qu’il ne faisait plus parti fichiers informatiques ayant un retard de 15 jours sur sa déclaration de RMDI (Rationalisation Minimum des Déplacements d’Insertion). Il avait été radié, au cour d’une analyse de sa puce électronique, calculant ses déplacement en vue de trouver un emploi. Le délai de carence pour une réinscription était de deux semaines. Il lui fallait survivre en attendant dans les lotissements prévu pour les SDF dans la grande banlieue de la capitale, en s’y rendant à pied. La secrétaire, pleine de bonne volonté, se proposa de lui calculer l’itinéraire en fonction de son implant.
Lindon, descendit les marches de la mairie, hagard… Il ne pensait plus. Vide. Tout était vide. Il n’avait plus d’identité, plus de toits, plus d’argent. En marchant il ne voyait plus le monde. Il ne voyait plus personne, il ne voyait plus la rue. Machinalement il posa la main sur l’implant cutané. Il avait encore ça, et peut être…
Sa réflexion n’alla pas plus loin.
L’autobus de la ligne 240 le percutât de plein fouet. Mort sur le coup. On l’incinéra avec les autres. Ses cendres finirent recyclées dans du béton cellulaire.
Ce matin là, Yann, le maçon qui refaisait la façade d’une Banque, (un gros chantier disait le patron !), appris son divorce par l’appel de l’avocat de sa femme. Il prépara un sac de béton cellulaire en mis sur sa truelle, et commença à travailler, travailler pour ne plus penser… pour oublier. Créé par karquen le 07/11/2007 | Evaluer ce scenario Ecrire une suite ou une alternative a ce scenario | Commentaires (7)
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